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3,98

sur 482 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« On m'affecta aux pages culturelles, là où on affecte ceux qu'on ne sait où affecter ».

C'est là que se retrouve l'auteur, écrivain en mal d'inspiration, reconverti en journaliste.

Et parfois la magie opère !

Javier Cercas rencontre le fils de Rafael Sanchez Mazas, poète et romancier reconnu, cofondateur de la Phalange, qui fut sauvé durant la Guerre d'Espagne grâce à l'attitude inattendue d'un républicain en débandade qui le tenait en joue. L'histoire est connue mais le journaliste consciencieux qu'est Cercas décide de reconstituer ce qu'il y a derrière le connu.

Quelques billets dans le journal qui l'emploie suscitent des réactions de son lectorat. Une idée commence à germer, peut-être le démarrage d'un futur roman.

Livre en trois parties : la première découle de sa rencontre fortuite avec le fils du nationaliste espagnol, la curiosité qui le saisit et les étapes méticuleuses préparatoires à un sujet d'écriture ; la deuxième est une biographie détaillée de Sanchez Mazas, des détails surprenants depuis ses études de droit jusqu'à un séjour prolongé en Italie, fasciné qu'il est par l'idéologie de Mussolini, de sa participation à la guerre civile jusqu'à sa collaboration au régime de Franco comme ministre sans portefeuille. La troisième partie est une recherche/enquête sur le possible sauveur de Mazas et son mobile. Est-ce envisageable soixante ans plus tard ? Sera-ce lui ? Voudra-t-il parler ? Et d'abord, se souviendra-t-il ?

Javier Cercas espère trouver un héros et non pas faire l'apologie du personnage controversé Sanchez Mazas. Il veut honorer la mémoire de tous les anonymes qui se sont battus contre le fascisme et qui ont été délaissés par L Histoire. Comme cela se passe dans toutes les guerres. « Les héros ne le sont que quand ils meurent ou qu'on les assassine. Et les véritables héros naissent dans la guerre et meurent dans la guerre. Il n'y a pas de héros vivants. Ils sont tous morts, morts, morts, morts ». p. 224

Au cours de ses recherches documentaires, Javier Cercas découvre que Rafael Sanchez Mazas voulait écrire un livre intitulé « Les Soldats de Salamine » qui n'a jamais été mené à bien. Il a repris le titre à son nom et ce roman se construit en même temps que l'on le lit. Cette façon d'insérer L Histoire dans la rédaction du compte rendu de son enquête donne une dynamique intéressante aux pages qui finiront par devenir le roman.

De rencontres journalistiques en interrogatoires de témoins, de coups de téléphone en palabres interminables, de réflexions sur le bien-fondé de ses recherches en déductions générant de nouvelles interrogations, Javier Cercas finit par créer LE personnage qu'il recherche, qui lui permet de trouver une fin valable digne de toutes ses conjectures. Enfin, il est prêt à rédiger son roman. Et moi, je le termine.

L'auteur aime le paso doble autant que l'épreuve de la page blanche et le whisky. Après tant de boue, tant de souffrance, tant de désastre, ce sont de bons remontants. La fiction l'emportera-t-elle sur la réalité ? A vous de juger.
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La ville d'Avignon, l'Association Contraluz, la librairie La Mémoire du Monde, ont souhaité commémorer les 80 ans de la Retirada ( l' exode massif d'espagnols républicains à la suite de la chute de la Seconde République espagnole et de la victoire de Franco).
Dans la librairie, une table dédiée aux auteurs ayant écrits sur cette période. C'est parmi ces livres que j'ai trouvé Les Soldats de Salamine. La quatrième de couverture précise que Rafaël Sanchez Mazas, romancier, journaliste, essayiste et homme politique, cofondateur de la Phalange, ami d'Antonio Primo de Rivera, réchappe, vers la fin de 1937 du peloton d'exécution commandé par les Républicains, se sauve, se terre dans un bosquet. Un milicien républicain le découvre, un échange de regard, bref mais profond, un moment d'humanité fugace, de fraternité éphémère, il lui laisse la vie sauve. Sur ces bases, Javier Cercas, lui-même romancier et journaliste en vaine d'imagination à ce moment là, va s'inspirer de ces faits racontés par le fils de Rafaël pour reconstituer cette histoire et tenter de retrouver les protagonistes survivants.
A ce stade, je ne saisissais pas le choix du titre. Je pensais à un lieu espagnol mythique, mais par moi oublié, de cette guerre fratricide. En revanche, j'ai vite saisi que Cercas se référait à cette fameuse bataille de Salamine en 480 av JC. Alors j'ai posé, momentanément ce livre, pour ouvrir celui d'histoire, bien vieux, mais toujours utile. Salamine, grande bataille navale de la 2ème guerre médique dont la victoire revint à l'Athénien Thémistocle (la première fut calamiteuse pour les Grecs) Les Grecs sur les conseils de Thémistocle surent attirés la flotte perse bien supérieure en nombre dans l'étroit goulet compris entre l'île de Salamine et la côte de l'Attique et là, ne pouvant se déployer, elle subit un immense désastre. J'ai trouvé plusieurs pistes pour le choix du titre, sans aucune certitude.

