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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
À la fin de ma lecture, je dois avouer que seul LE point négatif du roman m'est revenu en tête: le fait que le récit soit empreint d'un machisme, pas forcément outrageant, mais agaçant à la longue.
Mais en y réfléchissant bien, avec du recul, je dois dire que j'ai été globalement très séduit par l'ambiance que dégage ce polar. James Lee Burke a définitivement un don pour la description. Les bayous qui servent de cadre à la narration sont si bien dépeints que l'on a réellement l'impression d'y être.
Je pense que ce n'est pas nécessairement le meilleur ouvrage de Burke pour découvrir son oeuvre, mais cela reste un moment de lecture fort agréable.
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Prisonniers du ciel
Dave Robicheaux n'a pas repris le travail après sa première aventure, il vivait tranquillement de sa petite affaire de location de bateaux sur le Bayou en compagnie d'Annie rencontrée dans la Pluie de Néon. Un matin, un avion se plante dans l'eau près de chez lui, il va plonger pour voir ce qu'il peut faire, ils sont tous morts sauf une petite fille, Alafair. Avec Annie ils décident t de la garder avec eux sans rien déclarer aux autorités. le lendemain visite des fédéraux qui cherchent un corps manquant. Parmi les trois corps, un prêtre du Nicaragua et Dave se souvient d'un corps tatoué et va enquêter oubliant qu'il n'est plus flic. Convoqué par Dautrieve des stups de Lafayette, il comprend qu'il s'agit de trafic de drogue et qu'ils veulent coincer un certain Bubba Roque. Bien qu'averti de ne pas s'en mêler, Dave n'en fera rien et s'attirera des ennuis qui le mèneront à la perte d'un être proche. Hanté par son besoin d'alcool, il veut se venger et va déchaîner contre lui des forces bien sombres.
Deuxième tome de la série Dave Robicheaux, c'est dans un univers particulièrement noir dans lequel Burke entraîne son enquêteur fétiche et nous à sa suite. L'alcool, les souvenirs du Vietnam hantent Dave et la perte d'un proche va l'amener au bord de la rupture d'autant que son copain Cletus apparaît en un endroit où il ne l'attendait pas…
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Dans les bayous les barbes espagnoles des cyprès morts se soulèvent au vent. Une vie à l'ombre des pacaniers au rythme des journées chaudes et languissantes. Important de planter le décor car plus que tout la Louisiane du Sud est le personnage obsédant presque envahissant du récit. C'est là que Dave Robicheaux, ex lieutenant de la Criminelle, s'est retiré, reconverti en négociant en appâts et en location de bateaux.
Un beau matin de pêche à la crevette les affaires vont le rattraper lorsqu'un bimoteur va s'abîmer dans les eaux du Golfe. Témoin et sauveteur d'une petite fille il est interrogé par les services d'immigration.
Très vite Robicheaux se rend compte que les autorités veulent taire la présence d'un quatrième cadavre dans cet avion.
Des bas-fonds de la Nouvelle Orléans aux rades de Lafayette, ou aux abords du Bayou Teche Robicheaux va mener son enquête. Il ne fait pas bon mettre son nez dans certaines affaires troubles. Il le paiera au prix fort. Déterminé à retrouver les commanditaires il parvient à se faire embaucher comme inspecteur auprès du shérif local défaillant, meilleur blanchisseur que shérif.
L'enquête est somme toute assez classique et les malfrats ne sont que des silhouettes aperçues dans le noir ou des stéréotypes aux casiers criminels longs comme le bras... Omniprésent et personnellement impliqué l'inspecteur voit ressurgir ses vieux démons, sa propre addiction à l'alcool, et sa rémanente culpabilité née dans d'autres marais au Vietnam vingt ans plus tôt. Il avancera mu par sa fierté et sa rage.
