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EAN : 9782092575192
468 pages
Nathan (12/10/2017)
3.8/5   105 notes
Résumé :
Tous les douze ans, les habitants de Canaan subissent l’Oubli, un mystérieux phénomène qui efface leur mémoire. Pas celle de Nadia. Elle seule n’a pas oublié. Elle seule se souvient que son père a profité de ce bouleversement pour l’abandonner… Le nouvel Oubli approche. Nadia doit percer le secret de cette fatalité avant que sa famille ne vole à nouveau en éclats. Avant que la ville ne sombre encore une fois dans le chaos.
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Tout d'abord, un grand merci du fond du coeur aux éditions Nathan pour cet envoi à la superbe couverture, au résumé plus qu'attirant (Dystopie, mon amour, c'est tout ce que j'aime), qui nous motive à plonger dans cette histoire au titre plus qu'intriguant, qui recèle de mystères qui ne demandent qu'à être découverts.

On pourrait croire que cette vague de littérature dystopique qui nous submerge depuis quelques années déjà, à partir du moment où la saga Hunger Games, pour ne citer qu'elle, a enflammé l'intérêt des lecteurs adolescents à vrai dire, nous fait désormais difficilement avaler la tasse de ce scénario de base, commun à toutes ces productions livresques, du lieu bon (topos) qui devient malade (la particule dys en grec) d'un gouvernement abusif et oppressant. Mais pour moi, il n'en est rien.

C'est même un genre qui me manque de temps à autre. Et puis, après tout, nous vivons nous même dans une dystopie qui ressemble à un mauvais cauchemar (pour ne pas parler de l'élection d'un certain président par exemple...) et il est bien important de nous avertir de ses dangers et de ses dérives. Bon, ce n'est pas l'invitation la plus alléchante du monde mondial pour vous faire découvrir ce roman, mais sérieusement, La cité de l'oubli a ce petit plus, ce je-ne-sais-quoi, qui le rend singulier, passionnant, innovant, prenant et accrocheur. Il a su me captiver dès les premières pages, même si le récit devient d'autant plus dynamique et immersif par la suite. de quoi me faire tomber sous le charme.

Etant une grande fan et pour m'être enfilée des dystopies à la pelle, de tous temps et de tous lieux, j'en ai vu des manières d'opprimer une communauté et de la garder derrière les barrières menant à un monde inconnu qui leur ouvre les bras, à eux qui se retrouvent renfermés sur eux même et incapables de comprendre qui ils sont et quelle est leur histoire.

Mères porteuses, univers ultra-sophistiqué avec de la technologie de pointe, couples formés en fonction des aptitudes, des physiques et des personnalités, familles formatées, émotions maîtrisées à l'aide de pilules, capteurs de senteurs, carrément lavage de cerveau ou puces électroniques. Tous ces joujoux de science-fiction, vous les jetez ou presque à la poubelle (m'enfin, je dis ça, mais le relief de Canaan est une vraie caverne d'Ali Baba en matière de high-tech interspatial...). Bienvenue à Canaan, véritable prison dorée qui cache bien son jeu. le suspens restera à son comble jusqu'au dernier moment, beware.

Tout au long de ma lecture frénétique, ce nom a résonné à mes oreilles, sans que j'arrive à me remettre son origine en tête. Et pourtant... Il s'agit de la terre promise, mes amis, celle où les hébreux sont menés par Moïse après la fuite d'Egypte. Rien que ça. Eh bien, quel cadeau empoisonné. Au premier abord, Canaan semble être un petit paradis, un lieu où vivre en paix et en harmonie avec la Nature, sereinement, ne jouissant que des choses élémentaires et en toute sécurité, où chacun a un talent d'artisan à exploiter pour servir au bien de la communauté. Or, ce n'est pas ainsi que Sharon Cameron a décidé de nous introduire à ce monde qui aurait dû être si idyllique. Croyez-moi, ce fût brutal et inattendu. Gardez vos yeux écarquillés, cette scène produit cet effet-là. En fait, ce roman aura de quoi vous faire ouvrir grands les yeux jusqu'au point final.

