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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que ce roman sort de l'ordinaire.
Nous suivons le destin de deux femmes. Une qui participe à sa façon à la révolution russe en tuant des hommes pour libérer les femmes de leur joug.
L'autre, une vieille femme, Jeanne, qui veut aider un écrivain goujat à décrocher le Goncourt.
Deux histoires en alternance, deux époques, deux destins. Vont-elles se rejoindre ?
On rentre doucement dans ces histoires, on se laisse accrocher et après on ne peut plus les quitter. J'ai lu les cent dernières pages d'une traite.
Je suis un peu déçue de devoir quitter les deux héroïnes.
La plume de l'auteur est tellement agrèable.
Mon premier coup de coeur de l'année.
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Un siècle sépare les deux héroïnes de ce roman.

Lena vit en Russie à la fin du XIXe siècle, elle a intimement connu le jeune Lénine. Nous la rencontrons en prison, à Saint- Petersbourg en 1909, elle attend son exécution.

Jeanne était couturière à l'Opéra de Paris. Retraitée , mise au rebut, oubliée de la société, elle s'ennuie dans sa vie routinière. Jeanne passe ses après-midi à attendre dans le métro. Un jour, elle y croise Lucie, une jeune trentenaire en pleurs. Lucie vient d'être abandonnée par Paul, son amant, un écrivain qui collectionne les aventures amoureuses. Elle voulait lui inspirer le roman qui lui vaudrait le Goncourt, devenir unique à ses yeux. Il ne la regarde plus. Lucie demande à Jeanne de rendre à Paul sa clé enveloppée dans un mouchoir bleu.
Lena et Jeanne ont de nombreux points communs. Elles ne sont pas particulièrement belles, elles sont habituées à occuper la place qu'on leur assigne, à se contenter de peu.
Chacune, à un moment donné de leur vie, a atteint ce point de bascule, cet instant où lassée des insultes et des coups, elle décide de réagir, de changer de vie. Elles se sentent investies d'une mission de vengeance, s'inscrivent en sauveur des femmes bafouées.
A Samara, la jeune Lena est mariée de force à Sergueï, un homme rustre qui boit et frappe fort. A la fin du XIXe siècle en Russie, les coups ne sont rien à côté de la faim. le jeune Lénine, terrassé par l'exécution de son frère et la mort de sa soeur apprend à Lena l'importance d'avoir une volonté de fer.
« Tu vois: il suffit de choisir ce qu'on vise, puis d'assortir les moyens aux fins. Rien d'autre ne doit exister que le but à atteindre. »
Lena se répète cette leçon pour sauver femmes et enfants de la violence des hommes. le meurtre de son mari sera le premier de deux cent soixante-douze vengeances. Dans sa prison, elle écrit le nom de ses victimes et se souvient de Lénine, son ambition politique, son exil, ses amours.
Jeanne est fascinée par les faits divers tragiques. Alors qu'elle travaillait dans un cirque, régulièrement violée par les mâles de la troupe (tout comme à l'Opéra de Paris), elle rencontre à Samara celui qui sera son protecteur et l'homme de sa vie. Toute sa vie, elle ne cessera de l'attendre. Sa rencontre avec Paul est fascinante. Suspicieux l'un envers l'autre, ils apprennent à se connaître. Il comble sa solitude, elle l'inspire.
En alternant les deux récits, Eve de Castro éclaire le destin des deux femmes. Deux femmes bafouées, humiliées, violentées qui atteignent leur point de bascule et agissent sans aucun scrupule, aucun sentiment de culpabilité. Les contextes sont ébauchés, de la situation en Russie à l'aube du XXe au Paris contemporain, des vies de Lénine, des parents des uns et des autres. Peut-être trop rapidement pour s'immerger dans l'histoire. D'autant que le ton reste léger malgré les situations tragiques.
L'alternance des deux sujets m'a parfois perdue. Au départ, je me suis passionnée pour Lena, au détriment du passé de Jeanne. Puis la rencontre avec Paul a modifié l'équilibre de mes sentiments.
Si j'ai une petite réserve sur la construction, je suis toujours aussi conquise par le ton ( il est ici parfois ironique) et le style ( l'auteur est une excellente conteuse).
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Fait divers d'une sérial killeuse russe avec en toile de fond la montée en politique de Lénine et la future révolution. En parallèle, de nos jours, à Paris, la vengeance d'une "vieille femme" avec comme motivation, les mêmes souffrances et la même recherche punitive que Popova.
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J'ai aimé les personnages : Jeanne l'octogénaire, retraitée de l'opéra qui sait regarder, écouter et être patiente, éternellement nostalgique de son amour avec Maurice. Paul, l'écrivain coureur de jupons. Léna la justicière russe, rustique mais que l'on arrive pas à détester tant son parcours - comme elle le raconte - semble juste. Et puis Lénine - sa jeunesse, son parcours - qui est présent tout au long du livre dans la correspondance de Léna.
J'ai aimé l'histoire et la manière qu'Eve de Castro a de raconter. Dans ce livre, les hommes payent de leur vie le mal qu'ils font aux femmes. Pourtant on n'est jamais dans l'abominable sauf lorsque Léna raconte la grande famine. Un excellent livre qui fait suite aux autres livres de l'auteur.
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J'étais parti mitigé dans ce roman ... l'alternance des 2 récits, un peu décousue au début; l'histoire qui met un peu de temps à se mettre en place.
Et puis, je me suis laissé happé par cette petite dame ex-couturière, sans plus vraiment de but dans la vie, qui au détour d'une rencontre, décide de ... elle ne sait pas encore trop, mais se met au service d'un écrivain papillonneur au talent indéniable, mais qui disperse son énergie entre ses multiples conquêtes.
Et elle va lui donner à moudre l'histoire de Lena la fameuse tueuse d'hommes de Samara ...
Et là, nos 2 récits se rencontrent, la petite dame, son histoire et son écrivain, et la jeune tueuse russe inspirée par un jeune Lénine pas franchement sympathique (au contraire de la tueuse à la grosse santé).
Jusqu'au dénouement final, envisagé au départ, mais plutôt inattendu à la fin, je ne vous en dis pas plus ;-)

Au final, un roman bien plaisant à lire, entre la grande histoire russe pré-révolution, et la petite histoire de nos 2 protagoniste écrivain et petite main.
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Le titre est assez évocateur. C’est une histoire sombre. De vengeances. Plutôt de deux histoires en parallèle, de deux mondes et époques: russie prérévolutionnaire et le Paris littéraire de nos jours.

Une tueuse d’hommes sévit pour la bonne cause à Saint Pétersboug en 1909. C’est une terrible justicière qui assassine dans le seul but de délivrer les femmes de leur tyran domestique et par fidélité au jeune Lénine. Une contemporaine, celle de Jeanne une octogénaire ancienne couturière qui s’en prend à un écrivain coureur de jupons en mal d’inspiration pour venger une jeune femme bafouée.

J’ai eu du mal à entrer dans cette lecture car cette double narration m’a au départ déstabilisée. Et puis j’ai apprécié la suite. A mesure que les barrières tombent, que les personnages se dévoilent et que l’on comprend les mobiles de chacun. C’est très bien écrit, la psychologie bien cernée, l’ambiance de chaque époque respectée. Le sujet est original.
A découvrir si vous aimez les histoires qui s’imbriquent les unes dans les autres, le mélange de la fiction avec l’Histoire et les personnages forts.
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