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Résumé :
Premier concours de nouvelles du Chat Pitre de Roquefeuil
Nouvelle Radio Reloj de Sophie Chalandre : 2ème Prix
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Nouvelle sans concession sur les héritiers de la révolution cubaine et le castrisme. le protagoniste, bourré d'obsessions et de paradoxes, oscille entre son passé de déshérité né dans un trapiche où l'on est exploité de père en fils pour enrichir les maîtres du sucre et son présent de révolutionnaire castriste, se donnant toutes les justifications sociales et morales pour torturer un opposant.
Style impeccable, très rythmé : une nouvelle passionnante et une connaissance approfondie des réalités cubaines et de l'histoire de ce pays.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les maîtres ne meurent pas, c'est ce que je croyais enfant, ils sont éternels, à l'abri de tout à l'ombre des guardarrayas : la richesse de leur vie les protège des maladies et de la mort. Et les enfants du maître, de si beaux enfants à la peau claire, bien vêtus, radieux, sûrs d'eux. Je haïssais leur sourire autant que la rutilance de leur désinvolture et celle du vernis de leurs chaussures.
Je maudissais Amalia, l’aînée, ses lisses cheveux caramel, ses joues veloutées et ses dents si blanches. Elle adorait les mangues immaculées. Elle ne m’aimait pas, moi je l’aimais. Je boitais et Amalia riait. Ses dents blanches. Je l'aimais, je voulais Amalia, les mangues et Amalia, lui retirer ses souliers vernis, la couvrir de ma sueur, lécher la poudre d'hostie de sa peau, ma faim calmée par sa voix douce et éduquée lisant la légende d'Ambaco y Aguatí, chante Amalia, chante mon aimée, petite tortue insaisissable, jicotea, ma jicoteíta, pendant que je te soumets à moi : Aguati, langué, langué, langué…
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Mon père était ouvrier agricole au Central Jaronú, à Esmeralda, dans la province orientale de Camagüey, né comme mon grand-père au pied d'un trapiche dont les trois cylindres lui broieront le poignet droit. Tous deux savaient : les dollars américains, la dictature, son désordre et les maîtres du sucre. Mon père, ses mains laborieuses, sanglantes de zafra et sucrées de mélasse, la touffeur obscure du barracón où survivait notre famille, ma mère salie depuis toute jeune par le maître, la haine muette de mon père. Ma mère à qui le maître avait appris à lire, friand des légendes qu'elle lui contait pendant que sa sueur d'homme riche la déshonorait : celle du chien invisible de Ramonita Oramas, ou encore celle du moquequen de Orúmbila et Olofi, grands amateurs de chair de donzelle blanche et distinguée.
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