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Je ne mentirai pas, je suis passée à côté des deux tiers de ce recueil de poèmes. Je les ai lus, tous, ou quasiment, et j'ai essayé de m'abandonner à la sonorité, à la juxtaposition de mots, aux mots eux-mêmes, sans chercher à tout comprendre, comme on le ferait à une exposition d'art contemporain.
Mais en suivant le flux des phrases, on retient plusieurs trames:
-pour commencer, l'action, la poussée vers le but, et parfois la violence de cette dynamique.
-la nature telle qu'on ne la connaît plus (dans la poésie, dans l'écriture), encore sauvage et si multiple, odorante, rugueuse, si vivante.
-l'amour, parfois dans sa désespérance, l'immédiateté.
-le souvenir, l'enfance, le passé qui n'est plus.
-la guerre, sa violence, sa présence.

Obligé d'écrire dans l'immédiateté, on imagine un carnet abîmé glissé dans sa poche de maquisard qu'il remplit entre deux actions, à l'envolée, et qu'il ne comprend peut-être plus lui-même au moment de les retranscrire. Fugacité du moment.
Coups de colère aussi, et intransigeance, pour ceux qui pourraient être traîtres ou ceux qui ne s'engagent pas vraiment, et pureté de ces hommes encore enfants qui se jettent dans la résistance.
Il m'a fallu énormément de temps pour lire ce recueil, et je ne pense pas en lire d'autres de lui de sitôt, mais comment ne pas reconnaître la profondeur et la richesse de chaque phrase, qu'on pourrait relire de tant de manières différentes?
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J'ai un peu de temps, je vais l'utiliser pour vous dire quelques mots sur mon livre de chevet en poésie.
Tout d'abord la forme. Il est écorché vif, écorné, scotché, rafistolé, cautérisé... mais il est toujours gaillard, alerte et prêt à vous offrir à tout instant le meilleur de lui-même... il ne me quitte jamais.
Le fond... je crois qu'en préambule, je vais faire appel à deux spécialistes qui vont vous, nous permettre de régler ( une fois pour toutes ? ) "l'hermétisme" supposé de René char.
Voici ce que dit Valéry à propos de ce que beaucoup s'échinent à vouloir arracher au poème en général :
- “Mes vers ont le sens qu'on leur prête. Celui que je leur donne ne s'ajuste qu'à moi, et n'est opposable à personne. C'est une erreur contraire à la nature de la poésie, et qui lui serait mortelle même, que de prétendre qu'à tout poème correspond un sens véritable, unique, et conforme ou identique à quelque pensée de l'auteur.“
Cette pirouette malicieuse du poète de - Les pas -... "Tes pas enfants de mon silence, Saintement, lentement placés, Vers le lit de ma vigilance, Procèdent muets et glacés...", doivent commencer à "désinhiber certains d'entre vous, d'entre nous.
En seconde instance, ces mots très explicites de Claire Placial :
-"Le billet d'hier avait pour vocation de dire, au fond, une chose: que face à l'oeuvre poétique de Char – du moins Fureur et mystère, la meilleure chose à faire pour « rentrer dedans » est d'abandonner la prétention à tout comprendre. Par tout comprendre, j'entends « tout comprendre du livre de A à Z », mais aussi, voire surtout, « tout comprendre de chaque unité, de chaque mot et groupe de mot ».
Pour reprendre une métaphore fréquente, la meilleure chose à faire en lisant Char n'est pas de lutter contre le courant, mais plutôt de se laisser porter – il y a fort à parier qu'à la fin de la dérive on aura, sans s'en rendre compte, été suffisamment imprégné pour que les choses décantent."
J'ajouterai que René Char est un enfant du Surréalisme... un enfant "prodige"... ceci expliquant (en partie) cela.
Ce procès en je-ne-comprends-pas, en mais-qu'est-ce-qu'il-a-voulu-dire, s'il n'est pas un mauvais procès est en revanche un faux procès.
Ferez-vous le même reproche à Mallarmé lorsqu'il écrit ses vers sublimes..
-"Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx, L'angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore, Maint rêve vespéral brulé par le Phénix, Que ne recueille pas de cinéraire amphore. Sur les crédences au salon vide : nul ptyx, Aboli bibelot d'inanité sonore..."
Blâmez-vous Éluard pour ses vers devenus une référence poétique incontournable :
-La terre est bleue comme une orange, Jamais une erreur les mots ne mentent pas, Ils ne vous donnent plus à chanter... Les guêpes fleurissent vert, L'aube se passe autour du cou, Un collier de fenêtres..."
Ou bien T.S Eliot ... :
-"Quelles racines s'agrippent, quelles branches croissent parmi les rocailleux débris. Ô fils de l'homme, tu ne peux le dire ni le deviner, ne connaissant qu'un amas d'images brisées sur lesquelles frappe le soleil..."
Et un peu de Dylan Thomas.. :
-"Y eut-il un temps où les danseurs et leurs violons dans les cirques d'enfants pouvaient calmer leur chagrin. Il y eut un temps où ils pouvaient pleurer sur les livres. Mais le temps leur a lancé son asticot aux trousses..."
