Le monde est beau, mais les hommes le rendent laid.
"Une mort contre la vie de treize juifs, affirmait-elle, c'était un marché avantageux." Même si la mort dont elle parlait, c'était la sienne.
C'est ainsi que je définirais une héroïne.
Nous vivrons toujours des moments qui ne reviendront pas, dis-je. Alors essayons d'en créer de nouveaux, c'est tout.
La mort n'est pas si terrible, en réalité, me dis-je. C'est perdre la chance de vivre qui est triste.
Il ne fallait pas peindre tous les hommes de la même couleur. Qu'ils soient juifs ou polonais.
Ou même allemands.
- […] Pendant longtemps cette question m’a obsédé : à qui pourrais-je demander de l’aide ? Qui voudrait m’aider maintenant que je ne suis plus rien…?
- Ce n’est pas vrai que tu n’es rien !
Max hoche la tête.
- Quand tu vois des petits enfants assassinés pendant que tu te caches dans un trou en ayant trop peur pour en sortir, tu sais que tu n’es rien. Quand des pays entiers veulent ta mort, quand des milliers de personnes acclament des discours appelant à ta destruction, quand les chiens de gardes sont mieux traités que toi, alors tu ne te poses plus de question, Stefania. Tu sais que tu n’es rien.
"Treize, me dis-je. Treize juifs dans le grenier."
De toute façon, les nazis ne pourront me tuer qu'une seule fois.
- Nous ne retrouverons jamais ça, dit-il. Même si la guerre finit. Je ne savais pas que je vivais des jours qui ne reviendraient jamais.
- Nous vivons toujours des moments qui ne reviendront pas, dis-je. Alors essayons d’en créer de nouveaux, c’est tout.
J'espère bien que vous allez m'emmener à la Gestapo. Alors je pourrai leur dire ce que je vais vous dire à vous. Que vous êtes des lâches. Et des idiots. Bien sûr que je veux cacher des juifs ! Je le reconnais. C'est la vérité. Je veux les cacher et les aider jusqu'à ce que quelqu'un décide d'en finir avec cette guerre.