Si le monde entier est un village, dans
Il était une fois un droshky, il est un village yiddish situé à New-York, sur la Deuxième Avenue.
Le centre névralgique du quartier est la cafétéria où se retrouvent les retraités du coin. Pas pour boire un thé, car le service laisse à désirer, mais pour discuter, régler des comptes, évoquer le passé. Se côtoient donc un vieil acteur yiddish, Yankel Rabinowitz, père d'Irving, un avocat qui fait carrière en politique, Pincus, le poète, Mendel le marchand, Fishben le gangster, Tillie, une ancienne reine de beauté, Morris, un violoniste…Et ils ont des choses à dire, car Farbstein, le propriétaire de leur immeuble est sur le point de les expulser.
Il était une fois un droshky est le premier roman de
Jérôme Charyn, qui a depuis écrit de nombreux romans inspirés de la culture juive et qui est l'heureux papa du policier Isaac Sidel, dont la dernière aventure vient de paraitre.
Le roman, émaillé de nombreux dialogues très vivants est pétri de poésie, truffé de fantaisie. Il ressuscite l'âge d'or du théâtre yiddish. Les mots yiddish sont légions, réminiscence de l'enfance de
Charyn, dont les parents polonais et biélorusses ne parlaient pas anglais, que
Charyn apprit dans la rue.
Charyn, comme Pincus son personnage, est un conteur hors pair et le lecteur se réjouit de suivre les conversations plus qu'animées de ces vieux messieurs pas si tranquilles.