Le roman baigne dans le graillon et la friture, atmosphère lourde et moite contrebalancée en permanence par la liberté et la poésie intemporelle des marais. On sent aussi les odeurs, le souffle du vent chargé de terre humide, l'humidité suintante nous enveloppe. Les lieux nous deviennent familiers, on connaît les routes, les chemins, les ponts mobiles, les bayous. On a l'impression d'être avec Dave Robicheaux. Dépaysement garanti !
Un roman policier qui doit beaucoup à l'ambiance locale où Dave croyait avoir trouvé la sérénité. Un inspecteur idéaliste en lutte contre des riches prédateurs, des autorités impuissantes, et un panel de truands à l'image de cette terre acadienne au croisement de tant d'influences.
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James Lee Burke persiste et signe avec ce "prisonniers du ciel" qui complète encore un peu plus le portrait de Dave Robicheaud, planté au beau milieu d'une peinture de la Louisiane. Burke dépeint magnifiquement cette région et ses ambiances tandis que Robicheaud s'enfonce de plus en plus dans une solitude que personne ne semble pouvoir briser. Au niveau de l'histoire, on ne réinvente pas la poudre, c'est un roman policier avec des gentils et des méchants et des gens entre-deux- eaux mais Burke est un écrivain de du talent et on accompagne le héros tout au long de son chemin de croix car c'est vraiment de cela dont il s'agit, Dave Robicheaud s'impose la mission de rétablir la justice et ce quel qu'en soit le prix. Ça fait très mélodramatique mais je pense que les lecteurs de Burke comprendront (Si ce n'est pas le cas, on reste potes quand même, hein!).
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Après la pluie de néons, Prisonniers du ciel, je prends les Robicheaux dans l'ordre.
C'est un roman fracturé, coupé en deux par un drame tel qu'il efface toute la violence des scènes précédentes et suivantes. Ca marque, ça heurte, ça fait mal, on en tremble, on est choqué, parce que l'injustice est tellement bien amenée que sur le moment c'en est épouvantable, on voudrait crier, rembobiner, on se demande comment Robicheaux en est arrivé là.
C'est l'art de James Lee Burke, ses personnages sont tels que le tissu cicatriciel de leurs émotion ne guérie jamais. Alors ça suinte à chaque page, mais bon dieu que c'est bien fichu. Tout ce background, cette psychologie longuement tournée et mise en place avec soin, l'écrivain la donne à lire après mille précautions et dés lors, Robicheaux ne surprend plus, l'anticipation de ses actions conditionne la compréhension de l'intrigue.
Il n'empêche que cette coupure, cette plaie immense que Burke impose à son héros, si effectivement elle permet au scénario de rebondir, elle ouvre de tels abîmes de tristesse que la douleur fait alors office de compagnon de route pour le lecteur. Mais marcher sous l'eau, en plein dans le bayou et ses eaux boueuses, oblige à certaines extrémités, il devient nécessaire de sniffer l'empathie à la paille pour espérer rester connecté avec cette histoire de vengeance, au risque de perdre pieds et sombrer définitivement avec Robicheaux.
Un très beau roman, marquant, Robicheaux entrant définitivement dans la classe des héros que l'on croise en s'en souvenant.
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Chasin' down a hoodoo there
« nous sommes ce que nous faisons, et non ce que nous pensons et ressentons. » Bien vu M. Robicheaux ! Nous ne sommes pas dans un traité de philo de Pascal ou Montaigne mais bel et bien dans un polar yankee et dans le bayou de Louisiane. C'est vrai qu'il reste la-bas quelque chose de la présence française et donc par un certain atavisme qu'un flic cajun fasse des maximes pleines de bon sens n'a rien d'étonnant.

