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sur 571 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
ATTENTION, DANGER ! Si vous comptez faire un long voyage en train, méfiez-vous !
En effet, si vous avez un amant/une maitresse (cochez la réponse adéquate), vous risquez de ne plus le/la voir de la même façon...Et votre propre identité va en prendre un coup !
Car les voyages en train sont traitres, ils vous poussent à un « remuement intérieur, à un dangereux brassage et remâchage de souvenirs », quitte à être au supplice, cloué au « pilori de vous-même ».

Léon Delmont rêve, comme tout le monde d'ailleurs, d'avoir une vie extraordinaire, sans le joug de l'habitude, du quotidien qui détruit tout. Marié à une bourgeoise confite en dévotion qui l'a transformé en vieillard et qui lui a fait quatre enfants dont il s'est vite distancié, il rejoint Rome périodiquement pour son travail, et là, il a trouvé LA femme qui lui rend la jeunesse, la vie.
De Paris à Rome, d'une ville à l'autre, d'un monde à l'autre.
Cette fois, il se rend à Rome sans le dire à son aimée car il compte lui offrir un cadeau-surprise : il lui a trouvé un travail à Paris ! Ce qu'ils voulaient depuis longtemps, vivre ensemble, va enfin pouvoir se produire !

Mais, mais, mais....C'est sans compter avec le voyage intérieur auquel le conduisent le balancement du train, les rêveries sur les différents voyageurs partageant son compartiment, les allées et venues, les paysages entrevus par la fenêtre, la difficulté de dormir sur cette banquette de 3e classe, les souvenirs des autres trajets vers Rome, les cauchemars, et même la légende du Grand Veneur hantant la forêt de Fontainebleau, qui lui serine « Qui êtes-vous ? Où allez-vous ? Que cherchez-vous ? Qui aimez-vous ? Que voulez-vous ? Qu'attendez-vous ? Que sentez-vous ?»
Et surtout, surtout, le souvenir du seul voyage à Paris de sa maitresse prendra une importance grandissante, transformant la lézarde de son être en fissure béante.

Ce roman, je l'ai adoré il y a 30 ans, et je l'adore encore ! Je l'ai relu avec réticence parce que j'avais peur de ne plus retrouver son magnétisme, mais heureusement, celui-ci m'a reconquise, je l'ai savouré, encore une fois.
Magnétisme de Rome, notamment, qui est décrite avec moult détails. Rome, la païenne et la catholique, aux rues ombragées et aux placettes accueillantes, aux édifices et aux musées flamboyants, à la gare étincelante.
Magnétisme des autres voyageurs dont la présence s'impose tout au long de ces 21 heures de trajet.
Magnétisme de cette écriture aux phrases longues et ondulantes, serpentant dans le psychisme tourmenté d'un homme ordinaire.
Magnétisme d'un voyage au bout de soi-même...

« Qui êtes-vous ? Où allez-vous ? Que cherchez-vous ? Qui aimez-vous ? Que voulez-vous ? Qu'attendez-vous ? Que sentez-vous ? »
Montez dans le train pour Rome, peut-être pourrez-vous répondre à ces questions. Peut-être votre vie en sera-t-elle modifiée...

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J'ai d'abord haï ce bouquin (en classe de terminale), et puis en master, un professeur exceptionnel nous a initiés à sa véritable interprétation, et j'ai appris à apprécier, et même à admirer Butor en comprenant ce qui avait coincé. Cette interprétation n'est pas du tout ésotérique, mais ne tombe plus sous le sens à cause de l'abaissement généralisé de l'intelligence (20 points de QI perdus en une génération, ah oui, quand même! Passer de Brel à N. Conrad, de Dumayet à Hanouna et de de Gaulle à un type qui croit que la Guyane est une île et que Villeurbanne est dans la banlieue de Lille, c'est plus qu'un "changement de paradigme"!)

