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Edward Carey est un auteur au style tout à fait particulier. Vous entrez dans son monde en ouvrant ce livre et vous vous laissez embarquer par l'histoire. Tout y est atypique, à commencer par les personnages, fascinants, sorte d'êtres en suspension entre deux mondes, ultra-sensibles et complètement décalés. Il y a le scénario bien sûr qui dépeint la dernière aventure de cette famille décrépite de la noblesse anglaise. Et aussi le style d'écriture d'Edward Carey qui est un monument à lui seul: affranchi des codes (comme ses personnages), bouleversant, puissant... J'ai été submergée par tout cela si bien que j'ai dût me procurer les quelques autres livres d'Edward Carey pour essayer de percer le mystère de cet auteur.
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Muni de ses gants de coton blanc toujours immaculés, Francis exerce la curieuse profession de statue vivante.

Nous suivons au gré de ses pérégrinations, son histoire, celle de sa famille et de sa demeure : une ancienne propriété luxueuse, devenue par la force des choses un immeuble d'appartements loués.

Au cours de ce récit, nous faisons la connaissance de personnages improbables aux destinées tragicomiques.

Résolument original, "L'observatoire" est une réussite, même si pour ma part, j'ai trouvé que les dernières lignes laissent une impression amère de tristesse, sentiment qui sous-tend déjà la majeure partie du livre.
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L'observatoire, immeuble délabré, gît comme un rond-point où les voitures bourdonnent. La ville le grignote, elle étend sa masse grise et tourbillonnante, elle étend la vie moderne là où il n'y a plus que passé et décrépitude.

Avant cela l'Observatoire était le manoir de Tearsham, propriété de la famille Orme. Elle comptait de nombreux Francis et des terres verdoyantes alentour. Cinq rangées de portraits ornaient les murs du hall d'entrée. Ils sont devenus poussière, le temps a fait son oeuvre, la famille Orme n'a plus qu'un Francis pour lui donner un héritier, un garçon premier né. Francis Orme le dernier rejeton d'une famille aristocrate.

L'Observatoire est divisé en appartements tous plus miteux les uns que les autres. de drôles de locataires y ont imprimé leurs marques, leurs solitudes, leurs histoires ternes et lugubres, leurs secrets honteux, leurs crimes silencieux. Chacun cache et lèche ses blessures comme un chien galeux. C'est poisseux, nauséabond, d'une tristesse s'engluant dans un temps quasi immobile, ou dont les aiguilles tournent dans le sens inverse.

Derrière ce récit décalé, farfelu, d'une noirceur improbable, se cache une émotion pure. Francis Orme, le fils, porte des gants blancs. Il collectionne des objets trouvés, des objets volés. Étiquetés, mis sous plastique, ces objets s'amoncellent, ils sont comme un paravent, un mur. Ils sont comme un secret du bonheur des autres, une part d'amour. À travers un télescope, un microscope, des jumelles, des lunettes, avec des gants, lui et son père flottent au-dessus de la réalité. Ils l'aménagent pour qu'elle soit plus supportable.

Dans l'Observatoire on retrouve la plume particulière d'Edward Carey, celle qui s'intéresse aux ordures, aux objets, aux personnages atypiques, bancals mais tellement émouvants dans leurs difformités, leurs invraisemblances. Ils interpellent. Une plume qui rend la noirceur poétique.

Derrière le silence et la poussière, on entend le bruit de l'amour et de la souffrance. On entend notre monde grouiller.

Un récit noir et farfelu à ne pas manquer ainsi que la trilogie des Ferrailleurs du même auteur, tout aussi captivante que l'Observatoire.

