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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Guido Guerrieri 4 : le silence pour preuve (2009)

Dans cette 4e enquête de l'avocat Guido Guerrieri, Corofiglio affine encore son style, ajuste l'équilibre entre les chapitres consacrés à l'investigation et les digressions qui nous permettent de nous familiariser encore davantage avec le quotidien de cet attachant personnage. Ainsi, sur ce roman déjà court (à peine 250 pages), une moitié du texte nous emmène dans les lieux de distraction de Guido, égrène nombre de réflexions personnelles sur ses autres clients et affaires, ses états d'âme à défendre des pauvres types, ordures standardisées telles qu'en produit en des quantité ingérable notre merveilleuse société capitaliste et de consommation qui abandonne sa loi au pouvoir du pognon (désolé pour ce cliché indéboulonnable ; on peut toujours dire qu'il y a bien pire ailleurs, ce ne sera jamais une excuse). Je ne résiste pas à en reproduire ici quelques échantillons :

"M. de Santis était, comme on dit, un self-made-man. Il avait commencé sa carrière de constructeur à l'âge de quatorze ans en tant qu'apprenti maçon et s'était peu à peu enrichi en balayant tous les détails qui auraient pu entraver son ascension sociale : payer ses impôts, respecter les règles de sécurité au travail, observer les normes urbanistiques. Petit, les yeux globuleux, la moustache teinte en un noir incongru et ridicule, il arborait une chevelure certainement constituée d'implants et dégageait une odeur d'après-rasage digne des années cinquante. (...). Il conduisait comme un chauffeur de taxi de Bombay au son de tubes italiens des années soixante-dix qui auraient soutiré des aveux aux membres les plus radicaux d'al Qaida."

Plus loin, au sujet d'un autre client aussi peu attractif :

"Le professeur était à coup sûr coupable d'un délit que je jugeais odieux, c'était un vantard mielleux et surtout il portait des mocassins à glands. Certains accessoires suscitent chez moi une condamnation impitoyable : les mocassins à glands, justement, ou les cordons à lunettes, les stylos Cartier, les pinces à billets, les sacs en simili-cuir, les cardigans à torsades, les bracelets d'homme en or massif, les sprays pour rafraîchir l'haleine".

Comment Guido Guerrieri pourrait-il ne pas m'être sympathique ?
Alors, comme dans les épisodes précédents, il me faut tout de même passer sur ses références culturelles parfois un peu douteuses. Cette fois-ci, il se lance avec une amie dans un catalogue de mélos et, pour un seul chef d'oeuvre cité (un Chaplin incontestable), énumère un paquet de films à succès qui vont du juste correct au navet intégral (La ligne verte !). Il me brûle de recommander à Guido/Gianrico certains monuments du genre, de Mankiewicz (L'aventure de Mme Muir), Huston (Gens de Dublin), ou encore Lynch (Elephant man), d'un tout autre calibre.

Ce n'est plus une surprise, ça devient presque une marque de fabrique : Carofiglio conduit son intrigue avec un feint dilettantisme, tout en maintenant l'intérêt du lecteur à son niveau le plus intense. Les personnages sont tous définis avec beaucoup de subtilité (en particulier celui de Caterina, une jeune fille bien retorse). Comme pour l'épisode précédent et avec un égal bonheur, la traduction a été confiée à Nathalie Bauer. On a donc là un objet infiniment aimable, recommandable sans aucune réserve.
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