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Une histoire bien tordue surtout pour Montalba vieillard guetté par la sénescence et Alzheimer.
Montalbano, pris entre deux feux en fait plutôt deux sirènes et même guépardes (on est en Sicile), la troisième étant restée à Boccadasse, a bien du mal à faire tourner sa coucourde et a admirer les yeux voire les courbes de ces femmes, portes du diable, qui ne cachent presque rien il se fait bananer, enfin presque.
«De même qu'il ne peut pas vivre sans oxygène, Montalbano ne peut pas vivre sans femme» * voilà c'est dit et a son âge c'est le palpitant qui est mis à rude épreuve.
Des calembredaines, elles lui en ont fait avaler jusqu'au bout, la soeur et l'amante, c'est certain pour le meurtre du beau Angelo trouvé la tête explosée et la quéquette à l'air. Alors bon comment un visiteur médical peut-il assumer un tel train de vie?
Avec Mimi en arrière fond, Fazio et l'aide informatique de Catarella qui craque les mots de passe tel Turing mais avec sa tête, ce qui lui vaudra une attaque presque cérébrale, bref son équipe de machos il n'est pas tout seul et sans rousiner s'attaque au problème.
On constate que comme dans un certain nombre d'épisodes, le sommeil de Montalbano est parsemé de rêves ou cauchemars prémonitoires qui font avancer à pas de géant son enquête. En outre il sort souvent douloureusement, en début de narration, du sommeil mais sans le biiiiiiip du réveil en plastique de Livia.Toutefois, avec l'âge des idées nouvelles mais morbides s'invitent et cela en devient gênant surtout que cela le ramène directement au boulot et a son âge....La mort...
Camilleri est étonnant il renouvelle, parfois, son style d'écriture. Ici et c'est une première, il utilise des onomatopées, un peu comme Céline mais en bref. Par exemple pour la «vague qui caresse» tchaaaaf, «qui se retire» glouglouglou, et on imagine ce que signifie: tchaaaaf glouglouglou. Ensuite au restaurant et là c'est plus étonnant car si Montalba n'aime pas parler en mangeant cela ne l'empêche pas de lâcher quelques onomatopées du genre : ahm, ehm, ohm, ouhm et ohm ohm: le bruit de bouche appréciateur à l'oriental. Et, mais dans un autre registre le râle épileptique de bête mise à mort de Catarella «Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhh» causé par un bug (le nombre de «a» et de «h» est respecté!)
On imagine aisément les difficultés de traduction pour Quadruppani du sicilien à l'italien au français et les subtilités entre «ohm» et «ouhm» sans parler du «ah» bestial mais on comprend! Camilleri est un grand gamin!
Pour la partie gastronomique: gratin d'artichaut et d'épinard, c'est nouveau au menu, et comme d'habitude spaghettis aux palourdes, et les indispensables rougets frits croquants, saumon et harengs frais de Suède assaisonnés de citron frais et d'une huile d'olive spéciale
mais pas d'excès avec néanmoins toujours la promenade digestive sur le môle.
Pour la treizième narration c'est plutôt un bon cru du moins pour l'énigme La chute n'est pas totalement inattendue mais l'intrigue tient jusqu'aux dernières pages et Montalbano est égal à lui même un seul regret Livia est très peu vu et surtout il n'y a pas eu de disputes
Par contre on se fait beaucoup de souci pour Catarès car Camilleri l'a laissé dans un état catatonique alarmant.

* Desproges
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Un homme a disparu et sa soeur s'inquiète, ce qui est bien normal. Oui, mais... Comme l'homme est majeur, vacciné et que rien ne semble avoir été dérangé dans son appartement, la police ne peut pas se lancer à sa recherche, tout le monde ayant le droit de foutre le camp de chez lui...

Par contre, lorsqu'on retrouve cet homme avec une balle dans la tronche et la tchole sortie de son pantalon, on a tout lieu de penser qu'il ne s'est pas suicidé parce que son petit oiseau ne montait plus. On l'a assassiné, c'est un crime crapuleux et notre commissaire Montalbano peut commencer à fouiller dans les vies des gens.