Au sein de ce monde particulier, balayé par une vague dévastatrice et malheureusement inévitable d'Oubli tous les douze ans, tels les douze coups de l'horloge, Nadia, notre héroïne, se trouve être celle qui fait grincer les rouages de cette machine qui aurait dû être bien huilée. En effet, Nadia, notre héroïne qui n'a pas froid aux yeux, n'a pas vu effacée de sa mémoire la journée terrifiante de son premier et seul oubli jusqu'à présent, celui de ses six ans. Au contraire, elle s'en souvient jusqu'au moindre détail, comme gravée dans sa rétine.

Un simple « N'oublie pas » murmuré telle une prière, une imploration, aura tôt fait de marquer la jeune Nadia à tout jamais. Et moi aussi, d'ailleurs. Ce roman a eu le don de faire battre mon coeur de façon irrégulière et angoissante et de mener mes émotions à la baguette. Une vraie montagne russe d'émotions, on passe du rire aux larmes à la peur et, malgré notre envie irrépressible de savoir la fin, on n'a pas envie au fond de quitter cette histoire, tant elle est bien écrite, d'une écriture si belle qu'elle nous envoûte.

Certes, nous n'aurons jamais le fin mot de l'histoire concernant le pourquoi du comment Nadia est un être se démarquant de manière inouïe de tous les autres habitants du village. Ce manque d'informations aurait pu être perturbant mais je l'ai vite oublié tant j'ai été réellement happée par une histoire d'amour prenante, des rebondissements imprévisibles, des retournements de situation et le thème original, bien développé et maîtrisé de cette histoire. Comme toujours, il faut un(e) élu(e) ramenant à la lumière un monde plongé dans la nuit. Cependant, cela m'a peu importée au cours de ma lecture.

Ce qui m'a subjuguée, c'est le courage et la maturité qu'il a fallu à Nadia pour supporter cette mémoire sur ses épaules, de devoir faire face chaque jour à une population aseptisée, à une mère devenue folle par ses fragments de souvenirs qui sont passés au travers du phénomène tant redouté de l'Oubli, à un père qui a abandonné sa famille d'origine la boule au ventre et un ruisseau de larmes coulant sur le visage, face à tant de questions et autres interrogations qui restent encore sans réponses. J'ai admiré sa détermination face à la menace que représentait le violent et tyrannique Jonathan, l'énigmatique et inquiétante Janis, à la tête du Conseil, face même à la froideur désarmante de sa soeur Lilya, qui la considère comme une intruse au sein de leur famille.

Mais méfiez-vous des apparences : les premières impressions sont souvent trompeuses et vous ne manquerez pas d'être surpris par ces personnages bien plus complexes et en profondeur qu'on ne pourrait le penser, dont les souffrances les ayant meurtris vous déchireront le coeur. D'autant plus qu'on suit l'histoire à travers les yeux de Nadia, à la première personne. C'est d'autant plus intense et déchirant car malgré sa peur omniprésente qui lui donne le tournis, elle reste ambitieuse, elle va jusqu'au bout des choses et elle ne se laisse pas intimider. Elle est bouleversante et extrêmement touchante.

Effectivement, comment savoir quelle est votre place ? Quels sont vos proches ? Quel est votre passé ? Qui vous êtes réellement ? La vérité ne se sait pas, elle s'écrit. le récit du pays de Canaan, de la planète devrais-je dire, sera ponctué d'extraits sporadiques des deux livres de Nadia, celui de la femme à en devenir de dix-huit ans et des poussières, et celui tenu par ses parents avant la violence, avant le sang, avant la rage, avant le désespoir, l'Oubli avec un grand O.

