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Citations sur D'un pas suspendu (15)

                  LE COURS DES CHOSES


  Tranché net est le champ labouré, ombre et soleil, quand
même la ligne de démarcation s'enfonce dans le sol, tel un soc
de charrue.
  Ou, dans l'eau, un câble qu'on relâche.


  Plus loin, en bordure d'une autre prairie comme si le pouvoir
était de remonter le cours de la matinée, le regard lisse la soie
encore intacte de la nuit.
  De ce côté-là le froid, le révolu.

p.31
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                  TERRASSES LIQUIDES


  D'une vague à l'autre, comme se graviraient les marches
usées d'un large escalier, de proche en proche jusqu'aux
terrasses liquides de l'horizon, d'une lèvre d'écume à l'autre
que traverse en se jouant une mouette (ici, là, et là, et là), blanc
sur blanc, d'un mouvement ininterrompu, le regard s'ouvre,
corolle du jour.
  Ampleur, non houle ; fougue que sa cadence excite et apaise.
Lumineusement, balance égale est maintenue.


  En marche vers nous de si loin (cette esplanade, ce vide) la
même phrase, sans cesse reprise, sans cesse se brisera-t-elle ?

p.29
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                  MON PAS, MON SOUFFLE


  L'eau, la respiration de l'eau.


  Son glissement (mon pas, quand les mots manquent) ; son
bruit, heurt ou caresse contre la coque des barques à l'amarre
(se creuse, tourbillonnant, se répercute, amorce répétée d'un
chant) ; ses éclats, poudre éparse parmi les gerbes de
l'automne.


  La claire respiration de l'eau.

p.28
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                  LE CLOÎTRE DE MIDI


  Allées et venues (l'été) à pas comptés (l'été dans sa durée)
dans un sens, dans l'autre, entre des parements de feuillage.


  Azur encore est le vent dans l'herbe, joueur.


  Les pensées, les mêmes pensées revenues, une nouvelle
génération de pensées qui volettent dans les arbres, le passage
d'un lourd convoi forestier ne suffit pas à les déranger.

p.25
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                  À FOISON


  Du coteau or, pourpre, flamboyant (frémit), d'un coup se
déployant, brocarts, miroirs, papiers multicolores s'envolent,
volent en éclat.


  Papillons par nuées, paillettes, papillottes ; bibelots,
babioles, brimborions.
   (À foison, frémit.)

p.24
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              LE VENT À VIVRE


   Limpide et transparent. Oui, pays de transparence, et nul en-
gouffrement.

   Liquide verdure de mai (terre comme fleuve, ô Léthé !) sur
laquelle voguent les toits, que lisse de ses plumes amples et
souples (le jour ! la caresse du jour !) un vent délesté de ses
ombres.

p.17
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              AVAL


   Vert, à pas de velours.

   Verdure à l'intérieur de la verdure, qui coule au fond du jour
(vertige !), entraîne avec soi (avril comme un glissement de ter-
rain) pente et contre-pente vers l'azur à retrouver plus bas où
flottent dans les cerisiers (au fond de soi leur déploiement) ban-
nières et banderoles.

p.16
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              PREMIÈRE HEURE


   Soufflée dans les combes est la poudre de l'aurore ; les
cimes déjà mordent dans le plein jour.

p.23
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INSOMNIE


 Montée des jardins en terrasses, l'ombre par effluves entre
dans la chambre, dans les vides qu'elle ne comble pas
s'installe.

 Cette heure-ci, oui, aux dimensions du temps, érodé.

 Sans heurts, sans craquements, le mobilier de la nuit est
remis en place.

p.41
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   LES MOTS, LEUR REVERDIE


 Cendre qui, voletant, de s'agiter, s'ébattre (essor, élans mul-
tiples), loin de se disperser, se recompose oiseaux.
 Par à-coups, à se frôler, s'éviter entre les arbres (fougueuse
refeuillaison), épris, imprudents, coiffés de braise.

 Les mots, leur reverdie, qu'à nouveau, au fond de la gorge,
ils viennent consteller la voix.

p.11
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