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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici les secondes aventures de Don Quichotte, écrites dix ans plus tard, Cervantes étant furieux qu'un écrivain d'alors ait essayé de le plagier. Et le thème du plagiat est omniprésent dans ce second ouvrage.

J'ai retrouvé avec un égal plaisir Don Quichotte et, plus encore, son écuyer Sancho Panza, qui est, quelque part, le véritable héros de ces histoires.

Le tout m'aura tellement plus que je mets ces livres dans ma valise indispensable pour me rendre sur une île déserte, tant l'oeuvre de Don Quichotte nous rappelle sans cesse de ne jamais nous prendre au sérieux, que celui qui paraît fou est souvent bien plus sage que le plus sérieux des personnages et que la vie est bien trop courte pour la vivre de manière par trop austère.
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Alors que le premier Don Quichotte a été écrit par Cervantès afin de combattre les mauvais romans de chevalerie, ce deuxième tome ne s'attaque avant tout qu'à un mauvais plagiaire. Par contre, si l'adversaire est incomparablement plus modeste, les exigences du génial auteur ne diminuent pas pour autant.
En effet, malgré l'immense succès de son premier opus, Cervantès ne va pas se contenter de reproduire le même type de roman, mais pousser encore plus loin son art en donnant encore plus de précision et de crédibilité à ses personnages.
Tandis que le tome I était donné au lecteur comme le récit de l'historien Ced Hamet Benengeli, ce qui implique une certaine distance d'un historien rapportant son interprétation de faits qui lui ont été rapportés souvent indirectement, le tome II part du regard critique direct, de Don Quichotte et de Sancho eux-mêmes, sur les récits qui ont été faits de leurs (més)aventures. Ceux-ci ne sont d'ailleurs pas pleinement satisfaits du travail d'historien accompli par Cid Hamet Benengeli: certains passages auraient pu être laissés de côté, d'autres auraient du être ajoutés, certains passages restés obscurs méritent aussi des éclaircissements que les deux « héros » n'hésitent pas à apporter, etc. Mais surtout, ils se sentent carrément insultés par le récit du plagiaire qu'ils critiquent sans merci.
Si le contenu idéaliste et bouffon de leurs aventures reste le même, celles-ci se déroulent donc désormais à un niveau de réalité supérieur. Leurs traits psychologiques sont d'ailleurs tracés beaucoup plus clairement, les détails des conversations apparaissent d'avantage, et ils nous semblent donc beaucoup moins bêtes que dans le tome I, surtout Sancho.
Cette fois-ci, ce ne sera donc pas la lecture trop surabondante de mauvais romans de chevalerie, mais la lecture de ses propres aventures qui donnera à Don Quichotte l'envie d'aller se risquer à de nouvelles aventures chevaleresques et c'est d'ailleurs ce qui se produit aussi pour tout lecteur de ce tome II : ils vont le lire parce qu'ils ont d'abord lu le premier. En espérant que vous apprécierez, comme moi, cette nouvelle incursion du chevalier à la triste figure et de son écuyer autour de son village encore d'avantage que la précédente.
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Don Quichotte et Sancho... on retrouve les tribulations de nos deux compères à travers l'Espagne. Si l'on est habitué aux déboires de Don Quichotte, empalant des ailes de moulin avec sa lance sous l'oeil sceptique de Sancho, c'est une toute autre histoire dans ce deuxième tome. En effet, on vit au fil des pages la "quichottisation" de Sancho. Don Quichotte semble revenir à la réalité, parfois assez durement, à force de coups et de blessures, et perdre la force de croire en ses divagations. Cervantes nous dévoile alors un Sancho qui se laisse prendre au jeu, enthousiaste et téméraire, décidé à se lancer dans de nouvelles aventures délirantes, comme pour indiquer que c'est bon, la relève est assurée.
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El Ingenioso Hidalgo Don Quixote de la Mancha - Segunda Parte
Traduction : César Oudin, revue par Jean Cassou
Notes : Jean Cassou
Présentation : Jean Carnavaggio

ISBN : 9782070379019

Eh ! oui, il fallait bien que cela arrivât : puisque j'étais allée jusqu'au bout du premier tome, et avec plaisir, je devais terminer le parcours . Bien que le nombre de pages soit à peu près le même à un ou deux feuillets près, je me suis montrée plus rapide dans la lecture de ce second volume. Il faut dire que j'avais pris le rythme et que la troisième et dernière "sortie" de Don Quichotte et de Sancho Pança se trouve considérablement relevée par leur rencontre avec le duc et la duchesse (leur patronyme n'est pas précisé), couple d'aristocrates extrêmement riches et entichés eux aussi, à leur manière, de romans de chevalerie.

