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A la faveur d'une forte pluie, un cadavre émerge d'un champ de glaise, terre argileuse qui n'intéresse que les potiers. Il est découpé en trente morceaux. Trente ? Dans le champ du potier? La référence biblique saute aux yeux de Montalbano. le champ du potier est celui dans lequel fut enterré Judas, le traitre aux trente deniers. Est-ce une punition de la Mafia pour quelque traitre à sa loi ? Mais il y a ce marin colombien dont la sublime épouse vient signaler la disparition. Quel peut être le rapport avec la Mafia?
Parallèlement, Montalbano a des soucis avec Mimi qui se tient de plus en plus à part de l'équipe et dont l'attitude est de plus en plus étrange...

Camilleri : pour moi une valeur sûre ! Pas de surprise mais toujours du plaisir à retrouver le commissaire gastronome!
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J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce livre à cause de la traduction des mots siciliens en français occitanisé. La lecture était un peu laborieuse au début, mais une fois rentrée dedans, j'ai trouvé l'intrigue intéressante et bien ficelée, avec cette Mafia sicilienne, le cadavre en 30 morceaux etc.
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Montalbano est égal à lui-même dans cet excellent opus de la série. Fatigué, vieillissant avec quelques douleurs qui apparaissent, il savoure un sommeil quelque peu agité par un rêve, dans sa belle maison donnant sur la plage de Marinella. Dehors, un orage sévit accompagné de forte pluie. Montalbano se réfugie dans le confort de son lit où il dort, nu. Surgit Catarella, et ses pitreries, qui annonce la découverte d'un cadavre.

Livia, la fiancée du commissaire - il n'est pas tout à fait célibataire -, se manifeste par téléphone, comme la plupart du temps. Elle vit dans le nord de l'Italie et n'apparait que rarement. le couple se dispute toujours, mais Livia joue tout de même souvent un rôle secondaire qui permet de débloquer certaines situations.

Mimi Augello, l'inspecteur collaborateur de Montalbano est aussi un ami. Mais il a ses humeurs. Et les deux hommes sont plutôt en froid. Bien que marié à Beba et père d'un jeune enfant, Mimi reste un incorrigible coureur de jupon – l'archétype du mâle italien -, ce qui lui complique quelque peu l'existence. Alors qu'il semble incapable de communiquer avec son supérieur et ami, le roman bascule par moments dans l'épistolaire, avec des échanges entre Mimi et Montalbano, mais aussi des écrits de Montalbano qu'il s'adresse à lui-même pour éclaircir ses pensées.

Salvo Montalbano, la cinquantaine passée, apparaît vulnérable. Facilement débordé par ses émotions, à plusieurs reprises dans le récit, il pleure – et ce n'est pas seulement devant un bon repas.

L'action se passe en 2001. Les actualités télévisées mentionnent l'attaque des Twin Towers et les conséquences du passage à l'Euro. C'est l'été, et après l'orage, Montalbano constate les effets navrants de la pollution sur la plage.

Andrea Camilleri ancre ses récits dans la réalité de son temps et de son pays, avec la présence de la Mafia qui continue de défier la loi, ou plutôt qui dicte toujours sa propre loi. Il semble que le cadavre, trouvé en morceaux, très abimé, dans un sac poubelle, soit justement une nouvelle oeuvre de la Mafia...

L'humour de l'auteur, qui imprègne sa langue si bien traduite par Serge Quadruppani, sauve heureusement ses romans du sordide. Il égratigne certaines strates de la société sicilienne, comme par exemple les banquiers. Mais il met aussi en avant, par le truchement d'un Montalbano bon vivant, les plaisirs culinaires du pays, ainsi que la beauté de ses paysages. La cuisine d'Adelina réconforte le commissaire, et le touche, à lui faire monter les larmes aux yeux. Et la scène de dégustation de cannolos dans un silence quasi religieux, réconcilie presque Montalbano avec le rétif légiste Pasquano.

Le titre, le Champ du potier, fait référence à un passage de l'évangile de St Matthieu. Camilleri adresse par ailleurs quelques clin d'oeil littéraires, dont un vraiment malicieux, pas le moindre, à lui-même. En effet, Montalbano se plonge un moment dans un roman de l'auteur, jusqu'à ce que ses yeux fassent " pupi pupi".

