Premier roman d'une anthropologue italienne, spécialisée dans les rêves, les rituels, il a eu pour moi beaucoup d'attraits.
Teresa, après dix années à rester couchée sans parler, va bientôt mourir. Dans la maison au figuier sont réunies les femmes de la famille . Rusi, la cousine, Flora et Irène, les filles, Nina, la petite-fille. Et Pilar, d'origine péruvienne, qui a soigné Teresa.
le point de vue est celui de Nina, mais j'ai trouvé la focalisation interne assez artificielle car certains actes, certaines pensées des autres personnages ne peuvent être observés et rapportés par Nina. Cependant, c'est pour moi le seul aspect un peu gênant.
Teresa, qui a senti sa mémoire vaciller, s'est tue pour ne pas dévoiler un secret. Son corps reste immobile depuis plusieurs jours, ses proches se relaient autour d'elle.
L'écriture est originale, entrecoupée d'aveux, de révélations en italiques. Une question et ses réponses multiples ponctuent le texte comme un refrain" Qu'est-ce que le sentiment de culpabilité ? Ce mot n'existe pas au Pérou",déclare Pilar. Chaque femme répondra pour ce qui la concerne.
le pouvoir onirique est ici très fort, les rêves symboliques. Ils éclairent le passé, les non-dits des uns et des autres. J'ai aimé aussi les explications des rites des Andes péruviennes ( l'auteure y a travaillé).
Il se dégage de ce livre un charme étrange, qui peut ne pas plaire à tout le monde, entre prophéties, attitudes curieuses, fantasques des personnages, et interprétations des songes. Je l'ai trouvé singulier et prenant, offrant des destins de femmes émouvants. Merci beaucoup à Babelio et aux éditions La belle étoile ( magnifique première de couverture!) de me l'avoir proposé.
Commenter  J’apprécie         377
Le jour où elle a compris que sa mémoire pouvait lui faire défaut Térésa a décidé de ne plus parler. Après tout c'est sans doute le plus sûr moyen de ne pas révéler de secret sans l'avoir voulu.
Voilà donc plus de dix ans qu'elle vit dans le silence.
Peu à peu la mémoire s'en est allée mais les femmes de sa famille veillent. Cousine, filles et petite-fille ou celle qui est d'abord venue du Pérou pour aider, puis devenue une amie fidèle, toutes ont une relation privilégié avec elle.
Aussi quand le médecin leur annonce que le temps est désormais compté et que Térésa vit ses derniers instants, elles se rejoignent au pied du lit médical installé dans le salon pour la veiller
Là, chacune à son tour va revivre les moments passés avec l'aïeule. Joies, bonheur, chagrin, rupture, tout y passe. Et l'on comprend qu'aucune femme de cette famille à part teresa n'a jamais emmené un homme à la maison.
Il faut dire que le mariage de teresa n'a pas été le plus heureux et son amour n'a jamais été à la hauteur de celui de son mari. le décès de celui-ci a été une délivrance pour cette femme indépendante et fière.
De souvenirs en anecdotes, une seule vérité s'impose, vivre, à fond, sans regret, ce que la vie nous offre.
J'ai aimé rencontrer ces femmes, leur poésie, leur relation à la magie, au surnaturel. Leur amour et leur solidarité malgré les défauts, les différences toujours aussi forts.
L'écriture onirique et poétique m'a fait passer un bien joli moment de lecture à leur côté.
Commenter  J’apprécie         80