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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
N° 1555 - Juin 2021

La concession du téléphoneAndrea Camilleri – Fayard.
Traduit de l'italien par Dominique Vittoz

Ce roman d'Andrea Camillieri (1925-2019) a été publié en 1998.

L'intrigue est un peu compliquée et se déroule en Sicile à Vigata, une ville imaginaire, sur une année, de 1891 à 1892, période pendant laquelle l'État tente de juguler le socialisme fascisant qui commence à s'installer. Filippo Genuardi, marchand de bois de son état, souhaite avoir une ligne téléphonique privée qui relierait son entrepôt et le domicile de son beau-père . En effet, un décret de 1892, tout à fait officiel donc, autorise les particuliers à obtenir la concession privée d'une ligne téléphonique. Pour cela il envoie en vain une série de trois lettres fort obséquieuses au Préfet Marascianno, dont il orthographie mal le nom, ce que ce dernier prend pour une provocation. Elles vont être suivies de pas mal d'autres qui vont plonger le lecteur dans une atmosphère entre flagornerie, paranoïa et bal des faux-culs et donner lieu à une multitudes de quiproquos, la révélation de magouilles, avec règlements de comptes maffieux, délation, haine, rancoeur, trahison, hypocrisie, adultère, mensonges, ambitions, corruptions, c'est à dire l'ordinaire de l'espèce humaine, sans oublier toutefois le formalisme administratif autant dans la posture que dans la rédaction et qui confine parfois a la folie.

Ce n'est donc pas un roman classique, pas un policier non plus comme Camilleri en a l'habitude, mais une série de lettres suivies de courts récits où Andrea Camilleri s'est amusé à inventer une intrigue humoristique aux multiples répercussions notamment basée sur l'orthographe fantaisiste d'un nom ce qui donne lieu à une interprétation extravagante mais néanmoins savoureuse de la part d'un préfet soupçonneux, sur fond de dialecte sicilien.
Mais au fait, pourquoi Filippo Genuardi tient-il tant à avoir le téléphone ?

C'est fort plaisant à lire nonobstant la multitude des personnages.

Il n'est pas interdit, avant de commencer la lecture de cet ouvrage, de lire le texte introductif de Luigi Pirandello qui brosse un tableau peu flatteur de la Sicile à cette époque mais qui met le lecteur en condition.
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Ce fut une lecture très facile car c'est écrit de manière moderne sans expression vieillotte ni rien. L'histoire ne se déroule pas à proprement parlé comme un roman, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de narration. Il y a des moments épistolaires entre les personnages (et aussi articles de journaux) et des moments de pur dialogue entre certains personnages, un peu comme une pièce de théâtre.

Bien sur, c'est fait de tel façon qu'on arrive à reconstituer aisément toute l'histoire, somme toute rocambolesque qu'elle soit.

La seule gêne que j'ai pu avoir avec ce roman, c'est qu'il y a beaucoup de personnages qui ont pour beaucoup un surnom et au début j'avais un peu de mal à re-situer les personnages d'autant plus avec des prénoms italiens dont je n'ai pas l'habitude. Mais heureusement, au début du livre il y a un récapitulatif avec tous les personnages et leur lien entre-eux qui m'a bien aidé.

J'ai passé un très bon moment avec ce livre. J'ai d'ailleurs bien ri (pas vocalement, mais intérieurement).

Au final, il montre quand même des vérités, car la corruption et les fonctionnaires qui n'en font qu'à leur tête, c'est ce qui se passe mais qu'on évite de dire.

J'ai donc bien aimé voir les mafieux acheter tout le monde et façonner leur vérité, car je me répète mais c'était vraiment rocambolesque et finement humoristique. Un peu commedia dell'arte (enfin je crois), en tout cas typique de l'humour italien que je connais à travers quelques films.

Pour passer un bon petit moment, je vous conseille ce livre, il y a des passages qui valent vraiment le détour.
Lien : http://unlivrepeutencacherun..
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Nous sommes en 1891 dans la petite bourgade imaginaire de Vigàta en Sicile. Filippo Genuardi, dit aussi « Pippo », est un négociant en bois qui aurait depuis longtemps fait faillite si son beau-père, un riche notable, n'était pas là pour assurer ses arrières. Sa dernière lubie est l'installation d'une ligne téléphonique à usage privé. Pour l'obtenir, Pippo écrit trois lettres au préfet de Montelusa, se répandant en formules obséquieuses et autres flagorneries.

Mais Pippo s'est trompé d'une lettre en écrivant le nom de famille du préfet. Celui-ci, en proie à la plus grande paranoïa, a vu dans cette malencontreuse erreur une provocation et voilà que Pippo se voit accuser d'être un dangereux agitateur politique. Et comme en Sicile la mafia n'est jamais loin, Pippo va devoir également composer avec le parrain local…

S'il me fallait encore une preuve du génie de Andrea Camilleri, la voici avec ce récit très drôle où l'auteur nous dépeint un tableau de la Sicile de la fin du XIXè siècle dans laquelle deux systèmes coexistent : l'administration et la mafia. Toutes deux rivalisent dans l'art des passe-droits et autres malversations en tout genre.

La forme du roman est originale : « les choses écrites », les échanges épistolaires, alternent avec « les choses dites », les conversations. Cette demande de ligne téléphonique, qui peut paraître anodine de nos jours, va être à l'origine d'un enchaînement de quiproquos et de rebondissements. Camilleri dresse un portrait de la société sicilienne pas très flatteur : lourdeur et immobilisme de l'administration, corruption, hypocrisie, trahison… Et pourtant beaucoup de gaieté et de joie de vivre se dégagent du récit. L'histoire ne se finit-elle pas d'ailleurs sur une note positive ?
Lien : https://taralliezaletti.word..
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