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MCMLXXV tome 1 sur 1

Ian MacEwan (Illustrateur)
EAN : 9781534312159
80 pages
Image Comics (21/05/2019)
2.5/5   1 notes
Résumé :
Meet PAMELA EVANS. Much more than a typical Manhattan cab driver, she also happens to be a badass monster fighter who wields an enchanted tire iron. Yeah, that's right. Welcome to the year of her greatest adventure. Modern mythology for a new generation.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il contient les 3 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018, écrits par Joe Casey, dessinés et encrés par Ian Macewan, avec une mise en couleurs réalisée par Brad Simpson. Il y a également les 3 couvertures originales réalisées par Macewan, ainsi que les couvertures variantes réalisées par Dustin Weaver, Sloane Leong, Morgan Jeske, Farel Dalrymple, Artyom Trakhanov.

En 1975, la nuit, Prefect Patterson prend l'antenne sur la radio WMAK FM pour une émission de musique et d'informations, à Manhattan. Dans une rue de l'île, un homme en imperméable avec un attaché-case hèle un taxi. Il monte à l'arrière et indique l'adresse : Ryders Alley. Pamela Evans enclenche le compteur et commence à rouler avec la radio sur WMAK FM. Patterson annonce que la soirée va commencer avec Kool & the Gang, suivi par les O'Jays, dans la pure veine du Rythm & Blues. Il demande aux auditeurs de faire à attention à eux car c'est un monde étrange. Alors que la circulation est fluide, des ninjas surgissent en plein milieu de la rue où Pamela Evans est en train de circuler. Elle écrase l'accélérateur et en renverse une bonne dizaine, mais n'arrive pas à contrôler son dérapage et va percuter un stand de journaux sur le trottoir, inoccupé à cette heure. Elle conseille à son passager de rester dans le taxi et de n'en sortir sous aucun prétexte. Elle prend son démonte-pneu sur le siège passager et sort dans la rue. Elle est vite entourée par les ninjas car ils en ont après elle.

Pamela Evans s'avance vers les ninjas et son démonte-pneu se met à luire d'une lumière électrique bleutée. Elle fait tournoyer son démonte-pneu autour d'elle, blessant mortellement plusieurs ninjas. Au micro, Prefect Patterson annonce le titre suivant : Superstition de Stevie Wonder. Il ne reste plus qu'un seul ninja debout. Il interpelle Pamela Evans en lui indiquant qu'elle a encore de beaux restes en combat, mais pas assez pour la sauver de l'inéluctable. Il lui rappelle la nature des forces qu'elle combat, et lui annonce que se seront bientôt des armées entières qui fouleront le sol de Manhattan. Elle l'achève en lançant son démonte-pneu qui lui fracasse le crâne. Elle remonte dans son taxi et amène son client à bon port. Celui-ci descend et oublie presque de payer. Elle le rappelle à l'ordre. Sa nuit finie, elle ramène son taxi à la compagnie qui l'emploie. Grizzly, le propriétaire, lui remonte les bretelles au vu de l'état de la calandre. Elle le rabroue en indiquant qu'elle est son meilleur employé et rentre chez elle, dans un appartement de Harlem. Elle y retrouve Prefect Patterson qui a sorti un disque de Marvin Gaye de sa pochette et s'apprête à le mettre sur la platine. Pamela Evans évite savamment ses questions trop précises sur sa nuit de travail et ils finissent au lit.

L'éditeur Image Comics laisse les auteurs libres de choisir le format de leur histoire, tout en les conseillant sur les ventes potentielles. Ainsi Joe Casey peut régulièrement proposer des projets sortant du format traditionnel de la minisérie, sortant des sentiers battus de la production mensuelle : The Milkman Murders avec Steve Parkhouse, Valhalla Mad avec Paul Maybury, ou encore Jesusfreak avec Benjamin Marra. Au bout de quelques pages, le lecteur identifie la nature de l'histoire : un hommage pas tant à la Blaxploitation, qu'aux films urbains des années 1970 comme [[ASIN:B000059H1Z The Warriors]) (1979) de Walter Hill, avec une pincée de surnaturel. Pamela Evans n'est pas Pam Grier, mais une femme noire avec une bonne carrure, se battant comme un homme contre des créatures surnaturelles qui ne l'impressionnent pas le moins du monde. Il s'agit d'un récit court (3*20 pages) et les auteurs doivent aller à l'essentiel. Joe Casey indique que Pamela Evans a été enlevée à ce monde quand elle était encore enfant, qu'elle a appris à se battre, et qu'elle a combattu des années durant pour de mystérieux individus sur une planète dans une autre dimension. Elle n'a pas froid aux yeux, et elle semble habituée à voir ses proches mourir. Aucun détail superflu, droit à l'essentiel. L'intrigue est à l'avenant : simple et directe. Pamela Evans se bat contre chaque apparition de créatures surnaturelles et leur défonce la tronche à coup de démonte-pneu.

