J’ai fini par m’attacher à cette vie routinière, « banale » comme le dit Ralph Waldo Emerson. Il y a une forme de douceur à s’appliquer à vivre jour après jour, en reproduisant les mêmes actes. [..] Chacun de nous recevait alors un seul cadeau, dans une ambiance de musique de Noël, sapin décoré, bougies allumées, table dressée de couleurs festives.
Nous avions décidé de cette façon de faire, après avoir remarqué qu’à Noel, la surabondance de nourriture festive et de cadeaux faisait qu’on appréciait beaucoup moins ce qui devait être exceptionnel dans l’année. Nous avions donc décidé de répartir tout cela sur quatre jours et avions appelé cette coutume « Les 4 jours de Noel ». Pas très original, mais en référence à la célèbre comptine de Noel anglosaxonne des « 12 days of Christmas ». Notre appartement méritait pleinement son appellation de « Nid », comme nous aimions à le nommer.
Malheureusement, cette coutume a pris fin lorsque ma belle-mère a décidé de venir passer les fêtes chez nous alors que nous étions encore en mauvais termes. Ensuite, les enfants sont partis de la maison pour vivre à l’étranger et ont formé chacun leur couple. Les 4 jours de Noel n’ont plus existé dans leur forme d’origine. J’en garde un souvenir ému de paradis perdu.