Je pourrais démultiplier (sourire) les exemples.
Alors lorsque le Capitaine Alexandre du réseau Action nous parle de la liberté, nul besoin d'analyse stylistique ( à moins de le vouloir ou de le devoir )... juste se laisser porter par les mots, qui sont autant de sens olfactif, auditif, tactile... juste veiller à rester ouvert aux sensations, aux émotions.
-"Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout aussi bien signifier l'issue de l'aube que le bougeoir du crépuscule... Prenait fin la renonciation à visage de lâche, la sainteté du mensonge, l'alcool du bourreau..."
Tout est dit. La guerre, la résistance et la liberté sont exprimées avec une force, un souffle qui me bouleversent.
Lorsque l'homme de la Provence nous parle de sa terre :
- "À flancs de côteaux du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. À l'époque de la cueillette, il arrive que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre extrêmement odorante d'une fille dont les bras se sont occupés durant la journée aux fragiles branches. Pareille à une lampe dont l'auréole de clarté serait de parfum, elle s'en va le dos tourné au soleil couchant. Il serait sacrilège de lui adresser la parole. L'espadrille foulant l'herbe, cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l'humidité de la nuit ?
Vous voyagez ? Vous y êtes ? Pas encore ? Alors, écoutez... :
-"Le peuple des près m'enchante. Sa beauté frêle et dépourvue de venin, je ne me lasse pas de me la réciter. le campagnol, la taupe, sombres enfants perdus dans la chimère de l'herbe, l'orvet, fils du verre, le grillon, moutonnier comme pas un, la sauterelle qui claque et compte son linge, le papillon qui simule l'ivresse et agace les fleurs de ses hoquets silencieux, les fourmis assagies par la grande étendue verte, et immédiatement au-dessus les météores hirondelles. Prairie, vous êtes le boîtier du jour."
Les mots de Char sont tout aussi accessibles à tous les coeurs, à toutes les âmes lorsqu'il évoque l'amour... :
-"Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus qui au juste l'aima ? .... Je vis au fond de lui comme une épave heureuse...."
-"L'été chantait sur son roc préféré quand tu m'es apparue, l'été chantait à l'écart de nous qui étions silence, sympathie, liberté triste, mer plus encore que la mer dont la longue pelle bleue s'amusait à nos pieds... Je t'aimais en mon absence de visage et mon vide de bonheur. Je t'aimais, changeant en tout, fidèle à toi."
-" L'été et notre vie étions d'un seul tenant, La campagne mangeait la couleur de ta jupe odorante...Notre rareté commençait un règne..."
-"Avant de te connaître je mangeais et j'avais faim, je buvais et j'avais soif, bien et mal m'indifféraient..."
-"Mon amour, peu importe que je sois né : tu deviens visible à la place où je disparais."
-"Sur une route de lavande et de vin, nous avons marché côte à côte dans un cadre enfantin de poussière, à gosier de ronces, l'un se sachant aimé de l'autre."
Char embrasse l'universel, et si ce recueil est souvent appréhendé à travers le prisme du résistant, il aborde beaucoup plus de thèmes.
J'en veux pour preuve ces mots célèbres que vous allez tous reconnaître :
-"La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil."
-"Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d'eux."
-"Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience."
Pour terminer ce mini tour d'horizon de ma bible poétique, quatre "citations" que j'aime tout particulièrement :
-"j'ai, captif, épousé le ralenti du lierre à l'assaut de la pierre d'éternité."
-"J'aime cet enfant qui se penche sur l'écriture du soleil, puis s'enfuit vers l'école, balayant de son coquelicot pensums et récompenses."
-"Il en va de certaines femmes comme des vagues de la mer. En s'élançant de toute leur jeunesse, elles franchissent un rocher trop élevé pour leur retour. Cette flaque désormais croupira là, prisonnière, belle par éclairs, à cause des cristaux de sel qu'elle renferme et qui lentement se substituent à son vivant."
-"L'homme est capable de faire ce qu'il est incapable d'imaginer. Sa tête sillonne la galaxie de l'absurde."
Voilà, j'ai essayé de vous parler, maladroitement je le sais, de celui que je considère comme l'un des plus grands poètes du XXème siècle.
Lisez-le... en vous laissant porter par la beauté de la langue, une langue qui n'appartient qu'à lui, reconnaissable entre toutes et dont la magie opère de plus en plus au fur et à mesure "que vous lui laissez le soin de dénouer vos orages avec docilité."
PS : je vous demande un peu d'indulgence concernant l'orthographe et la ponctuation. Sans forfanterie aucune, tous les extraits choisis de poésies l'ont été de mémoire.






