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Citations sur Insecte (26)

Ca roulait bien pour un matin. J'ai ouvert la portière, et j'ai jeté celle du dessus sur le périphérique. Et j'avoue ne pas être très contente de mon geste parce que j'ai jeté la plus sage.

J'avais dis une.
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Je repars, dans le couloir et je descends l'escalier. Il faut traverser le boulevard, rentrer à la maison, faire une valise, partir, aller chez l'avocat, divorcer, vivre loin, sous une autre identité. Peut-être sur une île. Tenir un club de voile ou ouvrir une école. A moins qu'un dispensaire. Mais j'ai peur des piqûres. On m'a dit que Besançon. Ou à la neige sinon. Je vais y aller en train. Et je louerai une voiture. j'ai déjà mon code, je n'ai pas le permis. Je vais prendre un taxi. Ou du stop. Stop c'est bien. Mais avant, juste une chose quand même, savoir combien je suis.

Ils ont bu du champagne au restaurant.
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Alors, où en était-je ? Ah oui, enceinte, quelle histoire !
Mon ventre a gonflé d'un coup, c'était à désespérer d'avoir passé presque quarante ans de ma vie à me tenir droite pour ne pas ressembler à mes congénères.
On m'a fait passer un examen, et c'est là qu'on s'est rendu compte que j'attendais des jumelles. J'ai tout de suite demandé si elles n'étaient pas siamoises ; l'idée d'avoir deux enfants joints par l'épaule, le pied ou la rate, me répugnait. Beaux comme on était, mon mari et moi, je nous voyais mal supporter un tel fardeau, d'autant qu'avec lui, si peu bricoleur, ça n'aurait pas été une sinécure de fabriquer une poussette ou un lit au bonnes dimensions. C'est en réfléchissant à ces petites choses du quotidien que j'ai proposé, un peu abruptement, d'en supprimer une.
Le médecin m'a assuré qu'il n'y avait pas de comparaison possible entre des siamoises et des jumeaux. Atteré, il m'a bien expliqué la différence.
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Quand j’étais petite, on s’entendait bien. Le soir, on consultait des guides de voyage et on disait à mon père qu’on aimerait partir ici ou là, alors il nous emmenait. Il n’y avait pas à insister longtemps. Et, plus tard, ma mère a soudain rétréci, elle a changé de pays. Sa contrée est impénétrable, elle est terrée dans l’ombre d’une misère sans limite. Je vais arrêter de la voir.
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Il s’écoule toujours au moins neuf mois entre deux visites de ma fille. C’est son mari qui coince, je crois qu’il n’aime pas l’asile. Quant à venir seule, sans lui, elle y a beaucoup pensé, mais deux cents kilomètres sans copilote, c’est bien dangereux quand on prend des tranquillisants, même occasionnellement. Alors elle m’appelle, ésite, promet de venir et puis retarde, et quand elle arrive enfin, elle dit Tu vois, je suis là. Pour eux, c’est une sortie.
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Quand elle arrive, dans le jardin, elle me fait signe, comme à une petite fille dans le fond d’une cour d’école, comme si j’allais me lever de mon fauteuil et courir jusqu’à elle. Alors je la regarde venir, le visage barré par une vilaine cicatrice parce que Jean-Lou lui a retiré son sourire. Il l’a convaincue de se tirer la peau pour se rajeunir un peu. Elle a beau essayer de me faire croire à la fête de leur vie, de leurs jours, elle a beau me parler d’une pièce de théâtre qu’ils ont vue, d’une bague qu’il lui a offerte ou d’un rêve qu’ils ont eu, je la vois s’étioler, comme une plante trop nourrie, trop gâtée, qui se fane. Il marche derrière elle, avec garçon et fille, mimant la joie et le destin fabuleux qui s’avancent, quand je serai morte.
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Alors je me relève, malgré mes deux bras plâtrés, et je lui crache à la figure. Elle baisse le nez pour que je ne voie pas ma salive couler comme une grosse larme sur sa joue. Elle part avec son pantalon qui traîne par terre et qui cache ses chaussures. Je me dis que dans quelques mètres elle se prendra les pieds dedans et tombera dans sa nouvelle vie sans que j'aie même besoin de pousser. p.137
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_On peut y remédier.

Ma mère me dope, elle a les moyens de m'endormir le soir, de m'éveiller le matin, d'obtenir de moi attention ou sommeil, détente, applomb ou combativité.
Le problème, c'est quand je pars en week-end chez Sophie, dont la mère suspend mes traitements en cachette, elle trouve qu'ils m'abrutissent. Surtout les comprimés contre les allergies, elle dit que, en Décembre, combattre le pollen est un peu forcené.
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Ce dimanche, quand la mère est venue à la morgue reconnaître sa fille, elle a été outrée. Elle a seulement dit que ce n'était pas sa fille, sa fille étant une vraie femme désirable, fabriquée par ses soins et qui n'aurait jamais toléré dans la mort d'avoir les cheveux gras.
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Devant la pharmacie,j'appelle mon mari.J'aime bien sa voix sur son répondeur,ça me rappelle la voix qu'il a quand il perle aux autres.Quand il leur parle,il a une voix trs chaude et douce ,par respect sans doute,alors qu'avec moi il parle par bribes,un peu forcées,c'est la timidité,c'est difficle de trouver le ton juste pour parler à sa femme.
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