Au départ, j'ai été perplexe et confuse face à ces fragments parlant pour une âme mouvementée, torturée, qui cherche à tâtons où est la frontière entre la vérité et le mensonge. Les livres sont l'unique moyen de se raccrocher à un passé évanoui, révolu, à une identité incertaine. Chaque personne en a un, plusieurs, en fonction de l'âge, rattaché à eux par un cordon de cuir à leur corps, comme une partie intime qu'il ne faut pas violer.

Quelle ironie ! Des écrits, cela se rature, se corrige, se modifie, se brûle. Tel le Ministère de la Vérité dans le chef d'oeuvre 1984 de George Orwell, dans les Archives impressionnantes de la Cité, à partir du moment où quelque chose est écrit noir sur blanc, il devient véridique, indiscutable.

En conclusion, je ne peux que fortement vous recommander ce roman qui, pour le coup, est quant à lui inoubliable. Une petite pépite de dystopie qui nous transporte dans son univers et qui est un savant mélange d'action, de romance, de suspens et de magie (Oui, oui, vous avez bien entendus ! Ça vous titille plus d'un coup, non ?)

J'ai vibré et succombé d'amour face aux personnalités tout feu tout flammes de Gray (un de mes nouveaux Book boyfriends, attachant et charismatique comme c'est pas permis) et Nadia, un joli duo aussi complice qu'imparable, adorable et brûlant de passion comme la braise. J'ai fondu d'amour en contemplant l'affection indéniable qui relie Nadia et sa pétillante, douce et maligne Genivie, j'ai trépigné d'excitation en découvrant la vérité, pour le coup, concernant le projet Canaan de coloniser une planète pure, intacte comparée à notre Terre ravagée. J'ai eu les larmes aux yeux et j'ai tremblé d'effroi, le poil hérissé, quand notre admirable héroïne a eu des choix à assumer et des sacrifices à faire pour ce qui lui semblait être juste au plus profond de son coeur. Et ce dénouement, mon Dieu...

Mais ce qui est absolument époustouflant et saisissant, c'est à quel point l'âme humaine peut se sentir impuissante face à ses actes, à leurs conséquences, à l'autorité sans vergogne aucune et à la cruauté sans bornes qui la pousse dans ses retranchements, jusqu'à commettre l'irréparable. Mais aussi à quel point elle peut aussi se montrer magnanime, compatissante, solidaire, aimante et brave.

Ce roman nous offre une réflexion sur l'Humanité, sur ses faiblesses et sur ses imperfections, mais aussi sur sa Beauté, qui mérite une sérieuse méditation et qui nous coupe le souffle au vu de sa justesse, qui va droit au coeur et à l'âme. Elle ne manque pas sa cible, à aucun coup. La goulée d'air est difficile à prendre en refermant le livre, tant l'apnée en eaux troubles fut profonde, tant le feu a manqué de nous brûler les mains et de nous embrumer les sens, le fouet de nous cingler le dos, le couteau de rouvrir les cicatrices du manque et de l'absence, mais aussi l'amour de nous donner la force de nous battre, quitte à en paraître fou ou minuscule.

Je suis ravie d'avoir pu découvrir la plume addictive, brillante, merveilleuse et intelligente de Sharon Cameron grâce à ce récit et l'aventure ne fait que commencer. Sinon, les cascades au bleu limpide de Canaan vous attendent derrière le mur de béton, pour un premier baiser et un panorama qui font que la vie en valent la peine... COUP DE COeUR ♥

Alors, voudrez-vous inspirer à plein nez le parfum de cette fleur de roman, au risque d'en perdre la mémoire et la raison ?
Lien : https://lunartic.skyrock.com..
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> https://booksandrap.wordpress.com/2017/09/26/la-cite-de-loubli-sharon-cameron/


J'ai lu ce livre il y a un petit moment déjà, début Juin il me semble juste avant les vacances. Je ne voulais pas vous en dire trop trop tôt car il ne sortira que le 5 Octobre et cela aurait été assez cruel de ma part de vous laisser patienter tant de temps. Mais on se rapproche doucement de la date et c'est l'heure pour moi de vous parler plus en détail de cette très bonne lecture.
Ce qui m'a tout de suite donné envie de le lire c'est bien évidemment son résumé. J'adore les dystopies. J'ai toujours aimé ça. Et dans « la cité de l'oubli » on nous faisait miroiter une histoire différente de tout ce qu'on a l'habitude de voir. Alors est-ce que ce fût le cas ? Oh que oui.