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Avant d'entamer la trilogie Ferrailleurs, je suis rentrée dans l'univers d'Edward Carrey par son roman l'observatoire... Et quelle belle entrée en la matière. L'univers de l'auteur est unique. de sa formation de dramaturge, sa construction des personnages qui hantent ce roman est magistrale. Aucun personnage n'est lisse non, ils sont tous comme un vieux parchemin usé par le temps. Rentrer dans l'univers de Carey, c'est comme regarder un film de Tim Burton ! C'est un univers gothique et sombre où les objets (oui comme dans les Ferrailleurs) nous racontent des histoires. Bref un univers qui vaut le détour.
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Attention ! Addiction possible et irrémédiable. En poussant la porte de l observatoire, vous risquez d oublier votre monde quotidien et de partager celui des habitants hors normes de cette étrange bâtisse. Vous y rencontrerez un homme aux gants blancs, une accroc à la télévision, une femme chien, un portier qui chuinte et une nouvelle locataire qui va brouiller les cartes de ce petit univers totalement décalé.
Si vous aimez les contes, les ambiances étranges, ce livre est pour vous. Servi par une écriture splendide, cette histoire très intelligemment déclinée ne vous lâchera plus..on y parle de sentiments , des mauvais et des bons, d immobilisme et de collection bizarre, d idées fixes, d obsessions et de coups bas, mais aussi d amour.
C est juste génial. Un OLNI qui va vous suivre même une fois le livre refermé.
Edward Carey est un conteur magique. Un inventeur hors pair (que j ai découvert avec les "ferrailleurs" )
Quand l absurde devient réalité sous la plume d un grand écrivain, le plus difficile reste de tourner les pages.
On en parlera encore, comme on fait référence à Lewis Caroll et à son "Alice".
Un grand livre je vous dis...
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Dans ce roman, nulle suite d'événements sortant du commun ne vous sera contée puisqu'on reste presque exclusivement dans la résidence de l'Observatoire et centré autour des petits incidents de la vie quotidienne de ses locataires très peu nombreux. Mais toute la richesse de ce roman se loge là, dans le minuscule, le quelconque, l'insignifiant, représenté par la collection de Francis Orme, curieux narrateur qui amasse des objets plus banals les uns que les autres (ticket de caisse, soldat de plomb, bouton de veste…) pour constituer une sorte de musée personnel et secret qu'il vénère et contemple en cachette. Car des personnages bien étranges habitent cet endroit : une femme vivant uniquement par procuration à travers des feuilletons télévisés et ses personnages qu'elle confond avec des personnes réelles, une « femme-chien », qui se croit un canidé et ne vit qu'avec eux, que comme eux, et qu'on n'ose chasser de la résidence, le portier, qui ne parle pas vraiment mais « chuinte » et passe son temps à faire le ménage de façon maniaque, les parents du narrateur, une mère plongée à jamais dans la nostalgie du passé et un père apathique, comme mort au monde et à lui-même, ainsi qu'un professeur à la retraite ne cessant de transpirer et pleurer tout à la fois. Et Francis n'est pas de reste, plus étrange sans doute qu'aucun autre, avec ses gants blancs qu'il ne peut jamais quitter, sa « loi des gants blancs » qu'il s'est lui-même donnée et son incapacité à réellement communiquer avec autrui.
Mais une nouvelle locataire va entrer dans leur vie, bien malgré eux au départ, et, voulant se faire des connaissances, va peu à peu chercher à comprendre chacune de leur bizarrerie, ce qui va donner lieu à une entrée progressive dans le passé et le cerveau de toutes ces personnes incompréhensibles, car Anna, dont le nom n'est peut-être pas un hasard, est un peu comme une psychologue qui parvient, sans se laisser impressionner, à mettre au jour les traumas et mécanismes qui les ont fait devenir comme ils sont. Et comme en thérapie, il y a des résistances, les locataires ne veulent pas fouiller trop loin, ce qui menace de mettre en péril leur équilibre, le bouleverser mais pourrait aussi les mener vers une vie nouvelle plus ouverte au monde extérieur et plus heureuse…
Francis parait alors tour à tour affreux et malsain, vu tout ce qu'il met en oeuvre pour qu'Anna parte aussi vite qu'elle est arrivée mais on découvre aussi finalement les raisons profondes d'un tel comportement : en premier lieu la peur, une peur vissée au corps de la moindre nouveauté dans sa vie. Car ce personnage, à travers le regard duquel on sait tout ce qui se passe dans la vie de tous, et dont on se demande s'il est légèrement attardé, ou bien autiste, ou phobique social, ou bien insensible, ou bien tout autre chose, qui parait aimer certaines personnes puis être complètement indifférent à tout, qui parait perpétuellement obsédé par ses gants et les taches qu'il peut y faire et qui passe du « je » au « il » pour parler de lui-même, restera plus ou moins une énigme jusqu'à la fin mais on découvrira aussi l'origine de son obsession pour ses gants et l'importance de son trouble (qui faut le conduire à se laisser mourir, même dans le danger le plus grand, tellement sa phobie de transgresser sa « loi des gants blancs » est vissée en lui), de son goût pour le vol des objets d'autrui auxquels ils tiennent plus que tout dont il fait collection.
La fin du roman est très émouvante également.
En bref, voici un roman singulier aux protagonistes tout autant singuliers, dans un style également étonnant -celui de Francis puis du discours direct de ses parents un moment- , poétique, touchant, mystérieux, qui fouille l'humain, l'enfance et la magie du quotidien, qui doit se laisser apprivoiser mais qui est beau et mérite le détour dans cette résidences de « fous ».
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L'histoire se déroule au sein du manoir du domaine de Tearsham. Si le manoir a connu des heures somptueuses durant lesquelles la famille Ormes y avait une « armée » de serviteurs, on le découvre dans des temps sombres.

Son passé nous est pas raconté d'emblée, on va découvrir son évolution au fur et à mesure, comment il en est venu à une telle transformation, mais aussi pourquoi on le nomme l'observatoire. de la même façon, on ne va pas connaître l'existence de son étendue dès le départ ; on va également découvrir l'ensemble de ses recoins au fur et à mesure … .

Mais puisqu'il s'agit avant tout d'un roman à personnages, on va faire connaissance au fil des pages des personnes qui y résident mais aussi découvrir l'histoire de ceux qui y ont résidé.