Les aficionados de Camilleri peuvent se réjouir. Ce roman s'inscrit dans la liste des meilleurs, pour son humour, toujours, mais aussi pour la tendresse que l'auteur porte à ses personnages.
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Il est suggéré de lire « le Champ du potier » d'une traite, sans reprendre son souffle, car l'histoire est bien entortillée, comme c'est souvent le cas avec les enquêtes imaginées et signées par Andrea Camilleri . Il faut donc s'accrocher dès le début de sa lecture pour ne pas en perdre une miette de toutes ces nombreux détails qui jalonnent les investigations du commissaire Montalbano et de son équipe dont l'esprit est prêt à voler en éclats… de plus, la psychologique des protagonistes, elle aussi bien complexe, nécessite concentration et mémoire de la part du lecteur… Un champ boueux et fangeux, avec de l'argile à disposition des potiers du coin, qui rappelle le champ du potier que l'Évangile de Matthieu désigne comme le champ du sang et dans lequel Judas, qui a livré le Christ et s'est pendu, est enterré sans cérémonie. Un sac poubelle avec trente morceaux d'un corps humains qui, dans le contexte du champ argileux, font penser aux trente pièces que ce même Judas a reçu pour rétribution de sa délation. Ainsi, ce corps démembré selon les méthodes à l'ancienne de la Mafia ne serait-il pas le résultat conséquent d'une trahison ?
Malgré tout, encore un « Montalbano » plaisant et intelligent, qui m'a fait passer un bon moment entre enquête et humour noir, entre détour au restaurant et authenticité des dialogues à la sicilienne…
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Le champ du potierAndrea Camilleri


Après la traduction fantaisiste de « La Saison de la chasse » *voilà celle de Quadruppani Quel bonheur eh oui « pi tia » et « a mia » tout le monde comprend « pour toi » et « à moi » pas la peine de sortir de polytechnique Je n'ai pas encore digéré celle de Dominique Vittoz du livre ci-dessus et comme Camilleri attaque d'emblée avec ses petits plats pour Montalbano :
petites boulettes de nunattu (nouveau-nés d'alevin)
pâtes au noir de seiche aux oursins
rougets de roches au four
purpitedro a strascinale (petit poulpe bouilli)
il était préférable, pour une lecture aisée de ne pas être trop« aggravatto » appesanti
Bref…
Enquête qui débute façon « le bêtisier » avec moult glissades dans la boue d'une argilite, Montalbano, Augello, Fazio et Catarella font la chenille dans d'épiques glissades au cours des quelles d'ailleurs Catà y perd son pantalon et son slip Mais tout se termine par quelques petits plats de pâtes'ncasciata et autres fruits de mer siciliens du moins pour Montalbà.
Un catafaro (cadavre)** découpé en morceaux façon « Blier » c'est à dire puzzle ( à cette occasion le médecin légiste , suite à un quiproquo, nous fait des confidences sur sa sexualité, entorse à son obligation de réserve et donc pas dysfonctionnement érectile d' andropause ) va lancer notre grand cérébral sur la piste de la mafia (sicilienne ) éventuellement la 'ndrangheta (calabraise) voire sur le crime passionnel et même l'assassinat par erreur (c'est possible) En Sicile en matière de crime on est inventif !
Un commissariat un peu en ébullition à cause d'Augello un peu à coté de ses pompes (et qui est, malheureusement, lui encore loin de l'andropause et de ses dysfonctionnements)
On croise une concierge royaliste, quelques belles femmes plantureuses dont Livia toujours sur le pied de guerre
Et en fait un Montalbano, larmoyant car attendri par l'âge, plus proche du psychologue que du flic et ce pour ses collègues de travail Ce qui n'empêchera pas que l'enquête sera belle et bien bouclée mais...pas forcément par lui !