Now when I was just a little boy standin' to my Daddy's knee
My Poppa said son don't let the man get you do what he done to me
'cause he'll get you 'cause he'll get you now now
Born on the bayou*

C'est le cas de Robicheaux ex flic reconverti dans la vente de vers de terre pour la pêche propriétaire d'une petite affaire de location de bateaux et d'appâts de pêche sur le bayou, au sud de New Iberia qui va fâcheusement recroiser le monde de la pègre
Alors qu'il pêche tranquillement, Un avion se crashe près de ses hameçons et de ses poissons-chats. C'est le début des ennuis et des gros Les p'tits gars de l'immigration, les fédéraux et le shérif local débarquent et regardent Robicheaux d'un air soupçonneux, et revêche car celui-ci a eu le mauvais goût d'aller voir dans l'épave avant les secours et contrairement aux autorités qui ne déclarent que trois cadavres, lui, Robicheaux en a vu quatre! le fait qu'il soit un ancien AA de renommé sans parler de sa réputation d' ex-flic-cow-boy et de casse-burnes de première ne parlent pas en sa faveur

I can remember the fourth of July runnin' through the backwood bare
And I can still hear my old hound dog barkin' chasin' down a hoodoo there
Chasin' down a hoodoo there
Born on the bayou*

Toujours est-il que les ennuis ils les attirent mais sait ne pas s'y soustraire et à tort d'ailleurs car il a une femme qui assure une présence aimante, permanente et constante qui en a vu des dures et qui ne demande qu'à vivre sans avoir à se coltiner toute la merde du monde, une petite migrante terrifiée qu'il prend sous son aile, Batist un aide pour son commerce bref un entourage sympathique et une vie normale à assumer.

(Mais il pourchasse le «hoodoo»)

Mais les vieux démons sont toujours là d'abord le traumatisme du Vietnam qui resurgit périodiquement et le rend morose, le tigre assoupi de l'alcool qui bien que muselé rugit encore. La déconvenue de sa carrière dans la police avec la déception d'un monde où la justice est foulée aux pieds par les puissants malfaisants et la police inefficace à cause de lois trop administratives, tatillonnes et favorables à la pègre
La bible et ses amis des AA suffisent difficilement à affronter ses démons mais avec Annie, Alafair, Batist il se maintient à flot

(Mais il pourchasse le «hoodoo»)

Wish I was back on the bayou rollin' with some Cajun Queen
Wishin' I were a freight train, oh, just a-chooglin' on down to New Orleans
Born on the bayou*

Toutes ces pensées noires il les livre pour s'en dépêtrer et en tire une philosophie pratique et directement exploitable Il sait aussi, toutefois, regarder autour de lui, voir le ragondin, le mocassin onduler à la surface de l'eau, trouver le poisson-chat dans des trous d'eau, respirer les chèvrefeuilles le soir et écouter le râle du gator qui appelle sa belle. Il sait nous en parler et nous faire aimer son bayou et sa Louisiane

Sous la plume dense et cultivée de Burke, Belle-mèche va nous faire vivre une aventure difficile et sanglante dans son bayou et ses marécages.

Chasin' down a hoodoo there (un sort, un maléfice, avoir la guigne, être malchanceux...)
*«Born On The Bayou» par Creedence Clearwater Revival
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La lecture de ce livre a été pour moi une première découverte de l'auteur. En effet, James Lee Burke nous fait découvrir un personnage très tourmenté (Dave Robicheaux) dans une narration au rythme alerte, faisant régulièrement référence au passé de l'ancien policier, tout en incluant régulièrement au récit des descriptions exaltées et poétiques de la nature environnante qui compose le Bayou.
Bref, le style est palpant et très imagé J'ai eu un gros coup coeur pour cet ouvrage!
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Personnellement, je suis venu vers l'auteur suite à un article lu dans LE POINT qui ne tarissait pas d'éloges sur l'aptitude de l'auteur à créer une "ambiance" au coeur d'un thriller. Et bien force est de reconnaître que je n'ai pas été déçu dans cet ouvrage où le héro évolue dans un univers cajun que l'on sent en permanence. Une immersion totale parfaitement réussie ! Les personnages principaux sont également très attachants et leur psychologie bien fouillée en particulier pour ce qui concerne le héro. Torturé par ses souvenirs qui ponctuent le récit, il nous conduit vers l'objectif de l'auteur qui pose le Mal comme étant un principe immanent. Les personnages tentent de lui échapper, y parviennent pour partie mais restent marqués et ne parviennent jamais à la Paix de l'Etre. Même si l'intrigue en tant que telle n'a rien d'extraordinaire, j'ai énormément apprécié les personnages et la capacité de l'auteur à jouer de sa plume pour nous transporter dans l'univers cajun.
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La Louisiane n'est pas un petit territoire, mais il suffit que Dave Robicheaux aille pêcher la crevette au large de Southwest Pass (l'extrême bout du Delta du Mississippi) pour qu'un avion vienne s'écraser à quelques encablures de son bateau. En tentant de sauver les passagers engloutis, il va plonger sa famille dans les ennuis.

