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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avais très envie d'aimer ce livre.

Il avait d'ailleurs tout pour me plaire : un groupe de femmes liées par les viols qu'elles ont subis, décide de pallier l'indifférence du système patriarcal, et trouve ensemble un semblant de justice.

Loin de m'être ennuyée, j'ai lu ce livre d'une traite.
Ce qui m'a manqué néanmoins, c'est un peu plus de matière.
C'est un roman très court, qui à mon sens, aurait gagné à développer un peu plus les vies de ses héroïnes.

Si j'ai aimé cette lecture, elle ne m'a pas enthousiasmée comme d'autres oeuvres du même genre (Dirty Weekend de Helen Zahavi, The Power de Naomi Aldermann et son adaptation en série, et les très puissants films tels que Promising Young Woman ou Revenge).
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Une femme sur cinq est victime d'un viol.
Rien d'étonnant, donc, dans un groupe de Parisiennes trentenaires, à se retrouver partager le même traumatisme.
La justice ? Un pour cent des violeurs est condamné à une peine. Les autres : classé sans suite, non-lieu… "Elle assistait aux audiences correctionnelles pour voir ce qui valait plus qu'un viol : le vol d'un paquet de riz, d'un parfum, la revente de 20 grammes d'herbe, l'outrage à un agent…"
Rien à attendre des tribunaux, alors, pour que justice soit rendue, pour que ces femmes soient réparées.
Après #metoo, on a entendu le slogan "La honte doit changer de camp". Ce groupe de femmes a décidé que c'est la violence qui doit changer de camp.
"Pourquoi est-ce qu'on est privée de cette violence-là, pourquoi est-ce qu'on ne fait jamais peur, qu'on ne réplique jamais ?"
Elles vont donc monter des expéditions réparatrices, mais attention, sans violence physique. Taguer "violeur" sur la vitrine d'un tatoueur ou d'un agent immobilier leur parait déjà une forme de réparation.
Parler des viols et des carences de la justice est louable, nécessaire. Pourtant ce roman est une déception, du fait de l'écriture : il n'est pas écrit, il n'est pas construit, on dirait un brouillon auquel il manquerait une structure.
Toutes ces femmes sont désincarnées, on les confond toutes, elles n'ont pas de vie, pas de famille, à peine un métier, non, seul leur statut de victime est abordé.
Et c'est dommage car le propos, je l'ai dit, est louable et nécessaire.
"Qui condamne qui, qui remplit les cellules surpeuplées des maisons d'arrêt pendant que les violeurs deviennent au choix ministre, maire, chef d'entreprise, chanteur à succès ou footballeur, peuvent continuer à être père abusif, mari violent et ex-copain dangereux sans jamais voir l'intérieur d'une cellule."
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C'est un livre qui se lit à la fois rapidement et avec lequel il faut prendre son temps. Non pas tellement qu'il le faille, mais quand il évoque des sujets si durs et qui résonnent au plus profond de nous, il est nécessaire de respirer et faire passer la nausée qui monte.

Je reste sur ma faim quand à la portée cathartique et jouissive du livre. J'ai tout d'abord pensé qu'avant d'en arriver là, il nous fallait d'abord passer par les traumatismes du viol, sans ménagement et avec sincérité. Quoique difficile, cela me paraît en effet nécessaire, ou tout du moins remarquable dans l'exploration des ressentis et dans la façon de nous les communiquer. Néanmoins, les "réparations" (et non pas la vengeance) obtenues me paraissent faibles. A la fois par les actes représentés mais surtout par la place qu'ils prennent dans le livre, presque infimes.

Je n'ai pas été totalement séduite par l'écriture. Elle est certes efficace, représentative et moderne mais elle me semble trop facile, assez peu recherchée par endroits. Si certaines émotions m'ont touchée en plein coeur, je n'ai pas trouvé dans la prose de phrases qui m'aient marquée.

