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3,76

sur 135 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il est bon de voir des auteurs qui refusent de refaire toujours les mêmes livres ou de raconter les mêmes histoires. Javier Cercas est de ceux-là. S'être mis au polar/suspense en démarrant avec une trilogie, ça vaut une bien belle salutation.
Après Terra Alta et Indépendance, il clôt la série avec le château de Barbe Bleue.
Ce sera encore une fois, Melchor Marin qui sera au coeur même de l'intrigue, frappé de plein fouet émotionnellement et physiquement par ce nouveau revers de la vie. Sa fille, Cosette, en vacances quelques jours à Majorque ne revient pas à la maison. Elle a décidé d'y prolonger son séjour et disparaît. Bien sûr, Melchor est fou d'inquiétude et remuera mer et monde pour retrouver sa fille.
Et voilà où je suis restée sur ma faim ici comme avec les deux autres tomes. L'émotion.
J'ai eu du mal à y croire, Cercas n'a pas su trouver les mots pour me toucher, pour m'y faire croire. Ho je ne discute pas ici de l'intrigue, (quoique dès la disparition de Cosette, on devine tout), de la narration ou de la langue mais plutôt de ce qui vient me chercher. J'ai eu beaucoup de difficulté à croire en Melchor. Je sais bien que c'est ainsi que l'on veut le personnage: meurtri, froid, hanté par un passé plutôt glauque, par un amour inachevé, par la désillusion mais voilà, personnellement je n'ai pas été convaincue par les mots, les gestes, les attitudes de Melchor.
Toutefois, le sujet des violences acceptées et faites aux femmes, des abus de pouvoir et de la corruption, ces vilénies dénoncées par Cercas m'interpellent et prouvent encore une fois (de trop) l'iniquité et l'injustice de ce monde.
Alors voilà, trois étoiles sur cinq pour cette trilogie, une par tome.
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Accrochée au souvenir plaisant du premier opus, cette lecture s'imposait , comme souvent les romans aux personnages récurrents par l'attachement créé par leur intimité. Ce troisième livre s'inscrit dans la continuité des précédents, par une disparition bouleversant Melchior, le policier bibliothécaire.

Il fallait au moins cela pour me garder attachée car je ressors très mitigée de cette lecture. Une impression déjà légèrement ressentie dans Indépendance, le second roman de la série.
Ici, les raisons en sont limpides: une banalité d'écriture, un narratif lourd, où s'alignent des faits et gestes et des descriptions sans intérêt, comme s'il convenait de délayer. (Un vrai storyboard de série B, on a même droit à la voix du GPS et un passage à l'urinoir !)
J'ai cru souvent lire un travail d'atelier d'écriture qui incite à une lecture en diagonale. Au final un livre qui ronronne, verbeux et laborieux.