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Il paraît qu'on adore ou qu'on déteste la poésie de René Char, rarement entre les deux, dans la nuance. Je dois être une exception : j'ai lu récemment, et plutôt aimé, Feuillets d'Hypnos (qui est d'ailleurs inclus dans Fureur et mystère) ; j'ai beaucoup moins aimé le présent recueil.
A quoi cela tient-il ? À mon avis, mais cela n'engage que moi, à ce que si la forme d'écriture de R. Char, précise et ciselée, un peu comme un mécanisme d'horlogerie, et délivrant une pensée aiguisée, convient aux textes courts, elle n'est pas adaptée aux textes plus longs, au partage de sentiments plus complexes.
Dans Feuillets d'Hypnos, pour l'immense majorité des textes, en une ou deux phrases tout est dit ; c'est percutant !
Fureur et mystère est composé en partie de poèmes très courts, mais aussi, en nombre important, de textes plus longs. La mécanique intellectuelle devient alors très alambiquée : suivre la pensée de l'auteur demande une grande concentration, nécessite de relire un passage deux ou trois fois... de percutant, cela devient pénible !
Il ne me viendrait pas à l'idée de nier les qualités d'écriture de l'auteur : il sait utiliser le mot et la forme juste, avec la précision d'un horloger suisse. Mais en lisant Fureur et mystère, une pensée est venue parasiter mon cerveau : "N'oublie pas que tu n'écris pas que pour toi, mais aussi pour être lu !"
C'est un peu comme un site touristique recommandé par tous les guides mais réservé aux personnes en excellente condition physique : accès difficile !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Je me suis toujours tenue à l'écart de la poésie de René Char, que je sentais complexe, assez hermétique. Je me suis enfin décidée à l'aborder...mais malgré mes efforts et ma bonne volonté, je suis définitivement restée sur le bord du chemin poétique de cet auteur!

Oui, je sais, il n'est pas nécessaire de tout comprendre, pour apprécier des poèmes, certains textes me plaisent sans que je puisse définir vraiment pourquoi. Je pense notamment à des poèmes de Paul Eluard, de Pierre Reverdy, qui se révèlent peu accessibles et qui pourtant me parlent, me touchent, ont un écho en moi. Mais ici, rien ou si peu! Certains aphorismes, par leur fulgurante et étrange beauté , un ou deux poèmes en prose ( très peu de poèmes en vers dans ce recueil). Le reste m'est resté assez étranger, un buisson de mots inextricable...

Cela me déçoit mais je ne peux que formuler ce constat: la rage du poète, ses visions d'apocalypse ( les textes sont écrits avant et pendant la deuxième guerre mondiale), sa fureur, le mystère de sa poésie ne m'ont pas du tout atteinte...

En poésie, plus encore qu'en tout autre genre littéraire, il faut entrer en résonance avec le poète , pour moi le rendez-vous n'aura pas eu lieu...
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Fureur et Mystère regroupe plusieurs recueils publiés entre 1938 et 1944, temps d'écriture fécond pour René Char malgré les évènements qui entourent cette période. Dès les premières pages, l'auteur ancre sa pensée en décrivant le rôle de la poésie qui doit être, selon lui, comme une force agissante, un instinct de vie qui puisse permettre de "déborder l'économie de la création, agrandir le sang des gestes, devoir de toute lumière".

Toute l'écriture de René Char agit comme une déflagration, celle d'une insurrection, d'une colère, d'un engagement (on oublie pas le contexte de la seconde Guerre mondiale durant lequel sont écrits les textes. le poète s'engagera activement dans la Résistance), d'une impatience. On sent le coeur du poète en constant souci du présent, le coeur partagé face au destin de l'homme dont il loue la grandeur mais dont il fustige aussi la petitesse. Rien n'insupporte autant René Char que l'immobilisme, que la résignation. Tout son être s'acharne "à tromper son destin avec son contraire indomptable - l'espérance."

Fureur d'un monde contre le Mystère de la poésie, contre cette grâce trop délaissée par les hommes et l'époque, voilà sans doute toute la pensée de René Char. Celle-ci jaillit et se répand dans toutes les pages de ce recueil à cinq temps (Seuls demeurent, Feuillets d'Hypnos, Les Loyaux adversaires, le Poème pulvérisé et La Fontaine narrative). le style du poète n'est pas, c'est vrai, simple d'accès. Abrupt, austère, sans concessions, il est soustrait à tout lyrisme, à toute exaltation. Mais il possède en lui une générosité sans failles, un besoin essentiel qui permet de décrocher les mots de leur fatalité, de leur nature pour faire naître un nouveau soleil en poésie. Sous une apparente rigidité, la prose de René Char laisse pourtant apparaître la bonté et la chaleur d'un coeur entier, à l'unisson avec la nature, avec les hommes et les femmes de son temps.

