Les dossiers Dresden, tome 4 : Fée d'hiver

— Qu’est-il arrivé à ta main ? me demanda-t-elle.
— De la magie féérique, répondis-je. De la magie féérique avec un coupe-papier.
— Ca n’a pas l’air joli. Le pansement non plus, d’ailleurs. Tu l’as fait voir à quelqu’un ?
— Pas le temps.
— Harry, t’es vraiment un crétin.

Vers la fin de la réunion, les gardiens arrivèrent en masse pour escorter les magiciens jusqu’aux routes prévues afin de les ramener à bon port. A mon avis, le Haut Conseil allait rester encore un peu dans les parages, pour voir si j’allais me faire tuer en essayant de prouver que j’étais dans le camp des gentils.
Parfois, j’ai l’impression que personne ne m’aime.

Le bruit était assourdissant. De toute façon, personne n'aurait pu m'entendre lorsque je poussai mon propre cri de guerre. Il était pas mal, d'ailleurs.
Enfin, à mon avis.
Et merde !
-Je ne crois pas aux faeries !

Utiliser la magie prend du temps. On trace des cercles, on accumule de l'énergie, on équilibre les forces, des trucs comme ça. La magie rapide et agressive, l'évocation, vient directement de la volonté du magicien. Elle est projetée sans guide ni limites. Elle est ardue et dangereuse. Je suis mauvais en évocation. Je ne maîtrise que quelques sorts, et encore, j'utilise des artefacts, comme mon bracelet-bouclier ou mon bâton de combat pour mieux les contrôler.
En revanche, quand il s'agit de faire de bonnes grosses conneries qui demandent un paquet d'énergie et peu de finesse, je suis assez doué.

Je crus que ma mâchoire allait se décrocher.
Une reine des fées.
Une reine des fées dans mon bureau.
En face de moi.
Je parlais avec une reine des fées.
Et elle me tenait par les couilles.
Et dire que je me croyais déjà dans une merde noire.
La peur fait le même effet que lorsqu'on avale de l'eau glacée, une vague de froid qui coule dans la gorge et envahit la poitrine. Elle coupe le souffle et fait battre le cœur plus fort qu'il ne devrait, avant de se répandre dans les tripes, le bassin en laissant des tremblements dans son sillage. Ensuite elle s'attaque aux cuisses, aux genoux (marquant parfois un arrêt embarrassant un peu avant), sapant la force des longs muscles qui pensent qu'on devrait les utiliser pour se tailler à toute vitesse.
J'avalai une bonne goulée de terreur, les yeux rivés sur la fée d'une beauté vénéneuse de l'autre côté de mon bureau.