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sur 215 notes
Qui n'a pas été curieux du sort réservé au fils de Louis XVI ?
Est-il mort dans la tour ? est-il sorti vivant ?
Aujourd'hui encore , beaucoup de prétendants pour cette descendance...
Françoise Chandernagor narre ce qu'a été la vie du dauphin , cet enfant de 8 ans enfermé dans la chambre , coupé du monde dans les temps les plus sanglants de notre histoire , cette période de terreur : 1789.
Une séquestration qui reste un fait divers au regard de l'horreur extérieure , de la politique déchirée et d'une administration dans le chaos.
C'est l'histoire d'une invraisemblable affaire en huit-clos qui nous transbahute dans une pièce dans laquelle toutes les humiliations et conditions de détention des plus cruelles s'abattent , l'observation de la déchéance et de la solitude jusqu'à l'autisme , l'agonie.
L'auteur ressuscite l'abomination , retraçant grâce aux documents d'époque , des témoignages anciens de tous ceux ayant approché le dauphin dans la tour , le tout, renfermant l'atrocité d'une période ou chacun craint pour sa tête , sans prendre de gants, Chandernagor décrit la peur qui régnait dans chaque logis de France face aux rouages d'une société embrasée et sanguinaire.

Ce roman soulève au delà de ce fait historique, l'inhumanité , la bêtise de masse et nos temps sombres , toujours d'actualité dans divers pays dans lesquels l'infamie règne en toute liberté , à l'image de la Russie Poutiniste , le Liban, la Syrie et j'en passe...
Chandernagor écrit, toujours avec cette écriture académique , un récit fouillé des plus intéressants , peut-être parfois un peu trop monotone lorsqu'elle bifurque dans les infractuosités de l'administration d'antan , ce qui peut lasser certains lecteurs.
Il en reste que l'humanité en ressort et que l'hommage est rendu à un oublié de l'histoire , ainsi qu'à tous les martyrs qui subissent encore leurs bourreaux.
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Cette auteur nous conte l'histoire d'un adolescent enfermé dans une tour de l'ile, une prison au temps de la Révolution. On sait qu'il a tué, qu'il est enfermé sans voir personne, dans une saleté repoussante. Des gens s'élèveront contre ce traitement inhumain et l'amélioreront mais il finira par mourir de maladie.
C'est une réflexion sur la solitude, le monde carcéral au temps de cette époque troublée et de l'enfermement des adolescents, des enfants. Ils éprouvent ce regard de leurs responsables, de leurs gardiens, de la justice, un regard irresponsable, indifférent. C'est un écrit sans concession, ni apitoiement sur la prison vers 1800.
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Le 13 janvier 1792, Louis-Charles, Dauphin de France (futur Louis XVII) est enfermé à la prison du Temple avec sa mère Marie-Antoinette, sa soeur Marie-Thérèse, et sa tante Elisabeth. Son père, Louis XVI, roi de France, est enfermé à part, à un étage inférieur de la tour. le 21 janvier 1793, jour de l'exécution de Louis XVI, l'enfant est retiré à la garde de sa mère et placé seul dans la cellule de son père, où il mourra le 8 juin 1795. Il avait tout juste 10 ans.
"La Chambre" retrace la vie de ce petit garçon pendant cette détention. D'abord encadré par le couple Simon, qui s'occupe de lui comme d'un enfant, malgré les dures conditions de détention. Puis survient la terreur et la tyrannie du "Vertueux", l'enfant est alors réellement enfermé : la chambre murée et close par 5 portes verrouillées. Seule une jalousie permet de le surveiller en permanence sans faire le tour des 5 portes. Il se trouve dans un esseulement de plus en plus austère et pesant, le plus souvent dans le noir ou au mieux dans la pénombre, dans des conditions plus qu'insalubres, sous la garde de vieux célibataires. A la chute du dictateur, malgré le changement de geôliers, et la bienveillance de certains d'entre eux, le mal est fait, et la fin est inéluctable."

