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3,72

sur 140 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un plaisir de retrouver l'autrice du magistral "Richesse oblige". Ici, elle creuse plus loin encore dans le passé - jusqu'à la préhistoire - pour nous parler de notre société et nous divertir. Ici, il sera question frontalement de patriarcat, de ses sources. C'est facile à lire, captivant et donne matière à réfléchir. Méfiez vous si vous le commencer tard le soir, car vous ne le lâcherez qu'au petit matin ;)
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Premier livre pour moi de cette auteure, et j'ai beaucoup aimé: j'ai plongé dans ce très lointain passé, ou néanderthaliens et sapiens se côtoient, se mélangent parfois, mais la plupart du temps vivent deux vies parallèles. Intéressant portrait d'un passé où on présente nos ancêtres comme des êtres pensants, intelligents, et où la lute des sexes est déjà bien présente: c'est rafraichissant, en effet pourquoi nos lointains ancêtres ne seraient-ils que des brutes épaisses? j'ai dévoré ce (court) récit, et certainement irai rencontrer Hannelore Cayre dans d'autres romans: c'est toujours une bonne nouvelle que de découvrir un "nouvel" auteur (même si celle-ci écrit déjà depuis des années).
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Hannelore Cayré a un gros défaut : elle écrit des livres trop courts ! 

Cette fois, elle donne la parole à Oli, une jeune Sapiens qui n'admet pas que, dans son clan, seul les hommes aient le droit d'aller à la chasse, de se partager ainsi les meilleurs morceaux, alors que les femmes sont confinées autour du foyer à surveiller feu et enfants et à se coltiner les tâches ingrates. Gare aux désobéissantes qui voient leurs doigts coupés phalange après phalange, pour leur inculquer le respect ! 

Pour garder la mémoire, les femmes du clan, génération après génération vont apposer leurs mains sur les parois d'une grotte et les entourer d'ocre. Cette grotte des ancêtres devient le refuge d'Oli qui prend de la force en les écoutant lui parler dans sa tête. 

Et c'est cette grotte qu'un maçon polonais met au jour avec sa pelleteuse lors du creusement d'une piscine à flanc de colline. Appelant un prêtre pour bénir le squelette mis au jour, lequel contacte une amie archéologue, cette grotte des mains coupées sera révélée à la presse dans un récit qui mêle discours scientifiques et re-création de la vie d'Oli.

Un roman passionnant, qui donne la part belle aux femmes du néolithique, en s'appuyant sur les avancées de la science qui réattribuent aujourd'hui le sexe de certaines anciennes trouvailles, notamment les plus ornées !

Bref, un roman passionnant ... mais bien trop bref !

Je remercie vivement NetGalley et les Editions Métailié qui m'ont offert cet ouvrage 

 #LesDoigtscoupés #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Plonger dans "Les doigts coupés" d'Hannelore Cayre, c'est accepter de se perdre dans les méandres d'une préhistoire revisitée avec un peu d'audace et pas mal d'imagination.
Ce roman noir, se déroulant dans un passé lointain et pourtant étrangement familier, débute par une découverte surprenante en Dordogne : une grotte cachée, révélée lors de travaux pour une piscine, recèle des empreintes de mains de femmes, tragiquement mutilées, et deux squelettes en une pose évoquant un crime ancestral.

Une paléontologue, aussi brillante qu'opportuniste, se lance dans une enquête fascinante sur ce crime vieux de 35 000 ans, exposant les racines sombres et les dynamiques sociales d'une époque où les Homo sapiens côtoyaient les Néandertaliens.
La narration oscille entre les découvertes scientifiques modernes et les péripéties d'Oli, une jeune femme rebelle et bien plus compétente que son frère jumeau, qui aspire à la liberté, notion inconnue de son temps.

Il se dessine ainsi un portrait fascinant de ce que pourrait avoir été la vie des femmes préhistoriques, questionnant leur place et leur pouvoir dans des sociétés anciennes.

L'écriture d'Hannelore Cayre est fluide et nous transporte à travers une histoire qui semble trop fantastique pour être vraie, quelquefois, et c'est pourquoi, j'ai quelquefois un peu décroché.

