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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En 3 lignes on est transporté en Inde. Au détour d'un chapitre, on change de personnage. Au détour d'un autre, on change de continent. le tout en 150 petites pages. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ne s'ennuie pas !
De propriétaire en propriétaire, on suit une partie de l'épopée d'un saphir fabuleux "Le Merveilleux". de sa découverte, qui semble guidée par le destin, jusqu'à son séjour en Angleterre.
C'est écrit avec fluidité, simplicité et justesse. le rythme est dynamique, varié. Et j'apprécie beaucoup que la fin ne soit pas un point final. le lecteur, ainsi, n'est pas lassé, et il peut librement imaginer la suite de l'histoire du Merveilleux.
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Le merveilleux ! 
De sa définition, du latin mirabilia , « choses étonnantes, admirables », se définit par le caractère de ce qui appartient au surnaturel, au monde de la magie, de la féerie.
Le merveilleux !
 Ce qui s'éloigne du cours ordinaire des choses ; ce qui est miraculeux, surnaturel.
Le merveilleux est parfois aussi dans l'air que l'on respire, la douceur des jours qui passe en bonne compagnie, dans le sucré et le salé, la force d'un chocolat amer, dans le toucher d'une écriture en braille, dans l'acte d'un enfant qui se met à marcher ou prononce un nom chéri, le merveilleux a plusieurs apparences, plusieurs parfums, plusieurs valeurs.
Le merveilleux est précieux, envoûtant, indéfinissable et pourtant saisissable.
Il peut être ici, à deux pas, comme dans la lointaine Cachemire.
D'ailleurs, Il y a très longtemps près de l'Inde, un jour, un forgeron trouva une pierre contre la roche montagneuse. Une pierre d'un bleu du ciel, d'un bleu à s'y perdre, s'y noyer. D'une beauté du diable comme le qualifie l'Occident.
Dès que le forgeron tira le saphir de sa montagne, il échappa de peu à la mort, à la chute de pierres. La pierre n'était pas maudite. D'ailleurs, Gupar vit au contraire dans ce qui venait de se passer un signe divin, un signe de chance et de bienfaits, un signe du merveilleux.
Pourtant, comme la suite de l'histoire le raconte, avec l'extraction de cette pierre mal dégrossie grosse comme le poing venait de s'inviter de mauvaises amies, l'envie, la convoitise, la haine, la jalousie.
D'une main à une autre, d'une poche à une autre, d'un troc à un vol, le Saphir voyagera de l'Orient à l'Occident, de l'Inde à Londres.
Dans les eaux de la Tamise de Londres, un jour, la jeune May pêcha un énorme brochet et en fit pâlir son frère aîné.
C'était merveilleux !
A l'intérieur des entrailles du brochet se trouvait caché un énorme saphir, gros comme le poing, venant de la lointaine Cachemire...

Sous la forme d'un roman aux multiples protagonistes, Jean-François Chabas construit son « Merveilleux » comme un voyage dont les rebondissements se vivent dans la surprise ou la stupeur d'un chapitre à un autre. L''apparition de la pierre va susciter bien des passions, conduisant même au meurtre.
Oui, ce beau saphir détient ce pouvoir dans son ensorcelante beauté de révéler chez l'être humain le meilleur comme le pire, dans des sociétés de traditions qui souffrent déjà de leurs propres repères de puissance, de richesse, de justice et d'équité.
Avec le périple de cette pierre laissant à penser à un conte philosophique, l'auteur nous fait entrer dans des cultures différentes, des modes de pensées redoutables parfois où se dessine clairement une forme de chaîne alimentaire humaine, basculant lourdement par le poids de la culture, de la fourberie ou du couteau . Comme le précieux anneau du « Seigneur des Anneaux » de Tolkien, de nombreux personnages vont se trouver tenter, du pêcheur qui troque au forgeron la pierre pour « une bouchée de pain », du policier qui glisse la pierre sur le lieu du crime, à son enfant qui s'en débarrasse de peur d'être supplanté dans l'amour de sa maman. Ce « précieux » transforme et met en exergue les pires bassesses déjà en place de l'Inde au Londres du XIXème siècle. Toutefois, parfois le doute s'installe, les personnages se remettent aussi en question, des éclairs salvateurs de changements possibles. Passant du récit au journal intime, du récit de voyage au récit policier, l'auteur nous baigne de sa richesse et de son savoir-faire afin de tenir son propos sur le racisme, le mépris et l'égoïsme qui peut résider en tout à chacun. Toutefois, l'histoire commence avec un homme de bien et fini entre les mains d'une jeune fille frondeuse et emplie de liberté, d'égalité. Tout est bien qui finit bien. Un bijou, ce merveilleux !
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Nous sommes au 19è siècle. Un saphir est sur le point d'être découvert par un forgeron dans le Nord des montagnes de l'Inde. Après avoir fait une brève escale auprès d'une marmotte, il revient entre les mains du forgeron qui y voit là un signe du destin, conforté dans son idée par sa croyance en le bouddhisme. Par besoin, il vendra cette belle pierre contre deux sacs de sel à un marin anglais. le saphir qui sera appelé « le merveilleux » passera ainsi de mains en mains et traversera différents milieux avant de finir sa belle aventure dans les bras d'une demoiselle pauvre, à Londres.
On constate que chaque nouveau détenteur du Merveilleux se gargarise de son acquisition en soulignant la bêtise des hommes qui ont bien voulu s'en séparer. Mais cette arrogance et cette suffisance auront raison de leur soi-disant supériorité intellectuelle. Un roman à l'écriture brillante qui se démarque selon l'univers où elle évolue : on passe de l'onirisme à l'épistolaire du 19è, jusqu'au réalisme des rues de Londres. Un souffle d'humanité court tout au long de ces pages même si on retrouve des idées très ancrées dans l'esprit du 19è, comme l'expression du racisme de colons qui prennent des autochtones pour des êtres inférieurs non dotés de l'intelligence supérieure des blancs. Cependant ceci est tout de même relativisé par le marin anglais qui admet que « le quota d'ânes bâtés est le même partout, celui des gens brillants également. » Pour preuve que rien n'est tout à fait perdu !
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Un "merveilleux " court roman pour adolescents, mais que bien des adultes apprécieront pour son analyse fine et perspicace des tempéraments humains qui se révèlent à travers la possession d'un saphir hors du commun. On y découvre le cheminement de pensée d'un marin anglais qui à son arrivée en Inde considère les autochtones comme à peine plus évolués que des singes (nous sommes en pleine colonisation), et profitera de leur "naïveté" pour acquérir la pierre contre deux sacs de sel. Revenu à Londres, il correspond avec un vieil ami irlandais à qui il finira par confier qu'il préfère revendre le saphir pour pouvoir retourner en Inde, où il se sent finalement plus à sa place que parmi "ces snobinards" de Londoniens...
Le Merveilleux passera de main en main, révélateur des pires travers, comme des plus belles qualités humaines, comme l'optimisme et la joie de vivre de May, entre les mains de laquelle on le retrouve à la fin du roman, le jour même où son premier possesseur, un vieux forgeron kashmiri profondément philosophe achève son cycle de vie.
J'ai découvert ce livre admirable par le biais d'un comité de lecture pour ados auquel je participais, et je le recommande très chaudement à tous ceux qui recherchent des lectures originales de qualité. Il est bien écrit, chaque personnage bien dans son registre de vocabulaire, mais se lit aisément d'une traite. le contexte historique est respecté, l'auteur maîtrise son sujet à tous points de vue. Une belle découverte.
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