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sur 124 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Même si la paléontologie est une science s'intéressant à un passé très reculé où l'on s'attend à voir peu de changements, il suffit d'une seule découverte pour faire voler en éclats toute une construction intellectuelle et condamner à la poubelle une flopée de thèses. »

Peu férue de paléontologie, malgré des lectures régulières des aventures de Rahan, fils des âges farouches, mais grande fan d'Hannelore Cayre, j'ai ouvert Les Doigts coupés avec une grande curiosité. Exit les intrigues juridiques et le Noir social, la Daronne du polar a imaginé le destin d'une jeune femme rebelle, Oli, lasse de devoir attendre que les hommes rentrent de la chasse, et de n'être cantonnée qu'à un rôle secondaire au sein de son petite tribu homo sapiens.
La découverte d'une grotte à Savignac-de-Miremont, Dordogne, par des ouvriers polonais, vient donner un coup de pied fatal dans l'interprétation jusque là en vigueur des origines de nos très lointains ancêtres. Deux squelettes dont celui d'une femme de haut rang, des centaines de pochoirs de mains mutilées, des ornements, et c'est une autre histoire de la Femme « préhistorique » qui devient possible.

Les Doigts coupés est un roman d'affranchissement, celui d'une jeune fille qui se rebelle, désire chasser, refuse d'enfanter, et apprécie la solitude quand l'esprit clanique est un gage de survie.
Le langage d'Oli est le nôtre, ses préoccupations pourraient être celles d'une adolescente d'aujourd'hui, en rupture totale avec l'autorité familiale, et les normes sociétales en vigueur. L'exercice est périlleux, voire casse-gueule, et pourtant cela fonctionne, comme fonctionnent le style acéré d'Hannelore Cayre, et son humour caustique. Attention, rien à voir avec les femmes Pierrafeu qui roulent en voiture en pierre, et possèdent des diplodocus domestiques …

Dans Les lionnes de Chauvet, Sophie Marvaud narrait la naissance d'un clan de femmes et le premier double meurtre de l'humanité en - 35 000 ans en Ardèche. Les Doigts coupés est le récit d'une « émancipation paléolithique » non dénuée d'humour. J'aurais aimé en apprendre davantage sur Adrienne Célarier, l'universitaire coriace qui tacle la DRAC, la romancière parvenant en quatre courtes pages à lui donner chair et consistance. Elle semble être le pendant contemporain de Oli, la dilettante. Je ne dirai plus que je n'aime pas les romans ancrés dans la Préhistoire. J'avais été émue à la lecture d'un conte poétique signé Pagnol, le Premier amour, qui racontait l'invention de l'amour ainsi que la découverte du feu. La naissance du féminisme il y a 35.000 ans est aussi une belle histoire à écouter.
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A l'occasion de travaux, une grotte peinte et une sépulture sont mises à jour et Adrienne, paléontologue, sent que cette découverte va être le sommet de sa carrière.
En effet sur toute la paroi, des peintures font apparaître des mains mutilées, avec un ou plusieurs doigts coupés.
Un squelette révèle des fractures multiples dues à des coups.
L'autre squelette par contre est intact, plus âgé aussi, et accompagné de plusieurs objets.
Que s'est-il joué dans cette grotte, et globalement dans ce coin de Dordogne il y a plusieurs milliers d'années ?
S'agit-il d'un crime, d'une célébration ou d'une évocation de la vie quotidienne ?
Partant de ces éléments, et de ce qu'elle sait de la vie des tribus préhistoriques, Adrienne va faire une présentation innovante du rôle de la femme, de ses rapports avec les hommes et de ses tentatives d'émancipation.