Je crois que la version originale en espagnole doit être bien plus savoureuse à la lecture, notamment les détails du quotidien de Cercas, les moments et les échanges partagés avec sa compagne Conchi.
J'ai bien aimé aussi retrouver la cité ducale où se rend Javier pour retrouver Miralles , le possible sauveur de Sanchez Mazas, le héros réel ou imaginé de cette histoire qui oeuvre à la résilience, et si ce n'est encore et pas tout à fait ni le pardon, ni la réconciliation au moins l'apaisement.
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Les soldats de Salamine me laissent perplexe. Diantre comment faire ? Les thèmes traités : la guerre d'Espagne par le prisme des réflexions de l'auteur sur le processus de création littéraire, cette sorte de mise en abîme, tout cela m'a plu. Alors pourquoi conserve-je l'impression d'être passée à côté en étant à peu près certaine que j'oublierais rapidement ce roman qui a pourtant fait l'effet d'une bombe en Espagne et est devenu un best-seller ? Zut et triple zut ! le pire c'est que j'ai aimé ce roman mais qu'est-ce qui cloche ? Mystère insondable.

Bref revenons à nos moutons : le narrateur est un écrivain raté doublé d'un journaliste blasé qui ne croit plus vraiment au père noël, à savoir être reconnu. le hasard lui fait rencontrer le fils de Rafael Sanchez Mazas, poète, condottiere romantique et initiateur du parti de la Phalange dans les années 20/30 (en clair ni plus ni moins que le parti fasciste version espagnole et accessoirement soutien de Franco). En 1939, cet homme fort « sympathique » a échappé de peu à la mort en esquivant un peloton d'exécution mené par les Républicains en déroute. L'anecdote aurait pu en rester là s'il n'avait été débusqué lors de sa fuite par un soldat ennemi qui ne l'a ni achevé ni dénoncé… comportement bizarre s'il en est. Notre narrateur trouve là matière à son roman et entame une enquête pour connaître le fin mot de l'histoire : que s'est-il donc passé ce jour fatidique ? Quels en sont les protagonistes et quelles ont été leurs motivations ? A partir de là, se déroule le fil d'une histoire incroyable qui débute dans les années 20 et s'achève bien plus tard. Les soldats de Salamine (sa 2e partie) est d'ailleurs et en partie le récit fait par notre narrateur de cette histoire (mise en abîme). La première et la dernière parties quant à elles (les plus intéressantes selon moi), témoignent des interrogations de l'auteur quant au bienfondé de sa mission (parler d'un fasciste n'est-ce pas lui rendre hommage) et des difficultés du processus créatif. Pas simple alors que l'Espagne se remet de son passé tumultueux (nous sommes en 1991), de ressasser les vieux démons.

Les soldats de Salamine s'apparentent au long et fastidieux accouchement d'un roman équivoque ou comment l'artiste se place par rapport à l'Histoire et au passé. L'histoire de Sanchez Mazas m'a peu enthousiasmée mais en revanche la place de l'écrivain dans notre société m'a bien plus marquée. Je garderai de ce roman une impression ambiguë plutôt positive. Pour ceux qui trouveraient cette critique confuse et peu investie, sachez qu'elle reflète parfaitement mon état d'esprit. E si j'en parle c'est que je vous encourage quand même à le lire. Un peu maso je sais...
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"Les soldats de Salamine" est le roman d'un roman, le récit d'un mûrissement créateur.