Bref, quel est le problème fondamental? Le "VOUS", bien sûr! La sottise ordinaire est invariablement de soutenir que Butor, à l'instar des auteurs des "livres-dont-on-est-le-héros" pour adolescents, voulait faciliter l'implication du lecteur. Or c'est exactement le contraire. Toute l'entreprise de Butor, que je n'avais pas comprise à la première lecture, gravite autour d'une volonté d'éveiller la conscience du lecteur en rendant justement impossible l'identification qui coule de source dans le roman classique. Car ce "vous", vous savez INTENSEMENT que ce n'est justement pas vous. Et le vouvoiement vous le rappelle tout le temps. C'est un "vous" d'auto-distanciation.

Butor s'inspire de Sartre et cherche à ouvrir une "faille de néant" entre vous et l'apostrophe "Vous", un "entre-deux". Et tout le roman ne fait que ça: ouvrir des entre-deux. "Vous" qui n'est pas "vous" êtes un homme "entre deux âges", "entre deux femmes", "entre deux villes", etc. L'intérêt? Créer ce qu'Emmanuel Legeard (ce professeur dont je parlais plus haut) a génialement appelé "un thermostat imaginaire". Rien d'étonnant, donc, à ce que Butor ait écrit en 1971 un scénario pour un projet de téléfilm, «espèce de variation humoristique de la Modification», qui s'intitulait... L'Entre-deux! Bien sûr, c'était un peu pour se venger de ce que le réalisateur Michel Worms ait pris l'initiative de porter au cinéma une Modification réduite au plus petit dénominateur commun, linéaire et aplatie qui ne tenait aucun compte de l'enjeu d'origine, et n'avait par conséquent... aucun intérêt.
Lien : https://amisdelegeard.wordpr..
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Week-end à Rome, ville ouverte à tous les possibles.

Je descends à l'instant de ce train, tout modifié ; le voyage riche d'une vingtaine d'heures et d'innombrables arrêts fut harassant ; mais pourquoi n'ai-je pas pris Alitalia ? J'aurais lu le livre en un couple d'heures.

Vous est un autre m'assène l'auteur, vous c'est moi, ainsi que nous tous qui achetons un billet en cette classe tous risques nous exposant ce faisant à un bilan d'incompétence de nos existences, de nos lâchetés, de nos arrangements et au "mépris" de l'autre, terme récurrent dans l'histoire, générant de mythologiques cauchemars.

Bref, ce fut un aller pas simple mais une échappatoire est proposée pour palier l'absence, accompagner le retour, les jours qui suivront et leur réel : ouvrir ou entreprendre l'écriture de ce livre intrigant qui ne quitta pas le voyageur mais dont il fit seulement usage de marque place.

