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Citations sur Choix de poèmes (98)

Rapport d’été

Le tapis de thym sur lequel
on ne marche plus, qu'on contourne.
Une ligne vide placée en travers
sur la bruyère des marais.
Néant porté dans les bris de vent.

Rencontres, de nouveau, avec
des mots isolés, comme :
éboulement, herbes dures, temps.
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PSAUME

Personne ne nous pétrira de nouveau de terre et d'argile,
personne ne soufflera la parole sur notre poussière.
Personne.

Loué sois-tu, Personne.
C'est pour te plaire que nous voulons
fleurir.
À ton
encontre.

Un Rien,
voilà ce que nous fûmes, sommes et
resterons, fleurissant
la Rose de Néant, la
Rose de Personne.

Avec
le style, lumineux d'âme,
le filet d'étamine, ravage de ciel,
la couronne rouge
du mot pourpre que nous chantions,
au-dessus, ô, au-dessus
de l'épine.
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DANS LES FLEUVES au nord du futur,
je lance le filet
qu'hésitant(e) tu alourdis
d'ombres écrites par
des pierres.
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Mandorle.

Dans l'amande- qu'est-ce qui est dans l'amande?
Le néant.
C'est le néant qui est et se tient dans l'amande.
Il est là et continue d'être.

Dans le néant-qui donc est là et se tient? Le roi.
C'est le roi qui est là, le roi.
Il est là et continue d'être.

Boucle de juif, tu ne seras pas grise.

Et ton œil - vers quoi se tient-il ton œil?
Ton œil se tient et fait face à l'amande.
Ton œil, c'est au néant qu'il fait face.
Il se tient et reste du côté du roi.
C'est comme ça qu'il est, tient, continue d'être.

Boucle d'homme, tu ne seras pas grise.
Amande vide, bleu roi.

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À hauteur de Bouche

À hauteur de bouche, perceptible :
excroissance ténèbre.

(Pas besoin, lumière, que tu la cherches, tu demeures
le filet de neige, tu tiens
ta proie.

L'un et l'autre sont valables :
Touché et Non-touché.
L'un et l'autre, avec la faute, parlent de l'amour,
l'un et l'autre veulent et exister et mourir.)

Stigmates de corolle, bourgeons, blocs ciliaires.
Œil épieur, étranger au jour.
Cosse, vraie et ouverte.

Lèvre savait. Lèvre sait.
Lèvre finit de le taire.
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PSAUME

Personne ne nous pétrira de nouveau
de terre et d'argile,
personne ne soufflera la parole sur notre poussière.
Personne.

Loué sois-tu, Personne.
C'est pour te plaire
que nous voulons fleurir.
A ton encontre.

Un Rien,
voilà ce que nous fûmes, sommes
et resterons, fleurissant:
la Rose de Néant, la
Rose de Personne.

Avec
le style lumineux d'âme,
le filet d'étamine, ravage du ciel,
la couronne rouge
du mot pourpre que nous chantions,
au-dessus, ô, au-dessus
de l'épine.

PSALM

Niemand knetet uns wieder aus
Erde und Lehm,
niemand bespricht unsern Staub,
Niemand.

Gelobt seist du, Niemand.
Die zulieb wollen
wir blühn.
Dir
entgegen.

Ein Nichts
waren wir, sind wir, werden
wir bleiben, blühend:
die Nicths-, die
Niemandsrose.

Mit
dem Griffel seelenhell,
dem Staubfaden himmelswürst,
der Krone rot
vom Purpurwort, das wir sangen
über, o über
dem Dorn.
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Strette.

Dé-placé dans
le territoire
à la trace non-trompeuse:

herbe-écriture désarticulée. Les pierres, blanches,
avec les ombres des brins:
Ne lis plus- regarde!
Ne regarde plus- va!

Va, ton heure
n'a pas de sœurs, tu es-
tu es chez toi. Une roue, lente,
roule d'elle-même, les rayons
grimpent,
grimpent dans un champ presque noir, la nuit
n'a pas besoin d'étoiles, nulle part
il n'y a souci de toi.
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LA NUIT, quand le pendule de l'amour balance
entre Toujours et Jamais,
ta parole vient rejoindre les lunes du cœur
et ton œil bleu,
d'orage tend le ciel à la terre.

D'un bois lointain, d'un bosquet noirci de rêve
l'Expiré nous effleure
et le Manqué hante l'espace, grand comme les spectres du futur.

Ce qui maintenant s'enfonce et soulève
vaut pour l'Enseveli au plus intime :
embrasse, aveugle, comme le regard
que nous échangeons, le temps sur la bouche.

p.71
Extraits, PAVOT ET MEMOIRE (MOHN UND GEDÄCHTNIS), Gallimard 1998.
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Und fallen :
Wir waren. Wir sind.
Wir sind ein Fleisch mit der Nacht.
In den Gängen, den Gängen.

Et tombons :
Nous étions. Nous sommes.
Nous ne faisons qu'une chair avec la nuit.
Dans les couloirs, les couloirs.
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Ainsi tu es devenue
comme je ne t'ai jamais connu :
ton cœur bat partout
dans un puits,

où aucune bouche ne boit et aucune
silhouette ne tapisse les ombres,
où l'eau jaillit
comme l'éclat et mousse comme l'eau.

Tu entres dans chaque puits,
Tu flottes à travers chaque lueur.
Tu as inventé un jeu qui sera oublié.





So bist du denn geworden
wie ich dich nie gekannt:
dein Herz schlägt allerorten
in einem Brunnenland,

wo kein Mund trinkt und keine
Gestalt die Schatten säumt,
wo Wasser quillt zum Scheine
und Schein wie Wasser schäumt.

Du steigst in alle Brunnen,
du schwebst durch jeden Schein.
Du hast ein Spiel ersonnen,
das will vergessen sein.
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