C'est à la fois un roman noir et une réflexion sur la condition et l'émancipation féminine à travers les âges.
Malgré l'incrédulité initiale que j'ai ressentie, j'ai quand même réussi à être suffisamment captivée pour savoir où l'autrice nous emmenait et Dieu sait pourtant que je n'aimais pas cette période historique quand nous devions l'étudier à l'école 😉
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Une femme réalise des travaux dans son jardin mais, en creusant, les ouvriers qu'elle emploie découvrent un corps dans une grotte.
La paléontologue Adrienne Célarier fait tout pour que l'étude de cette grotte lui soit confiée.
.
Ce roman est assez court et contient de très nombreuses informations. Il commence très bien avec la découverte, puis il y a une alternance présent, avec l'exposé de la paléontologue face à ses pairs et passé, il y a 35000 ans.
L'intrigue du départ était prometteuse et originale : une grotte d'empreintes de mains dont certains doigts manquent comme à Gargas.
L'auteure a poursuivi assez vite sur du féminisme, des inégalités hommes-femmes tout en prêtant des paroles qu'on a du mal à attribuer à cette époque.
Pour ma part :
- les rencontres avec d'autres clans d'êtres humains avec des méthodes, des capacités et des quotidiens différents
- une jeune femme tenant tête, un peu rebelle, voulant chasser
- partir dans l'idée de chasser, partager son savoir, quitte à créer des conflits
tous ces points font qu'il y a beaucoup de similitudes avec "Les enfants de la Terre" de Jean M. Auel.
Ce livre se lit très bien mais, vous l'aurez compris, mon avis est plutôt mitigé.
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Hannelore Cayre, quatrième de couverture, avocate scénariste réalisatrice et autrice de romans policiers se commet avec bonheur et amplement documentée, en une fable préhistorique de 35 000 ans.

Nous ne sommes pas dans du metoo dévastateur ni du wokisme bas de gamme mais, toujours quatrième de couverture, dans l'écriture d'une plume hilarante et acérée comme la lance de sa chasseuse préhistorique qui a rayé l'homme de son univers mental.

Trêve de plaisanterie masculine en écho à celui féminin d'Hannelore Cayre et que justice soit rendue à l'égalité des sexes, je suis pour.

La pré-histoire.

Une grotte est découverte en place d'un projet de piscine, gabegie en ces temps de sécheresse.
C'est mieux que Lascaux et Adrienne Célarier va s'en approprier la découverte.

Les doigts coupés se construit alors et en toute facilité entre le récit d'Oli qui de fait y reste seule, et l'exposé d'Hannelore face à un aréopage de sommités et de journalistes.
Oli- Hannelore et ainsi de suite.

Par un curieux hasard, les hypothèses de l'avocate paléontologue collent avec justesse au récit d'Oli à croire qu'elle y était.

Le sujet.

Il s'agit d'aborder et de dénoncer l'instauration de la primauté de l'homme sur la femme.
A l'homme la chasse et les bons morceaux, à la femme les restes et les corvées domestiques.
Je vous laisse découvrir la vie sexuelle de tout ce petit monde.

Les doigts coupés.

Une lecture amusante en deux jours en ayant pris son temps.
Construction Oli-Adrienne et ainsi de suite, j'en ai déjà parlé.
Comment faire le tri entre le vrai et les élucubrations.
P 18 : les hommes, quelle plaie. Allons allons, pas trop de parti pris.
Du groupe tous les hommes sont ratiboisés sauf un gamin futur mètre étalon qui ne mesure pas sa chance ou malheur au choix.

Oli qui vécut soixante ans. le récit s'arrêtant à ses je suppose 20 ans que n'inventa t elle pas ensuite, la poudre à canon, celle de riz ou encore la machine à remonter le temps.

Intéressant.
Référence bibliographique. Paola Tabet pour qui le socle de la domination masculine repose sur trois piliers, l'accaparement des armes et outils, la reproduction forcée, l'échange économico-sexuel. A explorer.

Quatrième de couverture. La première scène de crime de l'Histoire. Bof

La phrase de la fin ainsi que j'aime à les citer. Déluge de flashs. Avalanches de questions.
Commentaire. Pour le déluge, chaque chose en son temps. Ps j'ai oublié Néandertal, pas grave
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A l'occasion de travaux, une grotte peinte et une sépulture sont mises à jour et Adrienne, paléontologue, sent que cette découverte va être le sommet de sa carrière.
En effet sur toute la paroi, des peintures font apparaître des mains mutilées, avec un ou plusieurs doigts coupés.
Un squelette révèle des fractures multiples dues à des coups.
L'autre squelette par contre est intact, plus âgé aussi, et accompagné de plusieurs objets.
Que s'est-il joué dans cette grotte, et globalement dans ce coin de Dordogne il y a plusieurs milliers d'années ?
S'agit-il d'un crime, d'une célébration ou d'une évocation de la vie quotidienne ?
Partant de ces éléments, et de ce qu'elle sait de la vie des tribus préhistoriques, Adrienne va faire une présentation innovante du rôle de la femme, de ses rapports avec les hommes et de ses tentatives d'émancipation.

