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EAN : 9781093717006
120 pages
Le Bibliophore (24/04/2014)
5/5   1 notes
Résumé :
Albert Champeau fait partie de ces rares artistes littéraires qui, en bon ouvrier de la lettre, cisèlent ses phrases jusqu’à l’esthétique sonore et ses idées jusque à la farce exaltée, ne reculant devant aucuns calembours lyriques ni autres divertissements stylistiques.

L’UNIVERS DES NUANCES

Tout tenait à la subtilité d’un pincement de fesses. Tout se déduisait de leur infime relâchement. Il semblait qu’un sentiment de crispation avait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voici un recueil d'une vingtaine de nouvelles, construites comme des sketchs irrationnels, remplis de jeux de mots et d'élans poétiques, que se partage un sentiment d'insurrection ou d'insoumission au monde. 120 pages révolutionnaires pour la beauté du geste, pour prendre sa destinée en mains, pour s'appliquer un mode d'être absolu et ne pas céder à la compromission, pour évoluer en conscience, se bonifier, plus libre, plus lucide, donc plus heureux. Finalement, pour sortir de "l'animal". Pour sauver sa peau. Même s'il faut mourir, s'empêcher d'être détruit...

Avec cet alibi de carnet de voyage qui joue sur la magie de la distanciation et de l'illusion, c'est la crise de la modernité qui est mise en scène, avec dérision et humour, pour laisser place aux rêves. A un moment donné, dans ce qui nous est vendu comme un eden tropical, le lecteur ne sait plus s'il est dans le rêve ou la réalité. Cette forme de mélange, entre réel et imaginaire fantasmagorique est quelque part un jeu en trompe l'oeil qui ne peut que provoquer un vertige, celui de soulever des questions pertinentes à partir de ces petits riens qui nous entourent et qui font la vie ou la mort. de quoi faire vaciller le système inflexible et destructeur qui nous fait danser, de parodier son absurdité, son horreur et son ridicule, de s'émouvoir de sa fragilité aussi et de sa tendresse. Même là-bas, à 10.000 km de nos grands centres prétendus civilisés, il s'agit toujours de la même humanité, celle que l'on est en train de perdre. Un voyage qui n'est finalement pas si exotique que cela...

Finalement, ce livre est un amusant tableau de moeurs, brossés sans indulgence et humour : la comédie du monde. Car, même là-bas, au bout du bout du monde, il s'agit toujours de nous. le décalage, la distance, ou le fait que d'autres que vous soient mis en scène, et ainsi disséqués, n'atténuent en rien la morale de l'histoire. Même si les voyages forment la jeunesse, ce serait un lieu commun que de rappeler l'inutilité de se fuir. On resterait toujours, ce que l'on était : maladroit, timide, psychotique, ou libidineux. le mérite de traiter des autres favorise la digestion, surtout que la pilule est toujours amère, et on voit tellement mieux chez les autres. Reste ensuite le meilleur de la démarche : ramener à soi la science acquise, tel Ulysse qui a fait un beau voyage.

Pour la forme, ces nouvelles parlent de l'Océan Indien, d'impressions métissées lointaines. À la fois insolites et paradoxales. Plus particulièrement de l'île Maurice, de la Réunion et autres Mascareignes. Mais cela n'a vraiment pas d'importance, c'est avant tout le fond qui compte. Ce livre est pour Malcolm de Chazal...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L’amour ou son illusion, cueillis ne serait-ce qu’un instant éphémère, étaient pour lui un éternel présent, une présence indestructible. L’échec de l’amour idéal n’est nullement son reniement. Son éternité suffit. Cet amour-là est compassion, maturité, et ne connaît ni la souffrance, ni l’attachement. Seule, la paix du bonheur rassasié, un instant éternel.

Aimer, n’est-ce pas rester dans la solitude, sans jamais la contraindre, lui laissant l’envergure de la liberté de la mer ? N’est-ce pas juxtaposer deux solitudes éperdues face aux flots du quotidien ? N’est-ce pas, encore, supporter le vide de l’autre, ce grand silence du dénuement, son désert qui sous-tend un désir fou sans corruption, tel ce qui vous est donné et repris dans le même mouvement de Dieu ?

L’anse des Cascades se refermait sur Philomène RICHEFEU, l’enserrant dans son heureux labyrinthe : la lumière et l’obscur, donnés à la fois en Daphné ROYAL, au large des brisants. L’amour malgré la mort.
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