Javier Cercas y met en scène son cheminement vers une oeuvre, des prémices de son inspiration -moments pendant lesquels le sujet lui tourne autour-, au moment où c'est l'écrivain qui mène la danse -ou en a du moins l'illusion-, s'emparant de ce sujet pour lui extorquer le sens dont il a d'abord une vague intuition, qui peu à peu se dessine pour enfin devenir évident.

C'est une anecdote qui imprime en lui, subrepticement d'abord, la volonté de se lancer dans un récit. Un récit "réel", comme il le qualifie lui-même, qui puise sa teneur dans des événements véritablement survenus.

Janvier 1939 : Rafael Sánchez Mazas, écrivain et cofondateur de la Phalange, échappe miraculeusement au peloton d'exécution d'une armée républicaine en déroute, et dont il est le prisonnier depuis plus d'un an. Réfugié dans la forêt alentour, il est localisé par un soldat républicain qui lui laisse mystérieusement la vie sauve.
C'est de la bouche d'un des fils du phalangiste que Javier Cercas entend, six décennies plus tard, cette histoire. Sa rencontre avec ceux que Rafael Sánchez Mazas baptisa les "amis de la forêt", déserteurs républicains qui partagèrent avec lui des moments de clandestinité à la fin de la guerre civile, achève de le convaincre qu'il tient là matière à écrire.

S'ensuit une deuxième partie plus précisément consacrée à Rafael Sánchez Mazas, résultat d'une enquête qui se matérialise par une sorte de "biographie centrée sur un épisode anecdotique mais peut-être essentiel de sa vie". Ce faisant, l'auteur étoffe son "personnage", anti-héros replacé dans le contexte d'une Europe en plein bouleversement politique et idéologique. Mazas, admirateur de Mussolini, trouve dans la doctrine fasciste un moyen de réaliser son rêve : restaurer la grandeur d'une Espagne de condottiere et de poètes que le bolchevisme menace d'anéantir. Il en reviendra, dépité par la balourdise et la médiocrité de ceux qui gouverneront l'Espagne franquiste.

Une fois ce travail achevé, l'auteur -et le lecteur avec lui- réalise que son récit est inabouti, mais peine à en cerner la raison. Il a le sentiment de poursuivre avec l'écriture de cette oeuvre un but inconscient mais précis, qui n'est pour l'instant pas atteint. C'est en rencontrant l'écrivain Roberto Bolaño à l'occasion d'une interview puis d'un échange sur ce roman en cours qu'il trouve finalement la pièce manquante... il s'agit maintenant de percer l'envers du miroir, en partant à la recherche de "l'autre", celui qui, faisant face à Rafael Sánchez Mazas en ce jour de janvier 1393, a choisi de l'épargner.
Le triptyque se conclut ainsi par une dernière partie très émouvante, en forme d'hommage à l'héroïsme anonyme (mais le véritable héroïsme ne l'est-il pas toujours ?)

"Les soldats de Salamine" est un roman à tiroirs, qui entremêle vérité, Histoire, et fiction, qui surtout interroge sur le rôle de cette dernière. La voix de Bolaño nous y rappelle que la véracité des faits importe peu, l'essentiel étant de parvenir à rendre accessible au lecteur le sens que l'on souhaite donner à son oeuvre.

J'ai personnellement été conquise par le jeu auquel s'adonne Javier Cercas, qui en maîtrise parfaitement les règles...
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Javier Cercas nous offre ce qu'il appelle un récit réel. C'est à dire qu'il nous raconte sa recherche, ses hésitations, ses doutes, sa vie avec une certaine Conchi dont il ne semble pas très fier. Enfin, les recherches et doutes du journaliste prénommé Javier Cercas… qui n'est peut-être pas l'auteur lui-même. J'ai trouvé insupportable de devoir assister à tous ces rendez-vous et entretiens avec des protagonistes de l'histoire : savoir ce qu'ils buvaient dans le Bistrot, comment ils mangeaient et le menu qu'ils avaient choisi... n'apporte rien au récit et m'a profondément ennuyée.