Rien ne change dans les romans de ce cher commissaire et c'est bien comme ça ! Il enquête à son aise, à la manière d'un Maigret qui ne courrait jamais, tel un Columbo qui s'intéresse aux gens, même si dans cette enquête, notre commissaire au fin palais va commettre des bourdes, des erreurs et des conneries qu'un jeunot ne commettrait pas. Mais s'il était parfait, ce ne serait pas lui.

Quoi de mieux que de terminer son année littéraire avec une valeur sûre ? Quoi de mieux que de saliver devant la gastronomie sicilienne que notre commissaire met si bien à l'honneur en la mangeant, en l'engloutissant avec ce bonheur qui est communicatif ?

Quoi de mieux que de finir l'année en riant de la manière de parler de Catarella, de ses expressions qui n'appartiennent qu'à lui ? Que de sourire devant un Mimì Augello qui maintenant qu'il est père, a peur chaque fois que son minot pète de travers ?

Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce Montalbano une excellente lecture et c'est ce qu'il s'est passé : cuit correctement, ni trop lourd, ni trop léger, frais, agréable, croustillant, fondant, avec quelques rebondissements et du suspense à la fin, juste avant que l'on découvre l'addition avec le nom du coupable.

Une lecture sans prise de tête, même si j'ai pédalé dans la semoule pour trouver le coupable et son mobile. Mais purée, qu'est-ce qu'on a bien bouffé, avec Montalbano !

Toujours un plaisir à lire...


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'un des meilleurs Camillieri qui ajoute aux habituels ingredients des enquêtes de Montalbano une intrigue digne des polars les plus prenants. Un régal parmi tant d'autres dans cette oeuvre truculante et colorée...
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N°1582 - Septembre 2021

La lune de papierAndréa Camilleri – Fleuve noir.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

Au cours de ses enquêtes, il est rare que le commissaire Salvo Montalbano ne croise pas des femmes, le plus souvent fort belles. Cela donne pour lui un intérêt particulier à ses investigations et ici c'est aussi le cas. Il est vrai que notre commissaire n'est pas indifférent à leur charme, pas au point cependant du procureur Tommaseo, un obsédé sexuel qui ne peut regarder une femme sans l'imaginer complètement nue. En effet Angelo Parlo, célibataire, ex-médecin radié de l'Ordre pour une vieille histoire d'avortement clandestin et informateur secret , généreux avec sa maîtresse et expert en informatique, est retrouvé mort d'une balle dans la tête, chez lui dans une tenue assez équivoque. Notre commissaire, pour éclaircir cette affaire va croiser Michela Pardo, la soeur de la victime, une brune à la beauté inoubliable et Elena Scalfani, sa troublante maîtresse et d'autres aussi avec leur histoire parfois sordide. Pardo se révèle lui-même être un mystère.
Ces deux femmes (plus une troisième, la rousse Paola, ex-maîtresse de Pardo, mais elles ne sont pas les seules) vont tellement troubler notre pauvre Salvo qu'il va bien finir par croire que la lune est en papier comme son père à qui il faisait une confiance aveugle dans son enfance le lui avait déjà affirmé. Il faut dire qu'elles font chacune assaut de jalousie pour faire accuser l'autre, ce qui n'est pas sans le dérouter et puis toute cette affaire regorge de fausses pistes, d'impasses, de mensonges en tout genre, de mises en scène, notamment sur la mort de Parlo. Qu'est ce que c'est que cette histoire de lettres cachées (et retrouvées « par hasard » par Montalbano), ce livret de chansonnettes et ces codes que Catarella a tant de mal à déchiffrer, cette cassette blindée disparue ? Salvo en perd son latin ! Pourtant, il est toujours égal à lui-même, intuitif et surtout bluffeur, c'est selon !
Dans cette enquête la prostitution, la drogue, la mafia s'invitent et avec elles la mort qu'elles sèment autour d'elles et l'hypocrisie qui va avec parce qu'il n'est pas question que des notables soient mêlés à cette forme de délinquance .
Roman qui intègre le système politique italien et notamment l'opération « Mains Propres » qui révéla un système de corruption politico-économique visant à financer les partis politiques italiens.
Ce fut un bon moment de lecture, comme d'habitude.
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Encore une bien belle intrigue mise en valeur ( une nouvelle fois aussi) par les personnages typés et l'écriture de Camilleri. Tout se tient et il faut attendre les dernieres lignes pour avoir la vérité vraie comme dirait Catarella.
particulièrement apprécié le premier chapitre dans lequel Montabalno nous livre son angoisse de la mort et du service que son réveil matin lui rend...
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Quel bonheur de retrouver ce cher commissaire , tel que je me l'imagine, avec son parler unique, son équipe si sympathique et l'irrésistible Catarella, dit Catarè.
Publié en 2005.