* à propos de ce livre « La Saison de la chasse » je n'avais pas remarqué que la couverture de Fayard est un tableau de Botero, peintre intéressant qui aime les rondouillards
** On apprécie la traduction à la Quadruppani c'est direct !
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l'histoire et les personnages sont intéressants et attachants. je retrouve là le tempérament de mes chers compatriotes. L'intrigue est bien et on est porté jusqu'à la fin. j'ai beaucoup apprécié l'effort de traduction qui respecte tant l'italien que le sicilien.
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Quel plaisir de retrouver le Commissaire Montalbano !

Un corps retrouvé en plusieurs morceaux impossible à identifier et la tranquillité de Montalbano s'évanouit.
D'autant plus que l'ambiance n'est pas au beau fixe au commissariat. Mimi le fidèle ami et co équipier de Salvo Montalbano passe une mauvaise période. D'humeur maussade et régulièrement agressif, il devient distant et inquiète Salvo.

Déjà très occupé par l'identification du corps et les 1ères investigations d'une enquête qui s'annonce complexe, Montalbano doit encore écouter une femme envoutante déplorer la probable disparition de son mari, officier de marine.

Deux enquêtes complexes et une équipe qui dysfonctionne : Montalbano s'inquiète et va devoir être particulièrement habile pour remettre de l'ordre au sein du Commissariat en préservant son équipe.

Dans cette nouvelle enquête c'est tout l'univers de Camilleri que l'on retrouve : la Sicile, le langage si particulier de Montalbano, ses introspections, ses haltes gustatives et roboratives chez Enzo qui lui permettent de réfléchir en dégustant des plats siciliens dont la description vous donne l'eau à la bouche.

Les intrigues s'entremêlent et donnent un peu de fil à retordre à Montalbano.

Une lecture réjouissante et dépaysante.
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Un cadavre coupé en morceaux retrouvé dans un champ boueux, une belle colombienne qui attire tous les regards et déclare à la police que son mari a disparu, un parrain de la mafia sicilienne locale à l'agonie qui révèle des secrets pour s'absoudre d'un crime qu'il dit n'avoir pas commandé. Voilà pour l'intrigue.

L'affaire est difficile à résoudre pour le commissaire Montalbano d'autant que son adjoint Mimi, grand coureur de jupons, soudain chamboulé et très énigmatique, le supplie de lui confier cette enquête pour des raisons obscures. Mais c'est Montalbano seul qui identifiera la victime et déterminera si ce meurtre sauvage est le fait de la mafia ou non. Il mettra en oeuvre toute son intelligence et même ses connaissances bibliques pour résoudre cette affaire mystérieuse. Et, quelle surprise, la lecture d'un livre de Camilleri le guidera et le confortera dans son intuition !

Tout au long du livre, le lecteur s'amuse de l'introspection à laquelle se livre constamment ce commissaire si attachant, fin psychologue, au service de la vérité coûte que coûte.

Cet opus est agréable à lire, sans temps morts, avec du suspens jusqu'au bout.
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N°1598 - Octobre 2021

Le champ du potierAndrea Camilleri – Fleuve Noir
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

