Il faut mourir ayant fait à la fois le plein et le vide
Être prêt à mourir à tout moment est le propre des hommes en guerre et de ceux qui vivent dans une paix extrême
Au moral, on ne devient véritablement adulte que le jour où l'on admet sincèrement que votre propre mort n'est pas ce qui peut vous advenir de pire.
Ceux qui furent des enfants mal aimés, des hommes injustement condamnés, ce que les autres appellent des ratés, se rangent volontiers à l'extrême gauche. Ils attendent de la Révolution ce que seule la mort leur donnera : une mère, un juge juste, un destin à leur mesure.
La mort est le moment où Dieu retourne le sablier, mais à jamais.
Une immense stupeur sur le visage de tant de morts, un rassérènement sur celui de certains autres. Comme s'ils se trouvaient soudain devant un spectacle auquel les premiers n'avaient jamais pensé, et que les seconds n'avaient jamais cessé d'attendre.
Un homme qui s'adonne à la débauche, un homme qui travaille au-delà de ses forces, ne tentez pas de les effrayer en leur prédisant une défaillance cardiaque, la mort subite : ils ne souhaitent rien d'autre.
En chacun de nous, dès le premier jour, la Mort a planté sa semence, et qui germe, secrète ou vite visible. Mais la Mort est pressée : elle triche sur son propre horaire - et ce sont les guerres, les crimes, les catastrophes...
Si la mort n'était réservée qu'à quelques uns et que rien ne désignerait à l'avance, les rapports entre humains seraient passionnants et terribles.
La révélation d'un mal incurable, la pensée de la mort toute proche, on peut s'y habituer comme à l'hiver : à ces matins noirs, à ces soirs transis que, dès novembre, on voyait revenir en frissonnant. L'important est de croire que, derrière la mort, il y a aussi un printemps.