C'est le 3ème Burke que je lis à la suite (dans sa série Robicheaux).
Autant dire que l'effet de surprise ne joue plus et que les récurrences se font à chaque fois un peu plus présentes.
C'est le problème des séries. Si la familiarité avec les personnages, le développement de l'histoire...jouent en leur faveur, ils peuvent aussi lasser.
Mais avec " Prisonniers du ciel", on évite assez largement cet écueil car, en dépit de certaines redites et d'une intrigue un peu confuse, deux éléments continuent à emporter l'adhésion :

- le personnage de flic (ou d'ex-flic ou de futur ex-flic...Oui, c'est un peu compliqué ! Il pourrait rester un sergent pépère) cajun, sa psychologie complexe et la description du monde des bayous.
Au-delà du pittoresque cajun (on goûtera la découverte des sténotaphrums - ça sonne quand même mieux que gazon, non ?), Burke offre avec Robicheaux, un personnage qui possède une réelle épaisseur. On peut trouver un peu convenues les références à son expérience au Vietnam ou sa lutte avec les démons de l'alcool. Mais le côté auto destructeur de cet homme attiré par la violence tout en cherchant à s'en préserver est particulièrement bien traité. La vie de Robicheaux est bâtie sur les échecs de ses promesses et de ses résolutions. Il tire plaisir de ce qu'il réprouve, des vicissitudes et iniquités humaines et son attitude vient de son mépris pour " l'ennui du monde ". C'est un mystique qui doute.

- le style de Burke.
Il frôle pourtant parfois une certaine grandiloquence "philosophique", mais il finit toujours par se rattraper et ne ressembler à aucun autre. Qui écrirait " A une époque de ma vie, la pluie avait toujours eu pour moi la couleur du néon humide ou du whisky Jim Beam. Aujourd'hui, elle ne ressemblait qu'à la pluie" ?

Comme d'habitude, la traduction de Freddy Michalski sert parfaitement l'oeuvre.
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Délivré sur terre !
Opus numéro 2 !
Ex flic, Dave Robicheaux maintenant marié et pêcheur se retrouve dans une sordide affaire mafieuse suite au sauvetage d'une jeune petite fille.

On retrouve toute la force, la puissance et la noirceur de son premier roman, sauf que là, tout est multiplié.

Profondeur de l'âme humaine, intrigue palpitante et violente, décor poisseux et marécageux et dénouement palpitant et cruel.

J.L. Burke est bien un maître du genre grâce notamment à son style ravageur et limpide.
Dave Robicheaux est également un des meilleurs inquisiteurs qui soit dans la littérature d'aujourd'hui grâce à son authenticité et sa fragilité.

Je suis délivré sur Terre, grâce à toi belle mèche, de ceux qui sont prisonniers du ciel !!!

Déchaîne les forces du mal au péril de ta vie, mais prend soin de toi encore un peu, juste pour le plaisir de te lire.

Vas y fonce chez ton libraire, amigo !!!
uppercut garanti !
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