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Camilleri on aime ou on aime pas... Moi je suis une fan inconditionnelle de cet auteur. C'est sur, ce n'est pas facile de "rentrer" dans ses livres car il y a beaucoup de dialogues en dialecte sicilien. Mais au fil des pages on s'y adapte facilement. Et puis le charme, le bon vivant qu'est ce commissaire Montalbano nous séduit très vite. Donc n'hésitez pas allez dans votre bibliothèque et empruntez un de ces bouquins... Vous ne serez pas déçu.
Le "champ du potier" est un petit chef d'oeuvre, Camilleri a le sens du suspens pour raconter le déroulement d'une enquête. Et on salive toujours à l'annonce des bons petits plats qu'il déguste.
Camiileri sait mélanger savamment l'humour et le suspens !!!
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Il est suggéré de lire « le Champ du potier » d'une traite, sans reprendre son souffle, car l'histoire est bien entortillée, comme c'est souvent le cas avec les enquêtes imaginées et signées par Andrea Camilleri . Il faut donc s'accrocher dès le début de sa lecture pour ne pas en perdre une miette de toutes ces nombreux détails qui jalonnent les investigations du commissaire Montalbano et de son équipe dont l'esprit est prêt à voler en éclats… de plus, la psychologique des protagonistes, elle aussi bien complexe, nécessite concentration et mémoire de la part du lecteur… Un champ boueux et fangeux, avec de l'argile à disposition des potiers du coin, qui rappelle le champ du potier que l'Évangile de Matthieu désigne comme le champ du sang et dans lequel Judas, qui a livré le Christ et s'est pendu, est enterré sans cérémonie. Un sac poubelle avec trente morceaux d'un corps humains qui, dans le contexte du champ argileux, font penser aux trente pièces que ce même Judas a reçu pour rétribution de sa délation. Ainsi, ce corps démembré selon les méthodes à l'ancienne de la Mafia ne serait-il pas le résultat conséquent d'une trahison ?
Malgré tout, encore un « Montalbano » plaisant et intelligent, qui m'a fait passer un bon moment entre enquête et humour noir, entre détour au restaurant et authenticité des dialogues à la sicilienne…
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Le champ du potierAndrea Camilleri


Après la traduction fantaisiste de « La Saison de la chasse » *voilà celle de Quadruppani Quel bonheur eh oui « pi tia » et « a mia » tout le monde comprend « pour toi » et « à moi » pas la peine de sortir de polytechnique Je n'ai pas encore digéré celle de Dominique Vittoz du livre ci-dessus et comme Camilleri attaque d'emblée avec ses petits plats pour Montalbano :
petites boulettes de nunattu (nouveau-nés d'alevin)
pâtes au noir de seiche aux oursins
rougets de roches au four
purpitedro a strascinale (petit poulpe bouilli)
il était préférable, pour une lecture aisée de ne pas être trop« aggravatto » appesanti
Bref…
Enquête qui débute façon « le bêtisier » avec moult glissades dans la boue d'une argilite, Montalbano, Augello, Fazio et Catarella font la chenille dans d'épiques glissades au cours des quelles d'ailleurs Catà y perd son pantalon et son slip Mais tout se termine par quelques petits plats de pâtes'ncasciata et autres fruits de mer siciliens du moins pour Montalbà.
Un catafaro (cadavre)** découpé en morceaux façon « Blier » c'est à dire puzzle ( à cette occasion le médecin légiste , suite à un quiproquo, nous fait des confidences sur sa sexualité, entorse à son obligation de réserve et donc pas dysfonctionnement érectile d' andropause ) va lancer notre grand cérébral sur la piste de la mafia (sicilienne ) éventuellement la 'ndrangheta (calabraise) voire sur le crime passionnel et même l'assassinat par erreur (c'est possible) En Sicile en matière de crime on est inventif !
Un commissariat un peu en ébullition à cause d'Augello un peu à coté de ses pompes (et qui est, malheureusement, lui encore loin de l'andropause et de ses dysfonctionnements)
On croise une concierge royaliste, quelques belles femmes plantureuses dont Livia toujours sur le pied de guerre
Et en fait un Montalbano, larmoyant car attendri par l'âge, plus proche du psychologue que du flic et ce pour ses collègues de travail Ce qui n'empêchera pas que l'enquête sera belle et bien bouclée mais...pas forcément par lui !