Mais avant de vous parler de ces personnages, sachez que ce qui fait le brio de cette oeuvre est son originalité, sa folie … . En cherchant quelques avis sur ce livre, j'en ai lu plusieurs le comparant à l'univers de Tim Burton et effectivement, je confirme complètement : le personnage principal m'a énormément fait penser au personnage d'Edward aux mains d'argent pour son rapport aux mains mais aussi sa maladresse envers les autres ainsi que pour son monde clos autour de son domaine qui lui semble être le centre du monde.

Si les personnages nous semblent vraiment bizarres au départ, on finit par s'y attacher ainsi qu'à cette demeure remplie de souvenirs dont – l'auteur nous faisant confident – on va finir un peu par les partager aussi.

Il y a Francis qui cache ses mains sous des gants et qui excelle à l'exercice de l'immobilité ; Claire Higg qui passe son temps rivée devant son écran au point qu'elle prend les personnages de fiction pour des personnes réelles ; la femme-chien ; Peter Bugg, l'homme aux cent odeurs … .

Tous ces personnages qui vont cohabiter dans un même lieu ; tantôt se détester tantôt éprouver une grande affection les uns pour les autres.

Si c'est drôle par moments, le ton est souvent mélancolique.

C'est également très bien écrit ! Puis on sent parfois que pour l'auteur la matière de son livre a été autant les mots que l'intrigue.

L'auteur s'est aussi amusé à inclure de nombreuses énumérations ; ce qui ne fait pas tache cependant dans cet univers où le personnage principal (Francis Ormes) collectionne les objets ayant déjà appartenu – une autre de ses manies -. Les objets vont alors à leur tour avoir une histoire et être rattachés à des souvenirs.

La façon dont on suit l'histoire est également étonnante : on a tantôt l'impression de la voir sous nos yeux, tantôt de l'observer du dessus ou encore qu'elle nous est contée.



En plus d'écrire ses histoires, Edward Carey les illustre lui-même ! Il est donc l'auteur du dessin figurant sur la couverture mais on en retrouve également d'autres à l'intérieur du livre.
Lien : http://ancrerenard.fr/2018/0..
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un livre magique, à conserver et à conseiller!!!!
Juste sublime, l'écriture, magique et fluide, coule comme un torrent de lettres, un brin de magie et de fantastique, agrémenté de personnages riches et attachant autant que fou et exceptionnels, un livre qu'une fois commencé, on ne peut que dévorer jusqu'à la dernière page, à la lueur d'une bougie. Je le conseille à tous les amateurs de poésie et d'histoire atypique. Étrange mais très talentueux auteur dont je vais m'empresser de lire les autres livres. Superbe, vraiment!
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Vous aimez les romans inclassables ?
Vous voulez du bizarre, de l'étrange, de l'absurde avec une belle pointe de mystère et de poésie ?
L'Observatoire est fait pour vous !
C'est un roman au style original avec une intrigue prenante, qui oscille sans cesse entre l'univers de Tim Burton et celui de Wes Anderson.
Nous découvrons le quotidien des habitants d'un étrange manoir à l'abandon, quelque part en Angleterre.
Chaque habitant y a ses particularités, ses failles, sa douleur ou sa faute, et l'histoire est un mélange de mélancolie, d'espoir, de tristesse et de joie mélangées, de surprises, de découvertes aussi incroyables que poétiques, on passe par le désespoir le plus profond, le plus lourd, le plus sombre à la joie la plus pure, la plus lumineuse, on croit lire un roman léger et on tombe sur des révélations « coup de poing », on pense être au coeur d'un roman noir et soudain, une lueur irradie et donne au récit une douceur et une tendresse fantastique.
Un roman merveilleusement écrit qui vous emmène dans un univers à part, fait de folie, de compassion, de chagrin, mais aussi d'amour et d'humanité, qui vous fait rencontrer des personnages que vous ne pourrez pas oublier même après avoir refermé le livre, qui vous émeut et vous donne envie de sourire et de partager de bons moments avec la terre entière.
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Quel drôle de roman.
L' Observatoire, est le nom donnée par ses habitants à un ancien manoir de la campagne anglaise transformé il y a quelques années en une résidence regroupant plusieurs appartements. À travers l'histoire du lieux c' est également les histoires de ses locataires tous plus farfelus, mystérieux voir parfois complétement fous les uns les autres qui nous est raconté.
Ils forment une communauté des plus étranges, avec le temps ils ont appris à se connaître, c'est un petit groupe soudé qui va voir sa routine bouleversée par l'arrivée d' une nouvelle habitante.
C'est un roman plein d' humanité, de tolérance et de bonté, on oscille sans cesse entre l' humour et la tristesse, le suspens et la crainte, un condensé d' émotion et de sensibilité.
Caché derrière le farfelus de l'histoire, le lecteur trouve au fil des pages de plus en plus réponse.
C'est une lecture des plus étrange, une très belle réussite mais pas sûr qu' elle plaise autant à tout les lecteurs.
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