Chandernagor nous offre encore un "roman" très riche, et toujours aussi bien écrit. Comme précédemment pour "l'Allée du Roi" et "L'Enfant des Lumières", elle fait preuve d'un remarquable travail d'Historienne, avantageusement mis en valeur par des qualités indéniables de narratrice.
Son approche et son analyse multidirectionnelles de la situation sont originales : description des faits vue de l'enfant, de la chambre, de la narratrice, parfois des témoins, mais aussi ingérence de l'écrivain dans L Histoire, n'hésitant pas à demander des comptes à tout un chacun, à emmener (2 siècles plus tard) les fantômes des intervenants dans un procès fictif, citant des textes de lois dans leurs libellés exacts, cherchant à démêler le pourquoi de cette histoire..
Car au commencement qu'y-avait-il ?
"Au commencement de l'Histoire, de toute histoire, les Commandements : la loi... et le règlement". Mais, qui a donné les ordres d'internements, dicté les conditions de détention, etc. ? Au commencement, il y a la peur. Un enfant effrayé qui n'est pas préparé à la vie. Un enfant à qui on a dit de ne pas déranger, de ne pas venger son père, de dire bonjour et merci. Au commencement, il y a la haine. Il y a la foule, "un géant avec la psychologie d'un enfant de trois ans" qui cherche un bouc émissaire ! La foule qui suit aveuglément les "tribuns du peuple". Comment s'étonner "quand on sait avec quelle facilité déconcertante [les masses] se font manipuler" (M. Dugain, Heureux comme Dieu en France). Au commencement, il y a la bêtise, "des expériences comportementales ont montré que moins d'un tiers d'entre nous est capable de désobéir à un ordre absurde ou monstrueux s'il est donné par une autorité légitime". Et c'est pire quand les tâches sont divisées, et ce fut le cas.
Au fond, Françoise Chandernagor voudrait comprendre, "Mais qu'est-ce qu'il y avait à comprendre ? Que les enfants meurent ? En voilà une nouveauté !"...
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Définitivement un de mes livres préféré! J'ai adoré, Chandernagor a un style d'écriture tellement magique que je me voyait là-bas, vivant tout de mes propres yeux! Vraiment je recomande, ce n'est pas juste un simple livre relatant des faits historiques, c'est beaucoup plus! Lisez le, vous ne serez pas déçu!
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Dans une société moribonde, le salut se retrouve confronté à la haine, la fureur de vivre et de tuer.

Les horizons éclatent, les limites disparaissent et les rancoeurs d'hier se font haine et acharnements.

Le quotidien deviendra rapidement enfer pour ceux, qui, hier encore étaient privilégiés.

Aveuglement d'un peuple dans un étourdissement de violences et chasse aux sorcières.

De simple symbole d'une idéologie et d'un règne par trop absolu, une enfance disparaîtra derrière les murs d'une forteresse se renfermant dans ses secrets et ses excès.