Serait-ce trop de dire que Fureur et Mystère, comme toute la poésie de René Char, est une oeuvre essentielle en soi et pour notre époque qui s'accommode, qui se résigne et qui oublie facilement que la Beauté est à simple portée de regard et au plus près du coeur ? Sans doute pas.
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Un recueil rassemblant des poèmes de René Char écrits entre 1938 et 1947. L'amour pour la nature, ses souvenirs d'enfance, douloureux, tendres ou nostalgiques y sont des thèmes récurrents. Composant aussi de courts poèmes en prose durant son engagement dans la résistance pendant la Seconde Guerre: "les Feuillets d'Hypnos", l'auteur nous offre un témoignage d'une des plus importantes expériences humaines qu'il ait vécu. Sa lucidité, son humanité et son sens des responsabilités y apparaîssent dans toute leur grandeur.
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PARTAGE FORMEL

L'imagination consiste à expulser de la réalité plusieurs personnes incomplètes pour, mettant à contribution les puissances magiques et subversives du désir, obtenir leur retour sous la forme d'une présence entièrement satisfaisante. C'est alors l'inextinguible réel incréé.
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J'ai apprécié la lecture de René Char dans Fureur et Mystère, et aussi les commentaires de Jean-Michel Maulpoix et la courte préface d'Yves Berger. Ils m'ont en effet permis, à défaut d'un entier plaisir de découverte, d'ouvrir ce livre avec des attentes par rapport à un style de poésie que j'aime...et je n'ai pas été déçu.
Le titre me semble de ce point de vue bien résumer le contenu : René Char exprime sa révolte et sa passion, et pas seulement dans son engagement résistant, mais aussi son questionnement permanent sur l'absurdité des malheurs des hommes... la condition humaine, et au-delà... la fameuse question ontologique... Fureur donc, et Mystère...
J'ai aimé aussi la force d'invocation et l'ambivalence de sa poésie.
Elle est à la fois matérialiste, concrète, terrienne, paysanne, s'appuyant sur des faits de guerre bien précis ou sur l'échange avec les camarades, et sur une connaissance intime du monde agricole. Yves Berger parle de laconisme (paysan...) et de poèmes pulvérisés comme dans un archipel.
On trouve donc aussi une seconde dimension qui, à travers des métaphores fortes et des associations de mots surprenantes, renvoie aussi le lecteur à une dimension mystique, transcendante, abstraite ... qui s'exprime dans les mots, mais aussi dans l'expression directe de préceptes moraux relatifs à l'homme d'action et à l'homme juste.
Bref, pour moi, René Char poursuit la lignée d'auteurs que j'apprécie tout particulièrement : Saint Exupéry, Kessel, Camus... et leurs cousins américains, London, Steinbeck, Hemingway.
Seulement trois étoiles pour Fureur et Mystère... peut-être parce qu'effectivement son écriture, à plusieurs niveaux, mérite qu'on y revienne, pour bien assimiler toutes les dimensions. J'ai aimé, mais avec le sentiment de n'avoir pas su tout digérer. Il faudra sans doute que j'y revienne...
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Je suis restée mitigée. Je ne partage pas l'avis de ceux qui portent ce poète aux nues.

Certes, il y a quelques pépites, mais à côté, il y a le plus souvent une poésie qui propose des images qui ne me parlent pas, la plupart du temps parce qu'absconses ou faisant appel à une mythologie ou à des références qui ne rendent la lecture que compliquée sans provoquer ce supplément d'âme ou ce sentiment de joie que j'aime à trouver dans la poésie. Et comme c'est le plus souvent de la prose poétique, il me manquait en plus la musicalité du vers.

Et de fureur et de mystère, enfin, surtout de fureur, n'ai rien trouvé.

Note qui reste néanmoins moyenne, grâce aux quelques pépites qui ont retenu mon regard.

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René Char fait partie de ces poètes que la Seconde Guerre Mondiale a inspirée profondément (ainsi que la Résistance). Néanmoins, il est plaisant de voir que, contrairement à d'autres écrits, la guerre n'est pas un prétexte à proprement dit, mais plutôt ce qui a réveillé en ce monsieur qu'est René Char une soif de dignité et d'envie qui se retrouve très clairement dans ces textes (et notamment dans les feuillets d'Hypnos). Par ailleurs, j'ai beaucoup apprécié '' l'efficacité'' de son écriture, en contact tout de même avec un certain flou qui peut gêner la compréhension de certains poèmes du fait d'un manque de connaissances (envers le personnage ET les événements de la Résistance). Il pourrait être intéressant de relire ce recueil un peu plus tard, pour pouvoir ajuster notre point de vue à l'égard de ces textes parfois quelque peu compliqués.
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