Allez-y, ceux qui prendront ce train l'aimeront.
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La modification est le premier livre que je lis de Michel Butor , auteur phare du Nouveau roman, et c'est une vraie découverte.
Tout d'abord, ce livre est écrit à la deuxième personne du pluriel. Cela désarçonne légèrement au début du roman, introduit une certaine distance, interroge sur qui parle, mais très vite l'effet s'estompe et ne gêne en rien la lecture.
Indépendamment de cet effet de style, il m'a fallu un certain temps pour bien entrer dans le livre.
Au départ, la situation paraît simple et les descriptions des détails du voyage en train qu'entreprend Léon Delmont pour rejoindre sa maîtresse Cécile à Rome bien stériles, mais progressivement nous sommes happés par le tangage du train, ses mouvements de balancier, et l'histoire s'avère beaucoup plus complexe que prévu, car il ne s'agit pas d'un simple aller Paris-Rome, des trajets se superposant, dans un sens et dans l'autre, les trains se croisant quelque fois. Léon, dont le travail dans le commerce de machines à écrire italiennes le conduit régulièrement au siège de l'entreprise à Rome, voyage souvent seul dans les trains de nuit qui relient les deux capitales, mais il est parfois accompagné de Cécile, ou d'Henriette sa femme, car nous apprenons qu'il y a fait son voyage de noces.
Léon prend quelques jours de congés, incognito, afin d'annoncer à Cécile qu'il a décidé, bien qu'on puisse s'interroger sur le terme de décision, de quitter Henriette, de vivre avec elle, et de la faire venir à Paris, où il lui a trouvé un travail et une possibilité de logement. Notons au passage, la dépendance des femmes à l'égard du personnage principal.
Voilà pour l'intrigue, bien mince au demeurant.
Et pourtant, pendant le temps du périple entre Paris et Rome, une tempête se lève sous le crâne de Léon, et ce qui lui paraissait parfaitement limpide au moment de monter dans le train, ne le sera plus à l'arrivée à la gare de Termini, d'où le titre La modification. Butor procède à une analyse minutieuse du sentiment amoureux, de ses composantes internes et externes, de son évolution en fonction du contexte.
Le tour de force de Michel Butor est de venir enchâsser la trajectoire de son histoire d'amour dans le voyage en train, sorte d'espace-temps, qui prend lui-même, de par son traitement formel, une dimension cosmique et poétique. Nous sommes encapsulés dans le compartiment où des voyageurs mutiques entrent et sortent, se lèvent pour fumer une cigarette, se renouvellent au gré du trajet. Léon projette sur eux ses rêveries, ses fantasmes, les affuble de prénoms inventés. Les corps sont en mouvement, suivant les soubresauts du wagon, dans un jeu de lumières et de reflets traversant les vitres. Les gares défilent vers l'Italie, puis en sens inverse. Des éléments quasi surnaturels surgissent comme la grille métallique du chauffage au sol dont les composants se déforment progressivement. Bientôt les rêves et les cauchemars de Léon viennent percuter la réalité et perturber la fin du parcours.
Une pointe de nostalgie vient agrémenter la lecture, à l'évocation des voitures de chemin de fer de cette époque, les filets sur lesquels on suspendait les bagages, les photos de sites touristiques en noir et blanc au dessus des sièges, "e pericoloso sporgesi"...
Enfin, je citerais l'un des "personnages" principaux du roman, la ville de Rome, sublimée, idéalisée, que Léon sillonne en long, en large, en visitant tous les sites, les églises, monuments, temples, fontaines, nourrissant à son égard une fascination, la comparant et la mettant en parallèle avec Paris.
Des zigzags dans le temps et l'espace, des circonvolutions dans les strates de la mémoire et de l'Histoire, un roman, déconcertant, subtil, à la composition sophistiquée.



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Vous prenez ce livre, et vous l'ouvrez, vous vous installez confortablement, et vous laissez s'égrener les heures. C'est long, vous le savez, d'ici à Rome, vous l'avez fait souvent, ce trajet, inutile de le nier. On vous a reconnu!!

D'ici l'arrivée en gare de Rome Termini, vous avez le temps de changer d'avis dix fois...

Notez que malgré tout ce qu'on vous a dit sur le nouveau roman, qu'il était fastidieux, snob et rasoir, c'est l'occasion de vérifier: les jolis boogies vous font bouger, ce sont des jolis boogies gais, chantonnerait Souchon. Je déraille, erreur d'aiguillage...

Laissons -nous porter..ou plutôt laissez-vous, n'oubliez pas la deuxième personne, la deuxième personne avant toute chose et pour cela préfère l'impair...d'ailleurs si avez oublié le vôtre, d'imper: ce n'est pas grave, il fait si beau à Rome...

