Bad Blood

« Bad blood » est une plongée fascinante dans le mondes des « licornes » ses sociétés high tech californiennes comme Uber ou Spotifiy, qui à partir d'une idée a priori géniale sont censées révolutionner un secteur et générer des milliards de dollars de bénéfice.

Mais comme le souligne à juste titre Carreyrou, le secteur médical est beaucoup plus complexe et risqué que celui du divertissement ou de la communication car il touche à la compréhension profonde des mécanismes biologiques humains.

En négligeant cette complexité et en pensant que les relations politico-financières l'emporteraient sur les sévères réglementations, l'ambitieuse Holmes a commis une lourde erreur d'appréciation.

Plus que l'histoire d'un retentissant ratage qui aurait pu conduire à un scandale sanitaire majeur, « Bad blood » est l'histoire d'une manipulation à grande échelle, d'une prédatrice que le journaliste qualifie de « sociopathe » incapable d'écouter des gens plus qualifiés qu'elle et persuadée que tout personne se mettant en travers de sa route devait être neutralisée au sens juridique du terme, même si la mort de Gibbons peut fortement être liée à sa situation marginalisée au sein de sa dernière entreprise.

Cette enquête se lit donc avec passion comme un polar US, avec ses gentils, ses méchants, ses coups tordus, ses rebondissements et sa conclusion pour une fois quasi morale !
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En quête des thrillers dans le domaine médical, je suis tombée comme par hasard sur ce livre enquête journalisitique. Et sincèrement, sans être un roman, ce livre est le meilleur thriller médical que j'ai jamais lu ! Quelle histoire ! Et le plus scabreux est qu'elle se base sur des faits totalement réels et ayant survenu il n'y a pas si longtemps.

Ce livre raconte le scandale Theranos, une start up américaine de la Sillicon Valley qui valait plusieurs milliards de dollars et comptait avec le soutien de toute la classe politique. La jeune PDG, Elizabeth Holmes, avait tout pour être "the American sweetheart" recherchée dans le domaine de la tech : jeune, belle, brillante et ambitieuse. Est-ce pour ces raisons que des vieux investisseurs WASP lui ont accordée une confiance aveugle et généreuse ?

Sans avoir terminé ses études, elle quitte Stanford, une des universités les plus cotées, pour créer sa boîte sur une idée qu'elle trouve géniale : un appareil portable d'analyse sanguin. Révolutionnaire, oui, mais cette idée aurait eu besoin de plusieurs années de recherche et développement. Or, elle veut aller vite et brûler les étapes. Donc elle bluffe, vend du rêve, triche et ment pour parvenir à ses fins, quitte à mettre en péril des vraies vies humaines.

Le succès lui monte à la tête et des gens sont contre ses pratiques. Or, ils se trouvent piégés. Sous réserve du secret industriel, des clauses de confidentialité et des méthodes dignes de gangster, les quelques gens qui pourraient dénoncer les pratiques ignobles de la boîte, se trouvent muselés. L'appareil est mis sur le marché et utilisé chez des vrais patients avec des machines rafistolées qui donnent des résultats au pifomètre. Et sans aucun contrôle !

La supercherie a duré trop longtemps. C'est par tout un tas de circonstances (tellement romanesques !) qu'un journaliste, John Carreyrou, a senti qu'il y avait anguille sous roche et commencé à enquêter. Sans le courage de tous les anciens employés qui ont osé parler, le scandale n'aurait pas été dévoilé.

Je ne peux que vous conseiller ce livre, même si vous n'avez pas l'habitude de lire ce genre d'ouvrages. Ce livre est tout simplement passionnant, raconté presque comme un roman. L'histoire de ce scandale est tellement romanesque qu'il existe une série sur le sujet : "The dropout" (Disney+), avec Amanda Seyfried et Naveen Andrews, que je vous recommande aussi.

Ceci est l'incroyable histoire d'une start-up valorisée à plusieurs milliards de dollars en seulement quelques années, soutenue par des personnalités parmi les plus influentes, mais basée sur absolument rien du tout.
Un effrayant documentaire sur les dérives de la Silicon Valley.

Cette enquête détaille chaque instant de la durée de vie de Theranos, sans occulter les manipulations politiques, les coups bas et les menaces à la limite des pratiques mafieuses.
Ce livre est aussi un portrait de la personne à l'origine de tout cela, Elizabeth Holmes, considérée comme un génie ayant arrêté ses études pour fonder une start-up Biotech souhaitant révolutionner les analyses de sang.
Avec sa personnalité d'une étrange dualité (charismatique et envoûtante avec les investisseurs, clients et journalistes, une vendeuse née, mais dure, cruelle, insensible, et pour dire les choses clairement tyrannique dans la gestion de son entreprise), Holmes a su vendre un produit non fini et non fonctionnel, sans se préoccuper une seule seconde des conséquences pour les patients.

Les témoignages des anciens employés sont saisissant, car certains ont au moins su écouter leur conscience, et garder leur intégrité.

Je ne détaillerais pas plus ici, mais je recommande fortement la lecture de cet ouvrage à tout ceux qui comme moi sont fascinés par ce genre de scandales tout en appréciant une enquête détaillée, de l'idée en passant par la création de l'entreprise jusqu'à sa décadence.

Même si je suis profane concernant la technique médicale dont il est question, j'ai suivi avec intérêt ces 367 pages, retraçant d'une façon assez complète les tenants et les aboutissants de cette affaire.
À 19 ans, Elizabeth Holles eut une idée qu'elle trouvait géniale : inventer un appareil miniaturisé et portatif permettant de réaliser de multiples analyses de sang à partir d'une goutte prélevée au bout du doigt.
Sauf que rien n'a fonctionne comme prévu, les résultats des analyses sont souvent aberrants, faussés, éventuellement trafiqués si besoin, donc dangereux.
Ce qui est très choquant, c'est qu'en l'occurrence elle joue avec la santé d'êtres humains.
Elle a réussi à lever près d'un milliard de dollars avant qu'un journaliste (John Carreyrou) décide d'enquêter, que l'administration américaine s'y intéresse et que les investisseurs commencent à s'inquiéter.
Il paraît que dans la Silicon Valley, il est courant de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, afin d'engranger un maximum de fonds pour une découverte future (ou pas).
Un immense bluff, une paranoïa exacerbée, une assurance à toute épreuve, le don de super vendeuse indéniable d'Elizabeth Holmes.
Une avidité illimitée des investisseurs, prêts à se laisser berner par d'alléchantes promesses.
Dernières nouvelles : le procès d'Elizabeth Holmes et de l'ancien président de la société, Ramesh Balwani est en cours :
tps://fr.finance.yahoo.com/actualites/au-proc%C3%A8s-fondatrice-theranos-laccusation-010552963.html
En 2022 également est prévu le film Bad Blood d'Adam McKay avec Jennifer Lawrence !

Parfois quelques longueurs mais une saga absolument incroyable de haine, de trahison, d'argent et presque de folie. A lire pour qui veut comprendre où peut conduire la folie de la silicon valley quand elle s'applique à la médecine