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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bonjour les babeliophiles pâtit retour sur ma dernière lecture de 150 pages sur ma liseuse.
Après le coup de coeur que j'avais eu en lisant Minute de décadence me voilà parti à lire Les heures errantes.
Fabrice Causapé nous livre un roman noir dérangeant sur la seconde guerre mondiale et plus particulièrement sur la collaboration qui pour moi ne peuvent être que des traîtres peut importe la raison. Nous suivons Valery qui choisi le mauvais côté et qui va s'en donné à coeur joie à torturer ,tuer, profiter de son statut.
Un livre dur qui nous montre ce côté abject de cette p****** de guerre.
Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
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Encore un choc que cette lecture de Fabrice Causapé !

Inspiré de la courte et sombre vie de Pierre Paoli, collabo notoire auquel on doit des centaines de déportations, assassinats, vols, tortures et autres abominations pour le compte de la Gestapo sous Vichy, ce récit, à la 1ère personne, d'une densité tranchante, nous laisse comme saoulés de cruauté gratuite, de vile humanité et de vacuité absolue. Car il est aussi court, glaçant et vain que l'existence de ce Cazadis qui en est le personnage principal (on ne peut décemment pas dire le héros).

La redondance des scènes de violence, des épisodes d'interrogatoires sanglants concourt à cette sensation de vertige, de spirale inextricable. La phrase brève, sèche, froide, souvent cynique, faussement naïve, faussement justifiée, faussement héroïque m'a rappelé « la petite musique » de Céline qui sied parfaitement à l'ambiance autant qu'à la réflexion sur la condition humaine. Dans ce roman, on plonge sans transition au coeur de l'incohérence psychologique où les pires actions sont parfois le fruit d'u simple désamour d'enfance, où les pires atrocités sont perpétrées par le seul désir d'être aimé, où les inhumanités les plus abjectes sont dictées par un sentiment de vengeance personnelle et aveugle où la mort n'a plus pour écho que la mort.

F.Causapé nous livre une nouvelle fois un livre amer, cruel et intelligent, empli d'un vide ontologique que rien ni personne ne peut combler, qui nous interroge sur la portée insoupçonnée des blessures d'enfance, sur les conséquences funestes de la mésestime de soi, à la fois psychologiques, sociologiques et existentielles.

Une nouvelle manière d'illustrer cette page sombre, honteuse et déniée de l'Histoire. C'est âpre, dur, effroyable, superbement écrit et magnifiquement désespéré.
Du Léon Bloy contemporain ?
Non, du Causapé et je recommande +++
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Valéry Cazadis, jeune Français à l'enfance pas très heureuse, aux désillusions et humiliations récurrentes décide de choisir de camp des nazis plutôt que celui des résistants durant la Seconde Guerre mondiale.

Ses crimes racontés avec froideur à la première personne démontrent dès le début du livre qu'il n'a aucun remords et qu'il prend même plutôt du plaisir à torturer et à tuer ses victimes.

Malgré cette noirceur, le livre m'a beaucoup plu et je l'ai dévoré en quelques heures.

