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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux nouvelles extraites de " L'exil et le royaume" qui m'ont bien plu et m'incitent à lire le recueil complet...

La première est ma préférée. Quel singulier personnage, cet artiste, Jonas! Depuis toujours, il s'en remet à sa bonne étoile et laisse passer le temps, dans une sorte d'indifférence heureuse, de fatalisme déconcertant. Les réflexions faites sur le monde artistique, avec ses disciples en tous genres, qui savent mieux que vous juger de vos oeuvres, ses faux amis qui viennent vous voir ou plutot vous déranger tant que vous avez du succès, est fort bien rendu, sur un ton cruel et léger qui m'a personnellement ravie. La fin est assez inattendue...

La deuxième se déroule au Brésil et on pourrait la présenter en disant simplement que la rationalité peut parfois s'imprégner de superstitions... J'y ai surtout goûté les descriptions puissantes et poétiques du fleuve et les portraits hauts en couleurs des personnages.

Une intrusion rapide mais intéressante dans les nouvelles de l'auteur, où il se révèle également brillant. A découvrir!
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Deux nouvelles composent ce court livre.

La première, Jonas ou l'artiste au travail, m'a fait penser à l'Ecume des jours : un amour dans un appartement qui rétrécit (là, c'est parce qu'il se remplit de gens, la famille qui s'agrandit et les nombreux visiteurs), des notations vachardes sur la petite société artistique parisienne... En faisant de son protagoniste un peintre plutôt qu'un écrivain, Camus a pu se lâcher sur ce que lui inspirait le petit monde (éventuellement germanopratin, d'où encore Vian) qui gravitait autour des artistes ayant réussi et qu'il décrit comme une nuée de parasites. Au point de contribuer largement à assécher lesdits artistes, situation apparemment plutôt autobiographique pour Camus au moment où il écrit ses nouvelles. A dire vrai, à part cet aspect, je n'ai pas bien compris où allait cette nouvelle.

Je préfère largement la seconde, La pierre qui pousse, une sorte d'Etranger qui finit bien. D'abord, le protagoniste l'est réellement, étranger, puisque c'est un ingénieur français qui va construire un ouvrage au Brésil. Ensuite, il se promène dans l'histoire avec ce même détachement, cette même conscience de l'absurde de l'existence. Mais peu à peu, il se rapproche de la société des hommes (en fait pour parvenir jusqu'à une femme), et finit par s'y faire admettre. Ajoutez à cela des "impressions du Brésil", Sertao et Amazonie, petite société des notables et peuple, candomblé et religion officielle, et le tout fait une nouvelle très dense. Et aussi très prenante pour qui a aimé cette sensation d'absurde et le détachement de l'Etranger.
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Ce livre contient en fait deux nouvelles : "Jonas ou l'artiste au travail", suivi de "La pierre qui pousse"
« Jonas ou l'artiste au travail » :
J'ai été admiratif, devant la détermination et la patience de Jonas qui croyait très fort en son étoile, et qui voulait devenir un peintre célèbre. Je l'ai trouvé patient, surtout avec la description détaillée faite par l'auteur de son petit appartement, dans lequel il vivait avec sa femme et ses enfants.
Il aimait la peinture, et voulait rester proche de sa famille, il avait réussi à devenir un peintre connu, sa femme Louise l'a toujours soutenu, son étoile brillait et il était heureux.
Mais malheureusement (à partir de la j'ai commencé à étre triste), vint le jour ou le doute s'installa en lui, et peindre était devenu pénible, il commença a se poser des questions, est ce qu'il fallait s'isoler pour pouvoir continuer à peindre ? Il fuyait les gens, sa femme comme son ami Rateau s'inquiétaient de le voir changer. Son étoile, avait elle cessé de briller ? ou l'avait t'il perdu de vue, et pour de bon.. ?

"La pierre qui pousse":
La nouvelle raconte le voyage d'un ingénieur français, parti en mission dans un petit village au Brésil.
Bien accueilli par le maire du village et quelques notables à son arrivé, d'Arrast l'ingénieur, avait pour mission de protéger le village des inondations en construisant une digue.
Mais dans cette nouvelle, les détails de cette mission qui semble technique, ne sont pas présents, car d'Arrast a été vite distrait par les pratiques et mysticismes des habitants du village, il se lia d'amitié à l'un d'eux, assista à un rituel et participa à sa façon à une cérémonie.



Cette lecture, surtout la première nouvelle, ou la narration nette et rapide, ainsi qu'une présence discrète de pensées philosophiques, me poussent à vouloir lire d'autres oeuvres d'Albert Camus, afin de mieux le connaitre.

Lien : http://livreshazimediens.blo..
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La forme de la nouvelle n'est pas ma forme préférée, j'aime souvent des ouvrages plus développés, plus charpentés. Mais je sors de ce livre avec un sentiment agréable, le sentiment d'avoir passé un bon moment avec les personnages d'Albert Camus.

Deux nouvelles donc, sans liens apparents dans les sujets, sont regroupées ici, la vie d'un artiste et un épisode de la vie d'un ingénieur au Brésil.

Ma préférence va à la première nouvelle.
Il n'y a rien de révolutionnaire dans cette nouvelle, mais il m'a été agréable de suivre l'évolution de la vie et de la carrière de Jonas, un peintre qui à force de produire va obtenir une reconnaissance à laquelle il aspire. Mais qui du fait de cette reconnaissance et de tout ce qui l'accompagne va progressivement cesser de produire. Et il finira par perdre son statut de maitre et puis…

Dans la seconde, nous suivons D'Arrast, l'ingénieur qui débarque à Iguape dans la région de Sao Paulo pour construire une digue dans une région très pauvre. Il découvre un monde bien loin de ce dont il a l'habitude en Europe. Et au fil des rencontres, il va être intégré à la communauté.
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C'est évidemment pour son titre que je l'ai choisi, sur ce rayon de la boutique du Musée de Grenoble, après l'expo Chaissac. Et de fait, c'est une savoureuse nouvelle sur le broyage d'un artiste par les crétins qui l'entourent, médiocres parasites, jaloux sans se l'avouer de sa liberté d'être. L'humour très noir, chaussé d'apparente naïveté angélique, rappelle Marcel Aymé ou Sempé. Dans cette édition Folio à 2 €, c'est suivi de la pierre qui pousse, autre nouvelle qui m'a laissée de marbre. Descriptions géographiques, personnages insaisissables, histoire qui veut en venir où ? Pas le moment, sans doute.
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Première nouvelle délicieuse, 'Jonas ou l'artiste au travail' comporte beaucoup de ce que j'aime chez Camus, cette science de la destinée illustrée par Jonas et ce cadre qui forcément me plaît bien. La deuxième aura été interminable. le Ying et le Yang dirais-je, 'La pierre qui pousse' constitue le premier revers de ma longue histoire d'amour avec Camus, bien que mineur, et dont le souvenir disparaîtra je l'imagine bien rapidement.

Jonas ou l'artiste au travail: 4/5
La pierre qui pousse: 2/5
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