* à propos de ce livre « La Saison de la chasse » je n'avais pas remarqué que la couverture de Fayard est un tableau de Botero, peintre intéressant qui aime les rondouillards
** On apprécie la traduction à la Quadruppani c'est direct !
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Lire un Montalbano c'est comme une bouffée d'oxygéne : l'intrigue est marginale car on retrouve des amis et une langue si particulière.
Cela fait deux/trois romans que Montalbano se pose des questions concernant son âge. D'ailleurs le questeur l'interroge carrément : et Montalbano vous avez quel âge? Je suis né en 50 répond il...Entre la vision qui se dégrade (mais hors de question d'avoir des lunettes), les petits jeunes (Mimi?) qui poussent à la retraite, Montalbano se pose des questions mais en profite quand même pour résoudre l'énigme de ce cadavre coupé en 30 morceaux. Par moment c'est hilarant...
bref cela fait du bien.
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Les débuts de journée de Montalbano ont une fâcheuse tendance à se ressembler : soit il est réveillé par un cauchemar démentiel qui le met en position ridicule , soit Catarella lui annonce un cadavre au téléphone « pirsonnilement in pirsonne ».Le cadavre est un puzzle de 30 morceaux enterré dans l'argile , ces allusions évangéliques suggèrent le châtiment d'un Judas. L'enquête se déroule sur fon de trafic d'armes , de mafia , d'amour clandestines et de suspicions sur le rôle joue par Mimi Augello. Un Judas, le fidèle adjoint ?
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C'est toujours un grand plaisir pour moi de lire un Camilleri, ou plus exactement un Montalbano puisque Andrea Camilleri a écrit bien d'autres livres ; j'en ai d'ailleurs deux dans ma "PAL", un ancien de 1995 et un récent de 2011. le plaisir est dû, bien sûr, à l'effet "série" : on se réjouit de retrouver le commissaire Montalbano, ses subordonnés et d'autres personnages plus ou moins sympathiques qu'on a déjà rencontrés, dans leur cadre sicilien qui nous est devenu familier. Comme est devenue familière la langue qu'utilise Camilleri dans ces romans policiers, en tout cas dans la traduction de Quadruppani qui, je suppose, reflète bien sa truculence. Un autre mérite des "Montalbano", qu'il partage certes avec bon nombre de polars, c'est son immersion dans le monde actuel, confronté à de multiples crises dont certaines sont à la fois inédites et cruciales. Bref, cette fois, et ce n'est pas la première, la tête d'affiche semble être la Mafia. Mais est-ce bien le cas ? La société évolue mais les mobiles des assassins, comme les passions humaines, sont remarquablement constants, ce qui d'une certaine manière facilite le travail des policiers. Cela dit, les policiers n'en sont pas moins hommes, ou femmes, exposés eux aussi à des passions parfois préjudiciables à leur travail. A contrario, il arrive que le hasard les seconde bien : il prend la forme, dans cette histoire, d'un livre que feuillette Montalbano à un moment où il patauge complètement, prenant conscience qu'il approche à grands pas de la retraite, ce qui pourrait expliquer la dégradation de ses capacités déductives. L'auteur de ce livre, c'est... Andrea Camilleri : jolie pirouette qui ressemble à une souriante mise en abyme bien dans le style du maître.
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16ème Montalbano, qui reprend des forces dans une enquête simple mais piégeuse.

Publiée en 2007 (en 2008 en français), la seizième enquête du rebelle commissaire sicilien Salvo Montalbano maintient prudemment la bouillante Livia à distance, et confirme encore et toujours à quel point la belle Ingrid est la plus précieuse des auxiliaires officieuses, mais voit néanmoins le possible "relâchement" de Salvo, qui craint encore que la vieillesse, qui pointe son nez, ne nuise à sa maîtrise professionnelle et à son intuition, porter un possible préjudice à l'efficacité de son équipe, dans laquelle le fidèle Fazio ne peut compenser seul la présence des buissons épineux dans lesquels Mimi Augello a tout de même le chic pour aller se jeter gaillardement...

L'enquête est un peu plus convenue que la "moyenne Montalbano", mais le commissaire reprend des forces et de la saveur depuis son (relatif) passage à vide des "Ailes du sphinx", pour notre plus grand plaisir.

Renouant ainsi avec Camilleri, après avoir dévoré les 15 premiers au printemps dernier, pour savourer les deux derniers disponibles en français, celui-ci et le n°17, "L'âge du doute".