Un nouvel auteur (auto-édité qui plus est) à découvrir et à ajouter à ma longue liste !
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Aujourd'hui, je vous parle de «Les heures errantes» de Fabrice Causapé et c'est en autoédition.
L'auteur vous propose un roman noir très dur.
*****
Durant la deuxième guerre mondiale, Valéry Cazadis a fait le choix de rallier la cause du nazisme plutôt que de se battre aux cotés des résistants. Pourquoi avoir préféré suivre ce chemin ? C'est ce que Fabrice Causapé nous raconte, ou plutôt, c'est Valéry lui-même qui va nous l'expliquer puisque ce roman est à la première personne. Ce dernier va remonter très loin pour nous raconter ce que fut son enfance, sa jeunesse marquée par le manque d'amour et de reconnaissance, cherchant ainsi à nous convaincre que toute cette cruauté qui émane de lui aujourd'hui est largement justifiée et donc excusable. Il va nous faire part de ces humiliations subies qui ont transformées sa souffrance en rage.
Les Allemands vont lui donner l'opportunité de devenir quelqu'un d'important, d'avoir du pouvoir sur les autres. Il va devenir « l'homme que ces ingrats allaient craindre » et va en profiter pour « tous les faire payer ». « L'homme qu'ils avaient bafoué » va devenir « celui qui allait les terroriser ». Il va enfin prendre sa revanche sur la vie. Même son père va enfin le respecter, en quelque sorte.
Mais cette rage va finir par avoir des répercussions, et pas seulement sur ses victimes. Et puis, contrairement à ce qu'il pensait, les nazis ne vont pas gagner la guerre et asseoir leur suprématie. Vient alors le moment pour lui de rendre des comptes et le bilan n'est pas en sa faveur.
Fabrice Causapé n'a pas son pareil pour nous proposer des personnages sombres qui dépassent les limites de l'acceptable tout en trouvant des excuses qui pourraient nous satisfaire. le passé de Valéry n'y fait pas exception, il m'a semblé (parfois) compréhensible qu'il ait pris cette voie plutôt qu'une autre plus calme, sans pour autant la valider. Il m'a quelques fois convaincu que cela ne pouvait pas en être autrement. C'est dire comme l'auteur est habile ! Alors même qu'il a commis des crimes de guerre, on pourrait aisément tomber dans le piège de lui trouver des circonstances atténuantes. Ce n'est pas de sa faute Monsieur le juge !
Et puis, entrer dans la tête de Valéry, c'est prendre assurément ses violences en pleine figure. Nous sommes spectateurs malgré nous de toute cette cruauté inimaginable. Nous ne pouvons pas détourner les yeux durant toutes ces scènes de tortures. Nous partageons sa folie… dérangeante qui n'a de cesse de s'amplifier ! Cette histoire est difficile à bien des égards et nul doute qu'elle vous mettra mail à l'aise tant il semble logique que les choses aient pris cette tournure. Je vous l'ai dit, la plume intelligente de l'auteur va vous retourner le cerveau.
Au final, Fabrice Causapé nous propose une plongée au coeur des ténèbres qui fait longuement réfléchir !
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Voilà bien un sujet audacieux qu'a choisi de traiter Fabrice Causapé tout au long de « Les Heures Errantes ».
Pour quel camp aurions-nous opté durant l'occupation allemande de la Seconde guerre mondiale ?
Valéry est tombé du mauvais côté en collaborant avec l'ennemi. Son choix l'emmène sur des chemins que l'on ne cautionne plus aujourd'hui.
L'auteur nous offre une vision de l'envers du décor en nous donnant les raisons des actes de son personnage principal.
Sans jugement, j'ai dévoré ces confessions d'un homme qui a pris parti, en son temps, pour le côté obscur de la force.
Encore une fois, la plume singulière de Fabrice m'a emmené dans une narration hors des conventions et qui ne demande qu'à être explorée.
Bravo Monsieur Causapé !
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Il serait trop facile de qualifier ce roman de spirale au coeur de l'abject, d'aller simple dans les tréfonds de la noirceur humaine. Oui, les scènes de torture s'y répètent de façon mécanique, clinique, jamais trop détaillées mais toujours étouffantes, enchaînement qui laisse le lecteur aussi pantelant qu'impuissant mais qui ne serait rien sans une habile préparation du terrain, sans le familier décor d'une France de carte postale dont Fabrice Causape égratigne le vernis.
L'Occupation et plus encore la collaboration restent des sujets délicats, emplis de non-dits et de vérités que personne n'est vraiment prêt à admettre. On ne peut donc que saluer l'audace de l'auteur qui en ausculte les mécanismes sans complaisance ni voyeurisme mais surtout sans le moindre faux-semblant, au travers de la peinture précise et pertinente d'un infect microcosme dont l'explosif contexte historique est moins le déclencheur que le symptôme de problèmes trop longtemps enfouis et même entretenus. Pourquoi, comment, par qui et au nom de quoi, voilà toutes les questions que Fabrice Causape soulève, auxquelles il esquisse quelque élémentde réponse sans jamais prendre le lecteur par la main, travail quasi sociologique qui n'oublie cependant jamais d'être une fiction prenante, haletante... Et donc d'autant plus dérangeante.
De la subversion, de la vraie.
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Ce roman est tout simplement démoniaque du point de vue de sa constitution en effet celle ci nous permet de suivre le parcours de vie d un individu lambda d une façon tellement criante de vérité que nous arrivons complètement à oublier qu en fait il s agit d une histoire montée de toute pièce. l'auteur dès le départ pose les bases d un univers sombre, anxiogène et délétère prenant sa source dans une terrifiante période de l histoire de l humanité. Grâce à une narration construite sur une temporalité passé/présent nous devenons les témoins muets de la lente et irrémédiable chute d une " victime " dans une folie meurtrière induite par le trauma. Au travers les souffrances, interactions et actes de cet individu nous sommes confrontés à la naissance d un véritable boucher sans foi ni loi, exempt de tout sentimentalisme et d une perversité sans égale dont la noirceur est illustrée par un listing exhaustif d ignobles tortures, de traques sanglantes et de violences sexuelles dont le rôle de nous entraîner dans un insoluble sentiment de haine à son égard est plus qu atteint. On aime le travail de malade de la part de l auteur concernant le personnage principal autant au niveau de sa personnalité que de sa psychologie au travers duquel nous devenons les spectateurs de la complexité de tout individu qui selon les circonstances va passer du statut de toute puissance au statut de lâche. Ceci est très bien mis en image par la temporalité de la narration. On ne peut rester insensible face à cette ordure qu elles que soient les conjonctures qui l ont amené à devenir ce qu il est. Mais plus profondément au travers de ce texte l auteur pose la question du choix comme responsable de notre destin. Les traumatismes dont nous avons été les victimes peuvent elles expliquer la légitimité de certains de nos actes. le personnage principal est un homme fracassé, mal aimé, imbu de lui même et une véritable pourriture. Prêt à tout pour atteindre son principal objectif jusqu'à perdre son statut d être pensant pour devenir une véritable créature assoiffé de sang.