Après La Daronne et Richesse oblige, Hannelore Cayre continue de nous proposer des polars originaux, bien menés, et d'un humour caustique.
Le roman alterne entre fiction et exposé documentaire, et comme les éléments présents dans la grotte sont minces, on s'amuse à découvrir ce que la paléontologue en retire (il fallait oser présenter la femme préhistorique en égérie féministe et en suffragette...)
D'autres romanciers nous ont raconté la préhistoire, et de manière plus complète (Auel dans Les enfants de la terre ), et celui-ci n'a pas vocation à faire oeuvre scientifique, même si l'auteur s'est solidement documentée.
C'est plutôt une fable sur l'émancipation des femmes qui aurait commencé il y a 35,000 ans, et prenons-la comme telle, une joyeuse pochade qui mêle enquête, préhistoire et féminisme !
Et, comme dans les précédents romans de l'auteur, il me manque un je-ne-sais-quoi pour être totalement convaincue, comme l'impression que l'auteur démarre plusieurs pistes et aurait pu développer davantage (190 pages c'est peu pour raconter l'émancipation de la femme préhistorique, et on aurait souhaité savoir comment la théorie d'Adrienne était reçue par ses pairs...)

Merci à Babelio/Masse critique et Métailié
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"Les Doigts coupés"est un polar préhistorique original plein d'humour qui s'apparente aussi à un manifeste féministe car c'est un récit d'émancipation !

Oli veut être une chasseuse car la chasse est interdite aux femmes. Comme toutes les héroïnes de l'auteur, elle est portée par le même vent de liberté et elle revendique avec une âpre autorité et un humour caustique son droit au bonheur.

D'une plume hilarante et acérée comme la lance de sa chasseuse, Hannelore Cayre mène le lecteur ravi au coeur de la préhistoire sur les traces de nos origines et joue avec notre avidité à écouter des histoires.

En découvrant le squelette d'une femme dans une grotte, la paléontologue Adrienne n'a pas seulement mis au jour une sépulture vieille de 35 000 ans, mais également la première scène de crime de l'Histoire.

Quelle révélation est allée colporter Oli, cette femme venue du fond des âges, entraînant à sa suite l'humanité dans un chaos irrémédiable ? Qu'a-t-elle voulu nous dire en plaçant l'empreinte de sa main mutilée au centre de cette fresque de la douleur et de l'impuissance ? “Regardez donc ce qu'ils m'ont fait” ; “Regardez, ce qu'ils nous ont fait subir à nous toutes !”

Je remercie les @EditionsMétailié et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman captivant.

L'autrice s'appuie sur des faits historiques bien documentés dont les sources nous sont données en fin de roman pour imaginer la trame d'une intrigue très prenante qui se lit d'une traite. Oli, cette femme préhistorique rebelle, décide de défier l'ordre patriarcal car elle veut devenir chasseuse.

Mais, les hommes de sa tribu le lui interdisent par superstition et pour la garder dépendante de leur pouvoir afin de continuer à assoir leur autorité. Pour avoir désobéi, elle a les doigts coupés, mais cette mutilation ne fait que renforcer son désir d'émancipation. Elle se construit ses propres outils adaptés à la morphologie de sa main et continue à s'entrainer à chasser en cachette. Et, elle part à l'aventure...

Contrairement aux autres femmes, elle refuse d'enfanter et apprécie la solitude alors que l'esprit clanique est un gage de survie. L'humour est omniprésent grâce au ton caustique employé et à la plume acérée de l'autrice qui rendent la lecture très agréable. Un roman distrayant et instructif qui m'a fait beaucoup rire !

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La découverte d'une grotte par des ouvriers censés construire une piscine, en voilà une sacrée révélation ! Mais après la surprise et l'excitation devant une telle trouvaille, vient le temps des interprétations. Des squelettes, des items divers et variés, des pochoirs aux mains mutilées ; voilà de quoi remettre en question certaines des hypothèses jusqu'alors relayées par les spécialistes.

Le portrait de la femme préhistorique vient de prendre un tout autre visage.