Bref, si vous lisez ce livre, et si vous changez d'avis en cours de route, c'est que le charme a opéré. Un nouveau roman a fait votre conquête. Vous voyez que ce n'était pas si dur que cela, pas si Butor, votre Michel: il a opéré une sérieuse modification en vous, non? Je m'é-gare? Bon, bon, revenez à vos moutons...
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En dehors du plaisir tout personnel de retrouver les souvenirs d'enfance des voyages dans les trains SNCF des années cinquante-soixante dont la description détaillée et précise de l'auteur ressuscite avec un talent fou l'ambiance particulière, le récit qui se déroule sous nos yeux à la vitesse d'un Paris-Rome de l'époque en 3ème classe nous entraîne, par la magie de la littérature, bien au-delà des limites du compartiment.
L'histoire est banale : un homme, anonyme, désigné par vous ou il, entreprend un voyage vers Rome pour retrouver sa maîtresse et lui annoncer qu'il quitte sa femme. Ce voyage, au fur et à mesure de la progression du train, de gare en gare, par une journée d'automne pluvieuse, se transforme en une introspection de plus en plus profonde avec la mise en perspective d'une vie qui se déploie à travers les souvenirs d'autres voyages entrepris dans le passé entre Paris et Rome, vers cette ville chargée de symboles qui pour le personnage principal a pris le visage de la liberté rêvée, la possibilité d'échapper pour quelques jours à un travail fastidieux et à une vie de famille devenue pesante. L'ambition de ce livre n'est pas tant de nous raconter le moment clé dans la vie d'un homme que de nous faire partager ses réflexions et ses pensées pour mieux nous les approprier et nous faire vivre nous aussi un voyage intérieur, voyage auquel nous invite toute littérature digne ce nom pour mieux nous ouvrir à d'autres horizons. Pour les nostalgiques de Rome, ce roman, qui pourrait s'appeler voyage d'une vie, se teinte de mélancolie à l'évocation des lieux les plus célèbres et des noms de gare aux consonances étrangères, promesse d'un dépaysement assuré : Roma Trastevere, Roma Ostiense, Roma Termini… Il est temps de quitter le compartiment.
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Michel Butor est connu du grand public comme auteur de "La modification" Prix Renaudot général 1957.
Il m'a littéralement embarquée dans ce roman d'une grande originalité. Quel voyage !
Il peut s'en passer des choses dans un train.

Le personnage principal est un homme marié, habitant 15, place de Panthéon à Paris avec sa femme Henriette et ses quatre enfants. Il est responsable commercial chez Scabelli, une entreprise de machines à écrire et doit se déplacer régulièrement en Italie.
Il prend le train à Paris-Lyon pour Rome-Termini mais cette fois ce n'est pas pour un déplacement professionnel, il a décidé de rejoindre Cécile sa maîtresse pour lui annoncer qu'il va quitter sa femme et vivre avec elle à Paris, comme elle le désire.
Deux femmes, deux villes et l'histoire d'un homme qui a peur de vieillir.
Cécile c'est la jeunesse, le changement comme ces paysages qui défilent à travers la vitre du train. Mais il y a aussi beaucoup de tunnels qui se succèdent.
Le temps du voyage, l'homme va être pris dans des lacis de réflexions et de souvenirs, voire de cauchemars. Tout dans le train va provoquer des remuements intérieurs : les passagers comme ce jeune couple qu'il a envie de nommer Agnès et Pierre, le Wagon restaurant où il a rencontré Cécile ou le tapis de fer chauffant qu'il regarde au sol comme pour concentrer sa pensée.

Avec une grande fluidité on change de lieux et d'époques au gré de ses souvenirs.
Il se rappelle son voyage à Rome avec Henriette en hiver pour leur voyage de noce et celui à Paris avec Cécile qui est redevenue semblable aux autres femmes dans cette ville qui n'est pas celle des empereurs et des dieux. Parce qu'à Rome la beauté de Cécile est parée de la gloire romaine qu'elle sait réfléchir.
Le ciel qui l'éclairait va s'obscurcir progressivement ce qui justifie "La modification" du projet d'un homme qui avait l'intention de changer de vie.

La construction est vraiment originale avec des changements spacio-temporels au sein même de très longues phrases mais c'est surtout l'utilisation de la deuxième personne du pluriel pour désigner le personnage principal qui est surprenante. Je n'ai jamais lu ça mais ce Vous m'a subjuguée.

J'ai donc beaucoup aimé ce roman qui montre le rôle que peut jouer une ville comme Rome dans la vie d'un homme vivant à Paris. L'intérêt qu'il lui porte est lié à la distance entre les deux villes comme celle qu'il souhaite finalement garder avec Cécile.
Et puis il y a ce roman acheté à la gare qu'il ne lira pas mais dont l'existence va inspirer sa création littéraire.