"Quann'era piccilido, una volta so' padre , per babbiarlo (prenderlo in giro, per scherzare), glii aveva contato che la luna 'n cielu era fatta di carta. E lui, che aveva sempre fiducia in quello che il padre gli diceva, ci aveva creduto".
Ce n'est pas par hasard que ces souvenirs remontent dans ses pensées, de quand son père pour le taquiner, lui disait que le lune était en papier. Aujourd'hui les années commencent à lui peser, il ressent les petits désagréments de l'âge.
Heureusement, une belle femme aux yeux dangereusement troublants vient le distraire de ses idées noires en signalant la disparition de son frère.
Montalbano le découvre chez lui, dans une pièce isolée : mort. Défiguré par un coup de pistolet en pleine face et le sexe hors de la braguette.
Dans le cadre de son enquête, il interroge une autre belle femme : Elena, l'amante du défunt. Troublante, elle aussi avec ses tenues légères.
Et ces deux belles femmes, à leur façon, lui feront croire à nouveau que la lune est en papier !

Quel bonheur que la langue si particulière de Camilleri , si bien rendue par la traduction de Serge Quadruppani !
Un régal pour moi. Avec ma connaissance de l'italien et du provençal, je n'ai aucune difficulté de compréhension.
Et j'aime, j'aime.

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Ce roman commence par la découverte d'un cadavre en scabreuse situation (qui émeut beaucoup l'érotomane procureur Tommaseo) , puis se poursuit par une série de morts chez des nantis victimes d'une drogue frelatée. Pour résoudre ces mystères Montalbano devra échapper aux pièges tendus par deux dangereuses sirènes mais aussi à sa propre déprime devant son avancée en âge .
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J'ai toujours du plaisir à lire les Montalbano, autant (voire plus) pour l'ambiance et l'humour que pour l'enquête policière, même si elle est élaborée et bien menée.
Le fait que le traducteur utilise souvent, comme il le précise dans les préfaces, des mots de français du Midi pour rendre au mieux le dialecte ajoute à mon plaisir car je retrouve là des expressions de mon enfance, plus entendues depuis longtemps, voire des mots que disait mon papa et qu'ici dans mon "grand nord" personne ne prononce.
Pas de lassitude car chaque enquête est originale et variée.

Dans cet opus, la relation du Commissaire avec Livia est à peine effleurée, on ne la croise qu'exceptionnellement au téléphone. Il y est question aussi, fugacement, d'Ingrid, mais sans détailler, juste un envoi de saumon et autres choses appétissantes.

Côté intrigue, de la drogue, une relation frère soeur plutôt glauque, de belles filles et de beaux yeux, un mariage surprenant mais explicable, Montalbano aux prises avec son âge.
Et bien sûr toujours le langage comique de Catarella, et les petits malheurs du bébé Salvo
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Je n'étais peut être pas dans l'état d'esprit le meilleur mais je dois reconnaître que j'ai trouvé cette histoire pesante, voir poisseuse.
Les deux héroïnes ont pourri la vie de la victime (mais comment et pourquoi cet homme est-il mort ?) mais elles alourdissent aussi l'enquête. Montabano, qui n'avance pas, se croit atteint de la maladie d'Alzheimer et le pauvre Catarella, promu expert informatique "au garde de la porte" est pris d' un vrai désespoir.
Pas de sermon politico-policier chez le Questeur et pourtant Montalbano est convoqué tous les jours. Mais on n'a jamais le temps de le recevoir...
Pas de colère, de scène de ménage et pourtant Livia vient passer quelques jours en Sicile...
Quand je vous dis que rien ne fonctionne normalement dans ce livre...
A lire absolument, comme tous les livres du même auteur !
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