C'était hyper excitant de découvrir un univers comme celui-ci.
La ville de Canaan où habite notre héroïne Nadia est très spéciale. Imaginez un monde où chaque 12 ans la mémoire de chacun s'efface. Cela s'appelle l'Oubli. D'où cela vient ? Quel est ce phénomène ? Pourquoi Nadia semble être la seule habitante à ne pas être atteinte ?
C'était vraiment effrayant dans un sens. Vous vous imaginez oublier complètement votre famille, vos proches, les gens que vous aimez et ne vous fiez qu'à vos écrits dans un livre ? Tout s'efface pour permettre aux villageois qui le souhaitent de recommencer de zéro. Plus d'attache, plus de passé. J'ai trouvé l'idée de l'oubli complètement dingue et c'est ce qui m'a tout de suite séduite. Je n'ai eu aucun mal à m'immerger dans l'histoire, j'ai tout de suite été agréablement surprise par la plume fluide et entrainante de l'auteure. C'est une vraie découverte. On plonge dans une dystopie qui ne ressemble à aucune autre. Utiliser la mémoire et les souvenirs comme thème principal était très ingénieux et intriguant. J'avais cette crainte que ce soit mal fait, que ça devienne vite prévisible et lisse. Et bien ce fût tout le contraire. L'univers est à mon sens bien décrit et intéressant.


L'ambiance est mystérieuse et pour le coup très addictive tout en restant très abordable.
Le lecteur se pose sans cesse mille et une questions, on est plongés dans le doute, on ne découvre certaines choses qu'à la moitié du roman. Je trouve que Sharon Cameron à su doser avec justesse le suspense sans trop nous faire attendre non plus.
J'aurais peut-être adhéré encore plus si l'univers avait été davantage exploité. On découvre Canaan mais on en apprends pas non plus énormément sur leur mode de vie. Sans électricité, sans technologie on est bien loin de ce qu'on connaît et c'est vrai que j'aurais aimé plus de détails et d'informations. C'est pour moi le plus gros défaut du livre. Néanmoins, même s'il aurait mérité à être davantage approfondi cela reste un livre dédié à la jeunesse, il ne faut donc pas non plus s'attendre à ce que ce soit trop complexe et dense.
Ce n'est pas un coup de coeur vous l'aurez compris car il m'a manqué ce petit quelque chose mais j'ai tout de même vraiment passé un super moment de lecture. C'était original, c'était bien fait et ça m'a diverti. Je n'en demandais pas plus et j'ai été conquise.


Il ne faut pas non plus être pressé d'entrer dans le vif du sujet.
En effet, c'est un peu lent à se mettre en place dans le sens où il ne se passe pas énormément de choses durant la première partie du livre, bien qu'on n'ai pas le temps de s'ennuyer avec la fougueuse et curieuse Nadia. Personnellement je n'ai pas du tout été dérangé par cela. Par ces longueurs. Ceux qui détestent les passages plus calmes seront peut-être déçue de constater que tout se précipite bien plus tard, mais en ce qui me concerne j'ai trouvé important qu'on ai cette première partie introductive pour comprendre et observer le quotidien de Nadia. J'ai dévoré cette première partie aussi rapidement que le reste.
J'ai trouvé que le livre avait un bon rythme. Tout s'enchaîne de manière très logique, j'ai tout simplement adoré. Je n'ai absolument pas vu venir ce qui s'y passait et ce qu'on nous balance à la moitié du livre c'était surprenant et à la fois hyper intéressant et nouveau. Bien que certains passages étaient un peu gros, je n'ai pas réfléchi et j'ai pris cette lecture comme elle venait, sans en attendre énormément. C'était par moments triste, mais c'était aussi très drôle et très mignon. Je ne regrette absolument pas ma lecture, c'est une dystopie brillante qui m'a fait perdre la tête. À la fois troublante et unique. Je vous le recommande vivement ! :)


