Cela fait des mois que je fignole. Fignoler ou mourir. Non, pas mourir, mourir d’ennui et c’était peut-être pire.
C’est de l’alexandrine. La légende veut qu’elle change de couleur lorsque celui qui la porte change d’amour.
Après tout, l’absolu en amour n’est peut-être pas seulement une tentation.
Nous savons tellement que rien ne dure. Nous venons de pays où nous acceptons les fluctuations du temps, toutes les injures, nous venons du changement, nous en avons fini avec l’absolu et l’éternité. Nous vivons des moments que nous savons ne pas durer. Les hommes, les femmes passent dans nos vies, ils n’arrêtent pas de se faner, de s’étioler, de disparaître : demain un autre, une autre, viendra, voyageurs d’amours passagères.
C’est vrai : vu d’avion, Le Caire est une ville détruite. Elle meurt par ses toits. Les étages les plus hauts se desquament, les pierres s’effritent.
Tout le monde vend des armes au Proche-Orient. Heureusement, tout le monde en achète.
Si on part de l’idée qu’en dehors des idéogrammes, les logogrammes peuvent être monoconsonantiques, biconsonantiques, voire triconsonantiques et quadriconsonantiques, il ne faudrait pas en conclure trop rapidement que tous les hiéroglyphes sont des pictogrammes.
Nous ne nous sommes jamais lassés l’un de l’autre. Je ne veux pas être un petit garçon qui écoute la leçon, j’ai passé le temps des conseils.
Ce n’est pas une larme, d’ailleurs, simplement une liquidité plus forte des yeux. Tout s’embrume, se trouble, comme dans l’objectif d’un photographe maladroit.
Champagne toujours, et l’amour, évidemment, sans cesse : des nuits violentes et riches, toute une passion qui jamais ne s’oublie. Elle a dû lui dire tant de mots : jamais je ne t’oublierai, jamais je ne vivrai si fort qu’en ces minutes…