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sur 1503 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Caligula - Caligula devient, après la mort de Drusilla, un fou qui veut montrer sa liberté au monde entier en changeant tout le système et en instaurant une système de terreur où il pousse à chaque fois les limites de sa liberté.
Cette pièce nous montre les effets dévastateurs que le deuil peut avoir sur une personne jusqu'à nous demander si le personnage de Caligula ne cherche provoquer sa propre destruction.
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Caligula est la première pièce de Camus que je lis, et j'ai été marquée par la force qui s'en dégage, même si je préfère la forme du théâtre classique (je suis une inconditionnelle de l'alexandrin racinien).
Le personnage de Caligula, empereur devenu un tyran fou après la mort de sa soeur Drusilla dont il était amoureux, est incroyable dans la démesure, et j'aurais aimé voir Gérard Philipe dans ce rôle.
Caligula fait partie de la trilogie de l'absurde de Camus. La pièce y représente le théâtre, aux côtés de L'étranger pour le roman et du Mythe de Sisyphe pour les essais, il serait donc probablement intéressant d'enchaîner ces trois lectures.
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J'ai bien aimé Caligula. Pas la personne, mais la pièce, évidemment. Elle s'inscrit magnifiquement dans le cycle de l'absurde qu'avait entrepris Camus. le personnage de Caligula est clairement développé. La concision n'est pas à la hauteur de l'étranger, mais l'on ne sent plaint pas en raison de la brièveté de la pièce.
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Caligula est la troisième oeuvre du cycle de l'absurde d'Albert Camus. Cycle initial de son oeuvre, et socle de celle-ci, car c'est elle qui permet de comprendre les oeuvres de la révolte, vrai porte de sortie, de cet absurde implacable.

Ici le pouvoir est au mains de l'homme qui a perçu toute l'absurdité de l'existence après la mort de sa soeur et amante. Au premier acte, Caligula est l'homme blessé et lucide qui s'agite. Il n'a rien qui satisfasse pleinement l'existence. Pas de raison valable au fond pour poursuivre l'addition des jours à vivre aux jours déjà vécus.

Et 3 ans plus tard, Caligula à trouvé la solution. La voie de l'absurde. La logique de l'absurde qu'il a liberté de mener jusqu'au bout, puisqu'il a le pouvoir. Puisqu'il est empereur. le trésor publique vaut plus que la vie des practicens et que celle des citoyens.
Car enfin chaque homme qui respire est coupable, toute exécution n'est alors que justice. Parce qu'au fond la vie humaine si elle peut s'arrêter ainsi, n'a pas vraiment de valeur.

C'est face à ce fléau que se retrouve les praticiens, et que Camus nous propose visages et réactions des hommes face au mal absurde, qui se pare de la justification d'une recherche d'absolu, fusse dans le meurtre et le sang, modèle peut-être des totalisatrismes du XXème siècle.

Scipion est l'homme pur dans le bien, au point d'être entièrement lucide. Fils d'un praticien exécuté par Caligula avant le début de la pièce, il sait que son coeur porte les mêmes monstruosités que l'empereur. Il ne peut faire taire cette vérité, cette profond conviction de Camus, et affirmation tellement courageuse : la part d'ombre qu'il réprouve chez l'empereur, il la porte aussi en lui, et c'est bien à l'intérieur de chaque homme que se joue la lute du bien contre le mal. Il ne pourra pas assassiner l'empereur, ni vraiment participer à la conspiration.
Cherea au contraire sera la figure de l'homme raisonnable et préfigure peut être le Dr Rieux de la Peste. Il choisit la vie et le bonheur. Il a surtout cette liberté intérieure de se battre sans mépris ni haine, puisque son ennemie n'est pas heureux, puisqu'il cherche lui aussi une issue à cette existence décevante. C'est au nom de cette recherche de bonheur qu'il mènera la conspiration contre Caligula, et qu'il pourra tuer un homme pour protéger les autres hommes.

Caligula finira assassiné par ces praticiens qu'il méprise et qu'il a poussé à bout.
car la conclusion de la pièce nous laisse peu de doute : le chemin de l'absurde poussé au bout, dans son intransigeance ne mène nul part. L'amour lui même a déçu. Et Caligula a brûlé la preuve de la conspiration des praticiens. Il leur rends la justice qui revient de leur coté, lui qui tue sans preuve ni embarras. Les hommes, dans leurs ridicules et dans leurs faiblesse gardent ce droit de se révolter, de lutter contre cet absurde. Camus ouvre ainsi le cycle de la révolte qui commencera avec la peste d'Oran
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L'écriture est, comme toujours avec Camus, soignée, précise tout en donnant un côté désabusé. le personnage de Caligula est très intéressant à analysé, plusieurs lecture s'imposeraient pour en saisir la complexité. Néanmoins, si on lit cette pièce simplement "au premier degré" (sans cherche le fond), c'est une pièce agréable et, même, drôle.
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- Avis sur la première pièce du recueil : CALIGULA.