Ces romans les ont distraits surtout en raison de leur extravagance. Là où, pour le Quichotte, tout est sérieux, le duc et la duchesse ne trouvent que mascarade et gausseries diverses. Cervantes ayant eu l'idée - très moderne d'ailleurs - d'évoquer dans le texte la parution du premier volume des aventures de son Don Quichotte à lui, dont il attribue la paternité à un Maure nommé Cid Ben Engeli, le duc et la duchesse ont évidemment entendu parler du recueil et l'ont dévoré avec force éclats de rire. du coup, ils se font tout le plaisir qu'on s'imagine de recevoir en leur château, en chair et en os, le Chevalier A La Triste Figure, désormais Chevalier des Lions, et son fidèle écuyer.

Ils les traitent somptueusement mais, esprits semble-t-il assez puérils, ne se font pas faute de concocter mille et un tours à leur jouer pour conforter le premier dans sa certitude d'appartenir à la chevalerie errante et le second, dans l'idée qu'il finira par lui venir un "gouvernement", d'une île de préférence. de fait, le duc nomme bientôt Sancho gouverneur de l'une de ses provinces, avec ordre à ceux qui s'y trouveront de lui inventer niche sur niche afin de voir si la simplicité naturelle du brave Sancho y résistera. Mais, à la profonde stupeur de toutes et de tous, Sancho s'en tire fort bien et juge et tranche comme un vrai Salomon. Mieux : l'exercice du pouvoir finit par le dégoûter et c'est de son plein gré qu'il abandonne son "gouvernement" pour s'en aller retrouver son bon maître, Don Quichotte.

Pendant ce temps, au château du duc, un Don Quichotte mélancolique - l'absence de Sancho lui pèse - se voit en proie aux provocations d'une certaine Altisidore, jeune femme qui se déclare effrontément amoureuse de lui et qui souhaiterait qu'il lui donnât la main plutôt que de servir la toujours incomparable Dulcinée du Toboso. Ajoutez à cela que, avant la rencontre entre le duc et la duchesse d'une part, et Don Quichotte et son écuyer d'autre part, ce dernier a réussi à faire croire à son maître, lequel (contrairement à ce qu'il appert dans le tome I) n'a en réalité jamais vu - "de ses yeux vu, vous dis-je" - la fameuse Dulcinée, que la malheureuse a été victime d'un enchanteur et transformée en une paysanne rougeaude et sentant l'ail et le gousset. Fidèle néanmoins à la parole donnée, fût-ce à une illusion, le Quijote n'en réserve pas moins son honneur et sa chasteté pour sa Dulcinée, ce qui amuse énormément les initiés et suggère à l'infernal couple ducal une nouvelle mômerie : faire apparaître l'enchanteur Merlin en personne sur un char somptueux, lequel Merlin déclarera que le seul moyen de mettre fin au sort indignement jeté sur Dulcinée est que Sancho Pança accepte de se donner, de bon coeur et en pleine volonté, trois-mille-trois-cent et trente-trois coups de fouet (trois mille trois cents minimum, en tous cas).

Du côté du village de Don Quichotte, curé et barbier, alliés au bachelier Carrasco, n'ont pas renoncé à faire réintégrer ses pénates à leur seigneur et maître. Une première tentative, au tout début de l'histoire - Carrasco s'étant déguisé en chevalier errant, dit le Chevalier des Miroirs, désireux de combattre et de vaincre Don Quichotte afin que celui-ci se soumette à sa volonté - est pour le bachelier un cuisant échec. Il s'en revient au final, cette fois-ci sous le titre de Chevalier de la Blanche Lune et se montre cette fois-ci plus heureux. Vaincu, Don Quichotte doit accepter de retourner à son village et d'y passer au moins une année sans songer à reprendre ses vagabondages.