Après La Daronne et Richesse oblige, Hannelore Cayre continue de nous proposer des polars originaux, bien menés, et d'un humour caustique.
Le roman alterne entre fiction et exposé documentaire, et comme les éléments présents dans la grotte sont minces, on s'amuse à découvrir ce que la paléontologue en retire (il fallait oser présenter la femme préhistorique en égérie féministe et en suffragette...)
D'autres romanciers nous ont raconté la préhistoire, et de manière plus complète (Auel dans Les enfants de la terre ), et celui-ci n'a pas vocation à faire oeuvre scientifique, même si l'auteur s'est solidement documentée.
C'est plutôt une fable sur l'émancipation des femmes qui aurait commencé il y a 35,000 ans, et prenons-la comme telle, une joyeuse pochade qui mêle enquête, préhistoire et féminisme !
Et, comme dans les précédents romans de l'auteur, il me manque un je-ne-sais-quoi pour être totalement convaincue, comme l'impression que l'auteur démarre plusieurs pistes et aurait pu développer davantage (190 pages c'est peu pour raconter l'émancipation de la femme préhistorique, et on aurait souhaité savoir comment la théorie d'Adrienne était reçue par ses pairs...)

Merci à Babelio/Masse critique et Métailié
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Beaucoup de malice dans ce roman atypique : polar ? Manifeste féministe ? Thèse sur la préhistoire ? Il est un peu tout cela à la fois.

Le roman fait alterner deux discours avec un écart temporel notable : de la préhistoire à notre époque ! Tandis qu'une anthropologue ambitieuse élabore des hypothèses à partie de la trouvaille de deux squelettes dans une grotte de Dordogne, on est convié à suivre les événements de la vie quotidienne d'une tribu de néandertaliens, dont l'une des femmes refuse les dictats des hommes. D'autant qu'elle fait une découverte fondamentale…

Même si les propos tenus par les personnages relèvent de l'imagination pure de l'autrice, la lecture est très agréable, non dénuée d'humour comme souvent avec Hannelore Cayre et le sujet est original, tant dans sa forme que sur le fond.

Merci aux éditions Métailié et à Netgalley

192 pages Métailié 8 mars 2024
#LesDoigtscoupés #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Hannelore Cayre nous fait remonter le temps avec l'histoire étonnante d'Oli , une jeune Homo Sapiens ayant vécu il y a 35 000 ans .

La découverte d'une grotte au début du roman est traitée avec beaucoup d'humour : le coup de pelle d'un ouvrier polonais dévoile un squelette et l'entrée d'une grotte avec un second squelette et des peintures rupestres surprenantes ...

Quelque temps plus tard, la présentation au public et à ses collègues est faite par Adrienne Célarier, une paléontologue ambitieuse, (référence à Adrienne Zihlman dont les travaux se sont orientés sur le rôle des femmes à la préhistoire ?).
Ses travaux révèlent l'existence de peintures murales correspondant à des mains mutilées de femmes : les doigts coupés .

Parallèlement à la présentation, nous suivons , dans la vallée de la Vézère , Oli et les autres membres de sa tribu d'Homo Sapiens , un petit groupe composé de deux familles .
Oli supporte mal le travail laissé aux femmes et voudrait partir chasser avec les hommes , ce qui lui est refusé par celui qui est le chef sous prétexte du chaos que cela entrainerait et qui , à chaque rébellion d'Oli , lui coupe un doigt .
Les hommes partent chasser , les femmes taillent les outils , préparent les peaux, cousent, cuisinent , et au retour du chasseur passent à la casserole ...sauf Oli qui ne veut pas d'un homme dans ces conditions , combat de la première féministe ? ou présenté comme telle !

La rencontre avec un groupe de Néandertaliens et ses conséquences quelques lunes plus tard entraine un cheminement de réflexion chez les femmes , le début de l'anthropologie en quelque sorte et c'est là le véritable point d'entrée d'un certain chaos .
Oli fuit et part vers la mer , dans ce périple, elle croise d'autres tribus et sème la petite graine de discorde entre hommes et femmes ...

Si j'ai eu du mal au début à me faire aux dialogues de ces hommes préhistoriques, j'ai pris plaisir à suivre Oli, sa révolte de femme qui refuse déjà la condition et l'asservissement dans lesquelles les hommes les emprisonnent . Pourquoi pas , il faut jouer le jeu !

L'écriture acérée d'Hannelore Cayre est toujours aussi plaisante, teintée d'humour même si le sujet est grave et éternellement renouvelé ...

