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sur 115 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'ai en mémoire des romans épais et "difficiles", dont la lecture m'avait demandé du temps, de la lenteur, de la concentration, parce que le parti littéraire de l'auteur avait été d'en complexifier la construction ou la langue. Malgré les efforts qu'ils m'avaient imposés, ces ouvrages m'avaient parfois procuré un tel bonheur de lecture, qu'en les terminant, j'avais éprouvé un sentiment de vide, de frustration ; j'aurais voulu que cela continue... Ce n'est pas le cas de Les Extraordinaires Aventures de Kavalier et Clay. J'en ai trouvé les huit cents pages interminables.

J'avais pourtant trouvé séduisant le synopsis de ce roman primé en 2001 par un prix Pulitzer.

New York, 1939. Joe Kavalier vient de débarquer en provenance de Prague, désormais occupée par l'Allemagne nazie. Il est hébergé par son cousin Sammy Clay, natif de New York. Tous deux sont juifs, de milieu modeste ; Ils ont vingt ans, leur parcours scolaire est des plus limités, mais ils ont de grandes qualités. Sammy est imaginatif et bonimenteur ; il a un talent fou pour inventer des histoires et transmettre son enthousiasme. Joe, d'un caractère réservé, est observateur et perfectionniste, des qualités essentielles pour l'illustration et la prestidigitation.

Les deux cousins, très complémentaires dans leurs aptitudes, vont se lancer dans la bande dessinée et participer à l'éclosion de cette forme d'expression qui va rencontrer un énorme succès commercial en Amérique. Leur héros est un vengeur masqué, disposant de moyens surnaturels pour voler au secours des opprimés, à l'instar d'un Superman ou d'un Batman dont il est le concurrent direct.

Le roman raconte les heurs et malheurs des deux cousins sur une quinzaine d'années. La fiction est très ancrée dans la réalité historique : la vie quotidienne à New York, le petit monde des auteurs de "comics" et des éditeurs sans scrupules, les rapports de la bande dessinée avec d'autres formes d'expression littéraire et picturale, ainsi, curieusement, qu'avec l'illusionnisme. Présence forte, aussi, de la guerre en Europe, vue de loin par Sammy et les Américains, mais ressentie avec souffrance et violence par Joe, dont la famille reste bloquée à Prague.

Mais cet ancrage réaliste amène l'auteur à citer moult rédacteurs, illustrateurs, éditeurs et titres de "comics" américains ayant réellement existé, avec renvois à des notes de fin de chapitre sans intérêt, ce qui finit par alourdir la lecture pour ceux qui comme moi, ne sont pas des passionnés de l'histoire de la BD.

La construction des phrases est très alambiquée et sans charme. L'auteur multiplie l'emploi de parenthèses et de tirets pour inclure des références, des observations annexes ou des détails complémentaires ; il s'acharne aussi à éclairer propos ou descriptions par des exemples en forme d'énumérations longues et fastidieuses.

Quant aux extraordinaires aventures des deux compères, elles consistent en une longue suite de péripéties et de rebondissements, dans lesquels, malgré la participation exceptionnelle du Golem de Prague, apparait trop peu l'humour juif ashkénaze que j'espérais trouver.

Des illustrations valant mieux que de longs discours, peut-être le roman aurait-il mérité d'être édité sous forme de feuilleton en BD.
Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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"Les Extraordinaires aventures de Kavalier & Clay" qui se trouve sur plusieurs listes de "meilleurs romans du vingt-et-unième siècle" est à mon avis surévalué.
Le point fort du roman est l'excellent portrait de l'industrie américaine des bandes dessinées de l'âge d'or (1938-1953) qui nous a donné, parmi d'autres, Batman, Superman et Capitain America. Cette époque glorieuse s'est terminée ave l'enquête en 1954 du Sénat américain sur la délinquance juvénile qui a jugé que les bandes dessinées poussaient la jeunesse vers la criminalité. Ici Chabon est magistral. Pour le roman il effectué des entrevues avec des grands dessinateurs tels que Stan Lee, Jack Kirby, Bob Kane, Stan Lee, Jerry Siegel, Joe Shuster, Joe Simon, Will Eisner and Jim Steranko.
Le fait que ces dessinateurs étaient juifs permettait à Chabon de faire une réflexion sur la contribution des juifs à la culture américaine et sur leur assimilation dans la société américaine. Malheureusement, Chabon met beaucoup trop des ingrédients dans la sauce. Les soixante premières pages sont consacrées au Golem, le protecteur des juifs praguois. Il y aussi des nombreux passages sur le célèbre artiste d'évasion Harry Houdini (Ehrich Weisz) où Chabon présente sa thèse que les juifs ne sont pas des errants mais des fuyards.
L'Amérique est différent de le l'Europe. Les protagonistes juifs ne sont pas persécutés aux É-U pour leur religion mais parce qu'ils sont des artistes (dessinateurs de bandes dessinées) et dans un cas particulier homosexuel. le Golem se transforme en boue aux É-U et ne protège pas les dessinateurs des enquêteurs sénatoriaux. le pauvre homosexuel doit quitter un beau ménage à trois et comme Houdini prendre la fuite. le roman se termine donc sur une note triste.
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