Las ! le terme est venu pour le Quijote. La tristesse de ne se plus voir chevalier errant, ne serait-ce que pour un an seulement, l'âge sans doute, une santé que tout le monde dit fragile, finissent par l'emporter non sans qu'il n'ait recouvré la raison et renié avec beaucoup d'amertume ces romans de chevalerie qui firent ses délices - et assureront, sans qu'il le sache, la postérité de son nom et de celui de son écuyer.

Au-delà d'une histoire qui alterne émotions et rires, "Don Quichotte" pose nombre de questions : le Quijote est-il vraiment "fou" ? Et Sancho, si simple soit, mais aussi fort capable de diriger une province avec la finesse d'un vrai politique, ne l'est-il pas autant que lui ? Ou n'est-il que subjugué par un personnage dont le charisme, quoique assez déroutant, s'affirme peu à peu, sans avoir l'air d'y toucher, comme incontestable ? Et que dire du duc et de la duchesse, assurément les plus fous du deuxième tome , capables de dépenser des sommes immenses et de déployer des efforts inouïs pour se livrer à des tours qu'un gamin de dix ans jugerait lui-même comme farces d'assez mauvais goût ? Qu'est-ce que la folie, qu'est-ce que le bon sens ? N'alternent-ils pas en chacun de nous au gré des circonstances et avec plus ou moins de puissance ? Cervantes n'évoque certes pas les gènes et l'ADN mais le lecteur moderne, lui, peut y songer. Celui qui se complaît aux lectures philosophiques trouvera en outre dans le roman de l'Espagnol une foule d'interrogations profondes sur la nature originelle de la vérité et de la sagesse. En un mot comme en cent, le "Don Quichotte" de Cervantes est une véritable mine d'or qui, malgré des dehors souvent bouffons, a traversé les siècles parce ce que son seul et unique sujet, c'est vous qui me lisez - et moi qui écris, et eux, à côté, qui nous regardent. Cet esprit vagabond, dans ce corps si maigre et si ridicule, c'est le nôtre quand il songe que rien n'est plus beau que la liberté et la noblesse. Quant à l'esprit de Sanco Pança, c'est notre bon sens quand il décide de n'en faire qu'à sa tête et de vérifier si, par hasard, il n'y a pas d'autre voie plus juste à expérimenter que celle qu'il prend habituellement ...

Longtemps, j'ai douté de l'universalité de "Don Quichotte." Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Don Quichotte et Sancho Pança sont les reflets de nous-mêmes, qui s'opposent, s'affrontent, fusionnent et se complètent avant de se séparer à nouveau pour reprendre le cycle. En cette époque périlleuse, où toutes les valeurs s'effacent, s'enfuient, se cachent ou n'osent plus donner de la voix, il est bon de savoir que, au fond de tout être, pourvu qu'il ait le courage de les réveiller pour combattre la malhonnêteté et l'ingratitude, sommeillent un Don Quichotte ET un Sancho Pança, équipe redoutable ô combien en raison de la foi inconditionnelle qu'ils conservent pour ce qui est beau et bon. Tant que cela sera, la race humaine pourra espérer. Merci à Miguel de Cervantes Saavedra pour l'avoir gravé de si belle manière dans le marbre de l'Imaginaire universel. ;o)
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Quel plaisir de retrouver Don Quichotte et Sancho Pansa dans ce second volet de leurs aventures publié dix ans après le premier volume.
Cervantès indigné qu'un auteur ait osé s'approprier ses héros pour les mettre en scène dans un roman qui se veut une suite du premier, a du reprendre la plume pour poursuivre l'histoire authentique du duo et a exploité l'idée ingénieuse de faire participer le lectorat à la trame romanesque.
Le succès du récit initial fait que maintenant en Espagne tout le monde connait Don Quichotte et son écuyer, ce qui fait que lorsqu'ils quittent à nouveau leur village à la recherche de nouvelles aventures, ils vont rencontrer des personnes qui les reconnaîtront et qui vont chercher à exploiter ces bouffons tellement drôles en leur proposant des aventures pittoresques, en se jouant de leur naïveté, en organisant de véritables mises en scène pour réjouir un public toujours plus nombreux et friand de divertissement.
Bien sûr le comique est toujours présent, les histoires enchâssées dans le récit principal toujours pleines d'enseignement, mais ici les deux héros sont plus complexes, plus fouillés et à travers leurs échanges, la réflexion philosophique affleure et parcourt tout le texte.
Qu'il s'agisse d'une critique des institutions et de préceptes sur l'exercice du pouvoir, de la politique royale d'expulsion des morisques, ces musulmans convertis chassés d'Espagne, de l'attitude de l'Eglise, du sort réservé aux femmes dans une société fondamentalement inégalitaire, Cervantès exprime des idées en avance sur celles de son temps et fait preuve d'un humanisme joyeux car avant tout il croit que l'homme est perfectible et qu'il peut trouver en lui-même la force de mener à bien son destin.
Le roman se déroule en brefs chapitres se renvoyant l'un à l'autre de façon à susciter la curiosité du lecteur, ce qui lui donne envie de connaître la suite.... Procédé bien connu à l'heure actuelle qui a été exploité de tous temps par les romanciers mais qui était à l'époque de Cervantès d'une incroyable modernité.
J'ai pris un plaisir délicieux à la lecture de ce monument de la littérature espagnole qui mérite vraiment qu'on se plonge dans le texte sans se contenter des connaissances diffuses que l'on peut en avoir sans lecture préalable.
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Superbe contrepoint entre Don Quichotte et Sancho Pansa, entre idéalisme et vraisemblance, entre fidélité à ses valeurs premières et réalisme politique.