Une bonne lecture dans l'ensemble, avec tout de même une petite déception vis-à-vis de l'attente. Il me semble que pour beaucoup de féministes ce texte est un peu trop convenu, qu'il manque de prises de risques, scénaristiques, stylistiques et militantes. D'un autre côté, je me vois mal le recommander à quelqu'un qui ne soit pas du "milieu"... Difficile de savoir quel est le public cible ici.
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Un premier roman.
Un livre sur la sororité. Un livre sur le viol. Un livre sur comment une femme peut rester debout après avoir été victime d'un tel crime.
Mia, Leo, Louise, Lucie et d'autres jeunes femmes ont été violées... sans que le coupable ait été inquiété... sans que justice ait été faite. Alors cette bande de filles pour s'engager sur le chemin de la reconstruction va rendre justice à sa façon.
L'histoire de chacune de ces femmes est évoquée de façon nette, pour ne pas cacher la vérité, ne pas édulcorer le crimes et la souffrance. On les suit une à une dans leur après et comment ensemble elles vont initier quelque chose pour avancer. C'est cru, c'est fort... c'est aussi dérangeant : en arriver là pour obtenir justice ce n'est pas normal.
Pour une note plus positive, ce livre est une ode à la sonorité et à la force de ses femmes pour remonter la pente.
Une lecture qui ne laisse pas indifférent en somme.
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Les orageuses est une histoire de vengeance et de réparation. C'est aussi une histoire de sororité, de féminisme, de survivantes.
On suit Mia, Lucie, Inès et d'autres jeunes femmes qui cherchent à se reconstruire après un viol et à guérir le mal qui les rongent. L'histoire m'a tout de suite séduite et j'avais hâte de me plonger dans ce court roman, dans ce récit plein de rage et d'espoir à la fois. Malheureusement, je suis ressortie de ma lecture avec un gros sentiment de frustration. le propos est vraiment intéressant et on ressent dans le récit toute la colère des jeunes femmes concernées, mais il m'a manqué quelque chose pour allumer l'étincelle et en faire une lecture mémorable. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages de Mia et des autres filles, trop survolées et lointaines ; pour tout avouer, il m'arrivait souvent de les confondre… Cette distance m'a empêché de me plonger à cent pour cent dans ma lecture, en particulier lorsque le sujet est si intime et délicat. Ce manque de profondeur est peut-être une conséquence du format du roman, assez court, et au fait que l'on ne suit qu'un moment de vie de ces femmes, mais cela m'a empêché d'apprécier l'histoire autant que je l'aurais voulu. J'en garde un goût de trop peu, de trop effleuré.
Je ne dirais pas que c'est une totale déception car j'ai trouvé le sujet très intéressant, même si je m'attendais à ce qu'il soit abordé de manière plus radicale, et certaines phrases résonnent encore chez moi, mais j'aurais aimé en avoir davantage.
Je conclurais en disant que c'est tout de même un premier roman prometteur, bien qu'il ne m'aie pas entièrement convaincue !
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Un livre féministe à souhait avec un "gang" de plusieurs jeunes femmes qui nous l'apprendrons au fil de la lecture ont toutes été violées et abusées. Elles décident de se venger de leurs agresseurs et on adore ! Quel juste retour des choses ! D'autant plus que la violence de leurs gestes n'est jamais physique. On les suit dans leurs pérégrinations et leurs réparations car elles le disent, il ne s'agit pas de vengeance mais de réparation car la justice étatique n'en est jamais capable.

Les chapitres sont courts, le roman très bref comme un petit coup de poing littéraire. J'aurai aimé quelque chose de plus fourni, avec plus de détails sur les personnages car j'avoue m'y être perdue et ne plus savoir qui était qui. Cela a un peu gâché ma lecture car j'aime m'attacher aux personnages et ici elles ont toutes le même relief.

