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Un texte qui se compose de trois parties. Aux côtés de Line nous allons vivre l'horreur du drame et puis l'après. Comment réussir à renaître? Est-il seulement possible d'être à nouveau celle qu'elle était?

Ce roman est fort dans sa psychologie. Il nous tient en haleine parce qu'on a besoin de savoir comment Line va s'en sortir. Quelles sont les ressources externes mais aussi intérieures qu'elle va trouver pour reprendre le goût à la vie. Elle a eu la vie sauve mais elle doit apprendre à vivre avec le fait que tous n'ont pas survécus.

Dans la première partie, on va vivre le séisme aussi aux côté de son conjoint. Lui qui est un spectateur impuissant. Lui qui après le soulagement, va devoir vivre avec Line alors qu'elle n'est plus elle-même. Qu'elle se débat sans cesse avec le "tap, tap, tap". Ca sera aussi l'occasion de découvrir Line lorsqu'elle était plus jeune, de voir que ce séisme n'est pas son premier miracle. Elle porte en elle des fêlures.

La seconde partie, c'est le voyage vers une île, vers l'absence du bruit, sur les traces de celle qui l'a accompagnée durant l'ensevelissement, Saki. L'occasion pour Line de trouver de nouveaux repères et d'à nouveau, avancer. A travers l'écriture, elle retrouvera aussi la mémoire.

Nous allons aussi découvrir l'enfance de Saki avec ses moments importants qu'elle a contés à Line. Deux femmes qui sont liées par un même drame. Line sent qu'elle a besoin de la retrouver pour se retrouver.
Enfin, une dernière partie "revenir" qui sera la conclusion de ce grand voyage.

Ce roman est fort parce qu'il nous dépeint avec beaucoup de justesse les tourments d'une personne ayant survécu à la mort. On sent que la psychologie a été travaillée avec doigté. On se plonge dans la vie de Line, dans son présent et son passé. Cette femme qui m'a touchée.
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Que c'est étrange de commencer un livre qui parle d'un séisme au Japon et d'entendre aux informations qu'au même moment un séisme a réellement eu lieu à peine à 350 km de là où se déroule l'intrigue... quand la fiction rejoint la réalité, c'est bizarre, glaçant même.
Reçu ce roman dans le cadre de la masse critique de Babelio, je découvre cette autrice à la plume délicate.
Ici, nous sommes au Japon au printemps 2024, Line mariée à Thomas, qui lui déteste l'avion, est hôtesse de l'air. Line, qui n'aurait pas du prendre ce vol normalement, se trouve en escale à Tokyo. Elle décide de visiter un temple quand le big one, un tremblement de terre redouté depuis des années, l'avale tout entière sous terre. Elle y restera bloquée 8 jours durant avant qu'on la délivre. C'est le début du livre et il est déjà intense...
Lorsqu'elle est rapatriée en France, le retour à la vie normale semble impossible, les souvenirs se dissolvent, le choc post-traumatique la submerge et les traumatismes d'un ancien accident refont surface.
Et Line aussi est à la surface d'elle-même, ne sachant plus qui est celle qu'on a sauvé de sous terre, son corps flotte, son esprit se disloque alors nul autre que la fuite d'elle-même n'est possible. C'est auprès de l'eau, sur une presqu'île de l'atlantique qu'elle réapprendra à vivre...
J'ai vraiment aimé ce roman à la fois juste, précis et profond sur les affres, les tourments que laissent un traumatisme en soi, j'ai aimé cette écriture fluide et légère comme l'eau pour raconter la terre. C'est une très belle découverte qui m'a donné envie de lire Les heures solitaires, son précédent roman.
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Insula désigne l'insularité donc la vie sur une île (ici, le Japon) mais aussi cette région du cerveau où se gèrerait (hypothèse de scientifiques ) la dépendance, le dégoût ou la conscience.
La polysémie du terme est traitée dans le roman puisque l'histoire se déroule entre France et Japon, et l'héroïne voit sa vie vasciller lorsqu'elle assiste à un séisme catastrophique sur l'île nippone, en 2024.
Le roman démarre par la vie de l'héroïne, Line, peu de temps avant la catastrophe (elle est hôtesse de l'air) et nous déroule un chapitre sur deux son enfance en mode accéléré (avec la redondance de son rêve de voler d'où sa passion pour la danse).
Elle survit au séisme mais avec un traumatisme psychologique lourd. Elle cherche désespérément la femme avec laquelle elle est restée sous les décombres de longs jours. Son mari, Thomas, essaie de comprendre dans quel monde vit sa femme devenue énigmatique dans ses comportements.

Le scénario est intéressant mais la pauvreté langagière et lexicale est décevante.

Merci néanmoins à l'opération masse critique pour ce roman qui n'aura pas été compliqué à lire.
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"Être une survivante se paye. D'une manière ou d'une autre, on le paye."

Line, jeune hôtesse de l'air parisienne un peu lisse, se retrouve enterrée pendant 8 jours suite à un tremblement de terre au Japon. Elle survit miraculeusement. de retour chez elle, elle doit affronter son stress post-traumatique et un syndrome de Lazare.

