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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Line, hôtesse de l'air, fait escale à Tokyo lorsque le Big One - le Grand Séisme - fait s'ouvrir la terre qui l'absorbe toute entière. Coincée huit jours sans secours, ni nourriture ou eau, elle survit. de retour à Paris auprès de son mari aimant, elle ne trouve pas de réconfort. Stress post traumatique, syndrome du survivant: comment reprendre sa vie normalement quand ses pensées restent enterrées à des milliers de kilomètres de là? Alors, elle décide de partir retrouver ce qu'elle a perdu: elle-même.
Superbe roman dévoré d'une traite, quelques heures rares d'une incroyable sensibilité, j'ai été happée par cette histoire et par le parcours de Line, sa vie intérieure, ses doutes et ses peurs, la difficulté d'avancer, de s'arracher à la facilité qui entrave... c'est une superbe découverte, envoûtante, un récit intime mais implacable, avec des personnages fragiles et forts, bref, que du bonheur.
Je remercie Babelio et les éditions Seuil de m'avoir fait découvrir cette autrice et ce livre en particulier (apparemment c'est son second, je vais donc vite chercher le premier...) dans une édition de Masse Critique, c'est un très bon roman pour la rentrée littéraire de janvier.
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Je découvre avec ce livre la plume sensible et délicate de Caroline Caugant.
Un récit à la fois aérien, léger comme un pétale de fleur de cerisier, délicat mais tout aussi puissant, qui parle de ce qui nous ancre (de terre, de racines, d'origines) mais aussi de ce qui s'élève, le léger, le flottant, l'effacé, la fuite.
Line est une fille de l'air, ancienne danseuse clouée au sol à cause d'une blessure, à présent hôtesse sur des vols longs courriers et en couple avec Thomas. Alors qu'elle n'aurait pas dû se trouver là, la voilà à Tokyo, lors du Big One. (Ce gigantesque et destructeur séisme attendu par le Japon depuis des années et que l'autrice imagine se produire au printemps 2024). La terre l'englouti 8 jours durant, la fait disparaitre pour la libérer enfin, dans un retour à la vie difficile. le noir puis la lumière, des souvenirs qui s'effacent, la résurgence d'autres, le choc post-traumatique, la quête de soi-même, de l'autre qui s'est volatilisée.
Le Japon, monde flottant, comme un fil rouge dans cette histoire, pays des jōhetsu, les évaporés, disparus volontaires.
C'est sur une île de l'Atlantique que Line va réapprendre à vivre, chasser les fantômes du passé, se réveiller, respirer, s'alléger. Une renaissance qui passe par le corps, les sensations. Il en est beaucoup questions dans ce livre : les bruits, les odeurs, les vibrations, les perceptions.
J'ai beaucoup aimé cette histoire , la fluidité de sa construction, les références au Japon, pays où j'ai vécu et dans lequel j'ai de nombreux souvenirs.
J'ai été très sensible à l'idée que les lieux peuvent panser les plaies , effacer les cicatrices et soigner les fêlures des personnages .
Merci à Babelio pour cet envoi lors d'une masse critique privilégiée. J'ai très envie de découvrir l'autre roman écrit par l'autrice : "Les heures solaires".
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A la lecture de la 4ème de couverture je me doutais bien que j'allais apprécier cette lecture. Cela s'est confirmé quand j'ai découvert les premières pages et suis complètement tombé sous le charme de l'écriture.

L'histoire est celle de Line, une hôtesse rescapée d'un séisme, comme il y en a peu dans l'histoire, survenu à Tokyo alors qu'elle y était en escale. Pendant 8 jours elle restera sous terre avant d'être enfin secourue...
Vous vous imaginez aisément qu'un tel évènement laisse des traces et ma seule peur était que ce roman soit trop "lourd" surtout au vue de l'actualité (le séisme qui a encore secoué le Japon le 1er janvier). J'ai donc apprécié la construction qui alterne entre passé (enfance) et présent, j'ai trouvé que cela nous laissait le temps de reprendre notre souffle.

J'ai trouvé l'écriture très belle, très touchante, l'auteure a su transmettre les émotions. J'ai perçu les ondes de chocs qui secouaient Line à son retour sur Paris et j'ai souffert avec elle avant de l'accompagner sur le chemin de sa renaissance.
Je ne vous dis pas tout, même s'il y aurait tant à dire, car cette histoire qui n'est pas seulement celle de cet évènement et de ses répercutions, se dévoile petit à petit...

