Insula de
Caroline Caugant
Éditions du Seuil
Line et Thomas vivaient un bonheur simple, lui enseignant, elle hôtesse de l'air parce qu'un travail répétitif ne lui aurait pas convenu, alors elle vole, d'un pays à l'autre.
Line est une miraculée, reconnaissante à la vie pour cela, mais tout de même rescapée suite à un violent séisme survenu à Tokyo durant le printemps 2024. Tandis qu'elle faisait escale dans la ville, elle a été engloutie dans les entrailles de la terre puis retrouvée une semaine plus tard.
Elle doit sa survie à Saki, une autre jeune femme piégée avec elle, c'est celle-ci qui a maintenu le dialogue, entre souvenirs d'une enfance sur la côte atlantique et légendes japonaises.
La vie a repris son cours, néanmoins, las de donner le change, le corps de Line a lâché. le traumatisme a laissé de profondes cicatrices dans son corps et surtout dans sa tête. La violence des images revient par bribes, l'empêchant de continuer à mener sa vie.
C'est une île qui a abîmé la jeune femme, c'est une île qui lui apportera la guérison. Line va chercher la maison brune au bord de l'atlantique, celle qui lui permettra de laisser les fantômes de sa vie s'exprimer et peut être s'en aller.
Deux histoires se répondent dans ce roman délicat. L'histoire de Saki et de sa disparition volontaire à l'instar des Jôhatsu, les évaporés, ceux qui décident de disparaitre après un licenciement, un divorce ou autre coup dur. Et l'histoire de Line qui a frôlé la mort par deux fois et a été épargnée. C'est l'histoire de sa reconstruction.
« Cortex,
insulaire – ou
insula, île en latin. Cachée dans les profondeurs du cortex cérébral, l'
insula a un rôle dans les expressions interpersonnelles, dans les processus émotionnels. Elle est impliquée dans l'intensité de la douleur, dans le rire et les pleurs, dans l'empathie et la conscience de soi, ou encore dans l'orgasme. ... son atteinte peut provoquer le vertige, l'anxiété, une certaine vulnérabilité. le sentiment d'être déconnecté de soi-même et des autres.
L'
insula est la source des émotions. Cette île en nous est donc aussi vitale que le coeur, les poumons, le foie, le pancréas ou les reins. Sans elle, il n'y aurait ni fracture ni guérison. »