La biographie de la seconde partie aurait été suffisante. Mais n'aurait sans doute pas apporté grand chose par rapport aux livres déjà écrits semble-t-il sur ce sujet. La mise en perspective de ces deux parcours, celui de Sanchez Mazas et celui de Miralles est elle très intéressante et révélatrice : peut-être aurait-il été plus efficace de construire un texte où ces deux récits alternent, montrant la contradiction entre les discours des uns et les actions des autres.

Si vous plongez dans ce récit, je vous conseille de vous renseigner un peu avant sur l'histoire de l'Espagne des années 1940 et des personnages marquants de l'époque : histoire de ne pas être perdue comme j'ai pu l'être parfois.
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tout ce qui a trait à la guerre civile espagnole m'intéresse, ce qui peut expliquer pourquoi j'ai décidé de lire pendant les vacances un récit de faits réels sur un des créateurs de la Phalange espagnole, sujet qui n'est pas logiquement le premier qui me viendrait à l'idée.

En lisant ce récit composé de témoignages sur une telle époque, j'ai essayé de laisser de côté mon ressenti sur ce que la Phalange et le régime franquiste avaient fait subir à l'Espagne pour en apprendre plus sur Sanchez Mazas, mais aussi sur toutes ces personnes que le narrateur a interrogé et qui sont bien plus que des témoins d'un bout de l'histoire de Sanchez Mazas. Il s'agit d'une expérience de lecture assez étrange puisque la similitude entre le narrateur et l'écrivain sont très fortes, ce qui ne veut pas dire qu'ils sont exactement la même personne. L'auteur a fourni beaucoup d'efforts pour réussir à trouver tous ces témoignages, le plus surprenant et inattendu étant bien sûr le dernier.

Bien que le personnage principal soit Sanchez Mazas, il serait réducteur de penser que ce livre n'est qu'une biographie de plus. C'est également un livre historique où un autre regard est porté sur les événements arrivés pendant cette guerre, sur les origines de cette guerre et sur le révisionnisme. Faisant des études d'espagnol j'ai été très intéressée par ce thème si problématique qu'est la mémoire historique en Espagne depuis que Franco a commencé sa dictature en 1939 et encore après, au moment de la Transition, depuis sa mort en 1975. L'auteur apporte à son récit beaucoup de conversations inspirantes, notamment avec l'écrivain Roberto Bolaño. Il transmet une certaine conception de ce qu'est un héros, transforme notre opinion préconçue sur le lien entre la Phalange et Franco, sur les motivations de Sanchez Mazas quand il fonda ce mouvement. le début n'était pas la partie la plus intéressante du livre, mais mon intérêt a grandi à mesure qu'avançait l'intrigue et qu'on en découvrait un peu plus sur cette histoire étrange où Sanchez Mazas réussit à s'échapper pendant son exécution ratée.

Je pense qu'il s'agit d'un livre très important pour la démocratie espagnole et y compris en général, pour prendre de la distance avec certaines actualités. C'est une oeuvre extrêmement recherchée et qui offre plus qu'on ne pouvait s'y attendre en lisant le résumé, l'intrigue partant dans plusieurs directions (y compris dans celle française, c'était... intéressant).
Et le lire en espagnol ? l'auteur a un style très fouillé, rempli d'un vocabulaire recherché et de synonymes qu'on ne connaît pas forcément quand on débute dans la langue voire peut-être même avec certains mots plus catalans que castillans. Même sans connaître certains mots on comprend facilement le sens, à chacun de voir s'il se sent de commencer ce (court) livre, accessible à partir d'un niveau B2.
Lien : https://livresdecoeur.blogsp..
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Les soldats de Salamine est un récit un peu particulier car le narrateur et l'auteur se fondent en une seule voix, celle de celui qui veut faire un récit différent, plus réel que la fiction habituelle, sans être pour autant purement journalistique, ce qu'il appelle un récit réel. Lecteur, nous suivons alors toute la démarche de l'écrivain, son enquête, ses doutes, ses insatisfactions, les discussions qu'il peut avoir avec ses proches - dont l'écrivain chilien Roberto Bolaño - sur la viabilité du livre en train de s'écrire. du coup, ce livre est un livre en train de se faire, un récit autant que le récit de la naissance d'un récit.