Hannelore Cayre nous plonge dans ces temps anciens en compagnie d'Oli, notre héroïne, qui va trouver le courage nécessaire pour changer son existence.
Car son quotidien ne la satisfait absolument pas. Elle déplore toutes les différences de traitement qui existent depuis toujours entre les hommes et les femmes de son clan. Les hommes s'auto-proclament responsables de la chasse et se gardent ainsi la plus grande partie et les meilleurs morceaux des proies rapportées. Les femmes, quant à elles, ne sont bonnes qu'à s'occuper des tâches ménagères et des enfants qu'elles mettent au monde sans jamais en avertir les hommes.

Oli veut absolument aller chasser par elle-même. Elle adore ramener les proies qu'on lui autorise à prendre en chasse car plus petites et faciles à capturer. Les hommes s'enorgueillissant évidemment grâce aux plus grosses bêtes. Elle sait qu'elle peut elle aussi nourrir son groupe. Mais la chasse n'est pas son seul problème. Elle a beaucoup de mal à comprendre cette propension qu'ont certains de son clan à copuler. Oli n'envisage aucun homme de sa tribu comme éventuel partenaire sexuel.

À la fois lasse et exaspérée par cette vie injuste et justifiée par des croyances imbéciles et improbables, elle va brandir sa colère et ses idées afin de faire changer les choses. Elle va même quitter les siens pour aller à la rencontre d'autres groupes, d'autres familles, d'autres modes de vie, et ainsi comparer son existence à celle des étrangers.

Oli est bien la première féministe, sortie de l'imagination d'Hannelore Cayre, et c'est un véritable élan d'émotions qui nous entraîne dans le combat d'Oli. Combat que chaque femme doit mener au cours de sa vie.
Peu importent les communautés, les origines, les kilomètres parcourus, les statuts sociaux, l'étendue des richesses ou des connaissances, les femmes doivent se battre simplement pour exister en tant que telle.

Même si l'auteure a imaginé Oli et son quotidien, il est évident que tout ce qu'elle représente à existé. La lutte pour ne pas être abaissée uniquement aux tâches ménagères, la lutte pour ne pas être violée, la lutte pour avoir le droit de ne pas enfanter, la lutte pour montrer aux hommes que les femmes sont capables d'exercer les tâches qui leur sont dédiées, la lutte pour avoir droit aux mêmes avantages que les hommes se sont attribués arbitrairement.
Ces luttes incessantes ont bien commencé un jour et il me semble plus qu'évident que nos homologues féminines du temps de la préhistoire ont dû supporter des tourments identiques et se battre pour les surpasser.

J'ai suivi l'aventure d'Oli avec beaucoup d'empathie et d'émotion. J'avais envie de combattre et de résister à ses côtés. de l'encourager dans ses efforts, dans ses progrès, dans ses discours pour expliquer aux femmes leur valeur et leurs droits.

Oli est la première grande héroïne de tous les temps !

Elle ne peut qu'inspirer toutes les femmes qui n'ont pas encore su comment s'émanciper de la tyrannie de ces hommes engoncés dans la fange qui est la leur.
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En creusant une piscine au black, des ouvriers polonais découvrent une cavité avec deux squelettes humains dedans. Très vite, il s'avère que cette cavité a dans les 35 000 ans de plus que Jésus. Une paléontologue qui n'attendait que ça présente le fruit de ses recherches au grand public, et en parallèle, c'est toute l'histoire d'Oli qui nous est racontée, de manière bien actuelle !
Dans la tribu d'Oli, le patriarcat fait rage. "La ligne, c'est l'homme, la femme c'est le cercle" est leur mantra. Comprendre, l'homme part chasser quand la femme reste autour de la hutte. L'homme a un sexe tendu vers le ciel, la femme a un trou où poussent sans cesse des enfants. Oli est le diminutif d' "anomalie", elle est une soeur jumelle qui aurait dû mourir pour laisser assez à manger à son frère, et elle est gauchère, ce qui lui sauve la vie, car quand les femmes désobéissent, on leur coupe une phalange. Oli a inventé une nouvelle arme pour aller à la chasse, mais l' "Oncle aîné" qui veut la punir, lui coupe les doigts de la main droite, ce dont elle n'a cure. Comme les "femmes ancêtres" qui l'ont précédée, Oli laisse ses empreintes aux doigts coupés sur les murs d'une grotte sacrée, où elle vient entendre leurs conseils.
Le récit est drôle, très ancré dans notre époque, l'autrice donne une petite bibliographie à la fin pour montrer que tout n'est peut-être pas que fiction, mais qu'il sera difficile et sans doute impossible d'émettre autre chose que des hypothèses sur les deux squelettes trouvés dans cette grotte.
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