L'art de bâtir les villes

Der Städtebau nach seinen künstlerischen Grundsätzen est un essai de l'architecte théoricien de l'architecture autrichien Camillo Sitte, paru en 1899. Il eut un important retentissement et constitue aujourd'hui un classique. L'objectif du livre est « d'étudier un certain nombre de belles places et d'ordonnancements urbains du passé, afin de dégager les causes de leur effet esthétique « qui permettrait ainsi d'égaler leur beauté, et de remédier aux échecs de l'urbanisme moderne en matière d'art ».
Selon Sitte, la ville doit se construire autour des places classifiées en trois types fondamentaux (place de cathédrale, place de marché et place civile), dont les fonctions peuvent éventuellement se superposer. Les voies de circulation doivent être hiérarchisées et abandonner les principes géométriques pour opposer la courbe et la ligne droite, détruisant ainsi les perspectives pour une structure plus romantique de l'espace. Tout l'inverse d'un urbanisme à la mode de L'Enfant ou de l'Extension de Barcelone et de son damier aux avenues aux pans coupés.
En tout état de cause, une belle place n'est pas un carrefour où personne ne s'arrête et à la limite, ses accès, le plus souvent latéraux, sont plutôt destinés aux piétons. Ainsi en est-il d'une superbe réalisation comme la Place des Vosges, ou des places royales que l'on trouve partout en Espagne.
Lire cet ouvrage est encore très éclairant aujourd'hui pour le profane qui apprécie de se promener le nez en l'air, comme moi. Il ou elle en apprend plus sur l'art de vivre dans les belles villes d'art italiennes que dans bien des guides touristiques et comment l'urbanisme délirant de certaines « écoles » d'aménagement urbain célèbres ont abouti aux désastres de nos banlieues !

L'art de bâtir les villes. Au début de mes études d'architecture, à Toulouse, le prof d'histoire de l'architecture nous avait fait un cours sur le contenu de ce livre, que j'ai lu et relu, redessiné les illustrations et croquis pour bien m'en imprégner. Aujourd'hui encore, lorsque je marche dans le centre ancien d'une ville je ne peux pas m'empêcher d'observer la géométrie des places générée par le tracé des rues, d'observer comment une rue que l'on pensait droite comporte en réalité des zigzags, des courbes pour mieux protéger du vent ou de la vue. Ce n'est que bien plus tard que les rues, les avenues et les boulevards auront un tracé rectiligne pour l'utilité des canons.
Un bon livre à parcourir si on aime l'architecture ou bien si on voyage dans les villes anciennes d'Europe. Presque obligatoire avant d'aller en Italie.

Un ouvrage lumineux et d'une sensibilité rare. Sans tomber dans une nostalgie stérile, Camillo Sitte étudie l'aménagement des centres anciens pour en tirer des principes qui, pense-t-il, pourront servir à notre façon de construire au présent. Sa façon de ressentir les espaces, les effets de clôture et de circulation est vraiment éclairante. On se prend à voir nos rues et nos pâtés de maison (quelle expression horrible soit-dit en passant) d'un oeil neuf. Bref, pour qui s'intéresse à ces questions et à ce tissu bâti dans lequel nous évoluons, je recommande ce livre chaudement.

L'art de bâtir les villes s'impose comme une référence de la littérature urbanistique. Publié pour la première fois en 1889, ce court essai tente de retrouver les fondements artistiques de l'organisation des villes et porte une attention particulière sur la structures des places (dégagement des centres, fermetures, motifs esthétiques...). Bien que critiquée pour sa résistance à la modernité de cette fin de siècle, l'oeuvre de Sitte apporte un éclairage passionnant sur la cohésion des villes antiques et médiévales.