Près de Vigata on vient découvrir, dans un endroit riche en argile, le cadavre d'un homme coupé en morceaux et une très belle femme, Dolorès, vient déclarer la disparition de son mari, un officier de marine marchande. Il apparaît très tôt à Montalbano que ce meurtre évoque à la fois la Mafia de par son modus operandi et l'Évangile de Saint Matthieu pour les références à la mort de Judas qu'il évoque.
Comme d'habitude le commissaire doit faire face au mauvais caractère de Livia, sa fiancée éternelle et lointaine, à la suspicion de sa hiérarchie et à la modification du caractère de Mimi, son adjoint, pourtant d'ordinaire bien disposé à son égard mais dont les amours clandestine risquent de lui jouer un sale tour sans qu'il s'en rende compte. Ajouté à cela la vieillesse qui commence à tracasser le commissaire et cette enquête difficile qui semble vouloir l'emmener bien au-delà de la Sicile et mettre en cause son collaborateur. Il y a bien la gastronomie sicilienne pour le calmer, mais cela commence à devenir problématique pour lui parce qu'il va même jusqu'à perdre, temporairement, l'appétit à cause de l'attitude de Mimi qui a quelque chose d'incompréhensible.
Sans que ce soit une caractéristique très marquée de son personnage, il me semble qu'il y a un petit côté chrétien chez Montalbano. Il est souvent question de son ange gardien et « le champ du potier » (ou champ du sang) est, selon la tradition, l'endroit acquis par les prêtres ou par Judas Escariote lui-même avec les trente deniers de sa traîtrise et où il aurait été enterré. Il est vrai que nous sommes dans la très catholique Sicile. Cette référence évangélique évoque aussi le mensonge qui est un des travers ordinaires de l'espèce humaine, qu'il rencontre chez son adjoint qui ment effrontément à son épouse et qui sonne aussi comme la trahison de leur longue amitié. Cette enquête est pour lui l'occasion de se pencher également sur son cas et de cet examen de conscience il ne sort pas grandi, mais soulagé quand même.
Ici Camilleri est bien meilleur, ménage ses effets, confie un peu de ses obsessions personnelles avec une discrète allusion à un autre de ses romans consacré à la trahison de Juda et entretient le suspense jusqu'à la fin.
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Certains ne relisent jamais les livres qu'ils ont lus : soit qu'ils ont peur de ne pas y retrouver le charme qu'ils y avaient découvert, soit tout simplement qu'ils estiment qu'il leur reste trop de livres à lire et trop peu de temps pour les lire pour en perdre encore dans la relecture de livres qu'ils connaissent déjà.

Personnellement, je relis très souvent les livres que j'ai aimé (cela peut aller jusqu'à la dizaine de fois, voire plus !). Je ne parle pas des livres qui ont été un éblouissement : avec ceux-là en effet, le risque est grand de ne pas retrouver lors d'une seconde lecture la magie de la première.

Mais j'aime à relire les livres qui me plongent dans une ambiance : l'Angleterre des romans d'Elizabeth George, la Caroline du Nord de ceux de Kathy Reichs, la Venise des livres de Donna Leon (que j'ai d'ailleurs classés sur mes étagères non pas dans leur ordre de parution, mais en fonction de la saison à laquelle se déroule l'intrigue, pour le plaisir, à la lecture, de me retrouver à Venise en été ou dans les brumes hivernales).

Relire un de ces livres, c'est pour moi comme aller passer un week end chez des amis de longue date : je sais que je vais passer un bon moment en leur compagnie.

Les romans d'Andrea Camilleri relatant les enquêtes du commissaire Montalbano sont de ceux-là. Une envie de soleil, de Sicile, de repas goûteux ? : je vais choisir dans ma bibliothèque un de ces livres, comme d'autres sélectionnent une bouteille de vin dans leur cave.

D'ailleurs, il m'est impossible de lire une enquête du commissaire Montalbano sans l'accompagner dans ses pérégrinations gustatives. S'il ne m'est pas possible, bien évidemment, de trouver près de chez moi les succulents plats que lui sert le chef cuisinier de sa trattoria préférée (mais au moins puis-je comparer ses plats de poisson avec le blaff ou le court-bouillon antillais), il y a toujours un moment dans la lecture d'un Montalbano où je sors du réfrigérateur les olives, les petits anchois marinés, le fromage, et le vin blanc bien frais, pour l'accompagner - lui sur sa véranda, moi sur la terrasse du jardin - dans ses réflexions déductives (que ceux qui connaissent le commissaire se rassurent : je n'ai pas sa descente en matière de whisky !).

J'aime également dans ces romans-là l'humour de l'auteur, son regard ironique sur la société italienne, son style inimitable (il faut noter l'excellence de la traduction qui rend parfaitement la saveur de la langue).

Pour ce qui est du versant policier de l'affaire, il est vrai que je trouve les derniers romans d'Andrea Camilleri moins bon que les premiers : l'intrigue y est souvent très alambiquée et la solution de l'énigme embrouillée et tirée par les cheveux. Mais qu'importe : je lis les enquêtes du commissaire Montalbano pour avoir le plaisir de passer le week end en Sicile et le bonheur de m'essuyer les yeux après avoir trop ri à lecture de certains de ses passages, au point que mes éclats de rire font s'envoler les colibris du jardin ...
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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