Je remercie Masse Critique et les Éditions Métailié
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Il était une fois, il y a 35000 ans…
Je remercie très chaleureusement NetGalley et les éditions Métailié pour leur confiance : j'avais repéré ce livre bien avant sa sortie (la période de la Préhistoire m'a toujours fascinée, intérêt renforcé par plusieurs séjours en Dordogne et par plusieurs lectures précédentes) et je suis très heureuse d'avoir pu le découvrir.
De nos jours : la construction d'une piscine dans une propriété en Dordogne met à jour une grotte extraordinaire. Sur les parois, des dizaines d'empreintes de mains de femmes dont la plupart, et généralement les mains gauches, ont été amputées de plusieurs phalanges. Deux squelettes sont également présents, dans un état de conservation exceptionnel : un homme et une femme, qui, peut-être, seraient passés de vie à trépas violemment. Il y a 35000 ans, dans la vallée de la Vézère, la vie n'était pas des plus faciles, ni exempte de danger… L'homo sapiens qui occupait les lieux (et qui pouvait croiser occasionnellement ses « cousins » néandertaliens), souvent par petits groupes familiaux, devait défendre chèrement sa peau face aux prédateurs (lions notamment) qui lui disputait le gibier. Quant aux homo sapiennes, leur sort était encore moins enviable…
A travers l'histoire de Oli une jeune femme rebelle mais d'une intelligence acérée, Hannelore Cayre remonte le temps et nous offre un aperçu de la condition féminine aux âges préhistoriques, notamment Aurignaciens.
Oli appartient à un petit clan dominé par un homme tyrannique (tiens donc !) appelé Oncle-Aîné. Elle a un frère jumeau Daïno, pas très futé, trois soeurs dont Wilma. Il y a plusieurs enfants, encore petits, et d'autres personnes qui n'ont pas de lien de parenté avec Oli. Les tâches sont clairement définies : les hommes chassent et rapportent de quoi nourrir la famille (sauf quand ils ont déjà tout mangé sur place…) et les femmes font… tout le reste ! Évidemment, elles s'occupent des enfants (les mettre au monde : pas une partie de plaisir et surtout un danger de mort ; les nourrir, les élever), elles sont chargées de la cueillette, de la cuisine, elles fabriquent les vêtements, les outils etc… Il leur est formellement interdit de chasser. En cas de désobéissance à l'une des règles fixées par Oncle-Aîné, elles sont punies : il leur coupe une phalange, en s'arrangeant tout de même pour que ça ne mette pas en péril les travaux dont elles sont responsables. Près du campement, il y a une grotte où seules les femmes se rendent pour y laisser les empreintes de leurs mains sur les parois. Une sorte de témoignage. Oli qui est une excellente chasseresse (bien meilleure que son jumeau d'ailleurs…) -Wilma lui a fabriqué un propulseur lui permettant de multiplier la vitesse et la distance de sa lance- n'entend pas respecter les règles : même après qu'Oncle-Aîné lui ait coupé trois doigts, dont le pouce droit… (Une chance, elle est gauchère !). Alors Oli va se révolter et changer le cours de l'Histoire.
J'ai beaucoup aimé rencontrer Oli, la première féministe ! Petite précision : ce roman (inclassable, il tient du roman (pré)historique, du roman d'aventures, du polar) est extrêmement bien documenté (voir la postface), et tout ce qui est raconté par Hannelore Cayre est avéré. Evidemment, l'auteure a fait de nombreux raccourcis en concentrant l'histoire sur le personnage d'Oli pour mettre en avant l'inégalité entre les sexes, l'évolution de la construction des outils et des armes, l'art (les peintures rupestres mais également les gravures sur différents supports, les collections de pierres), l'émergence des mythes et des croyances etc... Et, s'il est un peu déstabilisant de voir Oli s'exprimer comme vous et moi, l'auteure s'en explique également dans la postface.
C'est souvent drôle, souvent tragique, on ne s'ennuie pas une minute et on apprend pas mal de choses !
#LesDoigtscoupés #NetGalleyFrance
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Adrienne Célarier est fin prête pour Sa conférence de presse... Universitaire reconnue, elle a été la première prévenue, la première à pénétrer dans la cavité dégagée par la pelleteuse de l'entrepreneur; Elle a su en grande stratège manoeuvrer pour que ce soit elle et ses doctorantes qui aient l'exclusivité des travaux à venir...

