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Citations sur Choix de poèmes (98)

La nuit, quand le pendule de l'amour balance...

La nuit, quand le pendule de l'amour balance
entre Toujours et Jamais,
ta parole vient rejoindre les lunes du cœur
et ton œil bleu,
d'orage tend le ciel à la terre.

D'un bois lointain, d'un bosquet noirci de rêve
l'Expiré nous effleure
et le Manqué hante l'espace, grand comme les spectres du futur.

Ce qui maintenant s'enfonce et soulève
vaut pour l'Enseveli au plus intime :
embrasse, aveugle, comme le regard
que nous échangeons, le temps sur la bouche.
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Pense qu’il fait hiver ici aussi, pour la millième fois à présent,
dans le pays où coule le plus large des fleuves :
sang céleste de Jacob, béni par les haches.
Glace qui n’est pas la terre – et l’on patauge, le bourreau avec toute
sa bande dans les soleils qui s’enténèbrent… Enfant, un drap !
que je m’y enveloppe devant le scintillement des heaumes,
Quand la motte, la rosâtre, se fend, quand, neigeâtres, les ossements
[tourbillonnent, la poussière de ton père,
Que crisse le chant du cèdre sous les sabots…
Un drap, un petit drap, tout mince, pour que je garde
à présent, où tu apprends à pleurer, le détroit du monde
à mes côtés, qui jamais ne verdoie, mon enfant, pour ton enfant !
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Les Globes


Dans les yeux confus - lisez là:

le soleil, l'écliptique du cœur, le
magnifiquement sifflant Pour rien.
Les morts et tout
ils ont donné naissance à. le
chaîne de génération,
qui est enterré ici et
qui pend encore ici, dans l'éther,
bordant les abîmes. Tout
l'écriture des visages, dans laquelle
des mots vrombissants et percés - Mini-éternel,
syllabes.

Tout,
même le plus lourd, était
en vol, rien
retenu.



In den verfahrenen Augen - lies da:

die Sonnen-, die Herzbahnen, das
sausend-schöne Umsonst.
Die Tode und alles
aus ihnen Geborene. Mourir
Geschlechterkette,
die hier bestattet liegt und
die hier noch hängt, im Äther,
Abgründe säumend. Aller
Gesichter Schrift, in die sich
schwirrender Wortsand gebohrt - Kleinewiges,
Silben.

Alles,
das Schwerste noch, guerre
flügge, nichts
hielt zurück.
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TOI AUSSI PARLE

Toi aussi parle
parle comme le dernier
dit ton message

Parle -
Mais ne sépare pas le oui du non
Donne aussi le sens à ton message :
donne lui l’ombre.

Donne-lui assez d’ombre,
donne-lui en tant,
que tu en sais autour de toi partagée
entre minuit et midi et minuit.

Regarde alentour,
vois, comment ce qui t’entoure devient vivant -
Par la mort ! Vivant !
Celui dit vrai, qui parle d’ombre.
Mais voici que s’étiole l’endroit ou tu es ;

Maintenant où aller, à découvert d’ombre, où aller ?
Monte. vers le haut en tâtonnant.
Plus grêle tu deviens, plus méconnaissable, plus fin !
Plus fin : un fil,
où l’étoile veut descendre :
pour nager en bas, tout en bas,
là où elle se voit luire : dans la houle
des mots errants.
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FLEUR

La pierre.
La pierre dans l’air, celle que je suivais.
Ton œil, aussi aveugle que la pierre.

Nous étions
des mains,
nous vidions les ténèbres, nous trouvions
le mot, qui remontait l’été :
Fleur.

Fleur – un mot d’aveugle
Ton œil et mon œil:
ils s’inquiètent de l’eau.

Veille silencieuse,
pan de cœur par pan de cœur
cela s’enfeuille.

Un mot encore, comme celui-là, et les marteaux
s’élancent dans l’espace libre.

Tant d’étoiles, que l’on nous tend.
J’étais,
quand je te vis – quand ? -
dehors parmi
les autres mondes.

O ces chemins, galactiques,
O cette heure, qui nous
compléta des nuits sur le fardeau de nos noms. Il n’est,
je le sais, pas vrai,
que nous ayons vécu, il passa aveugle un souffle entre
Là-bas et Pas-là et le Parfois,
un œil siffla comme une comète
allant vers l’éteint, dans les ravins,
là, où cela se consume sans éclat, se tenait
le temps, en majesté
et déjà vers le haut, vers le bas, poussait sur lui
ce qui fut ou ce qui sera -,

je sais,
je sais et tu sais, nous savions,
nous ne savions pas, mais
nous étions pourtant là et pas là-bas,
et de temps en temps, quand
seul le Rien se tenait entre nous,
alors nous étions totalement l’un et l’autre

En haut,
les voyageurs
demeurent
inaudibles.
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L’ECRIT SE CREUSE

L’écrit se creuse, le
Parlé, vert marin,
brûle dans les baies,

dans les noms
liquéfiés
les marsouins fusent,

dans le Nulle part éternisé, ici,
dans la mémoire des cloches
trop bruyantes – - mais où donc?,

qui
dans ce
rectangle d’ombres,
s’ébroue, qui
sous lui
scintille un peu, scintille, scintille?
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Strette


Extrait 9

                                 Monte et
                                         se joint au jeu…
Dans l’envol de la chouette, sur
la lèpre pétrifiée,
sur nos
mains enfuies, dans
le dernier des rejets,
au-dessus du
pare-balles contre
le mur éboulé :

visibles, à
nouveau : les
rainures, les

chœurs, autrefois, les
psaumes. Ho, ho –
sanna.

Ainsi donc,
il y a encore des temples debout. Une
étoile
a bien encore de la lumière.
Rien,
rien n’est perdu.

Ho-
sanna.


//Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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Strette


Extrait 8

                                 Déferlé, déferlé.
                                              Et –
Nuits, dé-mêlées. Cercles,
verts ou bleus, carrés
rouges : le
monde dans la
partie jouée avec les heures nouvelles
mise ce qu’il a de plus intime. – Cercles,
rouges ou noirs, carrés
clairs, pas
d’ombre de vol,
pas de table de mesure, pas
d’âme de fumée qui monte et se joint au jeu.


//Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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Strette


Extrait 7

Parlait, parlait.
Était, était.

Nous
n’avons pas lâché, sommes restés
dedans, une seule et même
construction de pores, puis
c’est venu.

C’est venu à nous, c’est
passé au travers, a réparé
invisiblement, fait des réparations
sur la dernière membrane,
et
le monde, mille-cristal,
a déferlé, déferlé.


//Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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Voix…


Extrait 8

Pas une
voix ‒ un
bruit de la fin, étranger aux heures, offert
à tes pensées, ici, enfin porté
jusqu'ici à force de veille : un
pistil, gros comme un œil, avec une profonde
rayure, il
bave de la résine, il ne veut pas
cicatriser.
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