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4,06

sur 454 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un texte sur l'amour du pays, sur l'amour des peuples mais aussi, et surtout, sur la bêtise humaine. Un texte critique envers l'Europe et ses stéréotypes stupides sur les noirs mais aussi un texte sur l'égalité des races humaines.
Dans ce pamphlet, Aimé Cesaire n'est pas rempli de rancoeur envers le peuple européen, il critique seulement ses erreurs passées et apprend, avec beaucoup d'humour, à se moquer de sa propre race.

Un livre plein d'humour et de dérision qu'il ne faut surtout pas lire au premier degré. Bien qu'un peu difficile d'accès et de compréhension parfois (on perd facilement le fil), la beauté du texte et du sens de ce dernier permet largement au lecteur de se ressaisir et l'invite, suite à cette lecture, à une longue méditation sur ce qui a été dit et écrit. A découvrir !
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Lire Cahier d'un retour au pays natal, c'est d'abord lire un poème engagé. Césaire crie sa révolte contre l'état français et la colonisation imposée. C'est la prise de conscience de l'impossible vie des Martiniquais et l'inégalité de la condition des Noirs.
Mais c'est aussi la reconnaissance de la passivité d'un peuple ( "cette foule qui ne sait pas faire foule, cette foule, on s'en rend compte, si parfaitement seule sous ce soleil») et le souhait de le voir se lever et lutter contre toute oppression, même culturelle.
Césaire se bat pour démonter les images-clichés de la Martinique, son ciel bleu et ses plages romantiques. Non, ici tout est malade, jusqu'au "soleil vénérien".

Et puis bien sûr, lire Cahier d'un retour au pays natal c'est prendre conscience de l'impossible assimilation française ou européenne. Les ancêtres des Antillais (et des Africains) ne seront jamais les Gaulois. Et c'est ainsi que Césaire emploie le terme de négritude pour revendiquer son appartenance à la civilisation et à la culture noires.

"Et mon originale géographie aussi ; la carte du monde faite à mon usage, non pas teinte aux couleurs des savants, mais à la géométrie de mon sang répandu, j'accepte."

Enfin, Césaire encourage ses compatriotes à croire en eux, à oublier le passé et à se tenir debout pour retrouver tout ce qui fait leur appartenance.

"Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi. Les cheveux dans le vent, ma main petite dans son poing énorme..." C'est l'espoir qui renaît, tout n'est pas perdu. L'époque du "bon nègre" est révolue.

Il ne s'agit pas non plus de faire l'apologie de la haine, Césaire est tiraillé entre sa culture et celle acquise en France. Il prône la tolérance et l'ouverture à l'autre.



S'il est difficile (en tout cas pour moi ; son vocabulaire est d'une richesse incroyable, et ses tournures de style plutôt surréalistes) d'entrer de plein pied dans la poésie de Césaire, je reconnais que certains passages m'ont pris aux tripes tant son cri de révolte est audible et percutant. J'avais parfois l'impression de l'avoir là en face de moi, complètement enflammé par son discours, et de l'entendre et non de le lire. Comme un récit psalmodié, un chant negro-spiritual

Alors même si certains passages me sont restés hermétiques, je veux saluer ici Aimé Césaire, qui en son nom et pour les siens, agit en écrivant, en dénonçant.

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Pour une fois, j'ai lu les critiques des autres babelionautes avant d'écrire la mienne.
J'ai choisi cet ouvrage dans le cadre du thème du cercle des lecteurs de ma bibliothèque, mais j'éprouve souvent de la difficulté avec la poésie, et cette lecture me le confirme, hélas.
Et pourtant,que les paroles d'Aimé Césaire sur la négritude sont fortes, que la description de son île natale, allant crescendo, du village au département entier, est évocatrice !
Ce fut pour moi, malgré la peine, une découverte intéressante.
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Un texte magnifique, puissant, passionné, poétique... celui écrit en 1939 par un homme révolté, Aimé Césaire, qui après de brillantes études (Ecole Normale Supérieure) rentre au "pays natal", dans son ile de la Martinique. Il dénonce avec violence les traumatismes liés à l'esclavage et au colonialisme sur le peuple noir, mais s'insurge face à la soumission silencieuse et à la passivité de ses compatriotes antillais. Les termes avec lesquels ils les interpellent sont éloquents :
"Et voici ceux qui ne se consolent point de n'être pas faits à la ressemblance de Dieu mais du diable, ceux qui considèrent que l'on est nègre comme commis de seconde classe : en attendant mieux et avec possibilité de monter plus haut..."

Et surtout il les appelle à une prise de conscience de leur valeur et à un sursaut intense vers la dignité et l'égalité.
"Je cherche pour mon pays non des coeurs de datte, mais des coeurs d'homme qui c'est pour entrer aux villes d'argent par la grande porte trapézoïdale, qu'ils battent le sang viril,..."