Satire, s'il en est, du temps des chevaliers, des gestes et tournois, de l'amour courtois, satire de ce moyen âge bien révolu.

Satire finalement de l'acte de lecture: ce n'est pas pour rien que le second tome cite le premier, ainsi la parodie se devient-elle exponentielle pour finir dans un éclat de rire.
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Suite de ce chef d'oeuvre, un de ces lire qui a inventé la littérature.Encore plus drôle que le premier(Sachant qu'une suite non écrite par Cervantes était sortie quelque temps auparavant et dont il se moque aussi).J'ai eu une larme à l'oeil en refermant le livre.Allez finit de dire des banalités lisez -le.
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Alors que le premier tome narrait les aventures et surtout les mésaventures du chevalier à la triste figure, la seconde partie accorde je trouve davantage d'importance à Sancho, véritable fils spituel de Don quichotte, candide et jovial, il sait faire preuve de bon sens et de sagesse quand les circonstances l'imposent. Plus subtil que le précédent ce volet est aussi moins répétitif et tout aussi drole!
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Ce livre est un véritable chef d'oeuvre, une référence absolue à mes yeux. Même si je l'ai lu il y a plusieurs années déjà, je me dois d'en dire quelques mots sur ce blog tant j'ai été conquis (et le suis encore). Ce roman du 17ème siècle raconte la vie de Don Quichotte, hidalgo (gentilhomme de la noblesse) passionné par les récits de chevalerie, et de Sancho Panza, un pauvre paysan qui devient son écuyer...
Lien : http://leslivresdebenjamin.b..
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Et une résolution 2020 réalisée.
La troisième tentative de lecture de Don Quichotte est cette fois ci la bonne. J ai pu lire les mille deux cents pages grâce à la traduction d'Aline Schulman qui voulait donner une lecture plus accessible au roman de Cervantès.
Dans cette seconde partie écrite dix ans après la première parution de Don Quichotte , le chevalier errant et son écuyer Sancho subiront des aventures beaucoup plus carnavalesques qu'auparavant.
La sédentarité dans le château du duc et de la duchesse apporteront bien des tourments car nos deux personnages vont devenir les marionnettes de ces hôtes impitoyables désirant assouvir leur plaisir devant le ridicule des situations.
Mais notre héros malgré les "persécutions" continue dans sa schizophrénie. Les enchanteurs le poursuivent surtout dans la grotte de Montésinos. Jusqu'au pauvre Sancho qui doit de flageller de plus de trois mille coups pour désenchanter Dulcinée de Toboso. Mais l'écuyer aux coups préfère une panse bien pleine et surtout la liberté.
Bien d'autre péripéties arriveront qui mettront en avant les valeurs morales de Don Quichotte car le respect, l'honnêteté, le courage et la compassion guident le chevalier à l'imagination débordante.
En refermant cette oeuvre foisonnante j'ai gardé un goût de tristesse devant cette vie ratée mais comme Goldman clame si bien que Don Quichotte peut chanter avec lui: "J'irai au bout de mes rêves
où la raison s'achève"
Après tout Don Quichotte n'a jamais souffert de sa folie et tant mieux pour lui.
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