Une petite découverte pas déplaisante mais sans plus.
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Un gang de jeunes femmes rebelles qui se vengent des viols qu'elles ont subis, ce n'est pas commun ! Un roman féministe, engagé, puissant, et original car il se déroule dans le milieu alternatif (ce qui n'est pas si commun en littérature). C'est un cri de rage envers les injustices, il mérite d'être entendu ! Même si la colère peut parfois être dérangeante.
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Il m'a fallu du temps avant que je me décide à écrire cette chronique car la lecture de ce premier roman de Marcia Burnier n'a pas été de tout repos, tout autant que de mettre de l'ordre dans mes impressions !
Inès, Mia, Léo, Louise, Niwa, Lila, Fanta, Lucie et l'on pourrait en citer tant d'autre hélas … Toutes ont vécu un viol ou ont été agressées sexuellement, toutes gardent un traumatisme qu'elles ne savent comment évacuer. Toutes conservent en elles une violence et des sentiments contradictoires qu'elles ont besoin de libérer, d'exprimer… Toutes réagissent différemment mais toutes ont choisi de se rendre justice par elles-mêmes en manifestant, en vandalisant ou en lançant des expéditions punitives - telles des Amazones - contre ces hommes qui les ont fait souffrir. Elles sont à leur tour devenues des prédatrices. A plusieurs on se comprend, on se sent plus fortes, on se soutient, on est aussi prêtes à tous les excès. On n'a plus peur d'EUX. Ces femmes ont de la haine, des envies de suicide, de sexe à fortes doses… Pas de pardon ! Car le corps garde des traces de ces actes délictueux, même longtemps après l'agression, il conserve des blocages psychologiques. « Qu'en bas, là en lui montrant son bas ventre, c'est pourri ». Elles ont des crises d'angoisse, martyrisent leurs corps. Rien ne semble prévu pour les aider « On dit pas vengeance, c'est pas la même chose, là on se répare, on se rend justice parce que personne d'autre n'est disposé à le faire ». Aussi ont-elles décidé de riposter, oeil pour oeil et dent pour dent : la loi du Talion. Car elles ne croient plus en la justice humaine et en ceux qui sont sensés les aider. Car même ceux dont le rôle est de les protéger ne comprennent pas toujours ce qui s'est passé ou ont tendance à les juger coupables « vous avez des moeurs légères, vous êtes des mythomanes », elles souvent accusées de mentir … Problème de crédibilité, solidarité masculine ?? C'est un sujet important à traiter car trop d'hommes encore pensent que les viols sont rares, que la plupart des femmes mentent. « Ces connards » car même tes propres amis peuvent en être car ils n'ont pas l'impression de violer, juste de forcer un peu pour convaincre la femme d'accepter une relation sexuelle.
L'auteur a inventé un nom commun : les orageuses. Ce mot n'existe que sous forme d'adjectif et veut dire tumultueux, ce qui correspond très bien à l'état d'esprit de ces jeunes femmes sujettes à des confusions violentes. Ce texte court, sans dialogue ou si peu, traduit les émotions que ces orageuses ont dans leur tête.
C'est un livre qui, s'il ne m'était pas parvenu dans le cadre des 68, que je n'aurai pas lu ou que je n'aurai pas fini à cause de cette confusion qui règne dans ses pages et surtout à cause de l'écriture qui m'a fortement déplu. Ce livre use et abuse d'un langage parlé. Son contenu est perturbant, déconcertant, mais aussi émouvant et pourtant tellement nécessaire. Lecture insoutenable mais je dirai même vitale pour comprendre ce qu'ont vécu ces femmes dans leurs corps, dans leurs têtes, pour tenter d'analyser leurs comportements et l'orage qui explose, résonne en elles. Elles sont démolies, saccagées. Si l'on n'a pas soi-même vécu un viol il est impossible d'imaginer, de comprendre par quelles étapes, quels sentiments ces jeunes femmes ou femmes sont passées. Comment peut-on pardonner à ces hommes, comment peut-on atténuer ces cicatrices faîtes à leur corps, comment expliquer ce que l'on a vécu et l'expliquer aux autres ? Un univers de noirceur qui explose à toutes les pages. le livre aborde tous les aspects du viol, montrent les préjugés qui sévissent encore et toujours. Un thème très actuel depuis quelques années avec la naissance du mouvement MeToo/ BalanceTonPorc qui encourage la prise de parole des femmes et qui veut faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courants que ce qui est supposé et qui permet aux victimes de s'exprimer. Je ne sais si c'est possible, mais ce livre me laisse à penser que l'auteur a vécu ce qu'elle raconte dans sa chair.
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Les orageuses sont un gang de filles dont la soif de vengeance est à la hauteur du traumatisme vécu. Violées, violentées, traumatisées, elles cherchent à se reconstruire et à faire payer ces hommes que la justice ne condamne pas ou alors très peu. Elles s'organisent, partent en commando, se vengent et se sentent soulagées. Elles tentent aussi de se reconstruire. Ensemble, elles se comprennent, pas besoin de parler, d'expliquer, d'argumenter pour faire comprendre que non, il ne suffit pas de tourner la page ou penser à autre chose... Elles ne doutent pas les unes des autres, elles savent que "ça" s'est passé et ce que l'on ressent...
Ce roman est court, trop court peut-être, car je n'ai pas vraiment été touchée bien que le sujet soit plutôt percutant... Je suis restée en surface, allant d'un personnage à un autre au fur et à mesure des chapitres. J'aurais aimé plus de développement sur ces personnages en voie de reconstruction, sur leur psychologie, leur ressenti... Dommage...

Merci aux 68 premières fois pour cette lecture.
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Si l'on s'en tient aux faits et seulement aux faits, c'est l'histoire d'un gang de filles qui organisent des expéditions punitives contre des violeurs.
« Après l'action elles sont euphoriques, euphoriques d'avoir été jusqu'au bout du plan, heureuses de n'avoir pas fait ce qu'on leur a appris, baisser la tête et se recoudre entre elles »
Mais ce livre raconte aussi et surtout l'état intérieur de : Inès, Nina, Léo, Louise et Mia qui a un taser dans sa poche de manteau et qui va au tribunal assister aux audiences d'affaires de viol.
Et surtout Lucie, à laquelle son métier confie le rôle d'écoute de femmes en détresse mais qui est comme elles.
Il ya de la solidarité, de l'amitié entre elles. Elles ont essayé les psys pour « canaliser leur colère » mais ça ne les guérit pas
Ce sont de jeunes parisiennes « normales » qui se font tatouer, manifestent, roulent à vélo, et se retrouvent dans les cafés avec leurs potes. Mais qui sont profondément marquées par le viol qu'elles ont subi .« Non, c'est pas comme un rhume, ça ne disparait pas après quelques semaines avec du doliprane »
Une écriture percutante, et une belle couverture font de ce livre une oeuvre cohérente qui ne devrait pas passer inaperçue.


Lien : https://poirson.marie-helene..
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