A Rome, une quarantaine d'années avant notre ère.
Voilà trois jours que l'empereur Caligula a disparu. On ne l'a pas revu depuis la mort de Drusilla, sa soeur et amante. A son retour, le soulagement est de courte durée : Caligula se comporte en despote, rien de surprenant au vu de son titre, mais un grain de folie s'est emparé de lui.

Selon Wikipédia, l'une des phrases restées célèbres de Caligula est : « J'aime le pouvoir car il donne ses chances à l'impossible. »
A travers ses actes et sa quête de l'impossible, c'est à une forme de liberté que le Caligula de Camus dit aspirer. Ses excentricités et quelques-uns de ses raisonnement nous font sourire (jaune).

Cette lecture fut finalement un peu fastidieuse pour moi, les longs discours m'ont lassé.
De cet auteur, j'ai nettement préféré 'Les Justes' (pour n'évoquer que ses pièces).
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Pièce écrite en 4 actes et jouée pour la première fois en 1944, Caligula démontre la folie de l'Homme. Ayant perdu la femme qu'il aime, notons qu'il s'agit de sa soeur, rien de moins, Caligula erre, ne dort plus, ne va pas bien. Sa personnalité se transforme ; terrifiant, tyran, fou... le règne de la terreur peut commencer, ne prenant plaisir qu'avec la mort des autres. le plaisir dans la peur de l'autre et dans l'emprise qu'il a sur ses concitoyens... Une réflexion sordide, qui donne le vertige, sur le pouvoir de l'Homme sur l'autre. Quête de l'impossible, sang, perversion, cruauté, horreur... Voilà l'essentiel du texte de Camus. Une pièce qui donne froid dans le dos, surtout et d'autant plus que la réputation de Caligula n'est plus à faire et que L Histoire a parlée... Je ne peux dire si j'ai aimé ou pas... Certes, la plume de Camus est ce qu'elle est... Une oeuvre à lire, pour ce qu'elle représente, mais à lire dans de bonnes dispositions, parce qu'elle est dure !
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Une histoire assez particulière avec une fin digne des plus grandes pièces
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Caligula est une pièce théâtrale en quatre actes, écrite par Albert Camus.
Elle fait partie avec l'Etanger ( roman ) et le Mythe de Sisyphe de ce que
l' auteur appelle " le cycle de l' absurde". Pour écrire cette pièce a convoqué
l' histoire à l' époque de l' Empire Romain .Cette pièce met en scène, Caligula,
Empereur cruel et tyrannique, qui agit avec démesure, en quête d' impossible.
Une fois installé Empereur romain, il semble que Caligula a été dans un
premier temps aimé de son peuple, avant de devenir tyrannique et cruel, et
d' être assassiné au bout, à peu près, de trois ans de règne. Quel est le thème de cette pièce ? Je préfère le laisser à l' auteur, lui-même, qui s' exprimant
dans une revue étrangère, écrivait :"Caligula, prince relativement aimable
jusque là, s' aperçoit à la mort de Drusilla, sa soeur et sa maîtresse, que le
monde tel qu' il va n' est pas satisfaisant . Dès lors, obsédé d' impossible,
empoissonné de mépris et d' horreur; il tente d' exercer, par le meurtre et la
perversion systématique de toutes les valeurs, une liberté dont il découvrira
pour finir qu' elle n' est pas la bonne. IL récuse l' amitié et l' amour, le bien et
le mal. IL prend au mot ceux qui l' entourent, il les force à la logique, il nivelle
tout autour de lui par la force de son refus et la rage de destruction où
l' entaîne sa passion de vivre. Mais, si sa vérité est de se révolter contre le des
-tin, son erreur est de nier les hommes. On ne peut tout détruire sans se
détruire soi-même. C' est pourquoi Caligula depeuple le monde autour de lui et, fidèle à sa logique, fait ce qu' faut pour armer contre lui ceux qui finiront par
le le tuer. Caligula est l' histoire d' un suicide supérieur. C' est l' histoire de la
plus humaine et de la tragique des erreurs, infidèle à l' homme, par fidelité à
lui-même. Caligula consent à mourir pour avoir compris qu' aucun être ne peut
se sauver tout seul et qu' on peut être libre contre les autres hommes" .
Certains ont vu dans cette pièce, un r&quisitoire contre les régimes totalitaires
où le souverain, une fois au pouvoir tout lui est permis et ne l' arrête,abus de
toutes sortes etc....