Un roman écrit de façon assez poétique, qui mêle temps présent et temps passé en découpant chaque chapitre en deux. Comment se remettre de l'indicible? Comment vivre avec la culpabilité d'être parmi les "chanceux"? Et peut on réellement "revenir"? le thème plutôt classique mais exploré sous plusieurs aspects. Il m'a fait pensé à certains moments à Croire aux fauves de Natasscha Martin.

Malgré ces jolies bases, je n'ai pas vraiment accroché. Les personnages manquent de profondeur (le gentil copain parisien, les îliens un peu bourrus mais authentiques). Et le style m'a un peu agacé (les phrases sans verbes qui répètent la même idée sous plusieurs forme jusqu'à l'excès).

Cela reste tout de même une lecture rapide et sympathique qui amène quelques réflexions intéressantes!
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C'est le livre d'une douleur intense et incognoscible, d'une de ces douleurs que ne prouve aucune trace physique ; une de ces douleurs qu'autrui n'admet que parce qu'une date liée à un événement en est à l'origine et que — par chance — de nos jours on reconnaît et on décrit ce syndrome. Mais pour les proches, même les plus aimants, cela ne dure que trop — comme — si le souffrant s'y complaisait. Ils font des efforts, admettent, mais ne comprennent pas. Ils n'ont d'ailleurs pas la force — je ne parle pas d'aider à la porter — mais tout bonnement de la côtoyer. Ils n'ont pas la patience. Ils n'ont pas le temps. Ils voudraient que la vie antérieure reprenne immédiatement après la disparition de la cause, cause qu'ils réduisent à une part infime du préjudice. Alors, le moment vient toujours où la remarque fuse, emballée de conseils ouatés avec, par surcroit, l'intention thérapeutique de sortir l'être cher de sa torpeur. le syndrome de Stress post traumatique ne se dissipe pas sur commande, il est là, il a creusé son nid, il se nourrit des ressources de son hôte jusqu'à leur tarissement, quand le dolent doute de tout et de tous et que son reliquat de vie ne tient plus qu'à un fil.

Mais Insula n'est pas un essai psychiatrique ; cette douleur transparait d'une histoire touchante habilement contée par Caroline Caugant : une enfance, des projets, des rencontres, d'autres épreuves, d'autres vies croisées et, peut-être… l'espoir.
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C'est le deuxième roman après Les heures solaires que j'ai eu le plaisir de découvrir. L'écriture sensible et poétique de Caroline Caugant sait transmettre des émotions pures. Par les thèmes choisis, elle nous fait réfléchir sur les conséquences de traumatismes infligés à notre mémoire et à notre corps. Comment admettre qu'ils sont bien présents? Quels sont les mécanismes ? Comment les comprendre et vivre avec? C'est toutes ces questions que l'auteur explore à travers ce roman. Insula nous permet de voyager à travers une île que l'on vit, qui se dessine de pages en pages et qui reflète à chacun son refuge intérieur.
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Comment vivre quand par deux fois la mort n'a pas voulu de vous, quand elle a à chaque fois choisi un autre que soi ?

Line, hôtesse de l'air, embarque sur un vol en direction de Tokyo, au printemps 2024. A son arrivée, elle se promène en ville lorsque soudain le violent tremblement de terre, Big One, l'engloutit. Avec Saki, compagne d'infortune, qui lui raconte sa jeunesse pour habiter l'obscurité et l'attente angoissante, elles vont rester plusieurs jours sous terre avant d'être retrouvées. de retour à Paris, l'onde de chocs continue pour Line. Et pourtant, elle a la volonté de renaître tel le phénix de ses cendres.
C'est ce chemin de reconstruction que nous conte Caroline Caugant, entre souvenirs et présent.

Un sujet intéressant, avec le choix d'une dystopie proche, qui permet de faire de ce récit un presque conte. Une belle plume poétique. de belles descriptions de Tokyo mais aussi de paysages sauvages d'une terre perdue dans l'Atlantique.
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Hôtesse de l'air, Line aime passionnément ce goût de liberté que ces allers-retours en avion lui procurent. Cette sensation de mouvement permanent, d'aventure incessante, voilà qui est grisant pour elle. Un matin, au printemps 2024, alors qu'elle est d'astreinte, elle se voit contrainte d'aller remplacer au pied levé une collègue malade sur un vol jusqu'à Tokyo. Là bas, c'est l'Hanami, la période des cerisiers en fleurs, une expérience que Line n'a encore jamais vécue. C'est à ce moment-là, une fois arrivée en terre nippone, que survient le Big One, gigantesque tremblement de terre dévastateur et redouté par tous … et Line se retrouve ensevelie sous les décombres, jusqu'à ce qu'on la retrouve miraculeusement 8 jours plus tard.

