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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ca y est ! Après une dizaine d'années d'exil au Mexique, Erasmo Aragón, journaliste salvadorien, va enfin pouvoir réaliser son rêve : rentrer dans son pays et y lancer avec quelques anciens collègues une nouvelle revue politique.
En effet, en ce début d'années 90, la guerre civile qui a ravagé le Salvador entre 1974 et 1992 semble sur le point de se terminer, le gouvernement ayant entamé des négociations avec la guérilla.
Et tant qu'à faire d'une pierre deux coups, Erasmo voit également dans ce retour l'occasion de quitter sa compagne Eva et leur petite fille, pour lesquelles il n'éprouve plus rien à part de l'agacement.
Mais à mesure que le rêve se matérialise et que le grand jour du départ approche, Erasmo, éternel angoissé, se met à souffrir du foie, à tel point qu'il consulte le Dr Chente Alvarado, médecin réputé et compatriote lui aussi exilé. Celui-ci propose à Erasmo d'essayer l'hypnose. A la fin de la première séance, celui-ci ne se souvient de rien, mais le Dr Chente, qui refuse de lui révéler ce qu'il a dit et a tout noté dans un petit carnet, lui assure que c'est le processus normal. Et Erasmo, qui se sent beaucoup mieux, accepte de poursuivre le traitement. Mais après quelques séances, le Dr Chente se volatilise, et la paranoïa et l'angoisse d'Erasmo ressurgissent de plus belle. N'est-ce pas trop risqué de rentrer au Salvador ? Qu'a-t-il bien pu raconter d'inavouable pendant les séances d'hypnose ? Chente ne serait-il pas un espion à la solde du régime ? Etc etc...
Erasmo Aragón (qu'on retrouvera plus tard dans « Moronga » et « L'homme apprivoisé ») n'a pas grand-chose qui le rende sympathique : égoïste, macho, faible, indécis, porté sur l'alcool et les femmes, lâche, incapable de s'engager, d'assumer ses responsabilités et d'affronter ses problèmes. Un type pathétique, donc, mais l'auteur parvient à susciter l'empathie du lecteur et à rendre cet hypocondriaque d'Erasmo presque attachant. La narration à la première personne nous immerge dans son cerveau torturé, mais le ton n'est pas aussi lugubre qu'on pourrait le penser : la plume de Moya est aussi speedée que son personnage, et trempée dans un humour corrosif, noir, et donc jouissif.
Mais qu'on ne s'y trompe pas : à travers le portrait d'un homme névrosé, Moya, comme dans ses autres livres, nous parle de la cruauté de l'exil et dénonce la violence qui gangrène le Salvador et le reste de l'Amérique centrale en général.
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Début des années 90, Erasmo Aragon, journaliste salvadorien exilé au Mexique depuis 11 ans décide de rentrer dans son pays d'origine, suite aux négociations entamées entre le gouvernement du Salvador et la guérilla,(après une sale guerre qui a fait de 1974 à 1992 ,100000 morts ) . Il a l'intention d'y participer au lancement d'une nouvelle revue politique et de quitter définitivement sa compagne Eva, avec qui rien ne va plus, la laissant au Mexique avec leur petite fille. En attendant, coincé entre l'angoisse du retour,car il a toujours soutenu la guérilla ,et ses problèmes domestiques ,il se noie dans l'alcool. Un mal de foie lacinant va le décider à consulter le docteur Chente Alvarado, un chirurgien, psychologue,et acupuncteur à la retraite.Ce dernier, pour un traitement plus approfondi pour soulager ses maux, lui propose l'hypnose. Au réveil ,il ne se rappelle de rien.Chente le rassure en lui affirmant que c'est normal et que ce qu'il a révélé, lui reviendrait en mémoire plus tard,que c'est "le processus.".Un processus qui va l'enfoncer dans la paranoïa, ravivant les démons de son inconscient....
Raconté à la première personne, c'est un véritable thriller psychologique une descente infernale dans les tréfonds de l'âme. L'histoire d'Aragon est aussi l'histoire du Salvadore, et d'autres pays d'Amerique du Sud,où les dictatures militaires et la guérilla ont maintenu pendant plusieurs décennies ,une atmosphère de paranoïa et de névrose.
Un livre brillant ! J'ai tout aimé, le sujet, l'humour, la dérision , le style vif et nerveux et surtout le personnage d'Aragon. Pourtant dans la vie je n'aimerais pas le croiser, un homme irresponsable,minable journaliste,compagnon et pére lamentable, macho qui s'intéresse plus aux cuisses d'une femme qu'à sa tête, plutôt lâche et porté sur la bouteille....c'est le génie de Horacio Moyà de rendre un tel personnage attachant avec la magie de l'écriture.
Que puis-je dire de plus, lisez-le!
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Exilé au Mexique, un journaliste salvadorien décide de rentrer au pays pour lancer un projet de revue, ce qui ressemble fort au parcours personnel de l'auteur, avec l'intention de plaquer femme et enfant, déclenchant une série d'angoisses, de crises et de souvenirs brumeux de la terre natale chez un protagoniste auto-centré, velléitaire, hypocondriaque qui ne sait que se dérober à tout ce qu'il doit affronter.
Entre cynisme, humour et désenchantement, Castellanos Moya dépeint, dans une narration étourdissante à la première personne, un personnage sans illusion, loser égaré dans l'alcool et effrayé par toute forme d'engagement, en quête de réponses à ses interrogations existentielles et qu'il dilue dans des gueules de bois comme dans des séances d'hypnose où il ne se remémore rien de ses confidences. Comme exilé de tout, de sa vie, de son pays, étranger à lui-même, il rappelle cette phrase de Guillermo Rosales : je ne suis pas un exilé politique, je suis un exilé total.