Un très beau roman sur la résilience des hommes. A lire.
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Reçu dans le cadre d'une masse critique Babelio, Insula était un roman qui attisait ma curiosité et je suis loin d'être déçue de ma lecture. Caroline Caugant propose un court roman plutôt audacieux où le grondement de la terre se fait entendre et ressentir, comme si elle prévenait qu'elle reprenait ses droits. C'est à travers le personnage de Line, hôtesse de l'air et en couple avec Thomas que l'autrice nous raconte les griffes dans les façades, le bruit d'une terre qui tremble sous les pieds de Line à la sortie d'un temple à Tokyo. 2024, il avait été prévu. Un big one soudain qui va ensevelir Line dans la noirceur des décombres pendant huit longs jours. Miraculée, elle est rapatriée, mais les souvenirs reviennent comme des vagues déferlantes. le stress, la peur, les souvenirs qui la font basculer la pousse dans une détresse psychologique. Puis un jour, elle part. Elle a ce besoin viscéral de solitude pour se reconstruire parmi les vivants. Insula sera l'île d'une certaine résurrection. Insula, c'est le lieu d'enfance de Saki, une amie des décombres, de l'enfer. Alors que des séismes ont eu lieu récemment, le roman de Caroline Caugant est une superbe découverte. Écrit entre passé et présent et de différents points de vue, Insula à un côté sombre et lumineux. le chemin que mène Line sur la guérison est très bien décrit. Nos questionnements trouvent réponse petit à petit et laisse une jolie trace lorsque se referme le livre grâce à une plume sobre et élégante. 

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Pour ma part,

Non sans rapport avec l'actualité au Japon en ce triste début d'année, c'est avec un vif intérêt que je me suis plongée dans ce récit qui explore les conséquences psychologiques d'un stress post-traumatique, appelé syndrome de Lazare, vécu par une hôtesse de l'air, Line, lors d'un très grave séisme à Tokyo.

"À son retour de Tokyo, la Compagnie l'avait déclarée inapte et l'avait suspendue des plannings de vol. Elle était en arrêt maladie pour le moment. Ensuite, pour une période non déterminée, elle travaillerait au sol. Avant de reprendre les vols, elle serait examinée par le médecin du travail."

Rescapée des entrailles de la terre, du chaos et de la mort, Line doit affronter ses démons et accepter son destin pour réapprendre à vivre.

"Je n'ai pas compris tout de suite l'impact que cet événement aurait sur ma vie. C'était un miracle, c'est ce que tout le monde répétait, alors j'ai fini par y croire. le reste est venu plus tard. Être une survivante se paye. D'une manière ou d'une autre, on le paye. "

La narration à la troisième personne oscille entre le passé, le présent et le point de vue des personnages clés : Line, Thomas et Saki.

Ce procédé est un style littéraire pour marquer la dichotomie entre la douleur et l'instinct de survie, le chaos d'une existence dépourvue de sens et l'espoir... Là dessus je ne vous en dis pas plus vous le découvrirez en lisant le roman.

À mon sens, en dépassant le récit d'aventure initiatique à proprement parler, Insula est un exutoire, c'est-à-dire un recueil de souvenirs et de sensations, de celles qui furent gravées dans la chair, l'âme et les sens enfin portés par écrit, comme une délivrance, un accomplissement. Dans le but de les surmonter, de les exorciser et enfin renaitre.

Le chemin vers la paix intérieure est ardu et les images du récit sont tantôt oppressantes, tantôt oniriques avec quelques éclaircies versifiées pour enfin revenir au présent et à la réalité :

"Noir total
Absolu
Comme le blanc le plus pur

Nuit infinie Nul écho
Nulle trace

Noir vorace
Comme les gouffres
Où meurent les étoiles"

J'aime les récits psychologiques en général et j'ai adoré celui-ci en particulier car, connaissant plus ou moins le milieu des PNC, j'ai eu beaucoup d'empathie pour le personnage de Line.

Je recommande chaleureusement.

Youtube : https://youtu.be/7sqZX1XjW08?si=2LXuQ7usUe54xZdH

Blog: https://www.aikadeliredelire.com/2024/01/insula-netgalleyfrance-lu-approuve.html?m=1
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J'ai dévoré ce livre dès que je l'ai reçu grâce à masse critique.
J'ai dévoré ce livre comme le séisme a dévoré Line sans la tuer mais en la faisant renaître.
J'ai dévoré ce livre comme un écho à mes propres séismes.
J'ai dévoré ce livre comme un miroir à mes propres renaissances.
J'ai dévoré ce livre et je l'ai gardé pour moi avant de pouvoir en parler comme si je voulais l'emprisonner égoïstement avant de le libérer le moment venu afin qu'il puisse donner ce puissant souffle à d'autres.
J''ai dévoré ce livre car il parle à tous et que ce séisme à Tokyo pourrait être n 'importe quel séisme...la mort d'un enfant ,une agression sexuelle ,un cancer ,une trahison d'un être aimé,la perte de sa maman,une emprise toxique ,un exil...
J'ai dévoré ce livre parce que Line renaît de ses blessures invisibles ,
Parce que Line a cette volonté d'avancer.
J'ai dévoré ce livre parce qu'il parle aussi de notre place dans ce monde à travers le regard de Saki.
J'ai dévoré ce livre pour cette écriture magnifique,poétique,douce malgré les orages intérieurs.
J'ai dévoré ce livre parce qu'il est tout simplement magnifique et que j'aurais voulu lui mettre toutes les étoiles ciel ,celles qui ont éclairé ma lecture.
J'ai dévoré ce livre pour qu'il fasse à jamais partie de moi ,que ces mots restent gravés dans mon coeur,que son souffle m'aide à respirer ,que sa beauté floute la laideur,que sa poésie adoucisse mon monde et que son chant d'espoir accompagne mes jours.





