(je ne sais pas vers quoi je marche ; mais je sais bien ä quoi je tourne le dos)
La violence naît toujours de ce qu'on ne possède pas la réponse.
Quand un enfant naît, avant même de savoir s'il verra ou s'il entendra, nous savons qu'il mourra. La seule fée qui se penche sur tous les berceaux, c'est la Mort, Carabosse suprême. Elle vient planter la graine de toutes les peurs, de tous les désespoirs. Mais c'est de ce désespoir même qu'est né aussi tout ce que les hommes ont réalisé de beau, de grand, de vrai
Dans mes meilleurs moments j'éprouve devant la mort la curiosité tremblante des enfants qui attendent derrière la porte, le matin de Noël.
C'est un des mystères du Dieu vivant que sa chaleur se cache sous le froid des églises, le froid des couvents - le froid de la mort.
Les grands de ce monde ont souvent quelque chose de dur dans le regard que, passé soixante ans, ils feraient bien d'atténuer car alors ils risquent à tout moment de changer d'interlocuteur...
Après quelques soixante-dix ans de grossesse, le corps meurt en donnant le jour à cet enfant, son âme, qui le faisait tant souffrir...
Tous ceux que nous aimions et qui ont disparu seront, dans la forêt où nous serons perdus, les cailloux du Petit Poucet.
C'est lui qui m'a appris à me méfier des vainqueurs : à ne plus les voir que couchés à terre comme tes colosses, et leurs statues démantelées par leurs successeurs ou érodées par l'empire du vent.
Le pouvoir consiste à se commander, à se conquérir, à se construire patiemment.