Adrienne Célarier est prête c'est sa journée !
"Elle a prévu ce soir de dérouler son exposé autour de courtes thématiques accrocheuses avec ce qu'il faut de storytelling pour rendre son récit mémorable.
Puisque la mode est de présenter la femme du paléolithique sous les traits d'une working-girl émancipée afin de montrer à quel point elle a été rabaissée par la suite, allons-y, conjuguons donc la préhistoire au féminin !" p14

Je vous présente Oli,la rebelle, toujours prête à provoquer l'Oncle-ainé, voulant aller chasser comme les hommes de la tribu , voulant prouver qu'elle est leur égale.. C'était il y a 30.000 ans. Oli va essayer de résister, y perdre un puis deux puis trois doigts mais rebelle un jour, rebelle toujours. Défilent sous nos yeux l'histoire que lui prête Adrienne Célarier, ou plutôt la vie que lui imagine avec verve et talent Hannelore Cayre. C'était il y a 30.000 ans et le féminisme était né....

Merci aux éditions Métaillié pour ce partage via Netgalley #LesDoigtscoupés #NetGalleyFrance !






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"Les Doigts coupés"est un polar préhistorique original plein d'humour qui s'apparente aussi à un manifeste féministe car c'est un récit d'émancipation !

Oli veut être une chasseuse car la chasse est interdite aux femmes. Comme toutes les héroïnes de l'auteur, elle est portée par le même vent de liberté et elle revendique avec une âpre autorité et un humour caustique son droit au bonheur.

D'une plume hilarante et acérée comme la lance de sa chasseuse, Hannelore Cayre mène le lecteur ravi au coeur de la préhistoire sur les traces de nos origines et joue avec notre avidité à écouter des histoires.

En découvrant le squelette d'une femme dans une grotte, la paléontologue Adrienne n'a pas seulement mis au jour une sépulture vieille de 35 000 ans, mais également la première scène de crime de l'Histoire.

Quelle révélation est allée colporter Oli, cette femme venue du fond des âges, entraînant à sa suite l'humanité dans un chaos irrémédiable ? Qu'a-t-elle voulu nous dire en plaçant l'empreinte de sa main mutilée au centre de cette fresque de la douleur et de l'impuissance ? “Regardez donc ce qu'ils m'ont fait” ; “Regardez, ce qu'ils nous ont fait subir à nous toutes !”

Je remercie les @EditionsMétailié et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman captivant.

L'autrice s'appuie sur des faits historiques bien documentés dont les sources nous sont données en fin de roman pour imaginer la trame d'une intrigue très prenante qui se lit d'une traite. Oli, cette femme préhistorique rebelle, décide de défier l'ordre patriarcal car elle veut devenir chasseuse.

Mais, les hommes de sa tribu le lui interdisent par superstition et pour la garder dépendante de leur pouvoir afin de continuer à assoir leur autorité. Pour avoir désobéi, elle a les doigts coupés, mais cette mutilation ne fait que renforcer son désir d'émancipation. Elle se construit ses propres outils adaptés à la morphologie de sa main et continue à s'entrainer à chasser en cachette. Et, elle part à l'aventure...

Contrairement aux autres femmes, elle refuse d'enfanter et apprécie la solitude alors que l'esprit clanique est un gage de survie. L'humour est omniprésent grâce au ton caustique employé et à la plume acérée de l'autrice qui rendent la lecture très agréable. Un roman distrayant et instructif qui m'a fait beaucoup rire !