Au départ l'histoire racontée de Sanchez Mazas, l'un des idéologues et fondateurs de la Phalange qui alimentera l'idéologie, le discours et les actes du franquisme. Figure sombre du franquisme pour les républicains, il échappera à la mort à l'occasion d'un surprenant face à face, d'un échange de regards avec un soldat républicain qui le laissera vivre en en l'ignorant. A la fin de la guerre civile, dans des jours où les choses les plus improbables pouvaient survenir, Mazas va survivre et échapper à l'éxécution à laquelle il était promis. Il en fera lui-même le récit, évoquant les amis de la forêt auxquels il doit sa survie.

C'est sur les traces de cette histoire vieille de soixante années que nous emmène le "récit réel" de Javier Cercas. Sur les traces d'une des têtes pensantes du franquisme, d'un dignitaire d'un régime honni dont les blessures sont encores vives et dont l'idéologie est encore vivante. Mais la volonté de comprendre n'est pas celle de pardonner, elle n'est pas non plus celle de juger pour condamner sans nuance. L'effort de l'écrivain est méritoire mais nous laisse sur notre faim à l'issue des deux premières parties. Il en fait lui aussi l'aveu : il manque quelque chose à son récit. Il y manque un récit et un témoignage: celui du soldat républicain qui épargna Sanchez Mazas. de recherche en recherche, un témoin surgit, un de ses soldats oubliés qui a été de cette guerre là et de quelques autres, un de ses soldats de Salamine qui ont tout donné pour empêcher que tombe la nuit sans fin des dictatures. Alors, nous commençons à comprendre, avec l'écrivain et en même temps qu'il écrit, ce qui a pu se jouer pour que de telles choses arrivent.

Un récit plus qu'un roman, où les catégories de fictions et de réalités semblent caduques, où le lien entre la forme et le fond est l'objet même du livre qui construit l'histoire autant qu'il est construit par elle.
Lien : http://filsdelectures.over-b..
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C'est le troisième roman de Javier Cercas que je lis et, à chaque fois, c'est la même chose: il passe au moins un quart du livre à se justifier et à expliquer ce qu'il fait pendant qu'il écrit (quand il va au bistrot, on a droit aux détails du menu; quand il se déplace, on a droit à une visite touristique...)
Soldados de Salamina se découpe en trois tiers: dans le premier tiers, il explique pourquoi il a décidé d'écrire sur un épisode anecdotique mais intéressant de la guerre civile; dans le deuxième tiers, il raconte cet épisode du point de vue d'un des personnages et, dans le troisième, il le re-raconte mais, 60 ans plus tard, vu par un témoin. Bref, un tiers m'aurait suffi.
C'est l'histoire (vraie) de Rafael Sanchez Mazas, co-fondateur et membre de la Phalange, ce mouvement fasciste espagnol, et support idéologique du franquisme. Alors qu'il est prisonnier des Républicains en déroute, en janvier 1939, il parvient à s'échapper dans la forêt, poursuivi par une poignée de soldats républicains épuisés. Caché dans un ravin, trempé par une pluie battante et glaciale, il est retrouvé et mis en joue par un soldat. Mais contrairement à ce qu'il redoutait, celui-ci lui laisse la vie sauve. POURQUOI ? Et qui était ce soldat ?
Commence alors la deuxième partie (la seule qui m'ait intéressée), celle sur les racines idéologiques de la ¨Phalange , sur ses liens avec le fascisme italien et surtout sur la manière dont elle a été récupérée et dévoyée par le régime franquiste. La dernière partie ne sert à rien, hormis à répéter ce chacun sait: que les gentils c'étaient les Républicains.
J'ai nettement préféré le Monarque des ombres et surtout L'Imposteur.


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le personnage principal, Rafaël Sanchez Mazas est le fondateur de la Phalange, parti nationaliste pendant la guerre civile espagnole.On comprend la controverse que ce livre à dû susciter à sa sortie.
Javier Cercas, au-delà de l'histoire anecdotique de son personnage, pour laquelle il se livre à une enquête poussée, met l'écriture et l'écrivain au centre de son récit.
C'est une réflexion et des interrogations intéressantes sur les motivations de l'écrivain et le rôle de la littérature dans la société.
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Lecture abandonnée à la moitié, la seconde lue en diagonale. Il faut quand même posséder les références historiques (Wikipedia n'y a pas suffit !), et la multitude des personnages, les changements continuels dans la chronologie, les digressions et le style documentaire m'ont complètement perdu.
C'est probablement un bon livre, mais je n'ai pas accroché.
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