Accroché à l'impossible, je vivais une passion qui n'avait pu trouver son terme, son point de libération, et qui mettait un temps infini à mourir.
Je sais que je ne suis plus rien pour toi. Je suis une flamme qui brûle dans une pièce où l'air manque. Alors elle brûle sottement, à l'abri des regards, minuscule. Elle est pourtant bel et bien là. Elle consume ce qu'elle peut avec le peu d'air elle dispose. Et ça prend du temps…
C'est le propre des gens qui se protègent de notre amour que de s'octroyer le droit à l'imprévisible, se désolidarisant de la plus implacable façon, comme pour dire : tu ne m'envahiras pas, je ne suis pas à toi, je suis libre, et d'abord libre de toi.
Vivement que quelqu'un d'autre me foute à genoux.
Vivement l'après toi.
Vivement : libre de toi. Prisonnier de l'avenir.
J'aimerais que les choses soient un peu plus compliquées. Mais nous sommes parfois réductibles à une poignée de vérités bien décevantes.
Seul.
Je connais.
Prendre le pli. Je l'ai pris.
Je suis à présent seul au-dessus de mon café, voilà la stricte modestie de ma solitude.
La nuit enivrante et enivrée trouve un terme au petit matin et il ne servirait à rien de se revoir en plein jour.
Vivre est un effort : c'était désormais sa seule certitude. Alors c'était un effort de ne pas être triste, c'était un effort de penser que la vie lui réservait le meilleur, c'était un effort de ne pas céder à lui-même. Il s'en fallait de peu parfois pour qu'il ne s'abandonne de nouveau à sa nature : la noirceur. Alors il se reprenait. Il lui fallait se raccrocher coûte que coûte à ce pari qu'il avait fait avec un brin de volontarisme : l'optimisme.