Avec en arrière-plan un Salvador des années 70 dont Horacio Castellanos Moya ne cesse dans sa littérature de pulvériser le mythe de l'identité nationale , l'auteur porte un regard sans concession sur la société centraméricaine contemporaine.
A rapprocher de ses essais critiques sur le Salvador, comme Recuento de incertitumbres, qui poursuivent cette analyse lucide des dérives et ratages de la transition en Amérique Centrale, excellent moyen de saisir et prolonger pleinement et en profondeur les enjeux sociaux, culturels et politiques de sa littérature.
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Un journaliste salvadorien songe à retourner dans son pays après la fin de la guerre civile.
Il veut rentrer au pays, mais il veut aussi fuir ses problèmes de couple.

Il veut faire le voyage, mais il est malade et va recourir à plusieurs thérapies pour se soigner : homéopathie, acupuncture, hypnose. Ce dernier traitement l'inquiète un peu : que pourrait-il révéler d'inavouable? Qu'a-t-il fait ou vu durant la guerre qui pourrait le rendre suspect encore aujourd'hui?

Et puis, n'est-ce pas encore dangereux de retourner dans son pays? Comme journaliste, pourra-t-il travailler sans disparaître à jamais?

Un livre court, juste un aperçu de la situation de réfugiés politiques, qui ne sont pas forcément des héros, mais juste des humains avec leurs faiblesses et leurs doutes.
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Un homme en milieu de vie se trouve à un moment charnière de sa vie, retourner ou non au Salvador dont il s'est exilé depuis longtemps et quitter ou non sa femme. Ces décisions à prendre s'accompagnent d'un état de santé délabrée qu'Erasmo tente de soigner auprès d'un médecin. Ce dernier va tenter via l'hypnose d'apaiser son patient faisant ressurgir des souvenirs. Ce sont ces souvenirs qui vont être le fil conducteur du récit livrant une vie marquée par la violence et l'angoisse.

Ce roman bien que sombre avec un personnage principal peu héroïque se lit facilement et raconte tout en ne disant rien les aspects sombres de la guerre civile du Salvador.
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Vu ce à quoi je m'attendais (le résumé en anglais n'était pas très alléchant), je suis agréablement surprise. On découvre avec le personnage principal des facettes de la situation au Salvador pendant la guerre civile. L'histoire commence lentement et sur un prétexte bizarre, une douleur au ventre. On trouve au début le style de répétitions qui semble caractériser l'image que les auteurs d'Amérique latine ont de troubles émotionnels. Ca s'arrête heureusement très vite, à mesure que le personnage devient plus intéressant.
Malheureusement, la fin du roman a pour moi été d'un ennui profond. Au lieu d'atteindre le dénouement promis par les péripéties du récit, révélées par les souvenirs retrouvés du personnage, on se retrouve avec le type antipathique du début de l'histoire. Tout ça pour ça...
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Deuxième livre lu de Horacio Castellanos Mota (après l'admirable "La Servante et le catcheur"). C'est aussi une réussite. Un style fait de longues phrases traduisant les pensées du narrateur - un journaliste "obsessionnel" - au cours de quelques journées qui pourraient être cruciales dans sa vie. A travers ce récit qui a pour fond le milieu des exilés salvadoriens au Mexique, c'est le passé qui afflue par vagues, comme dans un rêve éveillé. Une intrigue habilement menée et une écriture séduisante se conjuguent pour offrir de très bons moments de lecture.
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Récit à la première personne des quelques jours qui précèdent l'embarquement pour son pays d'un journaliste salvadorien réfugié au Mexique, où il laisse femme et fille sans trop de regrets. Alcoolique, parano, empêtré dans un enchevêtrement de souvenirs plus ou moins conscients et de la violence qui colle à toute l'Amérique centrale, hanté par un médecin retraité qu'il croit dépositaire de ses secrets les plus intimes, ce narrateur nous balade dans ses hésitations et dans les peurs sans nom qu'on associe si facilement aux régimes autoritaires de cette Amérique. Cerise sur le gâteau, l'auteur use de longues phrases qui disent l'errance sans nous perdre, comme si l'inconscient savait parfaitement où il va.
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