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Quel livre! dans mes trois préférés. le temps a passé; je l'ai relu; et il est resté dans mes préférés. Disons que je l'ai relu en diagonale cette fois!. J'ai sauté tous les passages descriptifs dans le train! (c'est pas bien, mais bon...) je me suis attachée uniquement aux considérations du narrateurs sur sa vie privée. La lâcheté de ce pauvre homme bourgeois n'est pas navrante car c'est la nôtre. C'est la lâcheté ordinaire. le sujet importe peu d'ailleurs. En l'espèce il concerne la vie privée du narrateur qui croit pouvoir choisir entre son épouse Henriette et Cécile, sa jeune maîtresse. L'auteur aurait pu, tout aussi bien, illustrer son propos, sur la lâcheté (à supposer que la lâcheté soit le thème central!), en décrivant le manque de volonté du narrateur face à son désir de changer de boulot par exemple, ou face à son désir d'affronter tel obstacle psychologique insurmontable du genre: envoyer chier une bonne fois son patron, sa belle-mère, ses parents ou que sais-je, tout en supposant que l'acte de bravoure aura des conséquences irréparables sur la vie du narrateur..
Bon!. le sujet, donc, importe peu. Et c'est ce qui fait dire à certains qu'il ne se passe rien dans ce roman. C'est normal!! :-) C'est pas un roman fait pour raconter une histoire dont on a strictement que faire. Car, en fait d'histoire, on s'accordera pour dire (je pense ?) qu'on en a vite fait le tour. L'histoire se résume très vite. C'est donc que le livre de Michel Butor a une toute autre ambition que de nous raconter les atermoiements d'un Monsieur, certainement très fréquentable et bien sous tous rapports, face à un tournant dans sa vie, à l'âge où les hommes de cette espèce ont ce genre de préoccupation qui passe aussi vite que l'acné chez leurs ados.
Bref. Changer de vie; l'aventure etc... on se doute, pratiquement dès le début du bouquin, que le narrateur n'est pas très doué pour la sincérité !! (avec lui-même, plus qu'avec ses bonnes femmes... ); on se doute qu'à l'issue de ses délibérations intérieures, c'est l'inaction qui l'emportera!
La modification, c'est donc la narration d'une modification. Ce que Michel Butor décrit à merveille, c'est, en effet, l'évolution de la pensée du narrateur face à sa supposée "décision" de changer de vie avec Cécile, évolution dont on mesure la lenteur grâce au voyage dans le train entre Paris et Rome.
Au fil de cette narration, on passe donc d'une décision (changer de vie avec Cécile) à un renoncement (rester avec Henriette). Et les réflexions et prises de décisions successives du narrateurs sont étayées par ses évocations du passé qui sont là comme pour les justifier. le narrateur cherche des excuses pratiquement tout le long de son voyage; parce qu'au fond, il a pris sa décision, dès son départ de Paris! Disons que sa décision de maintenir le statut quo n'a jamais varié, mais que le narrateur a dû prendre le train, en dehors de ses trajets professionnels habituels entre Paris et Rome, et se faire suffisamment peur sur les conséquences de sa décision, pour s'avouer, finalement, qu'il n'a jamais eu l'intention de quitter Henriette! Ce livre est un délice!
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Voila un livre que je considère comme un monument de la littérature française. Je l'avais lu jeune homme et j'en avais gardé en mémoire les 2 premières lignes ( moi qui ai une si mauvaise mémoire...) car dans ces 2 lignes transparaissent le Vous de l'écriture et le soin du détail qui va marqué les 280 pages. Tout se passera dans cette tête ( le Vous) et dans ce compartiment et en 12heures tout changera. L'écriture est tellement originale, l'histoire tellement banale dans un sens mais si belle ( ou déprimante....cela dépend) , le rythme minutieusement orchestré ( longueur des phrases, des chapitres, les 3 temps de l'histoire)....et biensûr le fait que La modification soit un icône du nouveau roman ....Un grand moment de lecture ....vous l'avez compris....je recommande
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Superbe exercice de style que ce roman écrit à la 2ème personne du pluriel - afin que le lecteur s'approprie l'histoire. Cependant, plus profondément et au-delà des thèmes abordés autour de la conscience humaine et son inconstance, c'est le rythme de l'écriture - calée sur le rythme du voyage en train - qui construit le lecteur ("vous").
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