De retour chez elle, auprès de son compagnon, Thomas, Line n'est plus la même. Étrangère au monde qui l'entoure, à fleur de peau, effrayée et en colère, Thomas ne reconnaît plus celle dont il est tombé éperdument amoureux. Et tandis que Thomas pense qu'elle doit oublier pour avancer, Line a le besoin de repenser à ce traumatisme et, justement, de recoller les bout cassés, de reconstituer l'histoire telle qu'elle l'a vécue. C'est ainsi qu'elle part sur une petite île de l'Atlantique, sans dire un mot. Elle s'évapore pour mieux se reconstruire, pour donner une chance à son corps et son mental de se reconstruire, à l'unisson.

Cinq ans après son premier roman, Caroline Caugant revient avec un roman empreint de douceur et de délicatesse et brosse le portrait d'une femme brisée, à la reconquête de son histoire. La plume envoûte et nous fait passer un merveilleux moment de lecture.
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Insula de Caroline Caugant
Éditions du Seuil

Line et Thomas vivaient un bonheur simple, lui enseignant, elle hôtesse de l'air parce qu'un travail répétitif ne lui aurait pas convenu, alors elle vole, d'un pays à l'autre.
Line est une miraculée, reconnaissante à la vie pour cela, mais tout de même rescapée suite à un violent séisme survenu à Tokyo durant le printemps 2024. Tandis qu'elle faisait escale dans la ville, elle a été engloutie dans les entrailles de la terre puis retrouvée une semaine plus tard.
Elle doit sa survie à Saki, une autre jeune femme piégée avec elle, c'est celle-ci qui a maintenu le dialogue, entre souvenirs d'une enfance sur la côte atlantique et légendes japonaises.
La vie a repris son cours, néanmoins, las de donner le change, le corps de Line a lâché. le traumatisme a laissé de profondes cicatrices dans son corps et surtout dans sa tête. La violence des images revient par bribes, l'empêchant de continuer à mener sa vie.
C'est une île qui a abîmé la jeune femme, c'est une île qui lui apportera la guérison. Line va chercher la maison brune au bord de l'atlantique, celle qui lui permettra de laisser les fantômes de sa vie s'exprimer et peut être s'en aller.
Deux histoires se répondent dans ce roman délicat. L'histoire de Saki et de sa disparition volontaire à l'instar des Jôhatsu, les évaporés, ceux qui décident de disparaitre après un licenciement, un divorce ou autre coup dur. Et l'histoire de Line qui a frôlé la mort par deux fois et a été épargnée. C'est l'histoire de sa reconstruction.
« Cortex, insulaire – ou insula, île en latin. Cachée dans les profondeurs du cortex cérébral, l'insula a un rôle dans les expressions interpersonnelles, dans les processus émotionnels. Elle est impliquée dans l'intensité de la douleur, dans le rire et les pleurs, dans l'empathie et la conscience de soi, ou encore dans l'orgasme. ... son atteinte peut provoquer le vertige, l'anxiété, une certaine vulnérabilité. le sentiment d'être déconnecté de soi-même et des autres.
L'insula est la source des émotions. Cette île en nous est donc aussi vitale que le coeur, les poumons, le foie, le pancréas ou les reins. Sans elle, il n'y aurait ni fracture ni guérison. »
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Caroline Caugant semble trouver ses sources d'inspiration dans l'un des premiers éléments de la terre, l'eau. Son nouveau roman – après son très remarqué Les heures solaires – est une rivière de mots entremêlés de poésie et de réalisme autour d'un personnage : Line, hôtesse de l'air et survivante d'un tremblement de terre à Tokyo lors d'une escale dans la capitale japonaise.

Line s'envole pour le Japon et son compagnon Thomas, enseignant, est toujours inquiet de la savoir dans ce grand oiseau métallique, lui qui a la phobie des avions. le lendemain, il voit à la télé les premières images de l'impressionnant séisme survenu quelques minutes plus tôt. Appels en série : où est Line ? Line est une miraculée, retrouvée plus d'une semaine après les premières secousses. La terre l'a rejetée après l'avoir avalée dans ses entrailles. Si physiquement, Line s'en sort bien, son état mental est évidemment bien chaotique. Elle se cherche elle-même, dans ce corps transformée en secousses telluriques. Cauchemars à la chaîne et « tap, tap, tap » ce refrain avec Saki. Une seule chose peut la sauver : partir à la recherche de cette inconnue, aller sur cette île perdue que lui a décrit cette compagne dans le ventre de la terre.

Surprenante histoire que celle d'Insula. Celle d'une reconstruction mais sur un terrain inhabituel, avec narration tout en douceur face à la brutalité su séisme. Une fusion entre la terre et le corps où s'ajoute une Dame nature à la fois dévastatrice – avec l'aide de la main de l'homme – et réconfortante. Survivre à un drame n'est pas chose aisée : la culpabilité – pourquoi moi suis-je encore en vie – et l'onde de retour une fois que le calme est revenu. Là on mesure qu'une crevasse vous sépare entre avant et après. Flash-backs s'entrecroisent comme un pas de deux sur le fil du destin ; un roman comme une toile qui se tisse.

L'eau, la terre, les airs, tout le poumon de la vie dans une série de métaphores nées sous la plume lierreuse de la romancière.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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