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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
🎶"Ils sont venus, ils sont tous là
Dès qu'ils ont entendu ce cri
Elle va mourir, la mamma
Ils sont venus, ils sont tous là
Même ceux du sud de l'Italie
Y a même Giorgio, le fils maudit
Avec des présents plein les bras" 🎶 ...

Là, nous sommes avec une histoire de femmes... des femmes qui se retrouvent autour de la mama ...
🎶"La mamma
On la réchauffe de baisers
On lui remonte ses oreillers
Elle va mourir, la mamma
Sainte Marie pleine de grâces
Dont la statue est sur la place
Bien sûr vous lui tendez les bras
En lui chantant Ave Maria
(Ave Maria)
Y a tant d'amour, de souvenirs
Autour de toi, toi la mamma
Y a tant de larmes et de sourires
À travers toi, toi la mamma" 🎶 ...

Qu'il est doux de parcourir la vie de Teresa, celle qui gardait son secret de famille en bouche, en serrant les dents années après années, celle qui s'étant "aperçue que la vieillesse risquait de lui délier la langue, elle avait décidé d'arrêter de parler" ...
Qu'il est émouvant de la voir s'installer comme un nouveau meuble dans le salon de la Maison au figuier ...
Qu'il est attachant de découvrir que dans certains villages, "quand quelqu'un meurt, on commence par lui cuisiner son plat préféré pour lui donner la force d'affronter le voyage" ...
🎶"Y a tant d'amour, tant de souvenirs
Tout autour de toi, toi la mamma
Tant de larmes et de sourires
À travers toi, toi la mamma
Que jamais, jamais, jamais
Tu ne nous quitteras" 🎶 ...

Un livre qui nous dévoile ce qui est parfois caché ...
"C'est quoi, le sentiment de culpabilité ?" ...
Des fois ...
"C'est quand tu as survécu et que, du coup, tu décides de vivre le moins possible. C'est quand tu penses que ta vie ne vaut rien, moins que celle des autres, et que tu aurais mieux fait de leur laisser à eux la possibilité d'exister. C'est quand tu rétrécis chaque jour un peu plus, en espérant qu'un jour ou l'autre, on t'oublie et on te pardonne" ...
D'autre fois ...
"C'est quand tu te persuades que tu aurais pu faire quelque chose et que tu ne l'as pas faite, et que tu continues à vivre comme si de rien n'était. le sentiment de culpabilité t'enferme dans la prison que tu as toi-même construite, en te faisant oublier qui tu es et ce que tu ressens" ...
Ou peut être aussi ...
"C'est quand tu sais que tu as fait un choix à la place de quelqu'un, ... Quand tu te sens nulle, égoïste, incapable de tenir debout, et qu'alors, tu te fabriques toi même, jour après jour, ta punition et ton malheur" ...
Ou encore ...
"C'est quand tu te laisses miner par les regards mauvais et par les paroles méchantes, que tu te persuades qu'elles sont justifiées. Quand tu imposes à ta bouche de rester muette face à la calomnie. Quand tu sais que ta tristesse est contagieuse, qu'elle blesse ceux que tu aimes, mais que tu n'y peux rien".

Un livre comme un bilan, le bilan de la vie de celle qui part avec ses souvenirs ... qu'il est doux de lui rappeler, le bilan de la vie de ces femmes qui ont tant comptés pour elle, elles prennent conscience de ce qu'elles doivent maintenant faire ... vivre !
Il faut parfois faire l'inventaire de ce qu'on a été, de ce qu'on a raté, de ce qu'on n'a pas osé faire ..
C'est ce qui arrive dans ce livre
Une jolie histoire autour de la mama
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Ce roman nous propulse dans une histoire de famille intense. Teresa, qui est la grand-mère de la famille, est entrain de décéder. Toute la famille se réunit alors pour l'accompagner dans ses derniers instants. Toutes ces femmes se remémorent les souvenirs de leurs vies. Chacune à leur tour, elles se dévoilent un peu, avouant des secrets en faisant émerger d'autres. Chacune se penche sur Teresa et lui livre son âme. Teresa se montre une oreille attentive. Au fil des heures, les liens entre ses femmes se soudent et l'on voit comment leurs vies se sont entremêlées. Cette histoire est vraiment très touchante et j'adore les histoires de famille. Cette dernière est vraiment émouvante car toutes ces femmes n'ont pas eu des vies faciles notamment d'un point de vue amoureux.