Le texte d'Aimé Césaire est dense, violent mais d'une grande poésie avec de longues envolées lyriques, de nombreuses métaphores, des répétitions émouvantes ; il mélange vers libres, versets et prose. le vocabulaire est recherché, élégant mais je l'ai trouvé parfois ardu quelque peu hermétique. Que de mots savants voire techniques et scientifiques qui rendent l'accès difficile au lecteur lambda... Une ou plusieurs relectures s'imposent.

Néanmoins ce "Cahier" d'Aimé Césaire, ce long poème passionné, tel un cri de fureur, demeure une oeuvre de référence, un appel au réveil de ses compatriotes antillais et par extension de tous les peuples noirs ou opprimés afin qu'ils renouent avec leurs traditions et leurs cultures ancestrales, et se réapproprient leur identité.
Aimé Césaire est ainsi associé au concept de négritude tout comme Léopold Sedar Senghor.

#Challenge Riquiqui 2023
#Challenge illimité des départements français en lectures (972 - Martinique)
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Un sublime témoignage créole, une ode à la négritude...
Dans un style poétique chiadé, Aymé Césaire rend hommage aux siens que l'esclavage a marqué au fer rouge sans que cela ne soit suffisamment reconnu... Ce livre est un cri !
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Une grande oeuvre poétique, c'est une oeuvre qui parle à tous et qui atteint l'universel, même en dénonçant une situation particulière. Si les Châtiments sont si puissants encore aujourd'hui, ce n'est pas seulement parce que Hugo attaque Napoléon III, mais parce qu'il dénonce la corruption, la violence politique, et les formes de dictature.
Aimé Césaire, lui, s'adresse à tous, par-delà son message de rage contre le racisme et la domination coloniale dans un contexte particulier. Il s'adresse à tous, car il élargit progressivement sa perspective, du lit de planche à la cabane, de la rue Paille pouilleuse au faubourg de la ville étalée mais jamais nommée, du "pays natal" avec ses beautés - plages, fleurs, dans une véritable accumulation poétique de plantes et d'oiseaux inconnus sous les climats métropolitains ; j'aurais d'ailleurs pu chercher certains mots, mais j'ai préféré les laisser inconnus dans le sens, en les savourant dans l'image et le son. Césaire évoque aussi la misère des hommes, le pourrissement des plantes et le bourbier des paysages. Sa vision s'élargit encore, convoquant toutes les Antilles, toute la Caraïbe, mais aussi toutes les souffrances noires, à Bordeaux, Paris ou Harlem.
Mais au-delà de ce chant de rage comme le dit André Breton dans la préface, je ne m'attendais pas à une telle sensualité, voire à une écriture si érotique. le poète de retour enlace et embrase sa terre, de façon très charnelle. A chaque page, le poète convoque des étreintes, des lances dressées, des voix viriles, de lune vierge, de bulbes blancs et de lait virginal. Cette image revient plusieurs fois, le poète féconde donc la terre natale. Et c'est sur cette image d'embrassement fondateur et régénateur que se clôt le recueil, qui n'est pas qu'un cri de colère, mais aussi une déclaration d'amour qui donnera naissance à un nouveau monde, une nouvelle fraternité
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Un livre brutal, violent, parfois surréaliste.
Mais pour d'autres, un livre magnifique, rythmé, qui nous parle de négritude et de misère. Un grand classique.
Club de lecteurs de la médiathèque des Chartreux
Lien : http://www.mediatheque-agglo..
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"Cahier d'un retour au pays natal" est la première oeuvre d'Aimé Césaire et quelle oeuvre !
Il s'agit d'un grand poème publié en 1939 qui a une signification politique.
Il est mondialement connu, salué depuis l'origine comme le texte fondateur de la Négritude.
Anticolonialiste, Aimé Césaire y évoque l'amour de son île, la Martinique, ses racines (avec parfois un peu d'autodérision) et au-delà porte la parole des Noirs, des peuples opprimés et soumis à l'esclavage.
On est loin de l'image exotique et touristique des Antilles et les mots ne sont pas mâchés, comme quand il dénonce avec force « Et la voix prononce que l'Europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences ».
Pour autant, je trouve que le langage métaphorique est parfois difficile à suivre même si la puissance de la prose est exceptionnelle !
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Pas évident de rentrer dans ce texte à la fois court et dense, poétique et dans lequel on cherche un fil conducteur, une réalité à laquelle se raccrocher... peut-être ne fallait-il pas ? du coup j'ai du passer à côté du livre... j'attends un moment opportun pour le relire.
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Aimé Césaire, dans une langue puissante et riche, puisant autant à Rimbaud qu'au surréalisme, chante son île, sa terre. Il assume ses origines de descendants d'esclaves, dépasse la honte et revendique ce qu'il nomme sa négritude. Il rend sa dignité à tout un peuple. (...)
Cahier d'un retour au pays natal est le chant, le cri d'un homme. Il fait partie de ces textes nécessaires. Aimé Césaire gueule sa colère, sa révolte et son espoir. Son verbe est le levier qui ébranle le monde.
« Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi »

Article complet en suivant le lien :
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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