"-Parce que cela démontrerait...
- Démontrerait quoi ?! Quoi donc, M. le Questeur ?
Index tremblant tendu vers Bonetti-Alderighi, visage offensé, voix de demi-châtré : début de la scène principale.
- Ah ! Et vous, M. le Questeur, vous avez cru à une accusation si peu étayée ! Ah ! Je me sens vraiment humilié et offensé ! Vous êtes en train de m'accuser d'une faute, non, il s'agit plutôt d'un crime pour un homme de loi comme moi, d'un crime qui mériterait un châtiment sévère ! Comme si j'étais un idiot ou un joueur ! Mais quel possédé, ce journaliste !
Fin de la scène principale. Il se félicita lui-même. Il avait aréussi à faire des phrases en n'utilisant que des titres de romans de Dostoïevski. le questeur allait-il s'en apercevoir ?"
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Montalbano est égal à lui-même dans cet excellent opus de la série. Fatigué, vieillissant avec quelques douleurs qui apparaissent, il savoure un sommeil quelque peu agité par un rêve, dans sa belle maison donnant sur la plage de Marinella. Dehors, un orage sévit accompagné de forte pluie. Montalbano se réfugie dans le confort de son lit où il dort, nu. Surgit Catarella, et ses pitreries, qui annonce la découverte d'un cadavre.

Livia, la fiancée du commissaire - il n'est pas tout à fait célibataire -, se manifeste par téléphone, comme la plupart du temps. Elle vit dans le nord de l'Italie et n'apparait que rarement. le couple se dispute toujours, mais Livia joue tout de même souvent un rôle secondaire qui permet de débloquer certaines situations.

Mimi Augello, l'inspecteur collaborateur de Montalbano est aussi un ami. Mais il a ses humeurs. Et les deux hommes sont plutôt en froid. Bien que marié à Beba et père d'un jeune enfant, Mimi reste un incorrigible coureur de jupon – l'archétype du mâle italien -, ce qui lui complique quelque peu l'existence. Alors qu'il semble incapable de communiquer avec son supérieur et ami, le roman bascule par moments dans l'épistolaire, avec des échanges entre Mimi et Montalbano, mais aussi des écrits de Montalbano qu'il s'adresse à lui-même pour éclaircir ses pensées.

Salvo Montalbano, la cinquantaine passée, apparaît vulnérable. Facilement débordé par ses émotions, à plusieurs reprises dans le récit, il pleure – et ce n'est pas seulement devant un bon repas.

L'action se passe en 2001. Les actualités télévisées mentionnent l'attaque des Twin Towers et les conséquences du passage à l'Euro. C'est l'été, et après l'orage, Montalbano constate les effets navrants de la pollution sur la plage.

Andrea Camilleri ancre ses récits dans la réalité de son temps et de son pays, avec la présence de la Mafia qui continue de défier la loi, ou plutôt qui dicte toujours sa propre loi. Il semble que le cadavre, trouvé en morceaux, très abimé, dans un sac poubelle, soit justement une nouvelle oeuvre de la Mafia...

L'humour de l'auteur, qui imprègne sa langue si bien traduite par Serge Quadruppani, sauve heureusement ses romans du sordide. Il égratigne certaines strates de la société sicilienne, comme par exemple les banquiers. Mais il met aussi en avant, par le truchement d'un Montalbano bon vivant, les plaisirs culinaires du pays, ainsi que la beauté de ses paysages. La cuisine d'Adelina réconforte le commissaire, et le touche, à lui faire monter les larmes aux yeux. Et la scène de dégustation de cannolos dans un silence quasi religieux, réconcilie presque Montalbano avec le rétif légiste Pasquano.

Le titre, le Champ du potier, fait référence à un passage de l'évangile de St Matthieu. Camilleri adresse par ailleurs quelques clin d'oeil littéraires, dont un vraiment malicieux, pas le moindre, à lui-même. En effet, Montalbano se plonge un moment dans un roman de l'auteur, jusqu'à ce que ses yeux fassent " pupi pupi".

Les aficionados de Camilleri peuvent se réjouir. Ce roman s'inscrit dans la liste des meilleurs, pour son humour, toujours, mais aussi pour la tendresse que l'auteur porte à ses personnages.
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l'histoire et les personnages sont intéressants et attachants. je retrouve là le tempérament de mes chers compatriotes. L'intrigue est bien et on est porté jusqu'à la fin. j'ai beaucoup apprécié l'effort de traduction qui respecte tant l'italien que le sicilien.
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Un excellent Camilleri, qui respecte les bases : de la sensibilité, et du plaisir.
Le tout agrémenté d'une envie furieuse d'aller au bout du livre, sans attendre.....
A consommer sans modération !
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

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