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J'avais découvert avec plaisir en 2019 Les heures solaires pour les 68 Premières Fois, un roman lumineux sur la mémoire familiale et le poids des secrets.

Ce deuxième roman, Insula, parle aussi de la mémoire, celle du corps, à travers l'histoire de Line hôtesse de l'air, survivante miraculée d'un séisme monstrueux à Tokyo où elle se trouvait en escale. Elle est vivante mais à quel prix ? Son mari, ses amis, personne ne peut imaginer, et encore moins comprendre, le chaos intérieur, le délabrement de son être. Elle n'arrive même pas à en parler. Au sortir de l'hôpital à Paris, il y a eu ces propos étranges auxquels elle n'a jamais donné d'explication.
"On y va, Lyne? On rentre à la maison ?
-Et elle?
- Elle? de qui parles-tu mon amour ?
[...]Il attendit, prêt à tout entendre, mais Line se tut."

Insula, l'île du Japon, où tout est arrivé.
"Puis un jour, les souvenirs de Tokyo sont remontés avec une telle clarté, une telle intensité, qu'ils l'ont submergée. Alors elle a fui.
Elle est partie là où l'appelait sa mémoire."

Insula, une autre île, où Line va se réfugier à la façon des jōhatsu, les disparus volontaires japonais, les "évaporés". En lisant le roman vous saurez pourquoi. C'est la deuxième partie. Très belle. Parce qu'elle est comme anesthésiée, c'est d'abord à travers tous ses sens que Line va se reconnecter à elle-même. Et l'écriture nous donne à percevoir au plus près ce chemin de reconstruction qu'elle ne peut faire que seule à son rythme, pour faire le deuil de choses enfouies profondément, l'une des années auparavant, dont le souvenir est venu "frapper à la porte de sa conscience" alors qu'elle était ensevelie et l'autre directement liée au séisme de Tokyo.

Insula, le cortex insulaire, qui a un rôle important dans les processus émotionnels, notamment dans le sentiment de déconnexion de soi-même et des autres...

Un roman très riche dont je ne vous ai dit qu'un minimum, pour que vous découvriez les légendes japonaises sur les séismes, comment Line a survécu, comment elle a "recousu sa mémoire" pour revenir à la vie. Coup de coeur pour cette histoire à la folle sensibilité !

Merci pour cette mase critique privilégiée aux éditions du Seuil et à Babelio
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Line est une survivante. Hôtesse de l'air, elle est en escale à Tokyo quand le Big One, le séisme tant craint arrive. Pendant 8 jours et 8 nuits, elle reste coincée sous la terre avant d'être sauvée. Quand elle est de retour à Paris, auprès de Thomas son compagnon, elle a beaucoup de mal à reprendre pied. Pourtant le service médical de la compagnie essaye de la mettre en alerte, qu'il faut qu'elle soit suivie, mais elle n'en tient pas compte. Les deux amoureux s'éloignent, Thomas étant persuadé que le plus dur est passé, Line est incapable de s'extraire de ces 8 jours d'horreur. Pour s'en sortir, elle se rend compte qu'elle va devoir entreprendre un voyage sur une île française, intimement liée à ce qu'elle a vécue.
Cette rentrée littéraire d'hiver 2024 nous gâte, encore un vrai petit bijou ! J'ai trouvé ce livre magnifique. Il est d'une telle sincérité. J'ai réellement ressenti la détresse de Line, j'ai eu envie de lui prendre la main, de la serrer dans mes bras pendant toute sa descente aux enfers. le personnage de Line, sa psychologie est travaillée très finement et finit par totalement happée le lecteur. Et la construction de ce livre, en trois temps, sert très très bien le propos. Gros coup de coeur.
Merci à Netgalley et Seuil pour cette lecture.
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C'est le deuxième roman après Les heures solaires que j'ai eu le plaisir de découvrir. L'écriture sensible et poétique de Caroline Caugant sait transmettre des émotions pures. Par les thèmes choisis, elle nous fait réfléchir sur les conséquences de traumatismes infligés à notre mémoire et à notre corps. Comment admettre qu'ils sont bien présents? Quels sont les mécanismes ? Comment les comprendre et vivre avec? C'est toutes ces questions que l'auteur explore à travers ce roman. Insula nous permet de voyager à travers une île que l'on vit, qui se dessine de pages en pages et qui reflète à chacun son refuge intérieur.
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