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Ca fait déjà trois jours que Drusilla est morte, et pourtant Caligula reste introuvable. Si certains pensent déjà à le remplacer (les candidats au poste d’empereur ne manquent pas), d’autres plaident en sa faveur : la douleur n’est pas éternelle, il s’en remettra.
Lorsqu’il revient finalement, force est de constater que la mort de celle qu’il aimait l’a profondément bouleversé, comme si une vague de misère l’avait submergé : « Ce monde, tel qu’il est fait, n’est pas supportable. J’ai donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l’immortalité, de quelque chose qui soit dément peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde. » Caligula fait son deuil ; les réflexions sur la vie et le bonheur le préoccupent plus que la politique et les réalités du royaume, à tel point qu’une phrase de l’intendant lui rappelant qu’il doit traiter quelques questions concernant le Trésor Public suffit à le rendre hystérique : bien-sûr, le Trésor, c’est capital ! C’est d’ailleurs tellement important qu’il décide immédiatement de bouleverser l’économie politique.
Trois ans plus tard, Caligula n’est plus empereur mais dictateur. Le héros est tyrannique. Les hommes sont assassinés sans raison, l’horreur et l’absurde gouvernent le pays.

C’est selon moi impossible de ne pas faire le rapprochement entre le sujet de la pièce et l’époque à laquelle elle a été écrite. Camus a en effet commencé à écrire Caligula en 1938 – 1939 et l’a publiée en 1944, en plein pendant la seconde guerre mondiale et les totalitarismes. C’est donc impossible de lire la pièce sans penser à l’actualité politique de l’époque.
Ce qui est toutefois original et déconcertant dans cette œuvre, c’est l’humanité de Caligula. En ouvrant la pièce sur la mort de Drusilla et le deuil que doit faire l’empereur, c’est comme s’il justifiait sa tyrannie et lui accordait des « circonstances atténuantes ». Au lieu de considérer le dictateur comme un fou, Camus choisit en effet de décrire et de mettre en valeur son caractère humain. La mort de l’être aimé est une épreuve à laquelle nous pouvons tous être confrontés, c’est donc très facile de s’identifier à lui, de le comprendre et d’éprouver de la compassion à son égard. Nous ne sommes pas face à un dictateur inhumain obsédé par son ambition politique, au contraire le personnage de Caligula semble être un homme avant d’être un dictateur.
Le premier acte de la pièce est en cela capital, puisqu’il oriente le jugement du lecteur sur le héros et les événements à suivre. Si ce premier acte n’était pas présent, Camus se serait contenté de décrire un régime dictatorial et un empereur cruel ; il aurait ainsi provoqué chez le lecteur des sentiments de haine, de dégoût et d’incompréhension, alors qu’en justifiant son comportement par la mort d’un être cher, c’est l’humanité, la compréhension et l’indulgence du lecteur qu’il appelle en quelque sorte. Les trois actes suivant ont lieu « trois ans plus tard », alors que le régime dictatorial est à son apogée.

Mais si Caligula se révèle aussi cruel, c’est surtout parce qu’il se sent incompris et qu’il ne parvient pas à concilier son statut d’Empereur avec ses inquiétudes d’être humain « lambda ».

Alors que Caligula voudrait prendre le temps de faire son deuil, qu’il se demande comment être heureux et quel sens donner à sa vie, il est rattrapé par des obligations professionnelles inhérentes à son titre d’empereur. Son statut d’empereur l’empêche de s’épanouir en tant qu’homme et le contraint à se concentrer sur « les finances, la moralité publique, la politique extérieure, l’approvisionnement de l’armée et les lois agraires ».
Chacun d’entre nous pourrait prendre le temps de se reconstruire, de s’interroger sur sa conception de la vie et du bonheur, mais Caligula ne le peut pas puisqu’il est Empereur. Son amertume et son comportement cruel semblent ainsi venir du fait qu’il lui est impossible d’agir et de se comporter en homme « simple ». Se sentant seul, malheureux et incompris, Caligula bascule alors dans le domaine de l’absurde : puisqu’il ne peut pas être un homme, il ne sera alors que Empereur et s’accomplira dans son rôle d’Empereur poussé à son paroxysme.

Le thème abordé dans cette pièce est très sombre, mais son ton est pourtant très drôle. Comme tous les dictateurs, Caligula est un personnage très charismatique. C’en est même assez troublant, puisqu’il est peint comme un homme léger, drôle, enjoué, « plein d’esprit »… C’est un séducteur, en somme, de telle sorte que le lecteur est souvent tenté d’oublier la cruauté et l’injustice dont il fait preuve pour ne voir que le comique de la situation. Comme les peuples étaient séduits et aveuglés par leur dictateur, le lecteur est captivé et charmé par Caligula.

En tant que lecteur, on trouve au final des excuses à Caligula : « l’intendant pouvait bien attendre quelques heures voire quelques jours avant de lui parler des questions financières »,… Certes, l’intendant n’a sûrement pas fait preuve de délicatesse ni de compassion, mais cela ne justifie en rien le comportement de Caligula : il n’en n’est pas moins un meurtrier et un dictateur tyrannique... !
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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