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Quand j'ai vu ce livre parmi les sorties d'octobre 2017, il n'avait pas spécialement retenu mon attention : je trouvais l'idée originale mais sans plus. Puis, en lisant des avis positifs, je suis finalement revenue sur mon jugement. Et, dès que l'occasion s'est présentée, je l'ai emprunté à la bibliothèque !
Et j'ai bien fait ! Cette lecture, sans être inoubliable, s'est révélée très agréable. J'ai passé un bon moment en compagnie de Nadia, Gray et des autres habitants de la Cité de l'Oubli.
J'ai été, dans un premier temps, assez surprise par l'univers proposé par l'auteure. L'image que je garde en tête est celle d'une cité très blanche, calme et bien propre où tout, et tout le monde, a une place bien définie. Seuls les temps de l'Oubli semblent amener chaos, cris et poussières. Cette ville est ceinte de hautes murailles que les habitants ont interdiction de franchir. Interdiction que notre héroïne, Nadia, ne respecte bien évidemment pas scrupuleusement. Nous la découvrons, en effet, dès les premières lignes (ici), coincée au-dessus, attendant patiemment de pouvoir redescendre en toute discrétion. Si elle se fait prendre, elle sait qu'elle risque le fouet… Mise à part elle, personne n'ose donc sortir et les habitants vivent, en quelques sortes, en autarcie. Pourtant, d'après ce que Nadia a pu voir de l' « extérieur », rien ne semble dangereux, en apparence. Dès lors, pourquoi avoir érigé ces murs ? Quelles sont les raisons de cette protection et de l'isolement qui en découle ?
La cité a un fonctionnement propre avec des cloches pour égrener le temps et une hiérarchie particulière. Sans être moyenâgeuse, elle ne dispose pas non plus du confort ou des technologies modernes : pas de téléphone, de voiture ou d'ordinateur,...Les citoyens se baladent, par contre, avec des carnets dans lesquels ils consignent chaque soir les événements importants de leur journée, en prévision de l'Oubli. Un petit détail qui m'a amusée : chaque habitant possède un prénom qui lui est propre mais peut également être nommé par rapport au métier qu'il exerce ou celui de ses parents (ainsi Nadia est également appelée « Fille de la Teinturière »).
Nadia, comme nous en informe le résumé, est la seule à avoir « échappé » au précédent Oubli, la seule qui se souvient. Elle sait, de ce fait, que certaines personnes ont tronqué leurs souvenirs pour s'offrir une nouvelle vie, comme son père, par exemple, qui habite à présent avec une autre femme. Elle n'ose se confier à personne de peur d'être mise à l'écart mais ce savoir lui pèse et sa différence l'isole, malgré tout, des autres. Ses soeurs et sa mère, sans vraiment savoir ce qu'il en est, se doutent de quelque chose. Nadia est, de ce fait, une jeune fille taiseuse, pas vraiment timide mais très solitaire. Elle peut sembler froide et distante mais personnellement elle m'a beaucoup plu. le récit étant narré de son point de vue ; j'ai pu plus facilement comprendre son attitude et ses choix. Elle veut à tout prix élucider le fonctionnement de l'Oubli, savoir pourquoi elle a été épargnée et, surtout, découvrir s'il est possible d'enrayer ce phénomène.
