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La fréquentation des à-pics, un titre énigmatique qui prend tout son sens au fil des nouvelles de ce recueil. L'auteure y égrène, tels des instantanés, des moment de vie de femmes, de la petite fille à la mère, de l'épouse à la veuve, de l'étudiante à la passante, de la séductrice à la junkie... Des femmes de tous âges, des années cinquante à nos jours, confrontées à un choix, à une situation dramatique, à la culpabilité, à la peur, à la maladie, à la mort, à la passion dévastatrice, à l'ineffable, aux comportements des autres … Devant elles, un regard, un visage, un mot, un geste, une image, l'imprévisible, l'incompréhension.
On croise leur existence juste avant qu'elles chavirent. Ces funambules sur leur fil, on les connait, elles nous ressemblent un peu. Elles avancent, prennent des décisions bonnes ou mauvaises, elles tracent leur route, rencontrent des obstacles, subissent des déconvenues, mais toujours se relèvent, tentent de trouver une place, leur place. Des femmes éprises de liberté...
Viviane, Maud, Irène, Anne, Laure, Carole, Claire, Marie, Valérie... autant d'équilibristes qui font face à la tristesse d'un divorce, à la douleur de la mort d'un proche, à la difficulté d'être mère, à la révélation de secrets de famille bouleversants, à la colère et à l'impuissance face à la misère... ainsi qu'à des événements plus anecdotiques, furtifs le plus souvent, mais qui s'inscrivent pour toujours dans leur mémoire.
Catherine Charrier nous emporte dans son sillon. Elle décrit parfaitement la réalité du quotidien et avec intelligence, délicatesse et pudeur, explore l'intime. le regard posé sur ses personnages est empli de bienveillance. Son écriture est alerte voire un peu trop précipitée par moment. Et si on rencontre de très jolis passages poétiques, d'autres apparaissent plus abruptes mais cela peut être un parti-pris.
Des nouvelles bien ficelées et une résonnance maîtrisée entre chacune d'elles.

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Une émancipation féminine à hauts risques

palpite au creux du receuil de nouvelles de Catherine Charrier dont les héroïnes sont confrontées à un moment de leur vie (petite fille, femme, mère orpheline de ses parents) à une part d'inconnu d'elles-mêmes.
Cet instant est parfois une rencontre, un évenement : le regard extérieur les fige alors à leur état naturel de femme souvent avec brusquerie.
Parfois, les liens familiaux, la maladie ou la mort font jaillir une force nouvelle et construisent ou consolident leur identité en tant qu'individu.
"La fréquentation des à-pics " est une fine observation du moment qui menace ce fragile équilibre entre une empathie féminine revendiquée et le lourd apprentissage de la vie.
L'écriture est remarquablement fluide et limpide malgré la tonalité assez sombre des histoires vécues par l'auteure ou librement inspirées par d'autres.
Un très beau moment de lecture pour tous, hommes et femmes.

Je remercie vivement Babelio et les éditions Kero.
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Ce sont des histoires de femmes et de filles qui cheminent au bord du précipice. Parfois, elles le voient et il leur vient un brin de vertige, mais, la plupart du temps, elles l'ignorent. Elles se tiennent là comme si de rien n'était. La falaise est escarpée, mais sous leurs pieds la terre est ferme, et puis elles font attention. Sans doute les femmes fréquentent-elles les à-pics depuis longtemps, rompues au maintien en équilibre, mais il me semble qu'entre les années cinquante et aujourd'hui, elles ont exploré ce les alpinistes appelleraient des voies nouvelles, dont il n'existait aucune carte, aucun repère. Elle n'avaient développé aucune tactique, rien ne leur avait été transmis, et pourtant elles sont passées.

Cet extrait de la préface présenté admirablement les dis-huit textes de ce recueil. Des tranches de vie vécues entre les années cinquante à nos jours, une soixante d'années où le monde a changé et où les femme ont suivi dans ce mouvement. Avec bonheur, appréhension ou à tâtons. Catherine Charrier raconte ces moments où tout change face à une situation déstabilisante ou nouvelle. du passage à des responsabilités d'adulte pour une adolescente après les vagues de mai 68 à l'interdiction d'une union mixte considérée comme interdite en passant par une enfant qui découvre que l'acte d'aider des autres n'est pas facile et la fin d'un mariage au tribunal, l'auteure nous immerge dans l'intime, le ressenti des protagonistes. Les émotions mais aussi des des sourires nous cueillent au passage avec une poésie, cette pudeur et ce respect de l'auteure. Elle est là pour retranscrire et non pour juger. Nous aussi d'ailleurs.

Des tranches de vie qui s'apparentent au quotidien, au plus près des femmes et des instants fugaces ou plus empreints de faits qui en disent beaucoup.
Depuis l'Attente, Catherine charrier a acquis une plus grande maîtrise, a gagné en force dans son écriture. Pari réussi avec ce recueil à la portée universelle à mettre entre toutes les mains des toutes les femmes !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Épouses, mères, grands-mères ou petites-filles, de l'immédiat après-guerre au XXIème siècle, Catherine Charrier s'attache à nous peindre ces femmes qui connaissent La fréquentation des à-pics.
Rien de spectaculaire pourtant mais des situations sur le fil du rasoir, des prises de consciences infimes mais marquantes, des vies simples capturées dans la durée ou en un fragment et qui possèdent une intensité extrême. Des détails capturés, un bisou sur une nuque paternelle dans une 403, et c'est tout l'amour d'une ex-petite fille qui reparaît. Cela peut être aussi un regard suffisamment aigu pour prendre conscience d'une injustice, d'une violence banale et l'on bascule dans la "désillusion sombre et imbécile des adultes." Mais ce sont également des repères lumineux qui apparaissent dans la trame des jours, une amie qui tend la main quand le monde se dérobe sous vous, des éclaircies dans le malheur.
On sent beaucoup d'empathie de la part de l'auteure car toutes ces histoires, vécues par elle ou qui lui ont été confiées, sont racontées avec pudeur et sensibilité. J'ai mis du temps à entrer dans la première nouvelle, Irène, car je craignais la caricature, l'histoire déjà rabâchée (une jeune française s'entichant d'un GI noir) mais , au fil du récit, les descriptions pleines de luminosité et de sensualité ont fait que j'ai pu accepter l'attitude de cette femme libre, plus femme que mère. Une très jolie découverte !
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Des femmes confrontées à des situations presque banales et pourtant déterminantes,nous annonce la quatrième de couverture. 
Cela donne un bon aperçu de ce recueil de nouvelles, qui dresse à la manière d'un collage une série de moments de vie fondateurs pour les héroïnes. Fragments de vie, mais d'une vie courante, parfois anodins, parfois tragiques, décrits avec justesse, sans fard, sans emphase, mais avec empathie.