Les personnages sont admirables d'humanité. Chaque femme a sa personnalité, son propre parcours et ses cicatrices qu'elle traîne inexorablement derrière elle. J'ai particulièrement apprécié l'habileté de l'autrice à nous dévoiler des pans de ses protagonistes. Toutes ces sensibilités s'entrechoquent et tout cela crée une atmosphère spéciale autour du personnage de Teresa. Car, même si cette dernière ne parle pas et ne bouge pas, elle est au centre de tout. Toutes les histoires convergent vers elle, pour in fine, raconter sa vie.

Stylistiquement parlant, j'ai trouvé cela très riche. Arianna Cecconi alterne les histoires de vie avec habileté. Certains passages écrits en italique mettent en avant des moments clés de la vie des protagonistes. J'ai beaucoup aimé la sensibilité dans l'écriture et les mots choisis avec délicatesse.

Les oracles de Teresa est donc un roman terriblement émouvant mais également rempli de poésie.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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Coup de coeur pour ce premier roman !
Il semble que l'heure ait sonné pour Teresa, qui depuis dix ans, a perdu la parole, ne peut plus se mouvoir et vit alitée. Sur son lit, installé au milieu du salon de la maison au figuier dans la plaine du Pô (Italie), sont attachés toutes sortes de gri-gri et autres porte-bonheur. Vont alors la rejoindre cinq femmes qui lui sont très proches. Durant plusieurs jours, elles vont veiller Teresa et tenter de faire émerger du passé de la vieille dame aimée un secret de famille bien enfoui. L'occasion semble idéale pour chacune de passer sa propre vie au peigne fin…

Dès le début de son livre, Arianna Cecconi nous avertit du monde dans lequel elle va nous emmener, celui des oracles, des secrets, de l'invisible et de ses signes, et ce à travers un huit-clos exclusivement féminin. le seul mâle est un chat, animal mystérieux par nature !
Elle nous met donc au parfum, plantant les prémices de son décor.
Oyez braves lecteurs, vous embarquez pour une étrange croisière, il vous faut donc accepter les règles du bizarre en général si vous souhaitez monter à bord.

le Larousse dit que « l'oracle est la réponse d'une divinité au fidèle qui la consultait ». Par extension, « il désigne aussi l'intermédiaire humain qui transmet la réponse » (wikipédia). On comprend rapidement que Teresa sera (ou pourrait bien être) cet intermédiaire. du moins ces cinq femmes qui l'aiment tendrement lui ont attribué ce rôle.
Mais alors dans quel but, et pourquoi toutes les cinq semblent si attachées aux signes de l'au-delà – et leurs interprétations– et aux rituels ?

Il semble donc qu'un secret de famille doive être percé à jour… « Certains souvenirs se cachent à l'intérieur des choses, ou à leur surface... Toutes les choses ont une mémoire et un savoir. »
Mais alors, si Teresa déjà n'a plus l'usage de la parole, comment les objets vont-ils nous révéler ce qu'ils savent ? Une des pistes sera la suivante : « quand quelqu'un a peur, son âme sort de son corps et reste prisonnière du lieu où il a eu peur : c'est là qu'il faut retourner ».

Grâce à ce temps étrange qui s'est comme arrêté, chacune va suivre son chemin intérieur et s'auto-analyser en revisitant son passé. C'est alors que des synchronicités vont apparaître. Je fais là un clin d'oeil au psychanalyste Jung, père des synchronicités : « occurrence simultanée d'au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l'association prend un sens pour la personne qui les perçoit».