En rentrant d'une de ses expéditions à l'extérieur, Nadia tombe sur Gray, un jeune homme à qui elle ne parle plus vraiment depuis quelques années. Celui-ci lui demande, en échange de son silence, de l'emmener avec elle au-delà du mur… J'ai bien aimé ce personnage, même s'il parait un peu cliché de prime abord. Il est populaire, sûr de lui et un brin arrogant. Toutefois, il a un bon fond et un côté très attachant. J'ai beaucoup apprécié la façon qu'il a de titiller Nadia pour la forcer à parler. La petite romance qui se tisse entre les deux n'était pas forcément indispensable mais elle est mignonne et reste secondaire une bonne partie de l'histoire. de ce fait, elle m'a plu.
L'auteure s'attarde également sur quelques personnages secondaires comme la mère et le père de Nadia, ou encore ses soeurs et Gretchen. Cependant, j'aurais aimé que tous ceux-ci soient davantage approfondis. Mise à part Nadia, les autres personnages manquent un peu de relief selon moi.
Dès le départ, l'auteure a su créer une certaine tension dans son récit. Nadia entend des propos étranges et se pose pas mal de questions. Il n'y a peut-être pas énormément d'actions mais l'envie de comprendre le pourquoi et le comment des événements est bien là. Plus l'intrigue avance, plus le mystère s'épaissit jusqu'à ce que petit à petit, Nadia et Gray lèvent le voile sur certains éléments. L'auteure nous livre révélations et retournements de situations au compte-goutte, de manière à nous donner toujours envie d'en savoir plus sans nous laisser sur notre faim pour autant. Tout comme les personnages secondaires, cette intrigue aurait sans doute mérité d'être un peu plus creusée bien qu'elle m'ait finalement contentée telle qu'elle. J'ai, par contre, été un peu déçue par une des grosses révélations. J'aurais clairement préféré que l'auteure choisisse une autre direction…Je ne peux malheureusement rien dire de plus sans vous spoiler…
La fin, même si elle est un peu ouverte, pourrait en soi parfaitement clore ce récit. Je pensais d'ailleurs, au départ, que ce roman était un one-shot. Cependant, un tome 2 va, apparemment, sortir en anglais, sans certitude qu'il ne paraisse jamais en français. Ce deuxième tome développe peut-être davantage des éléments du tome 1. Toutefois, je ne crois pas que l'auteure revienne sur tous ceux pour lesquels j'aurais aimé plus de précisions. de ce fait, je ne pense pas que ce second opus changerait radicalement mon point de vue à ce niveau !
En bref, j'ai beaucoup apprécié ce récit même si j'aurais aimé un peu plus de profondeur, que ce soit au niveau des personnages ou de l'intrigue ! Cette cité de l'Oubli est très particulière, tout comme l'univers qui l'entoure, et le postulat de départ est bien trouvé. Je regrette juste un petit manque d'originalité concernant certaines explications. Toutefois, dans l'ensemble, cette histoire est très divertissante et très bien menée, avec un bon rythme selon moi.