Il est possible qu'une partie du charme de ce livre soit lié à des échos de situations  vécues certes hors d'Alençon mais qui éveillent des souvenirs (l'orange, somptueux cadeau des Noëls de nos parents; le pavillon familial d'Alençon, son sous sol, son perron, sa tonnelle, ses tuiles mécaniques, dont la banalité n'appairait qu'après une longue prise de recul ).

Mais il me semble que l'intérêt de ce livre va au delà, donnant à voir comment peut se façonner la personnalité d'une femme (une , même si chaque nouvelle a une héroïne différente), via une série de faits d'événements, qui pourraient ne pas attirer l'attention, alors qu'ils vont imprimer une marque durable à sa personnalité.
Bonne lecture!
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Une série de nouvelles où des femmes racontent quelques moments clés de leur vie. Un style tout en légèreté et en finesse avec un soin particulier apporté à la description des sentiments.
J'ai beaucoup aimé les petites nouvelles surtout celles ayant trait, semble-t-il à la vie de l'auteure. Des événements qui se produiront certainement dans la vie de chacun, le poids que peuvent prendre certains petits détails..... la grandeur du quotidien.
En revanche, je suis restée complètement hermétique au long texte qui ouvre le livre, "le bal américain" ce retour sur une vie trop courte pleine de plaisirs entre New-York et Paris entre déchéance et rédemption, un peu trop "série américaine" pour moi.
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C'est un livre très bien écrit. Les courts chapitres permettent de savoir l'essentiel, ou plus, sur les différentes héroïnes. L'auteur sait captiver le lecteur. J'ai tourné avidement les pages afin de découvrir quel était cet à-pic, savoir comment il allait impacter la femme concernée.

C'est un livre qui transmet de l'émotion, toutes les femmes s'y reconnaîtront. Catherine Charrier a décrit avec beaucoup de pertinence le ressenti des femmes.

C'est un livre bouleversant. Il décrit avec justesse cette ligne invisible tracée entre l'avant et l'après. Il est rempli de leçons de vie, où chaque femme part à la découverte d'elle-même. Ce petit évènement qui fait que plus rien ne sera jamais comme avant.

C'est un livre sur la naissance de Femmes…

Je vous le recommande.
Lien : http://chroniqueslitteraires..
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Après L'attente, on retrouve la sensibilité de Catherine Charrier dans La fréquentation des à-pics. Une première histoire forte, enlevée et improbable, suivie de nouvelles plus intimes, écrites sur la corde, avec délicatesse. À lire, absolument.
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« Une vie, un chemin, une femme. »

La fréquentation des à-pics est un recueil de plusieurs nouvelles écrit par Catherine Charrier et publié aux éditions Kero le 23 Mai 2013. Catherine Charrier est née dans les années 1960 à Alençon, elle a étudié à l'école du Louvre et est diplômée d'HEC. Elle vit à Paris et elle est impliquée dans de nombreuses causes pour les femmes.

La fréquentation des à-pics est composée de plusieurs nouvelles : 18 exactement. Ces nouvelles retracent les différentes étapes de la vie d'une femme, il y a la première, plutôt longue, qui es très intéressante, quand on arrive à la dernière page de cette nouvelle, on ne veut pas que cela s'arrête, on veut connaître la suite de la vie de cette femme qui est amenée à l'hôpital. Va-t-elle mourir où va-t-elle vivre ? On ne le saura jamais, Catherine Charrier réussit à garder le suspens jusqu'à la fin. La troisième nouvelle fait partie de celles qui m'ont le plus intriguée, l'histoire simple d'une jeune femme dans un bus, à côté d'elle roule un fourgon, elle y aperçoit des yeux qui le fixent. J'ai d'abord pensé à des animaux qui étaient amenés à l'abattoir, mais quelques lignes plus tard, on apprend que ce sont des humains qu'on emmène en prison. Mais la prison n'est-elle pas l'abattoir des hommes ? Mais lisant les derniers mots, je me suis dit « et après ? ». Une autre qui m'a intriguée : celle où une petite fille souhaite donner des vêtements à des enfants dans le besoin. D'autres m'ont beaucoup plu, dans l'ensemble, j'ai apprécié cette lecture, c'est un très bel ouvrage !
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Un recueil avec de très très belles nouvelles (Le Bal américain, le Fourgon, le trottoir du palais, Shit !) et quelques unes à la fin qui n'offrent plus la surprise et l'originalité des premières. le thème très bien traité et très incisif est ce moment où des femmes cotoient le précipice, parce qu'elles sont femmes, d'où ce titre. Un beau recueil. Original. En dehors de la nouvelle purement littéraire. Qui fait entrer dans certains aspects de la féminité l'homme que je suis.
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