Ce roman fait partie des rares lectures que je prends plaisir à faire durer tellement l'atmosphère qui s'en dégage sait me transporter loin, très loin. Et oui, je suis triste d'en avoir tourné la dernière page et de devoir quitter la Villa Vanille et la luxuriante Madagascar.
Nous sommes en 1947 et même si l'île n'obtiendra son indépendance que 13 ans plus tard, déjà l'insurrection gronde parmi la population autochtone. Certains colons tentent de préserver leurs privilèges et le mouvement indépendantiste en révolte sera anéanti de la façon la plus violente, quand d'autres, peu nombreux, comprennent que le monde change et qu'ils vont devoir abandonner le pouvoir.
Parallèlement au côté historique, l'auteur met en scène une flamboyante saga familiale comme je les aime. En alternance avec l'histoire elle -même, un chapitre est consacré à chacun des personnages ( et quels personnages !) On y découvre son passé, ses fêlures, ses sentiments cachés. Pour moi, la sauce mêlant réalité et imaginaire a pris mais il faut noter que le peuple Malgache n'a pas apprécié que son histoire soit romancée à la sortie du livre en 1995.
L'écriture de Patrick Cauvin est, comme à son habitude un pur régal, mais dans ce contexte, elle sert admirablement de faire-valoir à la beauté de l'île en mettant en valeur les odeurs et les couleurs. Comme les sentiments et la nature, tout y est passion, violence, tumultes.
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