L'auteure, par la réalité de son style et la force de ses mots a su, avec précision et, parfois, suspense amener le lecteur dans l'humidité et le froid de ces pierres d'emprisonnement et d'oubli.
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La chambre de Françoise Chandernagor nous narre la réclusion du jeune fils de Louis XVI, Charles Louis Capet, au sein de la prison du Temple. Une nuit, le garçon de 7 ans est séparé de sa famille et enfermé dans une chambre jaune.
Au début de son emprisonnement, Antoine, "l'instituteur", et sa femme prennent à peu près bon soin de lui. Ils le lavent, le nourrissent et s'occupent de l'entretien de la chambre et du linge. Ils sont un peu rustres et critiquent ses parents, mais il n'est point malheureux.
Lorsque les deux l'abandonnent et le laissent seul dans la chambre, l'enfant se retrouve confronté à ses peurs, surtout la nuit, et se replie peu à peu sur lui-même. Désormais, une flopée d'adultes "veillent" sur lui tour à tour, des commissaires, des fonctionnaires, ayant tous peur d'enfreindre le règlement quelque peu contradictoire qui régit la réclusion des otages. Ils le nourrissent et le chauffent. Point. L'enfant n'a pas de compagnie, plus de jouet, aucune notion du temps et ne voit presque pas la lumière du jour. Il est livré à lui-même et très vite se néglige. Linge et corps sales, il finit par faire ses besoins par terre et la vermine pullule. Il ne mange pas, est prostré, ne parle plus et tombe malade.
Devant l'état déplorable de l'enfant, peu d'adultes agissent et le pauvre petit se mure de jour en jour dans sa solitude et son isolement.
C'est que le contexte de la Révolution Française n'aide pas, chacun a peur pour sa peau, les dénonciations sont nombreuses et les têtes tombent. On voit que l'enfant ne va pas bien, mais chacun se rejette la responsabilité et préfère rester aveugle.
C'est un roman plein d'émotion et très fort. L'auteure alterne les points de vue, celui des médecins, des commissaires, de l'économe et notamment celui très pertinent de la blanchisseuse qui constate qu'elle n'a plus de vêtement du petit à laver. Tous ces adultes, trente ans plus tard, alors qu'ils sont questionnés, se dédouanent. A qui la faute ? A l'Histoire ? A l'absurdité des ordres donnés d'en haut ? Toujours est-il que le jeune Louis XVII a été victime de ce contexte. Il est né dans la mauvaise famille, au mauvais moment.
J'ai adoré ce texte, très intelligent. C'est effroyable mais l'auteure reste à distance. Une courte et triste tranche de l'histoire que Françoise Chandernagor nous fait revivre.
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J'ai commencé ce livre sans savoir qui était l'enfant.
Malheureusement, j'ai eu la mauvaise idée de venir lire les critiques alors que je l'avais à peine commencé, j'ai donc découvert qui il était.
Ca a un peu spoilé la volonté de l'auteur de nous faire découvrir l'identité et le contexte historique au fur et à mesure des chapitres.
Néanmoins, j'ai beaucoup aimé le style, les chapitres courts.
On suit la lente et progressive plongée en enfer de l'enfant dans cet espace clos.
C'est troublant, marquant... je recommande.
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La Chambre est le premier roman que j'ai lu de Françoise Chandernagor. Dès les premières pages, j'ai ressenti l'irrésisitible envie de découvrir ce récit: l'auteur a plus d'une corde à son arc, et adopte la plume d'une historienne, d'une romancière et d'une chroniqueuse. La Chambre, c'est l'autopsie d'une destruction, de l'anonymat. Au coeur de la Révolution française, Louis-Charles, le plus jeune enfant de Louis XVI et de Marie-Antoinette, emprisonné dans la prison du Temple, vit reclut dans une pièce exiguë. Et voici comment débute une inextricable descente aux enfers: l'enfant bénéficie d'abord de la surveillance de gens qui se soucient à peine de lui. C'est le prélude à la solitude. Puis vient le temps ignominieux de l'infâmie, lorsque l'on découvre que l'enfant a des occupations autoérotiques. On décide d'exploiter cette trouvaille afin de compromettre sa propre mère, qui fut lâchement accusée d'inceste. Puis le temps s'écoule et accompli son office inéluctable. Cloîtré dans la pénombre, seul, l'enfant régresse vers un état végétatif. Il "hiberne", expliquent ceux qui vivent à quelques pas de sa chambre. L'enfant perd son langage, et vit dans les immondices. Il ne grandit plus. D'ailleurs, a-t-il encore un future, ce malheureux que l'on a privé de son enfance? Françoise Chandernagor explique dans sa postface que son objectif était de "parler du mal -le mal ordinaire, celui que commettent distraitement , presque inocemment, des hommes comme tout le monde- et parler des chambres: nos murs, nos haines, nos solitudes, nos tombeaux". L'écriture de l'auteur est puissante. J'en suis arrivé à visualiser cette chambre "au papier fleuri", dotée des gravures sur ses murs. Après avoir lu ce récit, j'ai voulu en savoir plus sur cet enfant fantôme dont personne, jadis, ne soupçonnait la déchéance. Aussi ai-je fureté ça et là afin de récolter des ouvrages afin d'en apprendre davantage. Bien que romancé, le récit de Françoise Chandernagor abrite une part indénibale de vérité qui vous donne à réfléchir une fois que vous en avez achevé la lecture. Je crois que nous devrions tous le lire afin de prendre conscience de la barbarie que fut la Révolution française, surtout lorsqu'on sait sur quoi elle aboutit (je veux parler du temps de la Terreur, de la fin de Robespierre et de Saint Just)...
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A la frontière du travail de romancière et d'historienne, c'est passionnant et infiniment émouvant.
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Terrifiant.
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