Une odeur suave de mystère émane de ce roman bien construit, fluide et extrêmement tendre. Quelques histoires de pythie ou de Sybille viennent valider le réalisme de ce qui aurait pu passer de prime abord pour des extravagances, des croyances surnaturelles ou culturelles importées du Pérou natal de Pilar (Pilar est l'employée de maison amie, adepte des signes et de l'instinct qu'elle nomme petite voix).
L'autrice, avec douceur et bienveillance, a imaginé un voyage préparatoire que l'âme entreprendrait pour récupérer les traces de sa vie dans le but de partir en paix. En langage informatique on parlerait d'un nettoyage de la mémoire du disque dur et d'une bonne mise à jour.
Et au sein de cette étrange famille, dans cette « maison au figuier », j'ai compris que « si quelqu'un n'écoute jamais sa petite voix, elle ne parle plus », et je me suis sentie tout simplement…bien, en phase avec la vie ces femmes et leur quête, plus que jamais prête à faire confiance à ma petite voix.

Je vous avoue maintenant avoir consulté la pythie de Delphes avant lecture pour savoir si ce livre était bon pour moi ou non, et une fois le feu vert obtenu, je l'ai dévoré ! À vous de voir si vous ferez de même… ou si vous vous fierez à cet avis… et plus encore à votre petite voix.
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Arianna Cecconi est une anthropologue qui vit et travaille entre l'Italie et Marseille. Ses principaux sujets de recherche sont les rituels, les rêves et le sommeil. Elle enseigne aussi à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture. « Les oracles de Teresa » (« Teresa degli oracoli ») est son premier roman paru en août 2021.
Cela fait dix ans que Teresa ne quitte plus son lit et ne prononce plus aucune parole. Quand sa mémoire commença à lui faire défaut, elle choisit le silence plutôt que de laisser « partir » un secret enfoui. A l'aube de sa mort, toute sa famille est réunie autour d'elle. Va-t-elle enfin parler ?
Chaque personnage raconte sa vie et ses secrets au long des heures d'attente. Leurs parcours se dévoilent peu à peu au cours du récit. Teresa, malgré son mutisme, est le centre de ce roman.
Dans ce huis clos féminin, on découvre une famille italienne matriarcale où les hommes sont totalement absents. Est-ce le secret attendu ?
L'auteur et les personnages prennent le temps de nous faire découvrir des pans de leurs vies. Nous nous attachons à eux et avons envie d'en savoir toujours plus.
La couverture avec ses tons d'orange et vert donne envie d'ouvrir ce livre en cette période estivale. Ce sera un des nombreux livres de la rentrée littéraire 2021. Je remercie Babelio qui m'a permis de le lire en avant-première grâce à sa Masse Critique. Je vous le conseille fortement.
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Mamé va mourir....Voilà le cri de ralliement de ces quatre femmes autour de l'aïeul qui va trépasser. Mamé qui depuis 10 ans est dans son lit, vivant au milieu d'eux dans le salon, ne prononçant plus un mot, couvertes d'escarres, que l'on tourne de temps en temps. Mamé dont la maladie de la mémoire a grignoté peu à peu ses souvenirs. Et elles sont là sa soeur qui a prononcé ses voeux dans le secret de la maison, son aide Pilar, une péruvienne immigrée qui a fui la guerre laissant derrière eux tout, même ses enfants, ses deux filles et son unique petite fille. Et Mamé est veillée mais refuse de mourir. Peut-être a-t-elle quelques secrets à avouer avant de partir ? Voilà et chacune d'elles découvre : les secrets des non mariages, des conflits de voisinage, des secrets de leurs naissances, de leur amour perdu ...Une très belle histoire sur cinq femmes dont le destin a parfois a été tracé avec une bêtise, comme un bateau qui coule et que l'on n'a pas pris attendant le suivant. Même la petite fille a son secret ; un avortement mal vécu. Elle se réconciliera malgré tout avec son fiancé. Et Mamé décède. On l'enterrera son le vieux figuier qu'elle aimait tant. Une belle histoire de transmission. J'ai eu du mal au début, parfois les pensées des unes et des autres s'enchainent et on perd le fil, mais une fois qu'on est dedans on a envie de savoir la vie de cette femme Teresa, de ses deux filles, de Pilar. A lire. Je prête à mon voisin puis dans les médiathèques.
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