Un roman poignant sur la folie humaine
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Qui ne préfère pas la Collaboration à la Résistance hein ? '^' Aha... Haha... Alède

C'était une lecture coup de poing sacrément efficace ! Un projet AE que je suis bien contente d'avoir soutenu !

Dès le début, il faut le dire, on est dans un roman psychologique plus qu'historique. L'historique est là et très juste ! Mais on se concentre davantage sur les sentiments et réflexions du... héros ? personnage principal xD ! Passé à la Collaboration plutôt qu'à la Résistance
Fabrice Causapé utilise L Histoire pour raconter le pire de l'être humain. Et le « je » narrateur tout du long est vraiment terrible ! On le déteste sans pouvoir s'empêcher de le comprendre... Brrrr.

Vous comprenez le coup de poing ? C'était un roman efficace et cruel, basé sur la vie de Pierre Paoli (bienvenue dans le retour à la réalité, ça va ?) qui ne laisse absolument pas indifférent !
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J'ai beaucoup aimé.

J'ai trouvé ce roman explosif. A lire absolument.

Ce roman est écrit à la première personne. Je trouve que cela donne encore plus de puissance à l'histoire.

Fabrice m'a expliqué que l'idée de ce roman lui a été inspiré par le visionnage d'un documentaire sur la collaboration pendant la guerre.

Il nous décrit des faits réels de torture appuyés sur le témoignage du juge Jean Lyonnet.

Le destin de Pierre Marie Paoli l'a particulièrement intrigué notamment par son désir de fuir "sa petite vie dégradante".

Comment Valéry Cazadis, le personnage principal est-il devenu un collabo ?Un être aussi abject et abominable.

S'il avait eu une autre enfance, une autre vie est-ce qu'il serait devenu quelqu'un d'autre ? Pour ma part, je pense que oui, c'est une évidence.

Ce roman nous fait réfléchir. C'est un électrochoc et c'est le but de l'auteur qui nous dit "mon écriture a pour ambition d'être un électrochoc. Son but est de provoquer des émotions tant au travers des sourires que des larmes et réveiller les consciences.
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Au fond de Valéry gît une bête noire de douleur, aux muscles saillant de colère, aux pleurent incessant de honte.. Filant droit vers sa destinée, le regard enfiévré, Valéry abdique.
Sa bête noire l'aveugle de désir de chair, de fol appétit juvénile abâtardi, de mort, de violence, emmitouflé d'un beau costume de suaire..

Son innocence ainsi bafouée, Valéry n'aura de cesse de vouloir briser l'humanité chez le maquisard, ennemi juré de la grandissante nation qu'il a rejointe, devenant une chose grandiloquente à souhait, de désamour total de soi, mais tellement pleine de vie, dans l'exécution de tortures sale, d'humiliations foudroyantes de mégalomanie crasse, de mort au tournant de la guerre..
Ainsi en va de la destinée de Valéry…

Et pourtant l'amour existe, hélas, dolent, titubant, névropathe.. Les femmes ne seront pas en reste, ces créatures étranges, parcourant la vie d'un Valéry défroqué d'un romantisme, qui aurait pu l'habiter, plongeant dans le reflet d'une beauté dulcinée..

“ J'ai l'impression que, quelque part, il existe, à mon nom, comme plusieurs types d'hommes, de vies, que je pourrais réaliser, les uns aussi bien que les autres. “

“ A l'abattement initial, à la rage de revivre de la période d'instruction, succède chez moi, depuis quelques jours, une résignation quasi totale à mon sort désormais inéluctable.“

Aux Heures Errantes, ‘ Véronal ‘ aurait pu faire lois. Valéry n'en ressortira que plus grandi de monstruosités.. Lâche, vengeur et fière d'un uniforme de chien écumant de rage. Psychopathe passionné par son prochain, de ceux qui l'ont humilié..

Encore une fois, Fabrice Causapé me soulève le coeur, me remue les tripes de son talent ! Je conseille cette lecture, cet auteur hors norme aux âmes sensibles, car son cheminement est celui d'un éveilleur. Éveiller les consciences quand au fond des ténèbres, il y a cette humanité si chère.. Déliquescente chair qui pourrit de douleur même les êtres les plus atroces.. Humain trop humain dites-vous vous ?












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