1429 : cela fait 92 ans que la France et l'Angleterre se livrent bataille. Situation complexe, alliances de circonstances, légitimités incertaines dans les 2 camps.
Renié par son père, Charles VII, n'est qu'un fragile roi de France, son armée a subi des revers, Orléans est encerclée et la Bataille des Harengs a renforcé la position des Anglais.
Est-ce la fin du Royaume de France ?
Cette pucelle lorraine, dévorée par la Foi peut-elle encore réellement incarner un espoir ?
Une nouvelle fois, le trio
France Richemond au scénario (
Nicolas Jarry n'apparaît plus depuis le n°5), Théo au dessin (encore un exemple de ces talents italiens qu'on retrouve aussi avec
Luigi Critone) et
Lorenzo Pieri à la mise en couleurs, réalise un vrai et beau travail d'artisans.
Ce 6ème tome n'est sans doute pas aussi passionnant que les autres et c'est bien normal. L'Histoire est complexe, les personnages sont multiples et il vaut mieux relire les anciens volumes pour s'y retrouver.
Évidemment, le récit porte principalement sur "l'aventure" Jeanne D'Arc qui parvient à remobiliser les énergies défaillantes, délivrer Orléans et ouvrir la route pour Reims où Charles VII doit se faire sacrer.
S'agissant du personnage de la Pucelle, le scénario adopte une position prudente, entre faits avérés et légendes. Je considère que la place qui lui est accordée (on la suit depuis maintenant 2 albums et on la retrouvera certainement dans le suivant) est un peu trop grande par rapport à son influence réelle sur le déroulement de ce conflit, mais le sujet n'est pas si simple qu'on puisse en tenir grief aux auteurs.
Le dessin de Théo est superbe avec une mise en page de toute beauté, des cases à bord perdu, des double-page avec inserts...Le trait a gagné en précision depuis ses débuts et le tout est emballé par les belles couleurs de Pieri.
Un album sérieux, rigoureux, pour cette série qui poursuit son chemin sans privilégier l'esbroufe. C'est suffisamment rare pour être signalé et encouragé.