Joe Casey rend hommage à The Warriors de plusieurs manières. Il y a d'abord la présence de l'animateur de radio qui accompagne les nuits de travail d'Evans dans son taxi. le scénariste a choisi une bande son très classique : Kool & the Gang, O'Jays, Ben E. King, Marvin Gaye, Stevie Wonder. Là encore il s'agit d'aller à l'essentiel, et il n'y a pas le temps d'étaler une culture musicale de spécialiste. Il y a ensuite les gangs de rue : Morningside Hooligans, MG Arzachs, Aristocrats, Diamond Dogs, Sapphire Stompers. le lecteur peut détecter un hommage à Moebius (avec Arzach) et un autre à David Bowie (avec Diamond Dog). Là encore l'évocation des gangs de rue va droit au but : chaque gang dispose de sa tenue spécifique (ses couleurs) en lien direct avec son appellation (les chapeaux allongés des Arzachs), ce qui fait son unité. Aucun membre de gang n'est individualisé ou nommé : il s'agit d'un groupe unifié par un quartier ou un trait de culture populaire.

Il appartient donc à l'artiste de donner de la consistance à chaque élément évoqué rapidement pour que les éléments du récit ne se limite pas à une simple enfilade de noms sans consistance ou d'éléments en carton-pâte. Dans les 3 ou 4 pages où il représente les façades d'immeubles, l'artiste sait retranscrire les enseignes au néon de l'époque, et retrouver l'ambiance nocturne de la rue. La case de la largeur de la page avec uniquement la bouche de Prefect Patterson proche du micro capture bien également l'impression donnée par les images de The Warriors (et d'autres films), avec cette présence désincarnée au milieu de la nuit susurrant des phrases aux auditeurs, aux oiseaux de nuit. Cette image fait prendre conscience au lecteur que Joe Casey a inversé le cliché : c'est un homme qui adopte un ton sensuel, au lieu d'une femme. Par contre les images n'indiquent pas comment Prefect Patterson peut être informé aussi rapidement de ce qui passe dans les rues. L'évocation de l'époque apparaît également dans les tenues vestimentaires. Ian Macewan n'en fait pas trop de ce côté-là. Pamela Evans porte des fringues utilitaires, sans recherche particulière, sans suivre une mode. le dessinateur réserve cette approche aux tenues des gangs : les costumes d'Arzach tous droit sortis de la bande dessinée du même nom de Moebius, les cuirs classiques des Sapphire Stompers, les tenues de footballeur pour un autre gang avec de belles chaussettes montantes, les tenues affriolantes blanches et les rollers pour les Sukkas. En termes d'évocation de l'époque, ce qu'il capture le mieux, ce sont les gestes de Prefect Patterson pour manipuler avec une infinie précaution ses disques vinyle. le lecteur qui en a manipulé reconnaît tout de suite cette manière de se saisir de la galette.

Dans ce mélange entre film de genre de type urbain des années 1970 et film de Fantasy, il revient également à l'artiste de donner corps aux créatures surnaturelles. Les ninjas ont une apparence très classique avec une tunique rouge, des pieds dans des bandelettes qui montent jusqu'au genou et des bandelettes autour des main et des poignets. La créature humanoïde qui apparaît à la fin du premier épisode n'est pas très originale sur le plan visuel, oubliée dès Pamela Evans lui a fait avaler son extrait de naissance. Les autres créatures apparaissant par la suite ne bénéficient pas de gros plan, et ne constituent pas un intérêt visuel significatif. le lecteur se rend compte que la force graphique d'Ian Macewan réside plus dans sa mise en scène des combats. Dans le premier épisode, le lecteur peut voir la détermination de Pamela Evans fonçant dans le tas, avec es ninjas qui en prennent pour leur grade. Dans le second épisode, le lecteur souffre pour elle alors qu'elle se fait pilonner par l'humanoïde surnaturel. Puis il ressent sa douleur alors qu'elle regagne son appartement en claudiquant et en perdant du sang. Enfin dans le troisième épisode, il s'en donne à coeur joie pour montrer les différents gangs se lançant dans la mêlée, et les créatures accusant le coup de leur attaque.

En découvrant ce récit en 3 épisodes, le lecteur sait qu'il va s'agir d'une histoire rapide. Effectivement, Joe Casey n'a pas de temps à perdre. Il intègre des éléments piochant dans des conventions de genre, avec un hommage appuyé au film The Warriors de Walter Hill. le résultat est rapide et concis. Ian Macewan fait le nécessaire pour représenter les différents éléments avec un niveau de détails suffisant pour qu'ils soient consistants. Certains sont très réussis (les tenues des différents gangs, le taxi), d'autres sont moins développés (les monstres surnaturels). le plaisir du lecteur dépend de sa sensibilité et de ce qu'il est venu chercher. Si un simple hommage à ce film suffit à lui faire revivre les sensations associées, 4 étoiles. S'il souhaite une histoire suffisante pour elle-même, 2 étoiles.
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