Abandonner la thématique policière sera peut être judicieux, l'auteur est beaucoup plus impérial dans ses livres historiques.
Juste mon avis…
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« Les troisièmes parties n'ont jamais été bonnes » dit un adage espagnol. C'est bien le sentiment que j'ai eu en lisant ce troisième volet de la trilogie Terra Alta qui, d'ailleurs, a été un échec en librairie. J'ai essayé d'en comprendre les raisons mais plutôt que d'en faire une analyse, je vais laisser la parole à l'écrivain et chacun jugera.
♦On trouve dans son roman des délices littéraires telles que ces ineffables récits :
« En face de lui, Salom ronfle doucement, les mains croisées sur son ventre pendant que son thorax se soulève et s'abaisse au rythme de sa respiration ; l'air qui pénètre dans ses fosses nasales berce comme une brise les poils de sa moustache. » Beurk!
«  Avant 7 heures il arrive à l'aéroport de El Prat. Il gare sa voiture sur le parking du terminal 2, passe les contrôles de sécurité avec son billet électronique et le voilà assis à une table du Starbucks située en face de la porte d'embarquement B22, avec devant lui un express double et une madeleine aux myrtilles. » Miam !
♦On y relève des événements de cette importance :
« Chez un glacier il acheta un cornet de glace de deux boules - une à la fraise, l'autre à la noix de coco- et les lécha jusqu'au moment où, à la hauteur d'une placette ombragée, la glace finit par fondre dans ses mains ; alors il fit demi-tour et s'en retourna. » Pas de bol!
♦De la belle poésie du genre :
« À trente mètres à peine devant lui, la surface de la mer, éblouissante, évoque une plaque d'aluminium tremblante ; plus près encore, au bord de l'eau, des grappes de baigneurs s'exposent au soleil vertical de midi. » Cette « plaque » métallique qui, un peu plus loin, va devenir «une plaque de verre étamé » .
« Le jour s'est levé aussi sombre que sa fille. Souffle un vent mauvais qui agite les branches des arbres mais qui ne parvient pas à balayer les nuages du ciel de Collserola qui défilent au-dessus de leur tête comme un cortège funèbre . » Ah le bel exemple d' anthropomorphisme que voilà ! Javier s'entraînerait-il pour écrire une quatrième partie en vers libres ? C'est à la mode !
♦Des observations aussi fines et pénétrantes que celle-ci :
« C'est une après-midi sans vent et, au loin, sur les crêtes de la sierra de Fontarella, les éoliennes se profilent sur le bleu cobalt du ciel, immobiles comme de gigantesques insectes endormis. »
« Le jour s'est levé, sombre et couvert.  Bien que les fenêtres du salon restent ouvertes, les lampes du plafond sont allumées. »
♦Des aphorismes à n'en plus finir et d'une grande profondeur :
 «  Ceux qui cherchent la vérité méritent de la trouver comme punition. »
«  Parfois il faut échouer un peu pour pouvoir réussir ensuite. »
« Haïr quelqu'un c'est comme boire un verre de poison en pensant que tu vas tuer celui que tu hais. »
♦Et pour ceux qui aiment l'art du délayage et du remplissage, sachez que J. Cercas en est le maître absolu. Je me garderai bien d'en fournir des exemples : 200 pages y suffiraient à peine.

Voilà pour la forme. Reste l'histoire. Elle est simple et se lit sans ennui : c'est un bon point. Sans en révéler le contenu, je dirai simplement que ce thriller tourne autour du thème du mensonge, de la corruption, des abus sexuels chez les puissants et de la vengeance. Cependant la trame en est faible et la fin décevante, en partie bâclée.
Les trois quarts du récit ne sont guère que du blabla qui alterne avec des dialogues de machos, bourrés de vulgarités et de grossièretés. Il faut pratiquement attendre la dernière partie pour que l'action débute enfin. Cependant l'assaut de la demeure du méchant est bâclée, précipitée et invraisemblable.
Bref, la seule chose que j'ai appréciée dans ce roman ce sont les relations touchantes entre Melchor et sa fille, Cosette, la bien nommée.
Ce roman noir laisse son auteur à des années-lumière de ce qu'il nous avait montré dans Les soldats de Salamine et Les lois de la frontière. Souhaitons qu'après cette littérature économique il revienne à ses premières amours : le thriller, ce n'est pas pour lui.
PS: la traduction de ces quelques extraits est personnelle.
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Dernière acte de cette trilogie écrite par Javier Cercas.
C'est remarquablement bien écrit et c'est agréable à lire, certes, mais encore une fois je ne comprends pas ce que vient faire un auteur de cette trempe dans la littérature policière. Javier Cercas est un auteur talentueux et d'une grande originalité et il se contente de nous refaire l'affaire Epstein revisitée . Dans quelques mois je ne penserai plus un seul instant à ce livre à l'inverse des autres romans de Cercas qui restent plusieurs années plus tard présents dans mes souvenirs exceptionnels de lecture . Et encore une fois c'est quoi cette manie de citer WhatsApp plus de quarante fois dans le livre et une vingtaine de fois Coca-Cola !!!!
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