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En creusant une piscine au black, des ouvriers polonais découvrent une cavité avec deux squelettes humains dedans. Très vite, il s'avère que cette cavité a dans les 35 000 ans de plus que Jésus. Une paléontologue qui n'attendait que ça présente le fruit de ses recherches au grand public, et en parallèle, c'est toute l'histoire d'Oli qui nous est racontée, de manière bien actuelle !
Dans la tribu d'Oli, le patriarcat fait rage. "La ligne, c'est l'homme, la femme c'est le cercle" est leur mantra. Comprendre, l'homme part chasser quand la femme reste autour de la hutte. L'homme a un sexe tendu vers le ciel, la femme a un trou où poussent sans cesse des enfants. Oli est le diminutif d' "anomalie", elle est une soeur jumelle qui aurait dû mourir pour laisser assez à manger à son frère, et elle est gauchère, ce qui lui sauve la vie, car quand les femmes désobéissent, on leur coupe une phalange. Oli a inventé une nouvelle arme pour aller à la chasse, mais l' "Oncle aîné" qui veut la punir, lui coupe les doigts de la main droite, ce dont elle n'a cure. Comme les "femmes ancêtres" qui l'ont précédée, Oli laisse ses empreintes aux doigts coupés sur les murs d'une grotte sacrée, où elle vient entendre leurs conseils.
Le récit est drôle, très ancré dans notre époque, l'autrice donne une petite bibliographie à la fin pour montrer que tout n'est peut-être pas que fiction, mais qu'il sera difficile et sans doute impossible d'émettre autre chose que des hypothèses sur les deux squelettes trouvés dans cette grotte.
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Oli,femme de la préhistoire, est féministe sans le savoir. Elle se rebelle contre ce qu'on appelle pas encore le patriarcat qui veut lui interdire de chasser, rationne la nourriture des femmes, les cantonne aux soins des enfants et à l'assouvissement des besoins sexuels.
Elle le paie au prix fort, comme toutes celles qui ont osé déplaire aux hommes et se retrouve avec une main mutilée. Ces mains aux doigts coupés dont a retrouvé les empreintes dans des grottes.Mais Oli n'a pas l'intention de subir...
Ayant été passablement échaudée par un roman ,qui voulait faire de la chick litt, se déroulant à la même époque, c'est avec un peu d'appréhension que j'ai ouvert ce nouvel opus d'Hannelore Cayre.
Mais pas de souci, l'autrice de la Daronne sait à merveille nous plonger dans cette période,en prenant soin d'étayer ses dires par des précisions historiques et scientifiques. Elle nous rend proches ces personnages , à la fois si éloignés et pourtant qui nous ressemblent tant. 185 pages qui se lisent d'une traite et balaient tous les clichés misogynes sur la préhistoire.
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Passées de nombreuses années de lecture de polars, on a du mal à trouver de l'originalité dans les thèmes.
Avec Les doigts coupés, Hannelore Cayre démontre le contraire avec un polar plus qu'original puisque le crime aurait eu lieu il y a 35 000 ans… Et c'est justement cet aspect qui m'a donné une furieuse envie de découvrir ce roman et cette autrice que je n'avais encore jamais lue.
Hannelore Cayre nous livre ici un roman choral.
Le fil rouge est une conférence que donne une paléontologue à la suite de la découverte d'une grotte remontant à l'époque où les Néandertaliens s'apprêtent à laisser la place aux Homo Sapiens. La paléontologue est persuadée d'avoir mis à jour une scène de crime dans cette grotte tapissée de pochoirs de mains mutilées d'un ou plusieurs doigts. On en apprend beaucoup sur cette période de la préhistoire bien que rien ne puisse être totalement vérifié.
En marge de ce fil rouge, c'est Oli qui prend la parole. Oli, on ne connait pas son âge et on imagine que c'est une jeune femme. Oli ne veut pas se cantonner à faire des bébés, tailler des silex ou tanner des peaux. Elle veut chasser avec ses frères et ses oncles. Sa soeur Wilma, enceinte, lui crée de nouveaux outils et toutes les deux sont inséparables. Oli est une rebelle et a déjà eu deux doigts coupés en guise de punition de la part de l'Oncle-Ainé, le chef de la tribu. Quand sa soeur meurt en couche, Oli prend une décision radicale…
Je vous laisse découvrir le reste. C'est un roman vraiment étonnant qui aiguise la curiosité du lecteur, de plus en plus au fil du déroulement de cette histoire. C'est un roman bien évidemment ultra féministe et on pourrait trouver certains passages drôles si ce n'était pas la triste vérité un peu caricaturale de certains préceptes sans doute hérités des débuts de l'existence de l'être humain. le combat qu'Oli a entamé il y a 35 000 ans est loin d'être terminé.

Lien : http://www.evadez-moi.com/20..
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