Citations sur Les secrets de ma mère (69)
... quelles que soient les décisions que vous prendrez dans la vie, il y aura toujours une perte. Si vous avez un enfant, vous perdrez quelque chose. Si vous n'en avez pas, vous perdrez autre chose. Ces pertes sont à la fois tangibles et parfois totalement impossibles à exprimer. Il est difficile pour nous autres, humains, de savoir exactement ce que nous risquons de perdre avant de l'avoir perdu. Il faut vous préparer à regretter une décision que vous ne penseriez jamais regretter. Sauf que, d'après mon expérience, le regret n'est jamais permanent.
L’inhibition dans la vie d'une femme est pire qu'une invasion de sauterelles.
On ne connaît notre première peine de cœur qu'une seule fois. Mais la douleur se réveille à chaque nouvelle rencontre, même si l'on ne s'en rend pas compte.
Dans un aéroport, les gens deviennent anonymes, homogènes. L’air est lourd du chagrin de la séparation - ou du soulagement des départs, ou de la joie des retrouvailles, toutes ces émotions indistinctement entremêlées. Impossible d’avoir l’esprit clair, dans un aéroport. Vous êtes déjà à mi-chemin de votre destination. Personne n’a vraiment envie d’être là, mais c’est le prix à payer pour se rendre quelque part.
Quand j'étais étudiante, on ne parlait jamais de bébés. On parlait d'autres formes de réussites, de celles qui n émanaient pas de l'intérieur d'un corps. Diplômes, utilité, ailes fixées par de la cire tandis qu'on s'envolait vers le soleil. La plupart de mes amies étaient comme moi, des femmes mythiques aux ailes de cire. Mais l'une après l'autre, elles étaient tombées enceintes et avaient eu des enfants si beaux, tous les uns autant que les autres - et elles avaient utilisé les plumes de leurs ailes brisées pour bâtir leur nid.
Connie avait invité Élise à venir vivre chez elle environ six mois après cette première matinée de gueule de bois à Hampstead, et Élise s'était installée dans l'appartement ....
C'est la bonne décision, se disait-elle en descendant l'escalier, les sacs heurtant ses hanches comme les seaux d'une laitière.
Mais je crois que vous devez comprendre une chose, quelles que soient les décisions que vous prendrez dans la vie, il y aura toujours une perte. Si vous avez un enfant, vous perdrez quelque chose. Si vous n'en avez pas, vous perdrez autre chose. Ces pertes sont à la fois tangibles et parfois totalement impossibles à exprimer. Il est difficile pour nous autres, humains, de savoir exactement ce que nous risquons de perdre avant de l'avoir perdu.
J'imagine que les secrets sont parfois nécessaires. Pour se protéger.
Mais s'il y a toujours un prix à payer quand on accepte l'amour, il y en a aussi un à payer quand on s'en détourne.
Combien d’amis m’avaient dit, « Oh, on n’essaye pas vraiment ! », avant d’avouer presque dans un même souffle qu’ils avaient arrêté les contraceptifs – juste pour voir. Pour voir quoi exactement ? Si leurs corps étaient viables ? S’ils avaient, en fin de compte, envie d’être parents ? On parlait bien d’une vie, et pas d’un style de vie. Mais je compris soudain pourquoi ils avaient dit ça. Parce qu’ils incarnaient un paradoxe, celui de vouloir quelque chose qu’ils risquaient de ne pas vouloir. Personne ne pouvait faire un essai dans le rôle de parent ; faire un bébé pour le rapporter ensuite. Personne ne voulait avouer qu’ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient. J’aurais aimé qu’ils soient plus nombreux à le dire.
Avais-je voulu à mon tour mettre mon corps à l’épreuve, juste pour voir ? Il y avait là une certaine logique illogique.