Lien : https://leslivresderose.word..
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Au départ assez sceptique de découvrir ce livre, ma lecture reflète totalement mon premier sentiment : incrédulité, déception, perplexité.

Canaan, c'est un peu comme un village gaulois. Tous les habitants de la ville vivent confinés dans un espace délimité, entouré par des Murs. Nul n'a le droit de passer de l'autre côté, puisque nul ne sait ce qu'il s'y cache. Mais surtout, tout le monde redoute l'Oubli, un mystérieux phénomène qui arrive tous les 12 ans et qui fait perdre la mémoire à tous les habitants. Mais Nadia, fille de la teinturière est une originale, puisque d'une part elle est la seule à ne jamais Oublier, et d'autre part, elle n'obéit pas nécessairement aux règles dictées et se rend fréquemment seule hors des Murs, en toute illégalité. Elle pensait que personne n'avait remarqué son manège… jusqu'à ce que Gray la surprenne et l'enjoigne de l'emmener avec elle. D'abord hésitante, la jeune fille va se laisser séduire par ce beau jeune homme et lui révéler son secret.

La cité de l'oubli est une dystopie jeunesse, qui reprend tous les codes des dystopies, sans rien ajouter de très novateur au genre. L'Oubli aurait pu être l'élément qui détache le récit des autres. Malheureusement, je ne l'ai pas trouvé assez vendeur et trop peu travaillé, ce qui explique ma frustration de lectrice, pas totalement satisfaite de cette dystopie soit-disant « originale ». J'ai trouvé que l'intrigue globale manquait d'énergie et qu'elle était souvent bien trop suggestive quant à la suite des événements, ce qui enlevait toute notion de surprise et d'étonnement. L'auteure ne nous laissait pas forcément ouvrir notre imagination et tenter de deviner la suite des événements, j'avais l'impression que tout nous était servis sur un plateau d'argent, et que nous étions des acteurs passifs de l'histoire : tout ce dont j'ai horreur ! A mon sens, il faut toujours laisser les lecteurs s'imprégner de l'histoire et se plonger dans son univers.

De plus, j'ai trouvé ce livre dans son ensemble assez mal écrit. Il y a parfois beaucoup trop d'informations condensées dans quelques paragraphes, et d'autres fois pas assez. C'est-à-dire que par moment, j'ai trouvé l'histoire très longue, puisque l'auteure se plaisait à faire de longues descriptions qui n'apportait pas grand chose à l'histoire. D'autres fois, l'histoire devenait plus dynamique, voire trop dynamique, et l'intrigue filait à une telle vitesse qu'il m'était impossible de la comprendre. D'où mon incrédulité face à ce phénomène d'écriture assez spécifique…

Une dystopie jeunesse maladroite et balbutiante, qui manque de clarté dans son écriture. Quant à l'histoire, elle se voulait originale, mais n'a pas été assez travaillée pour être totalement novatrice.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Canaan est la cité de l'oubli. tous les 12 ans ses habitant perdent la mémoire. C'est pour cela que la règle d'or pour ces derniers est d'écrire tous les jours la vérité dans leurs journaux personnels. Les fameux journaux sont leur mémoire. Sans ces derniers, ils sont perdus. sans mémoire, ils ne sont plus rien.

Nadia voit un nouvel oubli arriver avec angoisse. Elle a très mal vécu le précédent lorsqu'elle avait 6 ans, et pour cause, elle n'a pas oublié.

Pourquoi est-elle la seule à ne pas oublier ? Comment protéger sa famille alors que la cité est sur le point de sombrer dans le chaos ?

J'ai passé un bon moment de lecture avec cette dystopie terminée en un seul volume.
Nadia est un personnage marginale, sans beaucoup d'originalité mais elle a eut le mérite de remplir son rôle.
J'ai aimé également le personnage de Gray qui est mystérieux au point que même le lecteur n'est pas sûre de pouvoir lui faire confiance. Et j'ai aimé le postulat de base de ce roman : un Oubli mystérieux qui survient tous les 12 ans et une cité qui doit, par conséquent, se reconstruire à chaque Oubli.

En soit, j'ai donc apprécié ma lecture.
J'ai cependant noté un peu de négatif dans ma lecture.

Le premier qui m'a sauté aux yeux a été peut-être, un manque de clarté. Qu'il soit à cause de la mise en page, ou à cause d'une maladresse de l'auteure ou tout simplement à cause d'une volonté consciente de l'auteure. J'ai eu du mal à comprendre au début que Nadia parlait d'un souvenir puis qu'elle repassait au présent. Cela dit, ce point négatif a servit l'histoire car ce brouillard est resté malgré tout cohérent avec l'esprit du récit.
Je m'y suis donc fait assez rapidement.

Ensuite, j'ai trouvé les personnages pas aussi travaillés que je l'aurait souhaité. le lecteur apprend assez peu à connaître les personnages. D'ailleurs à tel point que lorsque ces derniers évoluent, on est tentés de penser que que l'auteure ne respecte pas tout à fait la psychologie de ses personnages. tout va assez vite, les couples se formes un peu à la va vite, sans prise de conscience ou autre.

Enfin, à certains moment j'ai eu l'impression que l'auteure n'allait pas au bout de ses idées. Nadia ne tolère que très peu les contactes physiques. Pourquoi ? Et qu'est ce qui la fait changer, et pourquoi ? Qu'est ce qui est différent ?
Le lecteur s'en doute peut être un peu mais l'auteure n'évoque rien à ce sujet, n'apporte pas de réponse.

bref, de petits point négatifs qui ne sont pas vraiment gênants en soit pour une bonne expérience de lecture mais qui donne un frein à l'identification et au ressenti d'un éventuel coup de coeur.

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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Attention, les personnes qui n'ont pas lu ce livre peuvent être victime de SPOILER...

J'ai oublié.
Lorsque j'ai ouvert les yeux, j'ai trouvé une pièce de pierre blanche et une lumière vive, beaucoup trop vive, qui pénétrait par deux hautes fenêtres. Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Je ne connais pas cet endroit. Je ne connais pas cette fille qui m'a réveillée, ni ces enfants en larmes aux visages zébrés de noir. Ils ont oublié, eux aussi. Mais un livre était attaché à mon poignet, et le livre prétend que j'ai une famille, et que ma famille sera marquée avec de la teinture pour que je la reconnaisse. J'ai l'impression que je dois croire le livre...
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Dernier livre lu : la cité de l'oubli de #sharoncameron

Autant le dire ce livre porte bien son nom. Si sa couverture et son résumé m'ont intéressé, le reste de l'histoire m'a laissé perplexe.

Une cité érigé de murailles pour protéger de l'extérieur. Une population qui a dès sa naissance un livre. Un rituel tous les 12 ans. Le livre est leur seul mémoire sauf pour elle.

Le résumé n'est pas avantageux du livre, malgré son contexte fort intéressant. J'ai eu beaucoup à entrer dans le livre et trouver un élément qui me permet de me raccrocher à l'histoire. Je n'ai même pas pu le finir.

L'héroïne est pour moi effacé pas ancrer avec quelqu'un ou dans sa société. D'ailleurs personnes ne l'ai. Un vrai cauchemar comme ressenti. Le problème vient de cette malédiction qui leur fait tout oublier, on comprend alors pourquoi le rythme de l'histoire est aussi détaché et difficile au lecteur de s'y accrocher.
Au fil de ma lecture, j'ai compris les subtilités de cette société et de ce livre. Mais la question demeure encore : qu'est ce qui est vrai et qui ne l'ai pas quand on sait qu'on peut modifier livre de sa vie ? Est ce que l'héroïne est vraiment consciente de détenir la vérité ?
Comme Matrix c'est un puit sans fond.

J'aimerais bien avoir un retour de ce qui l'ont lu pour comprendre pourquoi je ne l'ai pas fini et surtout pour me remotiver à le recommencer car définitivement cela me frustre de ne pas connaître la fin.
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Tu t'inquiètes tellement à cause d'hier et à cause de ce qu'il pourrait arriver demain, que tu oublies qu'il y a un maintenant.
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" Nous sommes fait de nos souvenirs. J'ai lu ces mots chaque jours de mon existence. Aujourd'hui, j'ai décidé qu'ils étaient vrais. Nous sommes ceux que nous avons été. Mes choix d'aujourd'hui seront ma mémoire de demain. Ce sont mes choix qui détermineront celle que je deviendrai. Pas mes souvenirs."
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Je suis allée de l'autre côté du mur.
Un jour que nous étions jeunes, pendant le temps d'apprentissage, Eshan avait demandé pourquoi une enceinte entourait Canaan. Notre professeur avait répondu que nous avions oublié ce qui se trouvait à l'extérieur de Canaan, et que c'était pour cette raison que nous avions besoin d'être protégés...
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La cité de l'oubli

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Nadia
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